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Vers un vendredi noir en Catalogne.

  • Barcelone accueille vendredi 21 décembre un conseil des ministres délocalisé alors que la tension est vive
    entre Madrid et les indépendantistes.

Un vendredi à haut risque en Catalogne. Explosif même.

Ce 21 décembre va exacerber toutes les tensions, nombreuses depuis le référendum illégal du 1er octobre 2017, entre Barcelone et Madrid.

Le gouvernement de Pedro Sanchez, qui a haussé le ton ces derniers jours envers le président de la Generalitat, Quim Torra,
a en effet choisi de délocaliser le conseil des ministres espagnol dans la capitale catalane ce vendredi.

Une initiative ressentie comme une provocation par les indépendantistes.

D'autant que cette réunion gouvernementale se tient alors que la Catalogne est secouée, depuis plusieurs semaines, 
par des mouvements de grève et des manifestations de fonctionnaires.

Sanchez en profitera pour faire entériner la hausse du salaire minimum espagnol. Tout un symbole quand on sait que les fonctionnaires catalans
manifestent justement pour plus de pouvoir d'achat.

Près de 10 000 policiers mobilisés

Les réserves des Mossos d'Esquadra quant aux difficultés de sécuriser la zone n'y ont rien changé.

Le conseil des ministres se tiendra bien vendredi à la Llotja de Mar (la loge de mer), siège de la chambre de commerce catalane.

Cet imposant édifice du centre-ville est, selon la police catalane donc, compliqué à protéger, particulièrement en cette période de Noël.

L'événement sera ainsi un test pour les forces de sécurité catalanes.

Des rassemblements sont d'ores et déjà programmés devant la Llotja de Mar, notamment à l'appel des nationalistes de l'ANC, d'Omnium
ou encore de la CUP.

Groupes indépendantistes, syndicats, fonctionnaires, étudiants...

C'est un rassemblement unitaire qui défilera dans les rues de Barcelone tandis que la circulation sur les routes, autoroutes,
dans les gares pourrait être entravée par des manifestants.

Face aux risques de débordements, près de 10 000 membres des forces de l'ordre
seront déployés dont 8 000 Mossos, un millier de policiers nationaux envoyés en renfort par Madrid spécialement pour "boucler" 
la Llotja de Mar, et environ 500 effectifs anti-émeute. 

"Faisons tomber le régime !"

Le mot d'ordre dans un contexte tendu entre manifestations pour plus de pouvoir d'achat, désir d'indépendance inassouvi 
et ex-ministres catalans emprisonnés ?
Un radical "Faisons tomber le régime !" "
Pour les droits sociaux et politiques, pour l'autodétermination et contre la répression", sont les revendications principales des partis
indépendantistes qui entendent dire aux ministres espagnols qu'"ils ne sont pas bienvenus", en Catalogne.

Un "conseil populaire des ministres" est même convoqué devant la gare de Barcelone-Francia en réaction au conseil des ministres
qui se tiendra en même temps tout près
.

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Daech menace à nouveau Barcelone.

L'organisation terroriste menace les Catalans dans une vidéo récente.

Le groupe terroriste Etat islamique, connu aussi sous l’acronyme arabe de Daech, a diffusé mercredi (12 décembre
) une vidéo dans laquelle il menace à nouveau les Catalans.

Le film de 6 minutes où l’on entend un homme s’exprimant en espagnol avec, en fond sonore, des chants arabes
mais aussi un rap en français, montre des photos des terroristes de Barcelone et Cambrils
(responsables de la mort de 16 personnes en août 2017), et en particulier celle de Younès Abouyaaqoub,
fugitif abattu par la police espagnole, barrée de la mention "héros de Barcelone".

Mais aussi des images des victimes des Ramblas, des arrestations réalisées par la Guardia civil et la police.

Daech promet "une nouvelle attaque en représaille". "De nouvelles opérations se préparent, vous comprendrez vite vos erreurs (...) 
les cellules sont prêtes (et agiront) quand vous vous y attendrez le moins", dit la voix anonyme.

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Deux nouveaux leaders indépendantistes
en grève de la faim depuis leur prison.

Après Jordi Sànchez et Jordi Turull ce week-end, deux anciens ministres du gouvernement catalan de Carles Puigdemont
entament une grève de la faim pour dénoncer leur emprisonnement.

Josep Rull et Joaquim Forn ont ainsi décidé de se joindre à la grève de la faim qu'ont lancée samedi l'ancien ministre de la Generalitat,
Jordi Turull, et l'ancien président de l'association indépendantiste l'ANC, Jordi Sànchez.

Dans un communiqué de presse, ils ont indiqué qu'ils cesseraient de se nourrir ce mardi à partir de minuit.

Actuellement en prison où ils risquent 16 ans de prison pour rébellion dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017,
Rull et Forn protestent contre l'"interdiction d'accéder aux tribunaux internationaux et en particulier à la justice européenne
imposée par la Cour constitutionnelle espagnole via son comportement injuste et arbitraire".

Les ex-ministres de Puigdemont ont assuré qu'ils assumaient les "risques et les conséquences" de cette "mesure de protestation extrême". 


"On ne demande aucun traitement de faveur ou de discrimination positive", ont-ils ajouté dans le communiqué. 

"C’est tout simplement la seule alternative que nous ayons en prison pour rendre plus visibles la discrimination et la violation de nos droits fondamentaux."

Ils se sont également exprimés sur Twitter avec le même message. "Je me joins à la #grèvedelafaim.

C'est une décision réfléchie.
Quand ils vous obligent à vous conformer à une sentence avant de vous juger, vous avez peu de moyens de crier contre une si grande injustice.

Ceci en est une. Je le fais en toute conscience et responsabilité"

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Quand Bové twitte en catalan pour défendre
les indépendantistes incarcérés

José Bové a tweeté en catalan. Le célèbre leader de l'altermondialisme français a donné son soutien
aux leaders indépendantistes emprisonnés, à qui il a rendu visite ce lundi.

Entre le centre pénitentiaire de Lledoners, en banlieue de Manresa, et celui de Puig de les Basses (Figueres),
José Bové a répondu aux questions de L'Indépendant.

Catalogne @junqueras @raulromeva et les autres prisonniers politiques que j’ai visité aujourd’hui sont plus déterminés que jamais. Leur combat pour la démocratie est MON combat, notre combat pour la liberté

Après leur avoir rendu visite à #Lledoners, @josebove annonce une delegation d'observateurs internationales pendant le procès aux prisoniers politiques catalans: "En tant que eurodeputés, nous voulons verifier que le procès se tienne dans des conditions justes"

Je suis abasourdi par les peines de prison requises contre les prisonniers politiques en 25 ans contre , 16 contre . Je serai à lundi pour rendre visite en prison à mes anciens collègues députés européens et aux autres prisonniers.

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Catalogne
Les leaders indépendantistes ne seront pas
poursuivis pour rébellion
.

Les médias catalans annoncent ce jeudi soir que les politiques emprisonnés et exilés seront poursuivis
pour détournement de fonds et sédition, mais pas pour rébellion,
la plus lourde charge qui était retenue contre eux.

Vendredi, les avocats de l'État espagnol dévoileront lors d'une conférence les chefs d'accusation
contre les politiques emprisonnés et exilés, en marge du procès qui devrait se tenir en janvier 2019.

 Selon La Vanguardia, les dirigeants séparatistes catalans seront poursuivis pour sédition
 et de détournement de fonds publics.

Mais contrairement au parquet, L'Etat espagnol n'accusera pas les leaders indépendantistes de rébellion.

C'était la charge la plus lourde retenue par le parquet contre les dirigeants catalans.

Ce délit empêchait l'Allemagne et la Belgique de livrer Carles Puigdemont à l'Espagne.

Selon le média catalan, les avocats de l'Etat espagnol n'auraient pas réussi à rassembler assez d'éléments
et donc être incapables de prouver un soulèvement violent pour déclarer l'indépendance
d'une partie du territoire national.

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Perpignan :
Les soutiens aux Catalans emprisonnés réunis au pied du Castillet

Ce mardi se déroulait une journée dédiée aux prisonniers politiques catalans.

Estelada, sardanes, cobla, ce mardi la place de la victoire prenait des accents du sud. Plus exactement du sud de la Catalogne avec l’organisation par le « comité de solidaritat catalana » d’une grande diada en soutien aux Catalans emprisonnés.

Une journée solidaire où plus de 300 personnes, Catalans du nord et du sud, étaient attendues.

 «Cela fait plus d’un an que l’Espagne a appliqué l’article 155, plus d’un an que des gens sont placés en prison préventive dans l’attente d’un procès, Hervé Pi l’un des organisateurs est amer, nous n’entendons pas beaucoup de voix s’élever en dehors du département, au-delà de Salses cela devient difficile.

Les députés européens Marie Pierre Vieu et José Bové sont parmi les seuls à œuvrer en faveur des prisonniers.»

Sur l’estrade installée pour l’occasion, les témoignages d'invités se succèdent.

Des personnes mises en examen ou inquiétées par la justice espagnole pour des faits aussi graves qu’avoir donné son avis sur les réseaux sociaux, avoir chanté quelques paroles indépendantistes ou encore avoir posé aux côtés d’un policier espagnol, déguisé en clown.

Les participants à cette journée ont aussi pu entendre les témoignages d’exilés politiques, voir une vidéo de Carles Puigdemont ou encore débattre sur le droit et les effets de l’article 155, notamment sur le fonctionnement des écoles catalanes.

Jordi Cuixart, Jordi Sanchez, Oriol Junqueras, Raul Romeva, Jordi Turull, Josep Rull, Joaquim Forn, Dolors Bassa, Carme Forcadell, autant de noms qui résonnent et dont le sort questionne une démocratie européenne bien silencieuse depuis maintenant plus d’une année.

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Un an après l'échec de l'indépendance catalane,

Carles Puigdemont revient à la charge.

Un an après avoir tenté de déclarer l'indépendance de la Catalogne, l'ancien président catalan Carles Puigdemont tente samedi depuis son exil de rassembler tous les séparatistes derrière lui pour poursuivre le rêve d'une Catalogne indépendante alors que la base s'impatiente. 

Mais beaucoup de ses anciens alliés, dont certains sont en prison alors qu'il a fui en Belgique, rechignent à rejoindre son nouveau parti, "La Crida" (L'Appel), dont le congrès fondateur a lieu samedi soir à Manresa, à 60 kilomètres au nord de Barcelone. 

Ni le lieu ni la date n'ont été choisis par hasard: ce congrès a lieu à six kilomètres à peine de la prison de Lledoners, où des dirigeants séparatistes attendent d'être jugés pour rébellion, et un an exactement après que le parlement catalan eut proclamé une république indépendante le 27 octobre 2017. 

Mais pendant que les fidèles de Carles Puigdemont suivront son discours sur grand écran, les plus radicaux des séparatistes, les "Comités de défense de la République", ont convoqué une manifestation à Barcelone devant le siège du gouvernement régional dirigé par un homme lige de Carles Puigdemont, Quim Torra, pour lui reprocher sa prudence.  

"Prenons la rue !" 

Leur mot d'ordre: "Un an de renoncement, un an de soumission, ça suffit! Prenons le contrôle de la rue!". 
Ces comités, formés l'an dernier pour préparer le référendum d'autodétermination interdit ayant précédé la vaine déclaration d'indépendance, se sont distingués par leurs actions musclées.  
Le 1er octobre - lors de l'anniversaire du référendum où ils avaient fait face aux policiers envoyés par Madrid pour empêcher le scrutin - ils se sont battus avec les policiers catalans qui leur barraient l'entrée du parlement régional. 

De son côté, la puissante association indépendantiste ANC, organisatrice de spectaculaires manifestations de masse, a appelé ses militants à se présenter aux bureaux de l'administration régionale pour réclamer la publication au Journal officiel de la proclamation d'indépendance. 

L'Etat espagnol avait sanctionné cette proclamation par la destitution du gouvernement de Carles Puigdemont et la dissolution du parlement catalan. L'autonomie de la Catalogne avait été suspendue et la région ne l'a retrouvée que le 2 juin dernier, quand le gouvernement de Quim Torra
a pris ses fonctions. 

Depuis, M. Torra s'est gardé de violer la loi, même s'il multiplie les discours incendiaires.  
Ses alliés au gouvernement, ERC (Gauche républicaine catalane), voudraient, eux, calmer le jeu et éviter de nouveaux problèmes avec la justice, misant sur le temps pour élargir la base des électeurs indépendantistes. 

Crise au sein de l'indépendantisme

ERC, dont le chef Oriol Junqueras est emprisonné à Lledoners, s'est allié à l'opposition anti-indépendantiste pour empêcher Carles Puigdemont et trois autres élus de violer une décision judiciaire qui suspend leur mandat de député. 

Les quatre députés refusant de céder leur siège à des remplaçants, les indépendandistes ont vu leurs voix réduites de 70 à 65 (sur 135) et perdu la majorité à la chambre régionale qu'ils avaient acquise en 2015. 

Désormais en minorité, le gouvernement Torra escompte tenir au moins jusqu'à la sentence dans le procès de 18 dirigeants indépendantistes poursuivis pour leur rôle dans la tentative de sécession, qui devrait s'ouvrir en janvier.  

M. Puigdemont, installé à Waterloo dans la banlieue de Bruxelles, n'en sera pas, l'Espagne ne jugeant pas en absence. 
Oriol Junqueras et huit autres dirigeants indépendantistes accusés de rébellion, risquent jusqu'à 25 ans de prison et un verdict sévère pourrait remobiliser les séparatistes et leur faire gagner des voix lors de possibles élections anticipées. 

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Les indépendantistes perdent la majorité
au gouvernement après la rupture de JxCat-ERC

La tension entre JxCat et ERC est à son paroxysme. 
Les membres du gouvernement restent bloqués sur le sujet des remplacements des députés suspendus. 

Les post-convergents refusent de céder et de réitérer la formule utilisée par les républicains, entérinée par les avocats du Parlement, qui "désignait un remplaçant" pour  Oriol Junqueras et Raül Romeva.

Le problème a atteint une telle ampleur que moins de deux heures avant le début des travaux en plénière, ce mardi après-midi, le bureau a décidé que le document présenté par Carles Puigdemont, Jordi Sànchez, Jordi Turull et Josep Rull  "n'a aucun effet juridique".

La délégation de votes, utilisée jusqu'à présent, est annulée et leurs votes ne seront pas comptés s'ils ne reformulent pas la demande précisant la "désignation", ce à quoi les indépendantistes résistent. 

Les partis ERC et le PSC se sont liés pour annuler les lettres présentées jusqu'à présent, alors que JxCat a voté contre cette décision et Cs s'est abstenu. L'unité de l'indépendance a ainsi été brisée. 

Les quatre députés suspendus du JxCat ont annoncé dans une lettre expresse qu'ils assumaient le refus de leurs votes.

 "Nous comprenons que notre décision de maintenir la délégation de vote au porte-parole du groupe parlementaire JxCat est parfaitement légal", proclament-ils. Ils décident qu'ils "assument la décision [de la Table] et que leurs droits cesseront d'être pris en compte".

Les partisans de l'indépendance disposeraient de 65 voix, en comptabilisant les membres de la CUP.

Ce qui conduirait la Chambre au blocus.

Les services juridiques de la Chambre a publié lundi, un rapport sévère dans lequel ils avertissent que les quatre votes en question de JxCat ne pourraient pas être comptabilisés si le parti ne désigne pas un suppléant.

 En outre, ils ont averti que le Bureau pourrait rester sous la houlette de la chambre criminelle de la Cour suprême s'il acceptait les "désignations".

Dans les rangs de l'ERC, les membres exigent qu'on cesse de mettre en danger la majorité parlementaire d'indépendance pour ne pas exposer le président du Parlement, Roger Torrent, à une éventuelle action judiciaire. 

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Le discours de Quim Torra sur l'indépendance
trouverait-il ses limites?

Débordé violemment par sa base, le président indépendantiste catalan Quim Torra était accusé mardi de se livrer à un double jeu "dangereux" au lendemain d'échauffourées à Barcelone, un an après la vaine tentative de sécession de la Catalogne.

Les images qui resteront du premier anniversaire du référendum illégal d'autodétermination du 1er octobre 2017 seront celles de militants indépendantistes radicaux tentant de pénétrer en force lundi soir dans le parlement catalan avant d'être chargés par les Mossos d'esquadra. Une violence contrastant avec le pacifisme revendiqué du mouvement indépendantiste.

Conspué lors de la manifestation dans les rues de Barcelone, Quim Torra avait pourtant salué plus tôt lundi l'action de "pression" des militants radicaux des Comités de Défense de la République (CDR) qui ont mené des actions coup de poing en bloquant des routes et des voies ferrées. Ce qui lui a valu mardi un vif rappel à l'ordre de la part du gouvernement central et de la classe politique.  

"La politique catalane doit faire son retour au parlement. Le président Torra doit respecter ses responsabilités et ne pas mettre en danger la normalisation politique en encourageant les radicaux à assiéger les institutions qui représentent tous les Catalans", a tweeté le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. "La violence n'est pas la solution", a-t-il ajouté. 

"Très dangereux"

"Le discours du gouvernement catalan est déconnecté de la réalité, ce qui génère frustration et violence dans les rangs des plus radicaux", a dénoncé Miquel Iceta, numéro un des socialistes catalans. "La Catalogne est devenue une zone de non-droit", a lancé Albert Rivera, patron du parti libéral et anti-indépendantiste Ciudadanos, tandis que le chef de l'opposition de droite du Parti populaire, Pablo Casado, a appelé à "destituer"Torra. 

Samedi, des militants radicaux avaient déjà affronté la police régionale à Barcelone dans des heurts qui ont fait une trentaine de blessés. Tout en assurant qu'il ne s'agissait que d'une "minorité", Elsa Artadi, porte-parole de l'exécutif catalan, a affirmé mardi que c'était "la première fois que nous sommes confrontés à cette situation au sein du mouvement indépendantiste". 

Si les formations indépendantistes PDeCat et ERC, alliées au sein du gouvernement régional, ainsi que l'ancien président Carles Puigdemont, ont condamné ces violences, le quotidien catalan El Periodico accusait mardi dans un éditorial la "direction indépendantiste" de jouer "un double jeu insoutenable". 

Pour Oriol Bartomeus, professeur de sciences politiques à l'Université autonome de Barcelone, Torra joue aussi un jeu "très dangereux". 

"Entre deux feux"

"Dans le fond, je pense que Torra partage les idées des CDR mais il sait parfaitement qu'en empruntant cette voie, l'indépendantisme va perdre", ajoute le politologue. Les échauffourées de lundi soir sont d'ailleurs, selon lui, "l'expression de la désorientation du mouvement indépendantiste qui n'a pas de direction, d'horizon clair après avoir fait ce qu'il a fait l'automne dernier". 

Après le référendum interdit du 1er octobre 2017, marqué par des violences de la police nationale dont les images avaient fait le tour du monde, les députés séparatistes catalans avaient proclamé le 27 octobre une éphémère République indépendante.  

Mais au front uni entre toutes les composantes de l'indépendantisme qui avait abouti à cette déclaration unilatérale ont succédé les divisions entre partisans de la modération ou de la rupture avec l'Etat espagnol. Selon Oriol Bartomeus, Torra est "pris entre deux feux", en continuant à tenir un discours radical tout en ayant renoué depuis juillet le dialogue avec le gouvernement socialiste arrivé au pouvoir à Madrid en juin grâce notamment au soutien des indépendantistes catalans. 

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Catalogne - Un an après le référendum manifestations
et blocages au menu.

Un an a passé depuis le référendum pour l'autodétermination mais la ferveur des indépendantistes ne faiblit pas.

Ce lundi matin depuis 6 heures en gare de Gérone, ils sont des centaines à bloquer le trafic ferroviaire pour faire entendre leur voix
sur la situation politique de la Catalogne. 

"1er octobre, pas d'oubli, pas de pardon."

 Ils ont envahi les rues de leur ville puis les voies de train avec banderoles en main et slogans en bouche.

A Gérone au petit matin ce lundi, des manifestants indépendantistes, pour marquer la première année du référendum catalan interdit par le gouvernement espagnol, ont occupé la gare pour perturber le trafic en direction de Barcelone et de la France.

Ils étaient plusieurs centaines selon nos confrères d'El diari de Girona.

Les Mossos d'esquadra seraient en train d'intervenir pour éviter une invasion plus massive encore des lieux.

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Fin du suspense pour Manuel Valls
qui devrait annoncer briguer la mairie de Barcelone
ce mardi soir.

Manuel Valls est à Barcelone. Depuis presque un an, l’affirmation est devenue banale, tant l’ancien Premier ministre a multiplié
les déplacements dans sa ville d’origine.

Particulièrement depuis le printemps, quand a commencé à circuler la rumeur autour de son éventuelle participation aux prochaines élections municipales de la capitale catalane, qui auront lieu le 26 mai prochain.

Sauf surprise de dernière minute, le député de l’Essonne sera bien candidat et devrait le confirmer dès ce soir, à 19 heures,
à l’occasion d’une conférence de presse.

Déjà une équipe  de campagne

Outre les témoignages qui concordent sur ce point, un autre indice des plus probants confirmerait que tout est prêt pour que M. Valls se lance dans cette nouvelle aventure politique.

L’élu français, qui n’a pas encore renoncé à son poste de député de l’Assemblée nationale, dispose déjà d’une équipe de campagne catalane, menée par Xavier Roig, Albert Montagut et Guillermo Basso.

Cette information, El Periódico, journal catalan anti-indépendantiste et pour l’instant proche de la ligne vallsiste,
l’avait révélée dans son édition du 19 septembre.

Elle nous a été confirmée par le Centre de culture contemporaine de Barcelone, dont le service de presse renvoyait vers cette équipe de communication pour s’accréditer à la conférence de presse.

Difficile de croire que M. Valls aurait pu engager une agence de communication seulement pour un événement isolé. Encore moins sachant que
M. Roig est connu comme l’artisan de la communication de Pasqual Maragall, le maire des JO de Barcelone.

Côté alliances, le candidat Valls voudra ratisser large du côté des électorats contraires à l’indépendance, un sujet qui cristallisera les débats y compris à l’échelle municipale. Il lui faudra se faire une place entre la gauche radicale représentée par la maire sortante,
Ada Colau et le(s) candidature(s) indépendantiste(s).

Alors que l’ex-Premier ministre devrait recueillir le soutien de Ciudadanos, les socialistes catalans lui opposeront bien leur protégé,
tout comme le parti populaire, tel que confirmé ce lundi par son leader, Pablo Casado.

Pour réussir à fédérer les étiquettes derrière une plateforme supposée être la plus transversale possible, il faudra à M. Valls réaliser
un excellent score lors de ce scrutin à un tour.

Ce mardi soir, le suspense portant sur la candidature Manuel Valls risque donc de prendre fin.
Mais les conséquences de son engagement sur le paysage politique barcelonais restent encore inconnues.

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Barcelone : Valls prêt à annoncer sa candidature

L’ex-premier ministre français serait en train de créer un mouvement transpartisan de l’autre côté des Pyrénées.

Décidément la carrière politique de l’ex-premier ministre français a bel et bien pris le chemin de l’Espagne, avec comme première étape, la conquête de Barcelone.

La candidature aux prochaines élections municipales barcelonaise du 26 mai 2019, pilotée par Manuel Valls, sera annoncée dans les prochains jours.

Mais Valls ne tient pas à devenir le chef de file d’une candidature municipale d’un parti existant -ce qui correspondait au vœu exprimé par Albert Rivera, le fondateur et leader de Ciutadans-Ciudadanos (C’s)-.

Porté à son arrivée, en novembre 2017, par l’association « Societat Civil » - mouvement « unioniste » qui aspire à se mesurer à l’ANC indépendantiste, Valls croyait qu’il était possible pour lui de caracoler à la tête d’un front uni des partis dits « unionistes » ou « constitutionnalistes » -PSC, PP et C’s- afin de battre le front indépendantiste (ERC et PDECat) et le parti de la maire actuelle Ada Colau, Barcelona En Comú, allié au mouvement Podemos de Pablo Iglésias. Mais la donne n’est pas si simple.

’abord, le parti de la maire barcelonaise tangue entre les deux fronts. Ada Colau, qui pourtant ne gouverne la ville avec une faible majorité, tient la dragée haute à tous ceux qui convoitent sa place.

En outre, le leader socialiste Jaume Collboni, après avoir été victorieux aux primaires municipales du PSC barcelonais, n’a pas envie de rendre son tablier. Exit donc la formule du front unioniste.

 

  • Valls, le Macron espagnol

Que peut faire Valls pour conquérir la ville où il est né ? Tout simplement reproduire la formule qui a si bien réussi à Emmanuel Macron : rassembler le plus de monde possible derrière son panache blanc.

Son savoir-faire de vieux renard de la politique française le place bien au-dessus des stratégies des politiciens du cru.

Tout porte à croire que Valls, qui est en train de s’entourer de personnalités du monde des grandes entreprises espagnoles, va créer un mouvement transpartisan. Il faut avouer qu’il a réussi une belle opération de marketing politique, en séduisant une des femmes les plus riches d’Espagne, la Barcelonaise Susana Gallardo.

On parle même sous le manteau « People », de mariage en perspective…
En outre - grâce à ses relations-, Valls s’est ménagé une source de revenus avantageuse -il dirigera un cour

s intitulé « Processus migratoires et géographie urbaine » à la prestigieuse ESADE (Escuela Superior de Administración y Dirección de Empresas) de Barcelone.
Malheureusement pour l’ex-premier ministre socialiste, tout ce beau monde se situe très à droite. Or, Barcelone a le cœur plutôt à gauche…

  • Recrutements à gauche

Qu’à cela ne tienne ! L’ex-premier ministre de Hollande, qui a commencé à monter son équipe électorale, veut maintenant s’entourer de managers socialistes. Deux directeurs de campagne de celui qui fut maire socialiste, puis président de la Generalitat de Catalogne, Pasqual Maragall, travaillent déjà à ses côtés, comme le juriste Gullermo Basso, ou l’ex-journaliste d’El País, Albert Montagut, qui fut conseiller du maire durant les Jeux Olympiques de 1992.
 

Valls est également en pourparlers avec une autre personnalité qui fut elle aussi très proche de Maragall : son ancien chef de cabinet, le juriste et expert en communication, Xavier Roig. Ce dernier mena plus tard, la campagne de Joaquin Almunia, candidat malheureux du PSOE à la présidence du gouvernement espagnol en 2000, et celle de Joan Laporta à la présidence du FC Barcelona.

Il a également prêté ses services outre-atlantique, auprès du gouvernement chilien présidé par Michelle Bachelet.

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Démonstration de forces des indépendantistes,
1 million de personnes dans les rues de Barcelone
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Les indépendantistes catalans ont défilé massivement ce mardi dans les rues de Barcelone pour la "Diada", "fête nationale" catalane.
Le tour de force annoncé a tenu toutes ses promesses. 

Près d'un million de Catalans se sont massés mardi sur une artère de Barcelone pour la "Diada", "fête nationale" catalane, démontrant une capacité de mobilisation intacte après l'échec de leur tentative de sécession de l'Espagne et avec neuf dirigeants politiques en prison.

À 17H14, précises, en commémoration de la prise de Barcelone le 11 septembre 1714 par les troupes du roi Felipe V qui supprima l'autonomie de la région,
les manifestants ont levé une marée de drapeaux séparatistes et clamé "indépendance!" sur six kilomètres de l'avenue Diagonal. 

La mise en scène, savamment orchestrée par les influentes associations indépendantistes, consistait à faire tomber un mur symbolisant les obstacles surmontés
dans la marche vers un État souverain. 

La police municipale de Barcelone a annoncé avoir compté "environ un million" de manifestants, le même nombre que l'année précédente. 

"On ne peut pas ignorer tant de gens. Cette manifestation réclame le droit de décider et la liberté des prisonniers politiques", a dit Pol Solá, jeune doctorant en biologie promenant deux chiens arborant chacun un foulard indépendantiste autour du cou.

La demande de libération des dirigeants séparatistes incarcérés et le retour de ceux ayant fui à l'étranger pour leur rôle dans la tentative de sécession est au centre de cette marche. Treize leaders catalans, dont l'ancien président régional Carles Puigdemont, sont accusés de rébellion, ce qui pourrait leur valoir jusqu'à 25 ans de prison.

La mise en scène, savamment orchestrée par les influentes associations indépendantistes, consistait à faire tomber un mur symbolisant les obstacles surmontés dans la marche vers un État souverain. 

La police municipale de Barcelone a annoncé avoir compté "environ un million" de manifestants, le même nombre que l'année précédente. 

"On ne peut pas ignorer tant de gens. Cette manifestation réclame le droit de décider et la liberté des prisonniers politiques", a dit Pol Solá, jeune doctorant en biologie promenant deux chiens arborant chacun un foulard indépendantiste autour du cou.

La demande de libération des dirigeants séparatistes incarcérés et le retour de ceux ayant fui à l'étranger pour leur rôle dans la tentative de sécession est au centre de cette marche. Treize leaders catalans, dont l'ancien président régional Carles Puigdemont, sont accusés de rébellion, ce qui pourrait leur valoir
jusqu'à 25 ans de prison.

Le camp indépendantiste va chercher à prouver qu'il reste puissant près d'un an après le référendum illégal d'autodétermination du 1er octobre 2017 et la vaine déclaration d'indépendance du 27 qui avait entraîné la mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid.
"Les indépendantistes vont descendre dans la rue et démontrer qu'ils sont la force politique organisée la plus importante" de Catalogne mais "
il n'y a pas de message clair"contrairement à l'an dernier, estime Oriol Bartomeus, politologue à l'Université autonome de Barcelone.

Divisions

La "Diada" est utilisée depuis 2012 par les séparatistes pour réclamer l'indépendance de la riche région du nord-est de l'Espagne où la question divise fortement. Selon un dernier sondage publié en juillet par un institut dépendant du gouvernement régional, 46,7% des Catalans sont favorables à l'indépendance
et 44,9% opposés. 
Les indépendantistes, qui contrôlent le parlement catalan, ont remporté les dernières élections de fin décembre avec 47,5% des voix.

"Un jour comme aujourd'hui, nous les Catalans devrions célébrer notre fête nationale et non seulement un appel à l'indépendance qui est partagé par moins de la moitié de la population", a regretté depuis Strasbourg, le ministre espagnol des Affaires Etrangères, Josep Borrell, lui-même catalan.

"Aujourd'hui, plus de la moitié de la Catalogne ne peut rien célébrer", a abondé Ines Arrimadas, numéro un en Catalogne du parti de centre-droit
et anti-indépendantiste Ciudadanos.

es divisions sont également présentes au sein même du camp indépendantiste entre les plus modérés du parti Esquerra Republicana (ERC), qui veulent abandonner la voie unilatérale, et les plus radicaux.
"Si un indépendantiste est assez ingénu ou stupide pour croire qu'il peut imposer l'indépendance à 50% des Catalans qui ne le sont pas (indépendantistes), il est évident qu'il se trompe", a souligné la semaine dernière Joan Tardá, député d'ERC.

Autonomie contre autodétermination

Le discours radical du président régional Quim Torra - choisi par Carles Puigdemont qui continue à tirer les ficelles de la politique catalane depuis la Belgique - s'est pour l'instant limité à des effets de manche.

"Notre gouvernement s'est engagé à rendre la République effective (...) Le peuple (catalan) est un peuple qui se sent libre et veut être libre. Et qui a décidé d'être maître de son destin", a-t-il déclaré lundi.

Quim Torra exige du gouvernement central l'organisation d'un référendum d'autodétermination et assure que si Madrid continue à refuser, il ne renoncera à "aucune voie" pour mener la Catalogne à l'indépendance. 

Mais tout acte unilatéral obligerait presque certainement Madrid à reprendre le contrôle de la région comme l'a fait en octobre dernier le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy.

Son successeur, le socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis le 1er juin notamment grâce aux voix des indépendantistes catalans, a, lui, repris le dialogue
et proposé la tenue d'un référendum sur plus d'autonomie pour la région.
Une offre rejetée par Quim Torra.

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Le président de la Catalogne fixe le nouveau cap:
"Nous devons exercer le droit à l'autodétermination"

Le président de la Generalitat de Catalogne a fixé, ce mardi soir, la nouvelle feuille de route de l'indépendantisme.

Quim Torra a débuté son allocution en indiquant que cette feuille de route était une proposition (au gouvernement espagnol) et non pas un présupposé pour ne pas 
"s'arrêter à la croisée des chemins".

Pour Quim Torra, le mouvement indépendantiste se doit de fixer un nouveau cap en tenant compte des événements de cette dernière année
d'opposition entre la Catalogne et l'Espagne. "Où en sommes-nous?", "
Comment sommes-nous arrivés là", "Et maintenant?", "Opportunités" et "Comment nous gagnerons" étaient les éléments développés par Torra
depuis le théâtre national de Catalogne. 

"Nous n'avons renoncé à rien" ont été ses premiers mots forts avant de dérouler sa feuille de route. Rappelant,
 "La Catalogne est à la croisée des chemins avec des prisonniers politiques et des exilés".

Le président s'est exprimé tantôt en catalan, tantôt en espagnol. 

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Carles Puigdemont annonce qu'il retournera en Belgique

"ce week-end" et un jour à Perpignan ?

L'ex-président de la Catalogne Carles Puigdemont, en Allemagne depuis quatre mois, a annoncé ce mercredi qu'il retournerait "ce week-end" en Belgique
après le retrait par la justice espagnole du mandat d'arrêt européen contre lui. 

Retour à Bruxelles pour Carles Puigdemont. L'ancien président  de Catalogne, qui ne court plus le risque d'être extradé vers l'Espagne, a annoncé mercredi à Berlin qu'il continuerait depuis la Belgique son combat pour l'indépendance de sa région. 

Quatre mois après son arrestation en Allemagne alors qu'il revenait en voiture de Finlande vers la Belgique, Carles Puigdemont, désormais libre de ses mouvements,
a annoncé lors d'une conférence de presse à Berlin qu'il retournerait en Belgique "ce week-end". 
"Mon activité politique se basera en Belgique, naturellement avec la volonté de poursuivre le mandat du peuple" vers une Catalogne indépendante,
a assuré l'ancien président régional. 

L'Espagne a retiré le mandat d'arrêt européen lancé contre lui, après que la justice allemande a refusé de l'extrader pour rébellion, n'acceptant que le chef d'accusation beaucoup moins grave de malversation pour avoir utilisé des fonds publics pour organiser une referendum illégal d'autodétermination. 

Des membres du gouvernement catalan, aujourd'hui dirigé par son dauphin Quim Torra, et des organisations indépendantistes lui préparent une cérémonie
de bienvenue à Waterloo, où il résidait avant son arrestation. 

Sans pouvoir effectif, Carles Puigdemont continue à exercer une forte influence en Catalogne: il a désigné pour lui succéder Quim Torra, un indépendantiste radical qui le considère toujours comme le "président légitime" de la Catalogne, et conserve de nombreux fidèles dans la majorité séparatiste
au parlement catalan. 

Le week-end dernier, il est parvenu à renverser la direction de son parti indépendantiste conservateur (PDeCAT) qui s'était montrée plus ouverte
au dialogue avec Madrid. 

Internationaliser la cause 

Après une tentative infructueuse de sécession de la Catalogne le 27 octobre, Carles Puigdemont, destitué par le gouvernement central, avait fui l'Espagne
et les poursuites judiciaires pour rébellion. 

Installé à Bruxelles, il prétend dorénavant mettre sur pied un "Conseil de la République", organe officieux de la cause séparatiste,
visant à internationaliser sa cause. 

"À Bruxelles, nous devons continuer (...) de développer des activités en lien avec ce que le peuple de Catalogne a approuvé le 1er octobre", a déclaré M. Puigdemont, en référence au référendum d'autodétermination interdit par la justice et marqué par des violences policières. 


"Ce n'est plus une affaire espagnole qui puisse se résoudre en interne, il faut un regard européen sur la question catalane", a assuré l'ex-président, qui prévoit des déplacements dans d'autres États européens. 


Carles Puigdemont est libre de ses mouvements depuis le retrait du mandat d'arrêt européen contre lui et cinq autres dirigeants indépendantistes installés en Belgique, en Suisse et en Écosse. 
Ils ne peuvent cependant pas se rendre en Catalogne, où ils risquent toujours d'être arrêtés. 

Bientôt à Perpignan ?

" Aujourd’hui même je pourrais retourner en Catalogne, a estimé l'ex-président de la Generalitat lors de cette même conférence de presse. Ce serait la Catalogne qui appartient actuellement à l’état français. Mais ce serait la Catalogne ", rapporte un de nos confrères sur Twitter.

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le président indépendantiste catalan en Ecosse

pour des discussions historiques.

Malgré sa sympathie évidente pour la cause catalane, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a toujours gardé ses distances, une prudence à laquelle
elle met fin mercredi en rencontrant pour la première fois le président indépendantiste catalan Quim Torra.

M. Torra doit également rencontrer l'ancienne dirigeante catalane Clara Ponsati, qui vit en Ecosse mais risque d'être extradée vers l'Espagne pour avoir pris part à la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne.


Mme Ponsati, professeure d'économie à l'université de St Andrew (côte est), et Quim Torra prendront la parole dans la matinée à Edimbourgh lors d'une conférence de presse à 10H00 GMT, avant que le Catalan ne s'entretienne avec Nicola Sturgeon, cheffe des indépendantistes écossais du SNP.
Pour Michael Keating, professeur à l'université d'Aberdeen, cette rencontre est devenue possible grâce à retour "à la normale, à un certain degré",

de la situation en Catalogne, après la tentative de sécession d'octobre 2017.


Indépendantistes catalans et écossais partagent de longue date des affinités, preuve en est le soutien apporté par des centaines de Catalans
qui avaient fait le déplacement en Ecosse lors du referendum d'indépendance de 2014, finalement remporté par les partisans du maintien
dans le giron britannique (55%).

Les nationalistes écossais avaient eux-mêmes manifesté pour la cause indépendantiste catalane l'an dernier, et des élus locaux s'étaient rendus en Catalogne.

Luxe de 'précautions'

Nicola Sturgeon avait elle exprimé sa préoccupation quand les forces de l'ordre espagnoles avaient tenté d'empêcher le déroulement du référendum sur l'indépendance de la Catalogne et avaient chargé des manifestants, faisant au moins 92 blessés.


Mais elle avait aussi gardé une certaine distance, soucieuse ne pas parasiter les propres efforts des Ecossais pour obtenir l'indépendance de la région septentrionale du Royaume-Uni, souligne Michael Keating.


Mme Sturgeon agit "avec beaucoup de précautions" en ayant à l'esprit qu'il lui faudrait éventuellement compter sur le soutien de l'Espagne si une Ecosse devenue indépendante tentait de rejoindre l'Union européenne dans la foulée du Brexit, avance le professeur.


L'organisation de cette rencontre a exposé Mme Sturgeon aux critiques de membres du parti conservateur écossais, qui ont évoqué d'anciens propos
tenus contre les Espagnols par Quim Torra, et que ses détracteurs jugent "xénophobes".

Nicola Sturgeon et le SNP aiment à dire qu'ils dénonceraient quiconque utiliserait un langage clivant ou intolérant. Mais tout cela disparaît lorsqu'il s'agit d'autres séparatistes, comme le prouve le tapis rouge déroulé" pour M. Torra, a lancé Maurice Golden, un parlementaire conservateur écossais.


D'autres commentateurs ont aussi souligné une diplomatie à géométrie variable dans le fait que Nicola Sturgeon recevrait le président indépendantiste catalan, mais qu'elle refusait de rencontrer le président américain Donald Trump, qui se rendra en Ecosse cette semaine.

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Puigdemont, Torra et Sanchez présentent leur nouveau
mouvement politique ce lundi.

L'ex-président catalan Carles Puigdemont, le président de la Generalitat Quim Torra et le président du groupe Junts per Catalunya,
Jordi Sanchez (actuellement en prison) ont créé un nouveau mouvement politique
"Crida Nacional" qu'ils présenteront ce lundi après-midi à Barcelone.

Samedi dernier, lors d'une réunion dans un hôtel de Barcelone, Puigdemont, par visio-conférence, Sànchez, à travers une lettre écrite en prison,
et Torra, ont communiqué leurs intentions à la majorité des membres de la Junts par Catalunya, de lancer ce mouvement et de définir les mesures
à prendre par le mouvement indépendantiste.

Le but de ce nouveau groupe politique est, d'une part, de constituer un «instrument politique large et transversal» qui va au-delà des partis existants,
et de créer par ailleurs, une «création d'unité» qui vise également à servir de plate-forme d'action unique et conjointe.

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Catalogne: le juge Llarena ordonne la suspension de Puigdemont
de ses fonctions de député catalan

La Cour suprême espagnole a clos mardi l'instruction sur la tentative de sécession de la Catalogne en octobre et ordonné la suspension de l'ancien président indépendantiste catalan Carles Puigdemont de ses fonctions de député régional.

"Le juge Pablo Llarena a conclu l'instruction de l'affaire du processus" de sécession et a ordonné "la suspension des fonctions de Carles Puigdemont et des cinq autres députés (régionaux) inculpés de rébellion", qui sont pour leur part en détention provisoire, a écrit la Cour dans un communiqué.


Maintenant que l'instruction est close, les dirigeants indépendantistes inculpés vont pouvoir être renvoyés en justice. Selon la presse espagnole, le procès pourrait avoir lieu en octobre.


Au total, 25 dirigeants séparatistes catalans sont inculpés pour leur rôle dans la tentative de sécession du 27 octobre, le jour du vote par le parlement catalan d'une vaine déclaration unilatérale d'indépendance.

 
Parmi eux, treize sont accusés de rébellion et risquent jusqu'à 25 ans de prison. Neuf de ces treize sont actuellement en détention provisoire tandis que quatre se sont enfuis à l'étranger comme Carles Puigdemont, qui attend en Allemagne une décision de la justice sur la demande d'extradition de l'Espagne.


S'ils veulent conserver la majorité absolue au parlement catalan, les indépendantistes vont devoir remplacer ces six députés qui ne pouvaient assister aux séances parlementaires mais avaient donné leur procuration de vote à d'autres séparatistes. 

"Cette décision décrit le niveau de qualité démocratique de l'Etat" espagnol, a dénoncé Carles Puigdemont sur Twitter.

"Le vote des citoyens est brisé par une +justice+ qui continue à faire de la politique", a-t-il ajouté.

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Première rencontre au sommet entre Sanchez
et le président catalan.

Le nouveau chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez reçoit lundi le président indépendantiste catalan Quim Torra pour une première rencontre au sommet destinée à renouer le dialogue après la tentative de sécession de l'automne dernier. 

Porté au pouvoir le 1er juin par la chambre des députés grâce notamment aux voix des indépendantistes catalans, Pedro Sanchez a promis dès sa prise de fonction d'apaiser les tensions avec la Catalogne, qui a été à l'automne dernier le théâtre de la plus grande crise politique qu'ait connu l'Espagne depuis son retour à la démocratie. 


Une promesse qui s'est concrétisée cette semaine avec le transfert dans des prisons en Catalogne de six des neufs dirigeants indépendantistes incarcérés près de Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession du 27 octobre. 


Mais les positions du gouvernement central et de l'exécutif catalan étant antagonistes sur la question de l'autodétermination de la riche région du nord-est de l'Espagne, cette réunion, qui débute à 09H30 GMT, risque toutefois de se transformer en dialogue de sourds. 


Investi mi-mai à la tête de la Generalitat, Quim Torra a affirmé jeudi que l'objectif de la réunion de lundi était de "savoir quel était le projet des socialistes sur le droit à l'autodétermination des Catalans". 

Refus d'un référendum 

Une question dont il a obtenu une nouvelle fois la réponse avant le début de la rencontre. "Le droit à l'autodétermination n'est pas prévu dans notre Constitution", a insisté vendredi la porte-parole du gouvernement Isabel Celáa. 


"Le thème doit être abordé et notre proposition pour le régler est un référendum d'autodétermination. S'ils ont une meilleure idée, ils doivent nous l'expliquer", a rétorqué à l'AFP un haut responsable du gouvernement catalan. 


La ministre de la Politique territoriale Meritxell Batet avait évoqué début juin l'idée d'une révision de la Constitution afin d'aller vers une structure fédérale de l'Etat espagnol. Mais avec 84 députés sur 350, les socialistes espagnols n'ont aucune marge de manoeuvre. 


Sanchez "n'entrera pas dans quelque chose de trop compliqué pour un parti si minoritaire", souligne le professeur de sciences politiques à l'Université autonome de Madrid, Fernando Vallespín. "Il n'y a pas de majorité en Espagne pour faire une révision de la Constitution. La droite peut la bloquer". 


Les relations entre Madrid et Barcelone ont implosé l'automne dernier quand le gouvernement régional de Carles Puigdemont a organisé un référendum illégal d'autodétermination le 1er octobre, marqué par des violences policières, avant que le parlement catalan ne déclare unilatéralement l'indépendance le 27 octobre. 


En réponse, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait - avec l'appui de Sanchez alors dans l'opposition - destitué l'exécutif régional, dissout le parlement catalan et convoqué de nouvelles élections régionales. 


Un scrutin remporté le 21 décembre par les indépendantistes, dont les principaux dirigeants ont été emprisonnés ou ont fui à l'étranger comme Puigdemont qui attend en Allemagne la décision de la justice sur la demande d'extradition de l'Espagne. 

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Manuel Valls candidat à la mairie de Barcelone,
c'est presque sûr !.

Le politicien franco-espagnol a finalisé sa candidature vue des municipales de 2019, mais hésite à se présenter officiellement. 

Manuel Valls était hier à la mairie de Barcelone pour finaliser sa candidature.

Mais il réfléchit encore à se présenter comme candidat pour briguer la mairie catalane. "J'y pense, mais je suis très encouragé.", a-t-il confié dans l'émission 8 al Día,
de la chaîne de télévision catalane 8TV.

Le principal élément qui pourrait faire reculer l'ex-Premier ministre serait de "nature familiale", selon le journal La Vanguardia.

Il y a quand même "96% de chance"; toujours selon La Vanguardia, que Manuel Valls soit candidat aux municipales du printemps 2019. 

Par ailleurs, selon un baromètre électoral réalisé par la mairie de Barcelone, le parti Ciudadanos,susceptible d'accueillir Manuel Valls, 
rassemble 5,2% des intentions de vote.

C'est cinq point de moins que le parti Barcelona en comú, de la maire sortante, Ada Colau. 

Le parti indépendantiste Gauche républicaine de Catalogne comptabilise, lui, 12,4% des intentions de vote.

Le sondage ne donne cependant pas les intentions de vote pour le député de l'Essonne, mais pour Ciudadanos, le parti qui pourrait l'accueillir en cas de candidature. 

Le possible candidat a profité de son passage à Barcelone pour échanger avec des commerçants, des associations, des hommes d'affaires,
des journalistes et des dirigeants de certains partis.

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Le gouvernement espagnol lance le transfert
en Catalogne des prisonniers politiques.

Six des neuf dirigeants indépendantistes catalans emprisonnés pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne vont être transférés dans des prisons de la région, signe de la volonté du nouveau gouvernement espagnol d'apaiser les tensions.

"Il est prévu que les six personnes poursuivies entrent entre mercredi et jeudi dans des centres pénitentiaires dépendant des services pénitentiaires de la Généralité de Catalogne", a indiqué lundi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, sans donner les noms des indépendantistes concernés.


Mais selon les médias espagnols, l'ex-vice-président catalan Oriol Junqueras et les dirigeants d'associations indépendantistes Jordi Sanchez et Jordi Cuixart ainsi que l'ex-présidente du parlement régional Carme Forcadell figurent parmi ces six.

Poursuivis pour rébellion pour leur rôle dans la proclamation d'indépendance du 27 octobre dernier, un chef d'accusation passible de 25 ans de prison, les neuf indépendantistes emprisonnés sont en détention provisoire depuis plusieurs mois dans des prisons, près de Madrid pour pouvoir être entendus par le juge.


Ce transfert leur permettra d'être plus proches de leurs familles alors que Barcelone est à environ 600 kilomètres de la capitale espagnole. 


"Les trois autres inculpés en détention provisoire seront transférés plus tard, les procédures les concernant n'étant pas terminées étant donné que la demande en a été faite plus tard", a poursuivi le ministère.


Pour les indépendantistes, toujours au pouvoir en Catalogne, ces prisonniers sont des "prisonniers politiques". Pour la Cour suprême qui les poursuit et le gouvernement central, ils ont simplement violé la loi.


Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis un mois après avoir renversé son prédécesseur conservateur Mariano Rajoy, avait plusieurs fois annoncé son intention de faire ce geste au nom de "l'apaisement" en Catalogne.


Le gouvernement de l'indépendantiste Carles Puigdemont, qui a organisé le 1er octobre 2017 un référendum d'autodétermination interdit provoquant la plus grave crise politique qu'a connu l'Espagne en 40 ans de démocratie, avait été destitué le 27 octobre après le vote d'une déclaration d'indépendance au parlement régional.


Comme d'autres séparatistes poursuivis par la justice, M. Puigdemont avait lui quitté l'Espagne. Il attend désormais en Allemagne que la justice allemande se prononce sur son extradition.

Difficile apaisement 

 L'annonce de ces premiers transferts intervient une semaine avant la réunion à Madrid entre Pedro Sanchez et le président indépendantiste catalan Quim Torra, le 9 juillet. Une première rencontre au sommet durant laquelle les deux hommes risquent de ne pas parler le même langage.


Si Pedro Sanchez s'est montré plus ouvert au dialogue avec le successeur de Carles Puigdemont, il est, à l'instar de Mariano Rajoy, opposé à l'indépendance de la Catalogne et à la tenue d'un référendum sur la question réclamé par une grande partie des Catalans.


Quim Torra a lui réaffirmé ces derniers jours que son objectif restait l'indépendance. "Nous devons créer un autre 1er octobre (...) dans le sens de parvenir à l'objectif auquel certains, et moi en particulier, voulons parvenir, à savoir l'indépendance de mon pays et de rendre effective cette république", a-t-il déclaré lundi dernier.


Ce à quoi Pedro Sanchez a opposé une fin de non-recevoir: "Je pense que ce que représente le 1er octobre est une page qui doit être tournée", a-t-il rétorqué le lendemain depuis Berlin.
L'indépendantisme a explosé en Catalogne à partir de 2010, après l'annulation par la justice d'un statut accordant une autonomie élargie à cette riche région du nord-est de l'Espagne.
La société catalane est profondément divisée sur la question de l'indépendance: aux dernières élections régionales du 21 décembre, les séparatistes ont obtenu 47,5% des voix mais la majorité absolue des sièges au parlement catalan

 

 

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Espagne-Catalogne: pour le gouvernement Sanchez,
il est "urgent de réviser la constitution"

Il est "urgent" de réviser la Constitution de l'Espagne pour tenter de résoudre la crise séparatiste en Catalogne, a affirmé samedi la ministre de la Politique territoriale du nouveau gouvernement socialiste espagnol, Meritxell Batet.

Une révision de la Constitution espagnole de 1978 est "urgente, viable et souhaitable", a estimé Mme Batet lors d'un rassemblement de son parti à Barcelone.

"Car nous avons besoin de surmonter la crise institutionnelle que nous sommes en train de vivre, tout particulièrement en Catalogne, mais qui est au fond une crise d'Etat" qui affecte l'ensemble des Espagnols, a-t-elle ajouté.


Cette déclaration intervient alors que le nouveau gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez a initié un rapprochement avec les séparatistes catalans, au pouvoir dans la région.

Il doit rencontrer prochainement le chef du gouvernement de Catalogne Quim Torra, et a levé le contrôle systématique par Madrid des dépenses de l'exécutif catalan instauré par son prédécesseur conservateur Mariano Rajoy.


Les socialistes espagnols plaident pour une réforme constitutionnelle afin de renforcer la décentralisation du pays, composé de 17 "communautés autonomes" aux compétences déjà très larges.

Ils proposent notamment de transformer le Sénat en chambre de représentation des régions et de clarifier le système de financement des "communautés autonomes", un sujet de querelles récurrentes entre le pouvoir central et les différents exécutifs régionaux.


Ils refusent en revanche d'entendre parler d'autodétermination comme le réclament les indépendantistes catalans.

Ces derniers avaient organisé le 1er octobre 2017 un référendum d'autodétermination illégal, suivi d'une déclaration unilatérale d'indépendance.

Madrid avait réagi en mettant la Catalogne sous tutelle et en destituant l'exécutif régional, dont plusieurs membres ont été par la suite incarcérés ou ont fui à l'étranger.


Minoritaire à la fois au Congrès des députés et au Sénat, le gouvernement de Pedro Sanchez aura toutefois du mal à faire passer une éventuelle révision constitutionnelle, qui devrait être adoptée par les deux chambres du Parlement.

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Quim Torra appelle à des pourparlers
avec le nouveau Premier ministre espagnol.

Le dirigeant catalan Quim Torra, qui a prêté serment ce samedi matin, a appelé à des pourparlers
avec le nouveau Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez. 

"Premier ministre Pedro Sanchez, parlons, occupons nous du problème, prenons des risques, vous et moi", a déclaré Quim Torra,
lors de la séance d'investiture au Parlement catalan ce samedi matin et dont le gouvernement régional séparatiste a prêté serment.

 "Nous devons nous asseoir à la même table et négocier, de gouvernement à gouvernement.

La situation dans laquelle nous nous trouvons ne peut continuer, même pas un jour de plus", a-t-il ajouté. 

Dans une cérémonie plus émotive et symbolique que formelle, l'institution a fait un pas significatif vers le rétablissement des institutions communautaires après les sept mois passés sous l'autorité de 155. 

Entouré de ses 13 conseillers appelés à former son gouvernement, le président de la Catalogne a ainsi prêté serment ce samedi à Barcelone,
son entrée en fonction entraînant la levée de la tutelle imposée à cette région d’Espagne après sa tentative de sécession.

Une séance qui a également été marquée par une mobilisation pour la libération des prisonniers Jordi Cuixart et Jordi Sanchez,
les leaders catalanistes incarcérés à Madrid.

L'arrivée simultanée de Pedro Sanchez à la tête du gouvernement espagnol est en tout cas très attendue en Catalogne où l'on espère
un geste du nouvel exécutif espagnol en faveur des Jordis.

"Nous devons nous asseoir à la même table et négocier, de gouvernement à gouvernement.

La situation dans laquelle nous nous trouvons ne peut continuer, même pas un jour de plus", a souligne Quim Torra. 

S'il a critiqué la tentative d'indépendance catalane, le nouveau Premier ministre espagnol de 46 ans a aussi promis de "construire des ponts" avec le nouveau gouvernement catalan. 


Toujours est-il que l'entrée en fonction de M. Torra entraîne la levée de la tutelle imposée en octobre à cette région d'Espagne
après sa tentative de sécession avortée.  Quim Torra, membre de l'aile dure de son mouvement et proche du président destitué
Carles Puigdemont, était entouré, lors de la cérémonie, des 13 conseillers appelés à former son gouvernement, a constaté l'AFP.

 Certains portaient du jaune, couleur de la cause indépendantiste. Une chaise vide ornée d'un ruban jaune représentait les séparatistes
catalans qui sont en prison et ceux qui comme M. Puigdemont ont fui à l'étranger. 

Le gouvernement espagnol avait donné son feu vert vendredi à l'entrée en fonction du nouveau gouvernement indépendantiste catalan,
après que les noms de "ministres" incarcérés ou exilés en eurent été exclus. 

Madrid avait refusé le premier exécutif annoncé le 19 mai par M. Torra et qui incluait quatre ministres emprisonnés ou exilés en Belgique
depuis la vaine déclaration d'indépendance du 27 octobre. 


Mais le président catalan a finalement publié mardi une nouvelle liste sans ces quatre dirigeants indépendantistes. Deux sont en détention provisoire.

Deux autres sont eux installés à Bruxelles et la justice espagnole, qui veut les juger pour "rébellion", réclame leur extradition.

 La région du nord-est de l'Espagne était sans gouvernement depuis près de sept mois après avoir été placée sous le contrôle direct
de Madrid suite à la tentative de sécession. 

Les indépendantistes avaient remporté en décembre les élections régionales convoquées par Madrid, avec 47,5% des voix.

Carles Puigdemont, qui attend en Allemagne de savoir s'il va être extradé vers l'Espagne, avait dû renoncer à retrouver la présidence
et avait lui-même désigné comme successeur M. Torra, nouveau venu en politique issu de l'aile dure de l'indépendantisme
et très critiqué pour des écrits passés offensants envers "les Espagnols". 

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le gouvernement de Quim Torra prendra ses fonctions
ce samedi, la tutelle de Madrid levée.

Le nouveau gouvernement indépendantiste de Catalogne prendra ses fonctions ce samedi, a annoncé ce vendredi la présidence catalane,
ce qui entraînera automatiquement la levée de la tutelle imposée à la cette région d'Espagne après sa tentative de sécession. 

Le chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy, avant d'être renversé ce vendredi par une motion de censure, avait donné son feu vert à l'entrée en fonction de la nouvelle équipe, qui n'inclut plus de "ministres" incarcérés ou exilés en publiant la composition du nouvel exécutif
dans le journal officiel de la Generalitat de Catalogne.  

e cabinet prendra ses fonctions ce samedi, a annoncé la Generalitat.

Cela entraînera automatiquement la levée de la tutelle de Madrid sur la région autonome imposée le 27 octobre dernier,
quand le parlement régional avait proclamé en vain son indépendance.

Madrid avait refusé de publier au Journal officiel espagnol la liste du premier exécutif annoncé le 19 mai par Torra et qui incluait quatre ministres emprisonnés ou exilés en Belgique après la tentative de sécession. 

Mais le président catalan a finalement publié ce mardi une nouvelle liste sans ces quatre dirigeants indépendantistes poursuivis par la justice. 

Entretemps, M. Torra a annoncé avoir déposé plainte pour abus de pouvoir contre M. Rajoy pour avoir bloqué la formation
de son gouvernement, une "décision arbitraire" et "sans fondement légal" selon lui.

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Tension dans les rues de la Catalogne,
tourmentée par l'indépendance.

Guerre de symboles sur la plage ou au parlement régional, vandalisme contre des sièges de partis: la tension gagne dans une Catalogne divisée sur la question de l'indépendance.

"Il existe une violence latente, que l'on sent dans l'air, qui ne va pas jusqu'à de la violence physique mais qui va +crescendo+", estime Sonia Andolz, politologue spécialisée dans l'analyse des conflits à l'Université de Barcelone.

"Le ton monte, il y a des heurts entre personnes qui se bousculent, s'insultent, un certain discours de haine envers l'autre qui devient courant: ceux qui veulent l'indépendance sont traités de +putschistes+, ceux qui n'en veulent pas de +fascistes+", dit-elle.

Depuis quelques semaines, la région du nord-est de l'Espagne aux 7,5 millions d'habitants est le théâtre d'une bataille de symboles.
Alors que les indépendantistes placent un peu partout des rubans jaunes en signe de protestation contre l'emprisonnement de plusieurs dirigeants, leurs opposants les enlèvent.

Bagarres et vandalisme 

Début mai, la police a dû ainsi s'interposer entre deux groupes à Barcelone pour éviter un affrontement. Et la semaine dernière, à Canet de Mar, 40 km au nord, trois indépendantistes ont été légèrement blessés dans une bagarre avec des personnes, pour certaines encagoulées, qui avaient détruit un cimetière symbolique de croix jaunes sur une plage.

Autre exemple de ces tensions, des manifestants contre le nouveau président indépendantiste Quim Torra s'en sont pris physiquement dimanche à Barcelone à un policier pour qu'il retire un ruban jaune de la façade de l'hôtel de ville, avant de couvrir une plage de drapeaux espagnols.

Au parlement régional, une session a même dû être interrompue vendredi quand Carlos Carrizosa, le président du groupe Ciudadanos, principal parti anti-indépendantiste, a retiré un ruban posé sur un siège pour symboliser l'absence d'un élu emprisonné.

La crispation est palpable en Catalogne depuis l'automne dernier après la répression parfois violente du référendum illégal d'autodétermination, l'incarcération de figures de l'indépendantisme et la vaine proclamation d'une "république catalane" dont la moitié de la population de la région ne voulait pas.

Les manifestations pro et anti-indépendance se sont depuis multipliées, tandis que l'extrême droite espagnole a augmenté ses actions et agressé des indépendantistes.

La tension a aussi gagné les manifestations indépendantistes. Jusqu'alors invariablement pacifiques, elles se sont achevées en mars par de durs affrontements avec la police.

Les partis politiques consultés par l'AFP signalent par ailleurs une augmentation des actes de vandalisme, des graffitis aux bris de verre.
Miguel Garcia, responsable de Ciudadanos à L'Hospitalet de Llobregat, deuxième ville de Catalogne, assure ainsi que le siège de son parti a été visé 13 fois depuis 2015, et parfois maculé d'excréments d'animaux.

"Il y a des gens qui ne tolèrent pas nos idées", dit M. García dont la formation a comptabilisé une trentaine d'actes de vandalisme en 2017, comme le Parti socialiste catalan.

Les partis pro-indépendance assurent eux aussi subir des représailles mais refusent d'en faire le décompte. Pour ne pas mettre en valeur des faits jugés "ponctuels", dit-on au sein de la Gauche républicaine (ERC).

"Certains veulent faire croire que la société catalane se radicalise et utilise la violence mais ce n'est pas vrai", proteste David Bonvehí, du parti PDECAT de l'ancien président catalan Carles Puigdemont, dont l'un des sièges à Barcelone a été aussi couvert d'excréments.

Feu de la division

Dans le quotidien catalan La Vanguardia, l'écrivain catalan Antoni Puigverd a comparé la situation au "syndrome de la grenouille cuite". Plongée dans l'eau bouillante, elle fuit immédiatement alors que si on la met dans une eau tiède chauffée progressivement, elle ne s'affole pas et finit par cuire et mourir.

"Cette violence de basse intensité, ces actes malveillants (...) sont l'eau tiède dans laquelle baigne la grenouille catalane, qui prétend ignorer que le feu de la division reste allumé et que la température monte chaque jour", a-t-il écrit.

Sonia Andolz, dotée d'une expérience de médiation dans les Balkans et au Moyen-Orient, ne prévoit pas de généralisation de la violence physique en Catalogne mais trouve la situation "plus dangereuse qu'elle en a l'air".

"Finalement, dans les conflits, la violence physique est la pire mais la plus facile à arrêter.

La violence culturelle, la haine qui reste, se maintiennent, ce qui devrait beaucoup nous préoccuper", dit-elle.

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le président Quim Torra propose 4 nouveaux ministres
pour débloquer la nomination de son gouvernement.


Quim Torra se conforme ainsi aux exigences du gouvernement Rajoy qui ne voyait aucun "viabilité juridique"
à la nomination comme ministres de personnes poursuivies par la justice espagnole.

Le président de la Generalitat, Quim Torra, a décidé d'anticiper le veto contre la nomination de son premier gouvernement
dont la menace était brandie par Madrid.

Il a choisi de remplacer les ministres précédemment nommés qui sont emprisonnés ou en exil par des personnes qui n'ont a priori
aucun compte à rendre à la justice.

Ainsi, Elsa Artadi remplacerait Jordi Turull au poste de porte-parole et conseillère de la présidence, Àngels Chacon,
chargée des entreprises, prendrait la place d'Elsa Artadi, Alba Vergés supplée Toni Comín à la Santé,
 Damià Calvet prendra en charge les territoires et du développement durable, en remplacement de Josep Rull,
et Laura Borràs est nommée à la Culture, à la place de Lluís Puig.

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Report de la prise de fonctions du gouvernement,
bloquée par Madrid
.

Quim Torra, le nouveau président catalan, a reporté la prise de fonctions de son gouvernement, prévue ce mercredi,
face au blocage par Madrid de la nomination de membres de l'exécutif régional emprisonnés ou exilés.
 

Dans un communiqué, M. Torra, qui a pris ses fonctions jeudi, a dénoncé "le blocage exercé par le gouvernement espagnol" de Mariano Rajoy et a annoncé avoir demandé à son administration d'"étudier les mesures juridiques pouvant être prises" pour y remédier.

Madrid, qui contrôle l'administration régionale depuis la déclaration d'indépendance avortée du 27 octobre, refuse d'avaliser le décret de nomination de l'exécutif catalan, signé samedi par M. Torra. 

L'entrée en fonction d'un gouvernement régional est la condition indispensable à la levée de la tutelle
du gouvernement central sur la Catalogne.

Dans son équipe, le nouveau président catalan a inclus quatre anciens "ministres" régionaux du président Carles Puigdemont, destitué en octobre, dont deux sont en détention provisoire et deux installés à Bruxelles et dont l'extradition est réclamée par la justice espagnole.

Le gouvernement de M. Rajoy, qui considère la présence de ces ministres comme une "nouvelle provocation", dispose en principe de dix jours pour publier la liste du gouvernement régional au journal officiel et ainsi permettre sa prise de fonctions.

 Mais il n'est pas garanti qu'il le fasse, même si Quim Torra a assuré dans son communiqué qu'il s'agissait d'"un acte obligé".


Le blocage politique se prolonge dans en Catalogne, sans gouvernement depuis près de sept mois.

Carles Puigdemont et son équipe avaient été destitués par Madrid après la déclaration d'indépendance du 27 octobre, restée lettre morte.

 Les indépendantistes avaient ensuite remporté en décembre les élections régionales convoquées par Madrid, avec 47,5% des voix.

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Catalogne : la justice allemande rejette l'accusation
de rébellion contre Puigdemont.

Alors que le ministère public allemand avait demandé ce mardi matin, la remise de Puigdemont à l'Espagne,
le tribunal a rejeté, dans l'après-midi, l'accusation de rébellion contre l'ex-président de la Catalogne,

L'audience territoriale de Schleswig Holstein, du nord de l'Allemagne, a maintenu ce mardi son refus d'inclure l'accusation de rébellion
dans le processus d'extradition contre le président destitué Carles Puigdemont.

Dans sa décision, le tribunal maintient explicitement sa position du 5 avril dernier dans laquelle elle jugeait "en principe irrecevable" 
une extradition de Puigdemont pour rébellion.

Dans la matinée de mardi, le parquet allemand avait demandé la remise de Puigdemont à l'Espagne.

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L'Espagne refuse de lever la suspension de l'autonomie catalane après la désignation de ministres emprisonnés à la Generalitat.

Le blocage perdure en Catalogne où Mariano Rajoy a scellé un pacte avec le PS et les Ciudadanos pour maintenir l'article 155 de la Constitution en Catalogne.

Rajoy n'autorisera pas la publication officielle des nominations dans le journal officiel de la Generalitat (DOGC)
et par conséquent celles-ci ne seront pas effectives.

Samedi, Quim Torra, le nouveau président de la Generalitat, avait désigné les conseillers (ministres) de son gouvernement.

Parmi ces ministres, deux sont actuellement emprisonnés et deux autres sont en exil suite aux conséquences judiciaires de l'organisation
du référendum d'auto-détermination non autorisé le 1er octobre 2017

Une décision vécue comme une provocation par Mariano Rajoy qui avait accusé Torra de maintenir une "confrontation" stratégique.

Dans son communiqué de samedi, le gouvernement avait averti qu'il étudierait s'il fallait ou non donner son feu vert aux nominations et maintenir l'article 155 de la constitution espagnole qui fixe les règles de l'autonomie accordée aux régions dont la Catalogne.

L'exécutif de Mariano Rajoy rappelle qu'il est "le seul organe compétent pour autoriser la publication du décret de nomination",
et ajoute qu'il "analysera la viabilité du gouvernement annoncé, compte tenu de la situation personnelle de certains des désignés".

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Justice belge refuse la remise à l'Espagne
des ex-ministres de Puigdemont.

La justice belge a annoncé ce mercredi son refus d'exécuter les nouveaux mandats d'arrêts européens émis par l'Espagne en mars à l'encontre de Toni Comín, Meritxell Serret et Lluís Puig, qui avaient accompagné Carles Puigdemont en Belgique.

Ces mandats qui visaient les ex-ministres exilés sont "irréguliers", a justifié dans un communiqué le tribunal néerlandophone de Bruxelles. 
Les trois ex-dirigeants indépendantistes restent libres de leurs mouvements sur le sol belge. 

La chambre du conseil, juridiction compétente dépendant de ce tribunal, a statué à huis clos dans la foulée de l'audience et s'est rangée à l'avis négatif du ministère public belge, est-il précisé.

 La juridiction "partage l'avis du procureur et de la défense selon lequel il n'existe pas de mandats d'arrêt nationaux valables correspondant au contenu des mandats d'arrêt européens", ajoute le communiqué.

Une décision prise en raison d'un vice de forme dans l'ordonnance d'arrestation et de remise rédigée par le juge de la Cour suprême espagnole, Pablo Llarena.

Les premiers mandats d'arrêt européens émis à Madrid à l'automne contre les ex-dirigeants catalans exilés de Belgique avaient été retirés quelques semaines plus tard par le juge espagnol, à la surprise générale. 

Mais la crise politique perdurant entre Madrid et Barcelone, de nouveaux mandats avaient été émis le 23 mars.

Le 5 avril, Meritxell Serret, Anton Comin et Lluis Puig s'étaient livrés aux autorités belges. Après audition, un juge d'instruction les avait laissés en liberté sous conditions. 

Avec leur président destitué Carles Puigdemont, désormais sous surveillance judiciaire en Allemagne, quatre ex-ministres régionaux au total s'étaient exilés en Belgique le 30 octobre, peu après la mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid. 

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Rajoy se dit prêt à rencontrer le nouveau
président de la Generalitat, Quim Torra.

Le nouveau président indépendantiste de la Catalogne Quim Torra et le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy ont annoncé mardi leur intention de se rencontrer, alors qu'une polémique enfle sur des propos violemment anti-espagnols prêtés au dirigeant séparatiste catalan.  

"Le premier objectif du nouveau gouvernement catalan est d'offrir le dialogue au gouvernement espagnol", a affirmé M. Torra à Berlin,où il a rendu visite à Carles Puigdemont, son prédécesseur à la tête de la Catalogne destitué par Madrid à la suite de la tentativede sécession de la région à l'automne 2017.

Celui-ci est en liberté sous contrôle judiciaire en Allemagne dans l'attente de l'examen d'une demande d'extradition. 
"S'il vous plaît, fixez une date et un lieu" pour une rencontre, a lancé M. Torra à l'intention de M. Rajoy. 


Ce dernier a ensuite annoncé qu'il acceptait. "Bien sûr que je vais recevoir le président de la Généralitat (gouvernement autonome catalan) s'il me le demande", a déclaré le chef du gouvernement espagnol en visite à Sofia, en Bulgarie. Mais "il n'y aura pas de république" en Catalogne, a-t-il averti. 
Quim Torra, qui lors de son élection a promis de "construire un Etat indépendant, une république" catalane, doit prochainement former son gouvernement. Cela entraînera automatiquement la levée de la tutelle imposée par le gouvernement central espagnol sur cette région quand les députés séparatistes ont proclamé son indépendance le 27 octobre 2017. 


Mais le gouvernement conservateur espagnol de Mariano Rajoy a rappelé qu'il pourrait à tout moment reprendre le contrôle de la région si M. Torra violait la Constitution. 


Le gouvernement espagnol a d'ailleurs annoncé mardi qu'il continuerait à contrôler les finances de la région même après la levée de la tutelle, en exigeant un rapport mensuel détaillé. 

L'Etat espagnol s'assurera que "pas un euro d'argent public catalan ne sera destiné au soi-disant processus d'indépendance", a affirmé devant les médias un haut responsable du Parti populaire au pouvoir, Fernando Martinez-Maillo. 


Depuis Berlin, Quim Torra a rejeté cette possibilité. 

"Cela ne peut être ainsi, en aucune façon. (...) Nous n'allons pas accepter ces conditions", a-t-il protesté. "Il est absolument nécessaire pour nous de garder le contrôle sur nos propres finances", a-t-il ajouté. 


La première journée de M. Torra a la tête de la Catalogne a été marquée par une polémique grandissante en Espagne au sujet de propos tenus dans le passé par cet indépendantiste virulent de 55 ans, jugés xénophobes par ses détracteurs. 


"Les Espagnols viennent ici pour nous surveiller. Qu'ils s'en aillent une fois pour toutes!", affirmait-il par exemple en 2012 dans un tweet, effacé depuis mais exhumé par les médias. 

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Catalogne: retour à l’«autonomisme»
ou nouveau pas vers la république catalane?.

Ce lundi 14 mai, Quim Torra a été élu 131e président.

Une investiture qui met fin à plus de six mois de tutelle des institutions catalanes par Madrid, sans pour autant nous éclairer davantage
sur le futur politique de la Catalogne.

La Catalogne récupère ses institutions, sans vraiment savoir vers où cela doit la mener.

Bien loin de l’objectif affiché par les indépendantistes catalans de mener le «país» vers la république, la Catalogne récupère au moins
le contrôle de la Generalitat et redevient ainsi la région autonome que l’on connaît.

Sauf énorme surprise, le gouvernement de Mariano Rajoy devrait en effet lever la tutelle sur la région en désactivant l’article 155 de la constitution, en vigueur le 28 octobre dernier, suite au vote par le parlement catalan de l’indépendance.

198 jours plus tard, une majorité indépendantiste issue des élections catalanes du 21 décembre a finalement pu être dégagée pour élire de justesse Quim Torra: 66 votes en faveur, 65 contre et 4 abstentions.

Le nouveau président de la Generalitat, peu connu du grand public, a été durement secoué par les leaders des trois principaux groupes d’opposition, dont Inés Arrimadas, qui l’a taxé de «défendre la xénophobie et le populisme», à travers des propos qualifiés de «répugnants», citant notamment un article de Torra datant de 2012.

Catalogne: retour à l’«autonomisme» ou nouveau pas vers la république catalane?

Un «conseil de la république» depuis l’étranger?

Au-delà des querelles entre deux blocs aussi antagonistes qu’irréconciliables, les quatre abstentions illustrent le mieux les doutes qui persistent malgré cet apparent déblocage.

Ces abstentions émanent du parti le plus clairement indépendantiste, au moins dans ses postures et discours publics, la Candidature d’unité populaire (CUP, gauche anticapitaliste).

Depuis les élections de septembre 2015, la majorité indépendantiste ​ dépend ​numériquement​ de ce petit parti qui refusait jusque-là de voter un autre candidat que Carles Puigdemont, considéré comme une garantie de la «feuille de route vers la république». 

«Vous nous demandez d’être en alerte pour que vous ne retombiez pas dans l’"autonomisme’".

Nous sommes d’ores et déjà en état d’alerte maximale», a averti Carles Riera, leader de la CUP, à Quim Torra.

Un éventuel retour à l’«autonomisme», à savoir le renoncement de l’objectif de la création d’une république par la voie unilatérale, constitue l'une des​ principales​ craintes​ de nombreux indépendantistes.

Voilà la principale inconnue, que le débat d’investiture n’aidera pas à résoudre. La récupération du contrôle de la Generalitat (institution régionale) ​est-elle un nouveau pas vers la république catalane ou un retour à la situation antérieure au 1er octobre, le jour du référendum interdit et réprimé par Madrid?

out cela dépendra notamment de la part de symbolique que le clan indépendantiste voudra insuffler à ce conflit politique.

En marge du gouvernement officiel qui gouvernera la Catalogne de manière effective depuis Barcelone, un «conseil de la République» devrait être fondé, depuis «la maison de la république», à Waterloo, ou bien à Bruxelles ou encore à Berlin, où se trouve ​actuellement​ le président catalan, Carles Puigdemont, déchu en octobre dernier.

 «Notre président, c’est Carles Puigdemont», a insisté Quim Torra lors de son discours ce lundi, dans lequel il a notamment parlé d’un «processus constituant», sans préciser aucun détail.

Dialogue, république, légalité, constitution… Difficile de savoir quelle sera la formule pour combiner tant de concepts visiblement contradictoires outre-Pyrénée​s​.

La feuille de route reste floue et seul le désir des indépendantistes de continuer à internationaliser le «fait catalan» semble intact.

L’attention médiatique que Puigdemont continuera (ou pas) de recevoir donnera un signal important​.

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Qui est Quim Torra, l'homme qui pourrait succéder
à Carles Puigdemont?

L'éditeur catalan Quim Torra, désigné jeudi soir par Carles Puigdemont pour être candidat à sa succession à la présidence de la Catalogne, est un nouveau venu en politique et un indépendantiste convaincu.

Derrière de grandes lunettes masquant en partie son large front, cet homme à la forte carrure avait tranquillement lancé, en mars, de la tribune du parlement de cette région du nord-est de l'Espagne : "La cause de la liberté de la Catalogne est une cause juste, la cause de l'indépendance de la Catalogne est une cause juste, la cause de la République catalane est une cause honorable".


"Pas un instant nous ne pensons renoncer, pas même d'un millimètre, à défendre la justice, la légitimité et l'honorabilité de cette cause, au contraire", avait insisté le nouveau député régional, âgé de 55 ans. 


Des convictions susceptibles de séduire notamment la formation la plus radicale de l'indépendantisme, la CUP (extrême gauche, quatre députés), mais de susciter un franc rejet de l'opposition.


Dans un message diffusé sur Twitter, Quim Borra a rendu hommage à l'exilé Carles Puigdemont - destitué par Madrid après la vaine proclamation d'une "République catalane" le 27 octobre - qu'il a présenté comme "le président légitime" de la région.

Un "fidèle de Puigdemont"

Natif de la ville catalane de Blanes, sur la touristique Costa brava, Quim Torra a fait son entrée en politique il y a seulement quelques mois.
Ayant rejoint la liste de Carles Puigdemont, comme d'autres personnalités indépendantes, il a été élu le 21 décembre au parlement régional où les indépendantistes ont alors retrouvé leur majorité en sièges. 

ans un spot diffusé avant le scrutin, il s'était lui-même présenté aux électeurs en disant : "je suis Quim Torra, avocat, éditeur, et j'ai travaillé toute ma vie pour la liberté de mon pays", sous-entendu la Catalogne.


Les changements drastiques d'activité ne sont pas une nouveauté pour ce Catalan, marié et père de trois enfants.
Après une longue trajectoire professionnelle au sein de la compagnie d'assurances suisse Winterthur, il avait mis à profit son indemnité de licenciement pour fonder en 2008 une maison d'édition, A Contra Vent, spécialisée dans la récupération de textes de journalistes catalans de la Seconde république espagnole (1931-1939) et de l'exil sous la dictature de Franco.


Il s'est alors fait un nom dans les cercles nationalistes catalans : a collaboré avec différents médias, présidé l'entité Souveraineté et Justice dédiée à la promotion de l'indépendance et fait partie de la direction de la puissance association ANC, organisatrice d'immenses manifestations indépendantistes.
Il a dirigé jusqu'en 2015 le Centre culturel du quartier barcelonais El Born, alors controversé pour relayer les revendications nationalistes.
Puis il a provisoirement présidé en 2015 l'association indépendantiste Omnium Cultural, avant d'en céder la présidence à Jordi Cuixart, qui a depuis été placé en détention provisoire.

Ces derniers mois, Quim Torra n'a pas cessé d'exiger la libération de neuf figures de l'indépendantisme accusées de "rébellion".
La dirigeante de l'opposition en Catalogne, Inès Arrimadas, du parti libéral anti-indépendantiste Ciudadanos, a jugé jeudi soir dans un tweet qu'il avait été "nommé en tant que fidèle de Puigdemont et du processus"indépendantiste. Or "nous avons besoin d'un président qui reconnaisse l'échec de ce processus", a-t-elle ajouté.


"Nous regrettons que le bloc indépendantiste ait choisi une personne avec l'un des profils les plus sectaires", a affirmé le Parti socialiste catalan dans un communiqué. Le socialiste catalan Miquel Iceta l'a appelé à "penser à l'ensemble du pays et pas seulement aux indépendantistes" qui ont obtenu 47,5% des suffrages dans la région en décembre.


Représentant en Catalogne du parti conservateur au pouvoir en Espagne, Xavier Garcia Albiol a posté sur Twitter des captures d'écrans du compte de Quim Torra, comportant des messages offensifs contre "les Espagnols", qui auraient été effacés.

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Madrid barre (encore) la route à une réélection
de Puigdemont à la tête de la Catalogne. 

Le gouvernement espagnol est intervenu mercredi pour barrer la route à une réélection de l'ex-président
indépendantiste de Catalogne Carles Puigdemont à la tête de l'exécutif régional, forçant les séparatistes à présenter
un nouveau candidat s'ils veulent enfin former un gouvernement. 

Le Conseil des ministres a décidé de saisir la Cour constitutionnelle pour qu'elle annule une loi votée la semaine dernière
au parlement catalan qui permettrait d'investir en son absence l'ex-président, qui attend en Allemagne
une éventuelle extradition vers l'Espagne qui veut le juger pour "rébellion".  

"Aucun candidat à la présidence de le Generalitat ne peut être investi sans être présent
au parlement de Catalogne",  a-t-il expliqué. 


Dès lors que la Cour constitutionnelle, qui avait déjà interdit une investiture en l'absence du candidat, acceptera d'examiner
le recours, le texte sera suspendu, a rappelé le porte-parole
.


Barcelone: l’indépendance au centre
de la campagne des municipales

Alors que Manuel Valls se verrait bien conduire un front commun anti-sécession...

Dans 13 mois, deux scrutins se dérouleront en Catalogne : les Européennes, et les Municipales. Ce sera le 26 mai 2019.

Mais la seconde ville la plus importante d’Espagne est si convoitée que, d’ores et déjà, les pions ont commencé à prendre place sur l’échiquier politique barcelonais. Premier à s’avancer : le jeune parti Ciutadans (Ciudadanos en espagnol), fier du résultat obtenu par Inés Arrimadas aux élections du 21 décembre dernier.

Il est en effet le parti majoritaire en nombre d’élus au sein du parlement catalan. Par ailleurs, le parti d’Albert Rivera est gonflé à bloc par les sondages en vue des prochaines législatives espagnoles. Il terrasserait le vieux Partido Popular de Mariano Rajoy, passant au-dessus du PSOE de Pedro Sanchez et du parti des ex-anti-système Podemos de Pablo Iglésias.

Mais il vise d’abord la mairie de Barcelone, et a misé sur un cheval gagnant, ou considéré comme tel : l’ancien Premier ministre français Manuel Valls, à qui Rivera a proposé la candidature (nos précédentes éditions).

Quand Valls douche les ardeurs de Ciudadanos

Mais Manuel Valls vient de refroidir les ardeurs du leader de Ciudadanos, en posant ses conditions, cette semaine via les ondes de Catalunya Radio : « Je ne suis pas sorti d’un parti français pour entrer dans un autre », (sous-entendu en Espagne), a-t-il averti. Valls affirme maintenant que faire irruption dans l’arène de la politique catalano-espagnole ne « l’intéresse » que si on lui offre de diriger un front composé des trois partis « constitutionnalistes ». Et il assure être en discussion avec le PSC, le parti socialiste catalan, mais aussi avec le Partido Popular, en plus de Ciutadans.

Le puissant secrétaire d’organisation du PSC, Salvador Illa, s’est empressé de rejeter les prétentions de l’ancien « camarade » français, exprimant son « étonnement » de constater qu’une « personne présentée de prime abord par Ciutadans comme futur candidat à Barcelone, veuille maintenant conduire une liste unitaire.

On dirait qu’il y a quelque chose qui n’a pas marché ». Et de rappeler que le candidat socialiste aux municipales de Barcelone, Jaume Collboni, a été désigné par des primaires, le 21 avril dernier. Le chef de file du PP en Catalogne, Garcia Albiol, bien conscient que Ciutadanos est en train de couper l’herbe sous les pieds du parti conservateur en Espagne, a de son côté indiqué qu’il n’est aucunement disposé à rejoindre un tel front commun de partis anti-indépendantistes.

Une plateforme indépendantiste en gestation

En attendant, de l’autre côté, le philosophe et journaliste Jordi Graupera cherche lui aussi à impulser une plateforme, pro-indépendance celle-là, réunissant le PDeCAT, ERC et la CUP. Il a recueilli 30 000 signatures en faveur d’un seul candidat à la mairie de Barcelone représentant ces trois partis, à l’issue d’un processus de primaires.

Pour Graupera, deux ennemis sont à abattre : la sortante Ada Colau, qui souhaite remettre en jeu son mandat ; et le candidat de Ciutadans, quel qu’il soit. Valls serait, au fond, l’adversaire idéal pour lui, car il représente à ses yeux « le pire du jacobinisme français et sa dérive autoritaire et décadente »...

Ada Colau, pour sa part, n’est pas impressionnée par une éventuelle candidature de Manuel Valls : non seulement, elle le considère un « perdant » qui « a échoué » en France, mais surtout elle lui reproche de « ne rien connaître des problèmes de la ville ».

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Une femme pour sortir la Catalogne de l'impasse?

Le Parlement catalan n'a plus que 20 jours pour trouver un président du gouvernement en capacité d'exercer sa fonction. Elsa Artadi pourrait être la solution. Sinon, les Catalans devront retourner aux urnes.

Ce jeudi et ce vendredi, le Parlement de Catalogne devrait oser une ultime tentative pour rendre possible l'élection à la tête de la Generalitat de l'ex-président exilé, Carles Puigdemont.

Mais à la veille de cette proposition, qui a peu de chances légales d'aboutir, l'ERC, deuxième force politique indépendantiste au Parlement, et Jordi Sanchez, l'un des leaders catalanistes toujours emprisonné, ont d'ores et déjà adoubé Elsa Artadi pour sortir la Catalogne de l'impasse.

Députée depuis décembre 2017, Elsa Artadi, 41 ans, pourrait donc être la première femme présidente de la Generalitat de Catalogne.

Si elle est impliquée dans la vie politique catalane depuis plusieurs années, cette fidèle de Carles Puigdemont n'a joué aucun rôle politique dans l'organisation du référendum illégal d'auto-détermination du 1er octobre 2017.

Théoriquement, l'Espagne ne pourrait pas empêcher son éventuelle investiture.

Économiste de formation, Artadi devra toutefois convaincre les 4 députés de la Cup (gauche ultra indépendantiste) de lui apporter les deux voix qui lui donneraient la majorité absolue dès le premier tour.

Diplômée de Harvard, issue d'une famille bourgeoise barcelonaise, Artadi n'a pas forcément les meilleures qualités aux yeux de la Cup qui avait déjà bloqué l'élection de Jordi Turull cet hiver. Mais elle semble désormais la seule à pouvoir sortir la Catalogne de l'impasse.

C'est ce qu'a indiqué, ce mercredi, Jordi Sanchez, depuis sa prison.

Dans une interview accordée à l'agence de presse catalane (ACN), Sanchez, dont la candidature à la présidence de la Catalogne avait été rejetée par la justice espagnole, a indiqué qu'Elsa Artadi avait tout son soutien.

 "Elsa Artadi est une femme de très grande qualité et je lui prédis un long chemin politique, qu'elle soit ou non candidate à la présidence, elle sait qu'elle a tout mon soutien", a-t-il déclaré.

Dans le même temps, l'ERC, gauche indépendantiste, a également apporté son soutien à celle qui n'est pas encore candidate.

Ce samedi, Carles Puigdemont réunira les députés de son parti (JuntsXCat), dont Elsa Artadi, pour leur faire part de sa décision.

Soit il maintient sa candidature et le blocage se poursuivra.

Soit il propose la candidature d'Elsa Artadi et la Catalogne pourrait éviter un périlleux retour aux urnes pour les forces indépendantistes.

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Invité à Barcelone, Valls laisse le flou sur
une éventuelle candidature aux municipales.

L’ex-Premier ministre Manuel Valls a partagé la vedette avec l’actuelle vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya de Santamaría, à la tribune de la salle gothique de la Llotja de Barcelone, et a « presque » commencé sa campagne pour les municipales de la capitale catalane.

Car lors de son discours, Manuel Valls n’a pas encore confirmé qu’il se présente contre la leader de « Barcelona En Comú » Ada Colau, en mai 2019.
Mais il s’est laissé adouber comme personnalité unioniste hier soir à la réception qui a suivi la remise des prix « Seny de Societat Civil Catalana » que cette association liée au parti Ciutadans que dirige Albert Rivera lui a décerné en grande pompe.

Le prix était partagé avec le président du Parlement Européen, Antonio Tajani qui ne s’est pas présenté à Barcelone.


Manuel Valls, néanmoins, a lâché des petites phrases qui se veulent sans doute prémonitoires dans un discours entièrement en catalan -sa langue familiale- comme le célèbre proverbe : « Roda del món i torna al born » (Fais le tour du monde et reviens chez-toi) ou encore :
« Vous pouvez compter sur moi pour cet engagement en faveur de la démocratie, la liberté et la société civil catalane ! »
tout en remarquant qu’il détecte « dans son entourage, un espoir énorme ».

 Valls veut « conjuguer le patriotisme, l’amour pour la ville de Barcelone, la région (la Catalogne) et l’Europe », en contrepoint du « nationalisme étroit et petit, qui porte à la guerre et à la rupture des États-Nation, onc à briser l’Europe, ce projet unique qui représente 70 années de paix ».

À ses côtés, Soraya Sáenz de Santamaría, mais aussi le délégué du gouvernement central, Enric Millo, et ses parrains du Cs Albert Rivera et Inés Arrimadas, ont applaudi chaleureusement.

Le secrétaire général du parti PSC Salvador Illa participait à la cérémonie, ainsi que les principaux membres de « Tabarnia », une organisation née d’une parodie de la Catalogne indépendante.

 

le président du parlement catalan, Roger Torrent,
veut éviter de nouvelles élections.

Le président du parlement de Catalogne, de passage en Suisse pour rencontrer notamment des représentants de l'ONU, a estimé mercredi que de nouvelles élections n'étaient "pas souhaitables", alors que la région espagnole n'a toujours pas de président.

"Il faut s'adresser au gouvernement espagnol et aux tribunaux: jusqu'à quand vont-ils empêcher que les investitures (du président de Catalogne, ndlr) puissent être effectives, car c'est le gouvernement espagnol et les institutions de l'Etat, en particulier les tribunaux, qui empêchent les investitures", a déclaré aux médias Roger Torrent.

La Catalogne, placée sous tutelle du gouvernement central fin octobre, est depuis sans gouvernement autonome.
Les indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges au parlement catalan lors des régionales du 21 décembre, mais ils n'ont pas réussi depuis à investir un président, le noyau dur des dirigeants séparatistes se trouvant en fuite à l'étranger ou en prison.

Si un nouveau président régional n'est pas désigné avant le 22 mai, de nouvelles élections régionales seront automatiquement convoquées.
Mercredi, M. Torrent a assuré "ne pas avoir l'intention d'épuiser les délais et d'avoir des élections, bien au contraire". "
Le scénario des élections est un scénario qui de mon point de vue n'est pas du tout souhaitable en Catalogne", a-t-il insisté.

"Ce n'est pas à moi de proposer des candidats. C'est la majorité parlementaire qui propose le nom (...) Actuellement, le candidat à l'investiture est Jordi Sanchez", qui se trouve toutefois en prison.

La semaine dernière, la Cour suprême espagnole a maintenu en prison Jordi Sanchez, ancien président de l'association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC), alors que M. Torrent avait demandé à la justice de le laisser sortir de prison pour assister au débat en vue de son investiture.

Jordi Sanchez, en détention provisoire pour son rôle dans la tentative avortée de sécession en octobre, s'était déjà porté candidat à la présidence en mars, et la Cour suprême avait déjà refusé de le libérer.


A Genève, M. Torrent a expliqué s'être entretenu avec une haute représentante du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, et avec d'autres organisations, dont il n'a pas souhaité dire les noms.

Il a également prévu de rencontrer le maire de Genève et d'autres responsables politiques suisses, mais pas de membres du gouvernement.
Ce voaye et ces rencontres visent à "chercher un soutien international pour la défense des droits et libertés fondamentales et pour une résolution politique du conflit", a-t-il fait valoir, indiquant être ressorti "satisfait" des réunions, qui doivent encore se poursuivre jeudi.

 

Le président du parlement catalan,
Roger Torrent, veut éviter de nouvelles élections.

Le président du parlement de Catalogne, de passage en Suisse pour rencontrer notamment des représentants de l'ONU, a estimé mercredi que de nouvelles élections n'étaient
"pas souhaitables", alors que la région espagnole n'a toujours pas de président.

"Il faut s'adresser au gouvernement espagnol et aux tribunaux: jusqu'à quand vont-ils empêcher que les investitures
(du président de Catalogne, ndlr) puissent être effectives, car c'est le gouvernement espagnol et les institutions de l'Etat, en particulier les tribunaux, qui empêchent les investitures", a déclaré aux médias Roger Torrent.


La Catalogne, placée sous tutelle du gouvernement central fin octobre, est depuis sans gouvernement autonome.
Les indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges au parlement catalan lors des régionales du 21 décembre, mais ils n'ont pas réussi depuis à investir un président, le noyau dur des dirigeants séparatistes se trouvant en fuite à l'étranger ou en prison.


Si un nouveau président régional n'est pas désigné avant le 22 mai, de nouvelles élections régionales seront automatiquement convoquées.


Mercredi, M. Torrent a assuré "ne pas avoir l'intention d'épuiser les délais et d'avoir des élections, bien au contraire". "

Le scénario des élections est un scénario qui de mon point de vue n'est pas du tout souhaitable en Catalogne", a-t-il insisté.

"Ce n'est pas à moi de proposer des candidats. C'est la majorité parlementaire qui propose le nom (...) Actuellement, le candidat à l'investiture est Jordi Sanchez", qui se trouve toutefois en prison.


La semaine dernière, la Cour suprême espagnole a maintenu en prison Jordi Sanchez, ancien président de l'association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC), alors que M. Torrent avait demandé à la justice de le laisser sortir de prison pour assister au débat en vue de son investiture.


Jordi Sanchez, en détention provisoire pour son rôle dans la tentative avortée de sécession en octobre, s'était déjà porté candidat à la présidence en mars, et la Cour suprême avait déjà refusé de le libérer.


A Genève, M. Torrent a expliqué s'être entretenu avec une haute représentante du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, et avec d'autres organisations, dont il n'a pas souhaité dire les noms.


Il a également prévu de rencontrer le maire de Genève et d'autres responsables politiques suisses, mais pas de membres du gouvernement.


Ce voaye et ces rencontres visent à "chercher un soutien international pour la défense des droits et libertés fondamentales et pour une résolution politique du conflit", a-t-il fait valoir, indiquant être ressorti "satisfait" des réunions, qui doivent encore se poursuivre jeudi.

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Junqueras et les "Jordis" chargent le juge
qui mène l'instruction contre les leaders indépendantistes.

Présentés à la cour suprême, ce lundi, pour se voir notifier les charges retenus contre eux, trois leaders indépendantistes, Jordi Cuixart, Jordi Sànchez et Oriol Junqueras ont durement critiqué Pablo Llarena, "juge et victime".

L'ancien vice-président de la Generalitat Oriol Junqueras, le candidat à la présidence de la Generalitat, Jordi Sànchez, et le président de l'association indépendantiste Òmnium Cultural, Jordi Cuixart, ont été présenté au juge Pablo Llarena ce lundi.

Et si leurs précédentes présentations face à la justice espagnole avaient été mesurées, cette fois-ci, après des mois d'emprisonnement, les trois leaders indépendantistes catalans ont été plus directs et fermes lors de leurs témoignages en accusant Pablo Llarena d'avoir violé leurs droits politiques et leur liberté idéologique.

Candidat à la présidence de la Generalitat, Jordi Sànchez a accusé le juge de la cour suprême d'être "juge et victime" dans le processus, de ne pas être objectif dans l'instruction. Il lui a aussi reproché de ne pas respecter les recommandations de l'ONU à son sujet, Llarena refusant toute sortie de prison à Sànchez afin de l'empêcher d'assister à son investiture à la tête de la Generalitat.

Si Jordi Cuixart a été plus court dans sa déclaration, il a été tout aussi cinglant. Ce n'était rien comparé à Oriol Junqueras.

Représentant d'un parti en faveur de l'indépendance

Premier à se présenter devant le juge de la cour suprême, ce lundi matin, il a prétendu avoir été emprisonné par un tribunal incompétent dans cette affaire (la cour nationale). En outre, il a reproché à Llarena de ne pas lui avoir laissé l'accès à tous les documents de l'accusation.

Enfin, Junqueras a défendu l'indépendance de la Catalogne. Son parti, ERC, est indépendantiste et il n'a pas été interdit par la justice espagnole. Il s'estime donc légitime pour défendre ces positions.

Junqueras a insisté sur le fait qu'il a toujours opté pour la voie négociée et a nié l'usage de la violence pour atteindre ses objectifs.

Ces stratégies de défense tranchent avec les positions affichées depuis plusieurs mois.

Les leaders indépendantistes qui se présentaient devant la justice avaient clairement fait le choix de l'apaisement afin d'espérer une certaine clémence.

Mais face à l'intransigeance du juge de la cour suprême, la meilleure défense semble désormais être l'attaque.

Les autres leaders indépendantistes seront également présentés au juge pour entendre les charges retenues
contre eux à savoir la rébellion et les malversations.

 

Barcelone: 315.000 personnes selon la Guardia Civil (!)
dans les rues contre la détention
de leaders politiques depuis 6 mois.

Au cri de "liberté pour les prisonniers politiques", des dizaines de milliers de Catalans ont défilé dimanche à Barcelone pour protester contre la détention de neuf figures de l'indépendantisme accusées de "rébellion" et réclamer l'ouverture d'un dialogue politique. 
Six mois après les premières incarcérations, les manifestants emplissaient l'avenue Paralel, résonnant du slogan:
"nous voulons que vous rentriez à la maison". 


Un message de soutien aux dirigeants indépendantistes en détention provisoire dans la région de Madrid pour "sédition", "détournements de fonds" ou le délit contesté de "rébellion", passible d'un maximum de 30 ans de prison, et qui suppose un "soulèvement violent". 

"Nous sommes de plus en plus nombreux à dénoncer la judiciarisation de la politique (...) et à dire qu'il faut donner une solution démocratique à ce conflit", ont clamé sur scène des acteurs catalans chargés de lire le manifeste des organisateurs. 

"Comme ils ne peuvent pas décapiter l'indépendantisme, ils essaient de le faire par la voie judiciaire", affirmait la manifestante Roser Urgelles, institutrice de 59 ans, portant un ruban jaune comme des milliers de manifestants. "Ils ont besoin de démontrer qu'il y a eu violence pour exécuter les peines qu'ils veulent, alors ils l'inventent, mais nous continuerons à manifester pacifiquement". *

"Ce n'est pas une manifestation indépendantiste"

L'appel à manifester avait été lancé par une plateforme d'associations et syndicats créée en mars pour "défendre les institutions catalanes" et "les droits et libertés fondamentales" des citoyens. Le fait que les sections catalanes des deux grands syndicats, Commissions ouvrières et UGT, en fassent partie -aux côtés des associations séparatistes ANC et Omnium- a provoqué de vives protestations parmi ceux de leurs membres qui n'ont jamais voulu de l'indépendance. 

"Mais ce n'est pas une manifestation indépendantiste", avait affirmé à l'AFP le secrétaire général de l'UGT régionale, Camil Ros. "C'est le moment de jeter des ponts et le problème de la Catalogne ne doit pas se résoudre dans les tribunaux mais par le dialogue et la politique". 

"Puigdemont, président", réclamaient des manifestants, dix jours après la remise en liberté de l'ex-président indépendantiste catalan Carles Puigdemont en Allemagne, où un tribunal a considéré que les charges pour "rébellion" n'étaient pas étayées. 


Cependant, des magistrats espagnols ont transmis jeudi à leurs homologues allemands des éléments afin d'accréditer l'existence "de violences justifiant la rébellion" selon Madrid, dans l'espoir d'obtenir la remise de M. Puigdemont à l'Espagne pour cette accusation. Carles Puigdemont est également accusé de détournement de fonds publics, en lien avec l'organisation du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre. 


Les anciens présidents d'associations indépendantistes Jordi Sànchez et Jordi Cuixart sont en détention provisoire depuis le 16 octobre. Incarcérés avant la vaine proclamation d'une "République catalane" le 27 octobre, ils sont considérés comme des membres du noyau dur ayant piloté la marche frustrée vers l'indépendance. 

ordi Sànchez a été proposé par deux fois comme candidat à la présidence régionale, mais le juge a refusé de le laisser sortir de prison pour être investi.  

Il reste cinq semaines aux indépendantistes pour investir un candidat à la présidence catalane, faute de quoi de nouvelles élections régionales seront organisées en juillet. 

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La perspective d'une extradition
d'Allemagne de Carles Puigdemont se rapproche .


La justice allemande a fait ce mardi un premier pas vers une extradition en Espagne de l'ex-président catalan Carles Puigdemont avec des réquisitions en ce sens du parquet, qui a validé l'accusation de "rébellion" avancée par Madrid.

Le parquet allemand s'est dit favorable ce mardi matin à l'extradition vers l'Espagne de l'ex-président catalan, l'indépendantiste Carles Puigdemont, détenu en Allemagne depuis le 25 mars.

e procureur général de l'Etat régional de Schleswig-Holstein, où l'indépendantiste est incarcéré depuis une dizaine de jours, a reconnu la validité en droit allemand des deux chefs d'inculpation de la justice espagnole de "rébellion" et "détournement de fonds" et demandé son maintien en détention en vue de l'extradition.

La décision finale devra être prise par un tribunal local compétent, à Schleswig, la justice ayant au total 60 jours pour examiner le dossier.
Après une "évaluation détaillée du mandat d'arrêt européen" lancé par le justice espagnole le 23 mars, le parquet allemand a estimé qu'une telle demande "était recevable" et justifiait le "maintien en détention" de M. Puigdemont en raison du "risque de fuite".


L'ancien président catalan, destitué par le gouvernement de Madrid après la vaine déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne le 27 octobre, a été interpellé fin mars dans le nord de l'Allemagne. Il revenait d'un déplacement en Finlande, en voiture, pour retourner en Belgique où il s'est installé pour échapper à la justice espagnole.


Depuis, il est détenu dans la ville allemande de Neumünster, dans le nord du pays.


"Haute trahison"

                  
De manière significative, le parquet a repris à son compte dans ses réquisitions les deux principales accusations de la justice espagnole, estimant qu'elles étaient recevables au regard du droit allemand. 


M. Puigdemont est poursuivi dans son pays à la fois pour "détournements de fonds" publics pour avoir organisé un référendum jugé illégitime par Madrid, dont le coût a été estimé par la justice espagnole à 1,6 million d'euros, mais surtout pour "rébellion" suite à la déclaration d'indépendance. 

Une incertitude subsiste sur le fait de savoir si la justice allemande va reconnaître la rébellion, qui stricto sensu n'existe pas dans son droit national.  Le parquet a donné une possible indication de la direction vers laquelle penchent les magistrats allemands.

Il a jugé que l'accusation de "rébellion" se rapprochait de celle de "haute trahison" figurant dans le code pénal national et qu'une équivalence exacte n'était pas nécessaire pour procéder à une extradition.

Ce qualificatif peut selon lui être retenu du simple fait que les organisateurs du référendum d'indépendance de la Catalogne l'ont fait en dépit de l'opposition de la Cour constitutionnelle espagnole et des risques avérés de violence que cela pouvait engendrer.


Malgré ces avertissements, "le gouvernement autonome catalan, y compris son président aujourd'hui poursuivi, ont décidé d'organiser le référendum", souligne le parquet allemand.

                "Prisonnier politique"


Minorant ces réquisitions, l'avocat de Carles Puigdemont, Jaume Alonso-Cuevillas, les a jugées "prévisibles", au micro de la radio catalane Rac1: "Il aurait été tout à fait exceptionnel que le parquet dise que la demande (d'extradition) n'était pas recevable". 
Selon lui, "le parquet allemand assume la défense de l'Etat espagnol".


"Ce cas est exceptionnel pour l'importance qu'il revêt, ses implications politiques, toutes les atteintes aux droits fondamentaux dont nous prouverons qu'elles se sont produites dans l'Etat espagnol", a-t-il estimé.


"Puigdemont va très bien", a par ailleurs assuré l'avocat qui lui avait rendu visite en prison la semaine dernière, et il est "très clair pour lui qu'il n'a pas commis de rébellion ni incité à la violence et qu'il est un prisonnier politique".


Pour éviter une extradition sous ce chef d'inculpation, passible de peines allant jusqu'à 30 ans d'incarcération en Espagne, M. Puigdemont avait présenté lundi en Espagne un recours contre son inculpation pour "rébellion", soulignant l'absence de violence dans ses actes.


En partant à l'étranger M. Puigdemont et six autres indépendantistes ont échappé aux poursuites en Espagne et cherché à "internationaliser" leur cause en impliquant d'autres pays européens.


Neuf indépendantistes sont actuellement en détention provisoire en Espagne, dont six membres de son exécutif et l'ancienne présidente du parlement catalan.

 

Les partis ont jusqu'au 22 mai pour investir un président
ou de nouvelles élections auront lieu.

Avec un ex-président emprisonné en Allemagne mais toujours omniprésent, la Catalogne est toujours loin d'avoir un gouvernement et malgré la menace de nouvelles élections, les indépendantistes tardent à sortir de cinq mois de blocage politique. 

 Si aucun accord n'est trouvé d'ici au 22 mai, le parlement sera dissous et de nouvelles élections seraient convoquées, les troisièmes en trois ans.

Les partisans de Carles Puigdemont évoquent cette éventualité de plus en plus ouvertement.

 "Leur jeu, c'est: d'une part, en finir avec les pragmatiques, et d'autre part, atteindre enfin les 50%" des voix dont ils rêvent, croit le politologue Oriol Bartomeus, de l'Université autonome de Barcelone.


Mais un retour aux urnes pourrait ne rien régler: depuis la montée de l'indépendantisme, la Catalogne reste, de scrutin en scrutin, divisée à parts presque égales entre séparatistes et partisans de l'unité de l'Espagne.

ercredi, les députés séparatistes, majoritaires au parlement catalan, ont voté une résolution exigeant symboliquement de pouvoir élire Carles Puigdemont, destitué le 27 octobre par Madrid après une tentative avortée de sécession.

Toujours est-il que le sort de Carles Puigdemont se joue désormais en Allemagne, où il a été arrêté et écroué en attendant que la justice décide ou non de l'extrader vers l'Espagne.

Une extradition de Carles Puigdemont qui pourrait faire le jeu des radicaux, assure le politologue catalan Gabriel Colomé:
"les incarcérations ont un impact émotionnel, de radicalisation".

L'avenir de la Catalogne reste donc très incertain. D'âpres négociations sont donc à prévoir en co

ulisses et c'est le président du Parlement, Roger Torrent, qui devra manoeuvrer en eaux troubles et de sortir un candidat d'unité avant le 22 mai.  

 

Le Parlement exige de pouvoir investir Puigdemont.

Une partie des élus indépendantistes catalans ont incité mercredi le parlement régional à investir Carles Puigdemont à la présidence, malgré sa détention en Allemagne où il attend que la justice se prononce sur son extradition vers l’Espagne.

« En ces temps d’urgence démocratique pour la Catalogne, nous devons dire publiquement que nous ne renoncerons pas à l’investiture du président Carles Puigdemont », bloquée par la justice espagnole, a déclaré Gemma Geis, de la liste de M. Puigdemont, Ensemble pour la Catalogne.

La majorité indépendantiste à la chambre a ensuite voté une résolution symbolique défendant le droit de Carles Puigdemont à être investi et réclamant la libération des neuf séparatistes incarcérés en Espagne. Après l’arrestation de Carles Puigdemont en Allemagne en vertu d’un mandat d’arrêt international, Ensemble pour la Catalogne (34 députés sur 135) a remis sur la table son investiture, à laquelle il avait renoncé début mars en raison des obstacles judiciaires.

Cette hypothétique investiture ne pourrait se faire qu’à distance, ce qui est interdit par la justice et refroidit l’autre grand parti séparatiste, la Gauche républicaine de Catalogne (ERC, 32 sièges). ERC, dont le chef Oriol Junqueras est déjà en prison, craint les retombées judiciaires pour le président du parlement catalan Roger Torrent, issu de ses rangs, s’il se risquait à faire élire M. Puigdemont .

Mais ce scénario ravit le parti le plus radical, la Candidature d’unité populaire (4 sièges), d’extrême gauche. «Nous demandons une séance d’investiture dès maintenant, pour investir Carles Puigdemont», a lancé son porte-parole Carles Riera, proposant de prendre à cette occasion la présidence la chambre, pour assumer toutes les responsabilités.

« Ce que vous voulez, c’est avoir un président en prison», a reproché Inés Arrimadas, cheffe de file du parti anti-indépendantiste Ciudadanos (centre-droit). Après le renoncement de Carles Puigdemont, les séparatistes avaient tenté sans succès de faire investir le militant Jordi Sanchez, emprisonné, puis l’ex-porte-parole du gouvernement régional Jordi Turull, à la veille de son incarcération.

Le parlement catalan a jusqu’au 22 mai pour élire un président régional, faute de quoi de nouvelle élections seraient organisées.

Tant qu’un président n’est pas investi, la Catalogne reste sous administration directe du gouvernement central, qui l’a mise sous tutelle le 27 octobre après une tentative avortée de sécession.

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Un Comité de l'ONU enregistre une plainte de Puigdemont
sur la violation de ses droits

Le Comité des droits de l'homme de l'ONU a enregistré une plainte du chef indépendantiste catalan Carles Puigdemont pour faire reconnaître la violation de ses droits par l'Espagne, a confirmé lundi une porte-parole des Nations unies.

Cinq mois après sa fuite d'Espagne, M. Puigdemont a été arrêté dimanche en Allemagne, où un tribunal a décidé lundi son maintien en détention, en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par Madrid.

Son avocat britannique Ben Emmerson, spécialiste des droits de l'Homme, avait expliqué le 2 mars à la presse que son client avait saisi le Comité onusien établi à Genève.

Cette plainte accusait Madrid de violer les droits de M. Puigdemont d'être élu, ainsi que sa liberté d'expression et d'association.

Une porte-parole du comité, Julia Gronnevet a confirmé lundi "l'enregistrement de cette communication", sans donner de détails arguant que le cas était "confidentiel".

"La prochaine étape du processus est que l'Etat parti (l'Espagne) a six mois pour répondre", a-t-elle dit.

Le Comité constitué de 18 experts indépendants, a la tâche de surveiller le respect du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

M. Puigdemont est inculpé en Espagne, avec douze autres responsables indépendantistes de "rébellion", crime passible de 30 ans de prison, et de détournements de fonds public, depuis la tentative ratée de sécession par référendum de l'automne 2017. 

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Le tribunal allemand prolonge
la garde à vue de Carles Puigdemont.

Le tribunal allemand prolonge la garde à vue de Carles Puigdemont.

Le président destitué de la Catalogne était attendu devant la justice allemande ce lundi après-midi.
Carles Puigdemont a été interpellé puis placé en détention provisoire alors qu'il venait de passer la frontière entre le Danemark et l'Allemagne,
ce dimanche peu avant midi.

Un Comité de l'ONU enregistre une plainte
de Puigdemont sur la violation de ses droits.

e Comité des droits de l'homme de l'ONU a enregistré une plainte du chef indépendantiste catalan Carles Puigdemont pour faire reconnaître la violation de ses droits par l'Espagne, a confirmé lundi une porte-parole des Nations unies.

Cinq mois après sa fuite d'Espagne, M. Puigdemont a été arrêté dimanche en Allemagne, où un tribunal a décidé lundi son maintien en détention,
en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par Madrid.

Son avocat britannique Ben Emmerson, spécialiste des droits de l'Homme, avait expliqué le 2 mars à la presse que son client avait saisi le Comité onusien établi à Genève.

Cette plainte accusait Madrid de violer les droits de M. Puigdemont d'être élu, ainsi que sa liberté d'expression et d'association.
Une porte-parole du comité, Julia Gronnevet a confirmé lundi "l'enregistrement de cette communication",
 sans donner de détails arguant que le cas était "confidentiel".


"La prochaine étape du processus est que l'Etat parti (l'Espagne) a six mois pour répondre", a-t-elle dit.


Le Comité constitué de 18 experts indépendants, a la tâche de surveiller le respect du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.


M. Puigdemont est inculpé en Espagne, avec douze autres responsables indépendantistes de "rébellion", crime passible de 30 ans de prison,
et de détournements de fonds public, depuis la tentative ratée de sécession par référendum de l'automne 2017. 

 

Des milliers de catalans sont descendus dans la rue ce dimanche après-midi
pour protester contre l'arrestation de Carles Puigdemont en Allemagne. 

A l'appel de l'ANC, d'Omnium, de la CUP et des CDR, des milliers de manifestants protestent ce dimanche dans les rues de Barcelone. 

L'annonce de l'arrestation de l'ancien président de Catalogne ce dimanche en Allemagne a allumé la mèche d'un mouvement de colère partout en Catalogne avec des rassemblements dans de nombreuses villes. 

A Barcelone, un cortège de plusieurs milliers de personnes doit se rendre vers le consulat d'Allemagne en signe de protestation
face à cette répression.

Des incidents ont éclaté entre des manifestants et les forces de la Guardia Civil devant la délégation du gouvernement espagnol
à Barcelone. 

150 blessés à Barcelone : des affrontements dans les rues, la Catalogne s'enfonce dans la crise.

Le mouvement de protestation prend de l'ampleur ce dimanche soir en Catalogne.

Des affrontements sont en cours entre les manifestants et les forces de l'ordre, des Mossos d'Esquadra ou de la Policia Nacional.

150 blessés à Barcelone (dont 23 policiers catalans) et 10 personnes arrêtées.des affrontements dans les rues,
la Catalogne s'enfonce dans la crise.

Puigcerda : la frontière bloquée par les indépendantistes

Dès l'annonce de l'arrestation de Carles Puigdemont en Allemagne , les Cerdans ont
commencé à se rassembler au rond-point de Puigcerda. Les accès vers Barcelone ( par le Tunnel du Cadi) et vers la Seu d'Urgell
ont rapidement été bloqués par 300 manifestants très remontés contre l'arrestation de leur président. 

 Pour autant, pas de violence mais des slogans réclamant la libération des prisonniers politiques catalans.

Les manifestants, entonnant l'Estaca puis Els Segadors ont rejoint le rond-point de la frontière, précédés par les Mossos d'Escuadra.

"Nous sommes là pacifiquement, mais nous restons mobilisés".

Les manifestants se sont donnés rendez-vous demain lundi à 18h à Bellver de Cerdanya pour une marche en boucle sur la D60
pour s'élever contre cette situation qu'ils jugent préoccupante et anti-démocratique.

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La justice espagnole réactive les mandats d'arrêt internationaux,
Puigdemont se présentera devant la police finlandaise.

Le gouvernement espagnol resserre l'étau sur les indépendantistes en exil. Le juge Llarena a réactivé les mandats d'arrêts internationaux contre Carles Puigdemont, Toni Comin, Lluis Puig, Meritxell Serret et Clara Ponsati. 

Les mandats d'arrêt ont été transmis vendredi soir par la justice espagnole, via Interpol. Dans ce contexte, l'avocat de Carles Puigdemont, l'exprésident de la Generalitat en exil a assuré ce samedi matin que ce dernier se présenterait devant la justice finlandaise. 

La police finlandaise a d'ailleurs publié ce samedi une déclaration officielle confirmant la réception de la demande d'extradition de l'ancien président de la Generalitat par l'Espagne. 

« Le Bureau national d'enquête rapporte que l'Espagne demande l'extradition de son citoyen qui est actuellement en Finlande, la police a informé le procureur et a lancé l'échange d'informations avec les autorités espagnoles, » indique le document. 

L'avocat de Puigdemont, Jaume Alonso Cuevilla a confirmé ce samedi sur les ondes de la radio Rac1, que son client se rendrait à la police finlandaise dès que le mandat d'arrêt aura été délivré.

Et d'ajouter que Puigdemont n'a jamais fui la justice et qu'il s'était déjà présenté devant la justice belge. 

Carles Puigdemont se trouve actuellement en Finlande et devait retourner ce samedi après-midi en Belgique. 

Au delà de l'aspect judiciaire, à Barcelone doit se tenir ce samedi matin une nouvelle session d'investiture.

Une session certainement très tendue dans la mesure où le candidat à la présidence, Jordi Turull est incarcéré depuis vendredi soir à Madrid. 


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Le candidat Turull ne parvient pas
à se faire élire président.


Jordi Turull, en liberté provisoire, n'a recueilli que 64 voix, tandis que 65 députés ont voté contre et que les quatre élus séparatistes
les plus radicaux se sont abstenus. 

Le candidat indépendantiste à la présidence de la Catalogne n'a pas réussi jeudi soir à se faire élire au premier tour par le parlement régional,
à la veille de sa comparution devant la justice.

Jordi Turull, en liberté provisoire, n'a recueilli que 64 voix, tandis que 65 députés ont voté contre et que les quatre élus séparatistes
les plus radicaux se sont abstenus.

Au second tour samedi, il lui suffirait de la majorité simple pour être élu mais il doit d'abord se présenter devant un juge
qui pourrait le renvoyer en prison préventive.

Jordi Turull ne se rendra pas ce vendredi à la convocation de la Cour suprême de Madrid
en tant que président de la Generalitat de Catalunya. 

L'ancien porte-parole n'a pas atteint les votes nécessaires pour être investi président lors de cette session plénière
puisqu'il avait besoin de la majorité absolue ( 68 sièges) indispensable pour être élu au premier tour. 

Un scénario provoqué par les quatre députés du CUP qui ont joué un rôle clé jeudi après-midi, en s'abstenant de voter. 
Le reste des formations : Cs, PSC, Catalunya en Comú et PP (65 députés) ont voté contre Turull.

En fait, dans le discours pour défendre son programme gouvernemental, Jordi Turull a évité de parler de république
et d'indépendance, offrant une «main tendue» au gouvernement central et au roi Felipe VI.

Si ce premier vote d'investiture n'a pas servi à nommer le nouveau président de la Generalitat,
il débloque toutefois les termes de la XIIe législature catalane.

Car après cette session de jeudi, le compte à rebours est lancé. avec un délai de deux mois, jusqu'au 22 mai, pour élire le président. 

 

Le Parlement va investir Jordi Turull
comme nouveau président ce jeudi

Le président du Parlement de Catalogne, Roger Torrent, réunit une session d'investiture ce jeudi à 17 h. 

 Les parlementaires catalans sont convoqués jeudi pour élire président de la région Jordi Turull,
un candidat en liberté sous caution qui risque d'être disqualifié par la justice espagnole, a annoncé mercredi le président du parlement. 

"Je proposerai à la chambre le député Jordi Turull pour être candidat à la présidence", a annoncé le président du parlement Roger Torrent,
après avoir appris que M. Turull était convoqué vendredi devant la justice.

Il est déjà inculpé de sédition et de rébellion, comme les autres membres du gouvernement catalan
qui ont piloté une tentative de sécession en octobre dernier.

Les partis séparatistes, majoritaires au parlement catalan,
avaient auparavant voulu élire un candidat en exil, Carles Puigdemont, et un autre en prison Jordi Sanchez. 

 

Catalogne: des indépendantistes défilent pour
"la République maintenant"

Des dizaines de milliers de Catalans ont manifesté dimanche à Barcelone à l'appel d'une association séparatiste pour réclamer la formation d'un gouvernement déterminé à avancer vers la sécession, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Selon la police municipale, 45.000 personnes ont participé au défilé "La République maintenant" organisé par l'Assemblée nationale catalane (ANC), puissante association séparatiste.

Bien qu'ayant remporté aux élections régionales du 21 décembre la majorité absolue des sièges au parlement catalan, les partis séparatistes ne se sont pour l'heure pas entendus pour investir un gouvernement régional.

"Nous sommes plus de deux millions de citoyens de Catalogne qui voulons avancer maintenant, clairement, vers la république catalane", a déclaré à des journalistes le vice-président de l'ANC, Agusti Alcoberro.

La semaine précédente, les deux principaux partis indépendantistes étaient parvenus à un accord pour avancer vers la sécession, prévoyant de soumettre à référendum une future Constitution catalane.
Mais ils doivent encore faire face à des obstacles judiciaires et obtenir le soutien des anticapitalistes de la CUP pour former un gouvernement et mettre ainsi fin à la mise sous tutelle de la région par le gouvernement central.

"Il y a une majorité pour la république, eh bien qu'ils forment un gouvernement et l'appliquent", réclamait Miquel Alvarez, étudiant en droit de 20 ans rencontré dans le cortège.

Le débat d'investiture d'un nouveau président régional, prévu lundi, a dû être reporté sine die, le candidat actuel, l'ex-président de l'ANC Jordi Sanchez, étant en détention provisoire près de Madrid comme trois autres dirigeants indépendantistes. Poursuivis pour leur implication dans la tentative avortée de sécession le 27 octobre, ils sont considérés par les séparatistes comme des "prisonniers politiques".

L'ex-président Carles Puigdemont, destitué par Madrid le 27 octobre après la proclamation d'une république indépendante et lui aussi objet de poursuites judiciaires, s'est exilé en Belgique et a renoncé à être candidat à sa succession face aux obstacles judiciaires à sa candidature.

"Que maintenant, en plein XXIe siècle, il y ait des gens emprisonnés pour leurs idées, c'est une honte, c'est antidémocratique", fulminait Maria Soria, pédiatre de 56 ans rencontrée dans la manifestation.

En attendant l'investiture d'un gouvernement régional, la Catalogne, région de 7,5 millions d'habitants, reste sous administration directe du gouvernement de Mariano Rajoy.

 

Carles Puigdemont est en Suisse

Le leader du parti JuntsxCat participera dimanche à une conférence sur la Catalogne dans le cadre d'un forum sur les droits de l'Homme. 

L'ex président en exil de la Catalogne, Carles  Puigdemont a quitté la Belgique, ce samedi matin, pour se rendre à Genève où il interviendra ce dimanche lors d'un débat sur l'autodétermination.


Il présentera également le film "Catalogne : l'Espagne au bord de la crise de nerfs" durant le Forum international des droits de l'Homme qui a lieu dans la capitale suisse.

Cet événement est organisé en marge de la session du conseil des droits de l'Homme à l'ONU.


C'est la deuxième fois que Puigdemont sort du territoire belge après s'être rendu au Danemark ces dernières semaines.

Rappelons que l'ancien président de Catalogne fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt en Espagne. 

L'office fédéral de la justice suisse avait assuré jeudi qu'il n'y avait pas "de base légale" pour l'arrêter puisque la Cour Suprême espagnole
a retiré le mandat d'arrêt contre Carles Puigdemont en décembre dernier. 

Par ailleurs, c'est à Genève que se trouve Ana Gabriel, l'ex député de la CUP, également sous le coup d'un mandat d'arrêt espagnol. 

 

Catalogne : les partis indépendantistes
proposent un nouveau référendum

Les principaux partis indépendantistes de Catalogne prévoient dans un accord consulté jeudi par l'AFP d'organiser un nouveau référendum sur une future constitution de la "République catalane", proclamée en octobre et restée lettre morte.


Ils proposent également la création en Belgique d'une structure de gouvernement parallèle présidée par le président destitué Carles Puigdemont, qui s'est exilé dans ce pays après la déclaration d'indépendance avortée du 27 octobre.

L'accord, fruit de semaines de négociations ardues entre les deux principaux partis, Junts per Catalunya de Carles Puigdemont et Esquerra Republicana de Catalunya, doit encore être ratifié par la CUP.
Il prévoit le lancement d'un processus participatif pour définir ce que devrait être la Catalogne indépendante, qui aboutirait à "la proposition d'une future Constitution de la République catalane".


Ce processus doit se conclure par un referendum, où les citoyens se prononceraient sur chaque paragraphe. Cette consultation serait sans aucun doute déclarée illégale comme le référendum d'autodétermination du 1er octobre, marqué par des violences policières.

Les séparatistes s'engagent en outre à créer en Belgique un "Espace libre en exil", une entité "de droit privé" présidée par Carles Puigdemont.

Son rôle sera de "favoriser l'internationalisation de la cause de l'indépendance de la Catalogne" et "avancer vers l'établissement de la République catalane" de manière coordonnée avec le gouvernement de Barcelone.
"La cause de la Catalogne émerge aujourd'hui comme la cause juste de tous les peuples qui veulent être libres", proclame ce texte.

Aux élections régionales du 21 décembre, les indépendantistes ont obtenu la majorité absolue des sièges, mais ne sont pour l'heure pas parvenus à s'entendre pour investir un gouvernement et se libérer ainsi de la tutelle de la région par le gouvernement central.

Lundi doit avoir lieu la séance d'investiture d'un nouveau président régional, mais sa tenue est incertaine, le seul candidat, Jordi Sanchez, en détention provisoire, devant obtenir une improbable autorisation pour sortir de prison.

 

Le parlement dénonce une "dérive autoritaire"
et défend Puigdemont

Le parlement catalan a adopté jeudi une motion dénonçant la "dérive autoritaire" de l'Etat espagnol, et défendant la "légitimité" de l'indépendantiste Carles Puigdemont, président régional destitué par Madrid.

La motion, la première adoptée par le parlement catalan issu des élections du 21 décembre, souligne que la majorité parlementaire est "favorable" à la "constitution d'une Catalogne en tant qu'Etat indépendant" et défend Carles Puigdemont "candidat légitime du parlement à la présidence de la Generalitat".

Le texte évite cependant de défier trop ouvertement l'Etat et ne ratifie pas la déclaration d'indépendance votée le 27 octobre 2017, comme l'aurait souhaité le plus radical des partis indépendantistes, la CUP (candidature d'unité populaire).

Il se borne à souhaiter que cessent les "ingérences" de l'Etat et de la Cour constitutionnelle visant à empêcher la "volonté démocratique" des Catalans, qui souhaitent notamment investir Carles Puigdemont. Cependant ce texte n'insiste pas sur son investiture.

La motion intervient après des semaines de blocage politique de la Catalogne, depuis que la Cour constitutionnelle a barré la route à une nouvelle investiture de M. Puigdemont, installé en Belgique, où il échappe pour l'instant aux poursuites de la justice espagnole pour "rébellion et sédition".

Le 27 janvier, la Cour constitutionnelle a considéré que son investiture à distance était illégale et qu'il devrait dans tous les cas, s'il souhaitait être investi, obtenir l'autorisation du juge chargé de l'enquête le visant. Une session prévue le 30 janvier pour l'investir avait du coup été ajournée, et depuis les trois partis indépendantistes débattent sur la stratégie à suivre.

 

Présidence de la Catalogne:
qu'est-ce qui empêcherait l'investiture de Jordi Sanchez?

Les partis indépendantistes catalans sont proches d'un accord afin de proposer un candidat alternatif à Carles Puigdemont pour la présidence de la Catalogne, qui pourrait être Jordi Sanchez, dirigeant d'association indépendantiste emprisonné depuis la mi-octobre, a annoncé un élu indépendantiste.

"A ma connaissance cet accord est imminent et (Sanchez) est une option sur laquelle on travaille", a déclaré lundi soir à la radio Cadena Ser Carles Campuzano, porte-parole du PdeCAT, le parti conservateur et indépendantiste dont est issu Carles Puigdemont.

Le petit parti d'extrême gauche indépendantiste, la CUP, a cependant mis un bémol mardi: "Pour notre part, nous sommes loin voire très loin d'un possible accord", a dit son porte-parole Carles Riera, en précisant qu'aucune décision ne serait prise par sa formation avant son conseil politique du samedi 3 mars.

Le seul candidat à la présidence régionale était jusqu'à présent Carles Puigdemont, président de la Catalogne entre janvier 2016 et fin octobre 2017. Il avait été destitué par Madrid en même temps que son gouvernement après la proclamation d'une "République catalane" au parlement régional. Dans le camp des partis indépendantistes qui ont remporté les élections régionales du 21 décembre, la liste de Carles Puigdemont était arrivée en tête.

Mais, installé à Bruxelles et sous le coup d'un mandat d'arrêt pour "rébellion" et "sédition" en Espagne, il ne peut être investi président à distance: la Cour constitutionnelle a prévenu qu'elle invaliderait toute tentative en ce sens. Depuis fin janvier les trois formations indépendantistes -majoritaires en sièges avec 70 députés catalans sur 135- négocient pour tenter de surmonter l'obstacle. 

La Gauche républicaine de Catalogne (ERC), arrivée deuxième dans le camp indépendantiste, s'est montrée très tiède à l'idée de braver une nouvelle fois la justice espagnole. Elle a proposé une présidence "symbolique" pour Carles Puigdemont. Selon plusieurs quotidiens, il aurait finalement cédé. Le journal El Pais croit même savoir qu'une cérémonie pourrait être organisée dimanche à Bruxelles pour souligner, malgré tout, sa "légitimité".

Dans les faits, comme l'a suggéré Carles Campuzano, les indépendantistes privilégieraient pour l'instant comme alternative le numéro deux de la liste de Carles Puigdemont, Jordi Sanchez, 53 ans, dirigeant de la plus puissante des associations indépendantistes, l'Assemblée nationale catalane (ANC).

Celui-ci est cependant en détention provisoire depuis la mi-octobre pour "sédition", en lien avec une manifestation organisée le 20 et le 21 septembre à Barcelone. Cette manifestation, qu'il avait encouragée, avait notamment abouti au blocage pendant plusieurs heures de l'entrée et la sortie d'un bâtiment où la garde civile menait des perquisitions.

Amnesty international estime que son incarcération, comme celle de Jordi Cuixart, chef d'une autre association indépendantiste, est "excessive". Dans tous les cas, pour être investi, M. Sanchez devrait obtenir une autorisation du juge de la Cour suprême en charge de l'enquête, Pablo Llarena. Or ce magistrat avait déjà refusé une permission de sortie à l'ex-vice-président catalan Oriol Junqueras (ERC), élu comme lui, et qui souhaitait assister à des sessions parlementaires.


 

La première séance plénière du parlement catalan convoquée

Ciutadans, PP et PSC sont déterminés à faire échouer l’investiture, jeudi.

Le pacte entre ERC, Junts per Catalunya (JxC) et la CUP est sur le point d’être conclu, annonçait hier le porte-parole d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) Sergi Sabrià. En conséquence, deux mois et demi après les élections du 21 décembre dernier, la première séance plénière du Parlement catalan a pu être convoquée pour ce jeudi 1er mars par le président du Parlement catalan, Roger Torrent.

À l’ordre du jour, la proposition du principal parti de la majorité, JxCat de voter que le candidat à la présidence de la Generalitat Carles Puigdemont est le président « légitime ».

Sous le coup d’un mandat d’arrêt pour sédition et rébellion, ce dernier ne peut se rendre à Barcelone pour y être investi. Un autre élu, choisi par lui, devrait être investi à sa place.

Débat houleux en prévision

Les négociations ont été laborieuses, explique le porte-parole d’ERC non seulement parce qu’il fallait arrêter une « feuille de route » entre JxCat, ERC et la CUP, mais aussi tomber d’accord sur la répartition des postes entre les deux principaux partis indépendantistes, et par-dessus le marché, jongler avec les difficultés que la distance géographique entre Bruxelles et Barcelone a entraînées.

Débat houleux garanti jeudi, les partis de l’opposition -essentiellement Ciutadans, PP et PSC- étant décidés à mettre tous les obstacles possibles à l’adoption de cette proposition inédite.

Tout au long de ces dix semaines de latence, les réseaux sociaux se sont substitués à la combativité de l’ANC et d’Omnium Cultural, dont les leaders sont en prison depuis plus de trois mois.

Un débat très intense s’y tient en permanence, donnant une place grandissante au sentiment républicain.

Dimanche soir, le convoi des voitures officielles de Sa Majesté le Roi d’Espagne Felipe VI, arrivant au Palais de la Musique où se tenait le dîner de gala d’inauguration du Mobile World Congress, a été salué par l’hymne… républicain diffusé à plein tube depuis un balcon faisant face au bâtiment moderniste, relayé dans la rue par le tintamarre des « casserolades » des milliers de manifestants.

Ada Colau fait des reproches au roi

À l’intérieur, le roi et la vice-présidente du gouvernement Soraya Saénz de Santamaría, ont eu un mal fou pour éviter de croiser les regards avec les deux autorités catalanes placées juste devant eux : le président du parlement Roger Torrent et madame la maire de Barcelone, Ada Colau, tous deux ayant ostensiblement boycotté la présence du monarque.

Pire, cette dernière, en tant qu’autorité municipale invitante, est allée gronder le roi, auquel elle a reproché d’avoir pris parti contre les Catalans dans son discours du 3 octobre dernier. Interrogée sur la chaîne de radio RAC-1, la maire (qui n’est pas indépendantiste, mais proche de Podemos) a invoqué le droit de critiquer toutes les institutions, monarchie comprise : « Je lui ai dit qu’il devrait comprendre que la situation est anormale et difficile, car les gens se sont sentis meurtris ».

Ada Colau juge qu’à la suite de la répression contre les votants du référendum du 1er octobre, « il fallait faire un geste politique » et que, selon elle, « il doit être possible de critiquer les actions de tous les détenteurs d’autorité, comme on le fait pour moi, en tant que maire de la ville ».

Selon elle, le roi lui a répondu que son devoir était « de défendre la Constitution et le Statut (d’autonomie de la Catalogne) ».

 

Et si Puigdemont, en exil, laissait la présidence
à Jordi Sanchez, en prison

La stratégie de Carles Puigdemont semble s'éclaircir selon nos confrères de La Vanguardia. Le candidat à la présidence en exil en Belgique pourrait être investi symboliquement avant de désigner le numéro 2 de son parti, Jordi Sanchez, comme nouveau candidat.

Serait-ce la bonne formule pour débloquer la situation en Catalogne ? Qui sait ? Le modèle est en tout cas intéressant. Les plans de Carles Puigdemont que révèle La Vanguardia s'inscrivent en tout cas vers la voie de la légitimité. De la légalité, il faudra encore voir avec le gouvernement central.

Mais pour le bloc indépendantiste catalan, la solution s'oriente vers un "pas de côté" de Carles Puigdemont au profit de Jordi Sanchez, l'ex président de l'association culturelle catalane ANC, incarcéré pour sédition dans une prison madrilène depuis le 16 octobre. Une peine qu'il partage avec Jordi Cuixart, l'ex président d'Omnium que la justice espagnole a également emprisonné pour les mêmes faits.  

Pour l'ex président de Catalogne, désigné candidat à sa succession par le président du Parlement Roger Torrent, les marges de manoeuvre ne sont pas nombreuses. Depuis la Belgique, il semblerait, toujours selon le média, que Carles Puigdemont soit "investi autour du 27 février prochain", de manière "symbolique" en Bruxelles. Comme le chef de file d'une gouvernement en exil.

A partir de là, le plan prévoit une sorte de retrait du président Puigdemont, lequel désignerait Jordi Sanchez, le numéro 2 du parti JxCat, élu député le 21 décembre mais que la justice espagnole maintient en prison. Une détention bien entendu incompatible avec la fonction de président.

Le parti indépendantiste ERC, l'autre grand gagnant des élections ayant exigé que le président en exercice de la Catalogne n'ait aucun compte à rendre à la justice. De ce coté là, l'affaire semble mal engagé. 

Junts per Catalunya (JxCat) et Esquerra Republicana (ERC), les deux principaux partis indépendantistes, seraient en effet tombés d’accord hier : l’ex-président Carles Puigdemont, exilé à Bruxelles, sera investi symboliquement.. A priori autour du 27 février.

Juste après, pour répondre à l’exigence du juge du Tribunal Suprême Pablo Llanera qui impose que le candidat soit présent lors de l’investiture, Puigdemont proposera que Jordi Sànchez (second de sa liste JxCat), soit investi en ‘‘double’’, président de la Generalitat par le Parlement de Catalogne à Barcelone, où JxCat, l’ERC et la CUP ont la majorité absolue.

Certes, Jordi Sànchez présente l’avantage d’être présent physiquement en Espagne, sauf… qu’il est en prison ! Une manœuvre censée contrer celle du magistrat qui avait pour but de forcer Puigdemont à rentrer en Espagne et à se présenter devant lui.

En proposant Sanchez, le leader indépendantiste lui renvoie, une nouvelle fois, la balle...

 

Des milliers de personnes dans les rues
pour protester contre l'emprisonnement des Jordis

Cela fait quatre mois, ce vendredi 16 février que Jordi Sanchez et Jordi Cuixart,
leaders du mouvement indépendantiste catalan de la société civile sont en prison préventive à Madrid.

Ils ont été les premiers indépendantistes catalans arrêtés pour sédition. 123 jours plus tard,
des milliers de personnes se sont concentrées ce vendredi dans les rues de Barcelone 
et de toute la Catalogne pour leur apporter leur soutier.

 

Roger Torrent porte le "dossier Puigdemont"
devant la Cour européenne

Le parlement catalan a annoncé mardi qu'il allait saisir la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour que l'indépendantiste Carles Puigdemont, en exil en Belgique, puisse être réinvesti comme président de la région.

"Dans le but de protéger les droits de Puigdemont à se présenter de façon effective au débat d'investiture, le président Roger Torrent soutiendra une demande de mesures préventives devant la Cour européenne des droits de l'homme", lit-on dans un communiqué du parlement où les partis indépendantistes sont majoritaires.

Carles Puigdemont, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt en Espagne, entend gouverner la région depuis la Belgique. Suite à un recours du gouvernement espagnol contre la candidature de Carles Puigdemont, la Cour constitutionnelle a posé des conditions très strictes pour une éventuelle investiture, exigeant qu'il soit présent au débat.

M. Puigdemont ne pourrait selon la Cour être investi que s'il se rend aux autorités et demande ensuite au juge de la Cour suprême qui le poursuit pour rébellion et sédition l'autorisation de se présenter devant le parlement pour défendre sa candidature.

Faute de président élu par le parlement régional, la région de 7,5 millions d'habitants est toujours sous administration directe du gouvernement central de Mariano Rajoy, qui en a pris le contrôle le 27 octobre 2017 après une déclaration unilatérale d'indépendance avortée.

El president del #Parlament@rogertorrent, impulsarà una demanda de mesures cautelars al Tribunal Europeu de Drets Humans.

 

P.-O. : des élus manifestent en soutien
des prisonniers politiques catalans

Aux côtés d'intellectuels, militants associatifs, citoyens engagés,
plusieurs élus et anciens responsables politiques des P.-O. se sont rassemblés ce samedi 10 février.

Une mobilisation en soutien aux parlementaires catalans incarcérés depuis plusieurs mois suite au référendum
du 1er octobre 2017 jugé illégal par Madrid.

Parmi eux : l'ancien député socialiste Pierre Aylagas, le maire de Pézilla-la-Rivière Jean-Paul Billès, le maire de Saint-André Francis Manent,
le conseiller municipal de Perpignan Jean-Michel Henric, le militant de la France Insoumise Philippe Assens
mais aussi l'ancien maire de Perpignan Jean-Paul Alduy.

 

Carles Puigdemont vers «une sortie digne»
pour sortir de la crise?

Les indépendantistes cherchent encore LA formule magique pour investir Puigdemont.

Le directeur du journal La Vanguardia, Marius Carol se demandait mardi dans sa colonne quotidienne «comment offrir une sortie digne à Carles Puigdemont ?».

Mais c’est tout de même lui le seul et unique candidat, désigné unanimement par une majorité absolue -70 sièges, occupés par 34 élus de Junts per Catalunya (JxC), la formation créée depuis son exil bruxellois par Puigdemont juste avant les élections du 21 décembre, ceux du vieux parti républicain ERC (32), dont le leader Oriol Junqueras est en prison, et les 4 élus de la CUP (Candidatura d’Unió Popular)- qui fait encore la pluie et le beau temps face aux deux «grands» partis frères.

Leader désigné mais honni...

La petite ville de Waterloo, où s’est installé Carles Puigdemont selon les médias belges, est ces jours-ci au centre de l’échiquier. Les trois partis indépendantistes planchent sur une stratégie, sorte de formule magique qui devrait leur permettre d’investir le candidat Carles Puigdemont, sans passer par la case du parlement à Barcelone, où un juge l’attend de pied ferme.

La porte-parole du PSC, Eva Granados, excédée par les efforts inouïs de la majorité indépendantiste pour faire investir Puigdemont en dépit de tous les obstacles, recommandait «de laisser tomber Waterloo: le palais de la Generalitat se trouve place de Catalogne, et non à Waterloo».

À Madrid, la vice-présidente Soraya Saénz de Santamaría prononçait la énième épitaphe du «processus indépendantiste», embourbé à son avis, dans des négociations «ridicules» visant à procéder à une «investiture symbolique» du candidat à la présidence de la Generalitat.

Rafael Hernando, porte-parole du PP au congrès des députés se moquait des nouvelles provenant de Belgique, en se demandant si les Catalans de Belgique mettent des «herbes» au menu de leur petit-déjeuner…

Plus constructif, le leader socialiste Pedro Sanchez, a averti ERC -au cours du débat qui se tenait mardi au Congrès des députés -qu’il pose comme condition au «dialogue bi-latéral» avec la Catalogne, d’investir un président «légal».

 

 Les exilés bientôt privés de leurs mandats ?

L’étau se resserre autour de Puigdemont.

Carles Puigdemont va devoir faire face à un nouvel obstacle : le temps. Retardée en raison de sa non-présentation devant le parlement catalan mardi, la session d’investiture qui devait le désigner président de la Generalitat a été reportée sine die.

Il devra pourtant faire vite. Selon nos confrères d’El Pais, le tribunal suprême espagnol pourrait en effet déclarer le fugitif et les quatre ministres catalans exilés à Bruxelles incompétents pour exercer leurs missions publiques. Poursuivis pour « malversation, sédition et rébellion », les fugitifs pourrait se voir désormais appliquer l’article 384 bis du Code pénal espagnol.

Une disposition qui s’applique habituellement aux « délits commis par une personne en relation avec une bande organisée ou des individus terroristes ou rebelles ». La peine encourue peut aller jusqu’à 25 ans d’emprisonnement pour le seul délit de rébellion.

Selon nos confrères, le juge Pablo Llarena, en charge des poursuites pourrait dans la foulée demander la réinitialisation du mandat d’amener européen contre les fugitifs. L’étau judiciaire se resserre autour des leaders indépendantistes.

Entre ceux qui ont dû faire amende honorable ou se dédire pour retrouver la liberté, ceux placés en détention préventive, et des exilés de plus en plus isolés, la marge de manœuvre se réduit encore pour Puigdemont, déjà contraint par le tribunal constitutionnel de se rendre à la justice s’il veut se présenter, et maintenant sous la menace d’une probable inéligibilité qui ne dit pas son nom.

Le parlement catalan a deux mois pour choisir son président après quoi il reviendra à Madrid de convoquer ou non de nouvelles élections.

  • Les Nations unies saisies

Par ailleurs, l’avocat britannique Ben Emmerson a fait savoir qu’il avait saisi le groupe de travail contre la détention arbitraire de l’ONU pour demander la remise en liberté du leader de l’ERC et ancien vice-président de la Generalitat Oriol Junqueras ainsi que des deux Jordi (Sanchez, leader du PDeCAT et Cuixart président de l’Omnium catalan), tous trois étant en détention provisoire depuis plus de 100 jours.

  • Loi spéciale contre les manifestants

Juan Ignacio Zoido, ministre de l’Intérieur, a par ailleurs annoncé l’application de la Loi de sécurité citoyenne aux manifestants qui ont forcé mardi le cordon policier mis en place à Barcelone autour du Parlement catalan après que le président Roger Torrent a ajourné la session d’investiture.

Cette loi, dite « mordassa » prévoit notamment des peines d’amendes plus sévères pouvant aller jusqu’à 30 000 euros. Deux personnes avaient été interpellées et libérées en attendant une comparution devant la justice.

D’autres arrestations ne sont pas exclues, des vidéos étant en cours d’examen.

 

 Carles Puigdemont a quitté la Belgique!

Malgré les menaces de réactivation du mandat d'arrêt européen lancées par la justice espagnole, l'ancien président de la Generalitat, Carles Puigdemont, a quitté la Belgique, ce lundi matin, pour se rendre au Danemark.

Carles Puigdemont, candidat à sa propre succession à la tête du gouvernement catalan, doit participer à un débat universitaire sur la situation en Catalogne.

Ce lundi, au petit matin, il s'est présenté à l'aéroport de Charleroi d'où il a embarqué dans le vol Ryanair FR201 qui a atterri peu avant 8h30 au Danemark. Nos confrères de La Vanguardia  ont diffusé une vidéo de l'arrivée de Puigdemont à l'aéroport belge.

Pour ce déplacement, Puigdemont est accompagné d'un ami personnel et du policier chargé de sa sécurité personnelle.

Selon La Vanguardia, Puigdemont devrait également rencontrer à Copenhague des députés du parlement danois.

Ce dimanche, le parquet espagnol a demandé au juge du Tribunal Suprême de réactiver le mandat d'arrêt européen lancé cet automne en Belgique contre le dirigeant catalan.

 Mandat d'arrêt qui avait été abandonné devant la complexité du droit belge dans pareille situation.

Elu député lors des élections régionales du 21 décembre 2017, Puigdemont est en position d'être réélu à la tête du gouvernement catalan si toutefois il se présente à son investiture. Le gouvernement espagnol a déjà prévenu qu'il s'opposerait à une élection à distance de Puigdemont.

L'ancien président de la Catalogne se trouvait en Belgique depuis le 30 octobre, trois jours après la déclaration unilatérale d'indépendance qu'il avait prononcé. Déclaration sans effet, l'Etat espagnol ayant activé l'article 155 de la constitution pour reprendre en main les institutions catalanes. Puigdemont espérait porter auprès des instances européennes le problème catalan, en vain. 

 

Le Parquet rappelle à Puigdemont que l'immunité parlementaire ne l'exempte pas d'être emprisonné

En vertu de l'ordre espagnol d'arrestation et de détention délivré contre lui par le juge de la Cour suprême Pablo Llarena, le président de Catalogne déchu, Carles Puigdemont, n'est pas exempt d'être emprisonné malgré son immunité parlementaire, rappelle dans un communiqué le procureur général de l'État espagnol, Julián Sánchez Melgar. 

"La protection des parlementaires n'implique aucune immunité juridictionnelle, en dehors de l'appréciation devant un tribunal compétent." En soi, rien de nouveau sous le soleil. Mais, dans un communiqué officiel, le procureur général de l'État espagnol, Julián Sánchez Melgar, clarifie la situation et met fin à une polémique née dans les rangs de ses adversaires catalans ces derniers jours: non, Carles Puigdemont ne bénéficie pas d'immunité en raison de son statut de député.

Le mandat d'arrêt pèse toujours sur lui. 

Selon nos confrères de La Vanguardia, pour le procureur Sánchez Melgar, Puigdemont, toujours poursuivi pour crime de rébellion, "persiste dans son plan criminel et continue de poursuivre ses actions pour le mener à bien."  

"Notre législation ne couvre pas l'utilisation frauduleuse du système juridique.

Une interprétation du privilège de l'immunité parlementaire conduisant à l'impunité est inadmissible" souligne le procureur qui précise que telle faveur n'a pas été accordée à l'ex vice-président de la Generalitat, Oriol Junqueras, l'ancien président de l'association ANC et député, Jordi Sànchez, et l'ancien ministre de l'Intérieur, Joaquim Forn, aujourd'hui encore détenus.

La question de l'immunité de l'ancien président de la Generalitat a été abordée par son parti Junts per Catalunya et le nouveau président du Parlement, Roger Torrent.

 

l'indépendantiste Roger Torrent élu président du Parlement

Le parlement de Catalogne, dominé par les indépendantistes, siège ce mercredi à partir de 11 h en l'absence de Carles Puigdemont qui renonce à voter à distance.

Après deux tours, Roger Torrent, gauche indépendantiste, a été élu président du Parlement.

Roger Torrent, 38 ans, a été élu président du Parlement.

Député depuis 2015, politologue de formation, il possède un master de l’Universitat Politècnica de Catalunyaet de la Pompeu Fabra.

Il a commencé sa carrière politique en devenant conseiller municipal de Sarrià del Ter (Girona) avant d’en devenir maire en 2011.

Roger Torrent devient ainsi le plus jeune président du Parlement de Catalogne.  

Carles Puigdemont, l'ex président de la Generalitat a félicité Roger Torrent pour son élection via son compte tweeter.

Moltes felicitats @rogertorrent11 Ets un digne president del @parlament_catEstic convençut que exerciràs el càrrec amb noblesa i valentia, protegint les institucions i el país. pic.twitter.com/XsVGDyGaVo

— Carles Puigdemont

 

Les indépendantistes investiront
Carles Puigdemont ce mercredi

Les deux principaux partis indépendantistes élus au parlement de Catalogne se sont mis d'accord, ce mardi soir, pour investir Carles Puigdemont, l'ex président, à la tête du gouvernement.

Les groupes parlementaires de Junts par Catalunya (centre droit) et ERC (gauche) sont parvenus à un accord ce mardi pour soutenir, ce mercredi lors de la première séance plénière du nouveau parlement, la candidature de Carles Puigdemont, l'ex-président destitué après la mise en place de l'article 155 de la constitution que le gouvernement espagnol a appliqué suite à la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne le 27 octobre 2017.

Toujours en exil à Bruxelles, Carles Puigdemont ne sera très certainement pas présent lors du vote, ce mercredi à Barcelone.

Lundi, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a lancé lundi un avertissement aux indépendantistes catalans, les prévenant que l'autonomie de leur région resterait suspendue dans le cas où Carles Puigdemont tenterait de gouverner depuis Bruxelles.

Devant des responsables de son parti réunis à Madrid, Mariano Rajoy a affirmé que le futur président de la Catalogne devrait "prendre ses fonctions", et le faire "physiquement" car "on ne peut pas prendre ses fonctions depuis Bruxelles".

Carles Puigdemont a prévu de présenter son programme aux députés par le biais d'une téléconférence, ou en faisant lire son discours par un autre élu de sa liste.

A noter que Junts per Catalunya et ERC se sont également mis d'accord sur la candidature de Roger Torrent (ERC) en tant que président du Parlement lors de la même session de ce mercredi.

Roger Torrent est le maire de Sarrià de Ter, commune de la province de Gérone.

 

Pour Rajoy, la Catalogne restera sous tutelle si Puigdemont veut la diriger depuis Bruxelles

L'autonomie de la Catalogne restera suspendue si l'indépendantiste Carles Puigdemont tente de la gouverner depuis Bruxelles, a prévenu lundi le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy.

Devant des élus de son parti, Mariano Rajoy a affirmé que le futur président de la Catalogne devrait "prendre ses fonctions", et le faire "physiquement" car "on ne peut pas prendre ses fonctions depuis Bruxelles". "S'il ne le fait pas, l'article 155 restera en vigueur", a déclaré Mariano Rajoy en évoquant l'article de la Constitution qui a permis la mise sous tutelle de cette région du nord-est de pays, depuis le 27 octobre.

Carles Puigdemont, président de l'exécutif régional destitué dans la foulée de cette mise sous tutelle, se trouve depuis en Belgique pour échapper aux poursuites pour rébellion et sédition contre lui.

Lors des élections régionales anticipées du 21 décembre, les indépendantistes ont obtenu la majorité absolue des sièges au Parlement catalan et la liste de Carles Puigdemont est arrivée en tête du camp séparatiste.

M. Puigdemont, qui risque d'être arrêté s'il revient en Espagne, souhaite être investi à distance, une option qui ne convainc pas son principal allié, la Gauche républicaine de Catalogne, et que l'opposition et le gouvernement central ont promis de contester devant la justice.

"Dans le cas où l'on prétendrait que M. Puigdemont assiste à un débat d'investiture depuis Bruxelles, le gouvernement contesterait immédiatement cette décision absurde", a martelé Mariano Rajoy.

La mise sous tutelle de la Catalogne est très impopulaire dans cette région qui tient beaucoup à son autonomie même si elle est profondément divisée, presque à parts égales, sur l'indépendance. L'annulation partielle en 2010 par la justice espagnole d'un statut d'autonomie conférant de larges compétences à la région avait largement contribué à la montée de l'indépendantisme.

Mariano Rajoy avait personnellement fait campagne contre ce statut. 

 

Trois dirigeants indépendantistes interdits
d'assister à l'investiture du nouveau parlement

Sur décision de la justice espagnole, l'ancien vice-président de la Generalitat de Catalogne, Oriol Junqueras, ne pourra pas assister mercredi prochain à la session du Parlement catalan où sera notamment investi son nouveau président.

Même sort pour les députés Joaquim Forn et Jordi Sànchez. 

Le juge du Tribunal suprême, Pablo Llarena, refuse de voir Oriol Junqueras, en détention préventive à la prison madrilène d’Estremera depuis le 3 novembre, libre dans un hémicycle mercredi prochain pour exercer une fonction politique, selon nos confrères de La Vanguardia.

D'autant plus un jour de session au Parlement où sera investi son nouveau président.

Le même sort est réservé aux deux députés Joaquim Forn, aussi ex-ministre gouvernement catalan co-chargé de l'Intérieur, et Jordi Sànchez, également président de l'ANC.   

Cependant, tous trois pourront voter par procuration. 

D'autre part, la demande de transfert d'Oriol Junqueras dans une prison catalane pour se rapprocher de l'activité parlementaire à venir a été rejetée.  

Son maintien en prison et l'interdiction d'assumer ses responsabilités politiques est justifié comme suit: 

"Ce droit ne fait pas disparaître l'obligation d'assumer les conséquences d'un crime." 

 

 

Montpellier, Camprodon, Bruxelles...
Mais où est Carles Puigdemont?

Alors qu'il vient de convoquer ses bras droits à Bruxelles en vue d'établir la stratégie à adopter pour trouver une majorité puis gouverner au Parlement de Catalogne, Carles Puigdemont, ancien président de la Generalitat, brouille les pistes sur le lieu où il se trouve actuellement.

Ce lundi soir, l'ancien maire de Gérone - qui est en exil à Bruxelles depuis le 30 octobre suite à la déclaration d'indépendance unilatérale de la Catalogne - a publié sur les réseaux sociaux une photo non datée de l'entrée de la ville de Camprodon... en Espagne.

On y voit deux personnes marchant sur le bord d'une route. Selon nos confrères d'Equinox Radio, il s'agit de la route C-38 entre Prats de Mollo, en France, et Camprodon en Catalogne. Après vérification sur Google Earth, il s'agit effectivement de la même route. 

Reste que cette photo, accompagnée d'un seul mot: "camins" (chemins en catalan), n'est ni datée ni signée. Impossible de savoir si elle a été prise par Carles Puigdemont lui-même et surtout, impossible de savoir, si elle est récente.

Mais l'ancien président de la Generalitat brouille les pistes, lui qui doit intervenir ce mardi-même lors d'une conférence organisée par le Comité de Défense de la République catalane à... Montpellier. La présence de Carles Puigdemont est annoncée mais... par visioconférence.

Pressé de rentrer en Catalogne par ses ex (et futurs?) alliés de la gauche indépendantiste (ERC), Carles Puigdemont serait-il sur le chemin du retour? L'ERC fait en effet de la présence de Puigdemont en Catalogne une condition incontournable à une alliance pour le propulser à la tête du futur gouvernement catalan suite aux élections régionales du 21 décembre.

Or, l'ancien maire de Gérone s'expose à une arrestation s'il venait à reposer le pied sur le sol espagnol. Pas sûr qu'il prenne ce risque.

Tentera-t-il une sortie à Montpellier ce mardi soir ou sera-t-il toujours en visioconférence depuis Bruxelles?

Le voile sur ces questions a été levé ce mardi. Carles Puigdemont a participé à la soirée en visioconférénce depuis... son canapé à Bruxelles.

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Puigdemont ou non ? Le choix cornélien du camp indépendantiste

Les indépendantistes ont une majorité théorique au parlement de Catalogne leur permettant de diriger la région, mais il leur faut pour cela investir un président alors que leur candidat naturel, Carles Puigdemont, a encore bien des obstacles à surmonter pour revenir de Belgique.

Toute la campagne du président indépendantiste de la région, destitué par Madrid et parti fin octobre à Bruxelles juste avant son inculpation pour "rébellion" a tourné autour d'une seule et même idée: revenir au pouvoir par la grande porte.


En appelant les électeurs à voter pour sa liste Ensemble pour la Catalogne lors des élections régionales du 21 décembre, M. Puigdemont leur demandait de montrer au gouvernement madrilène qu'ils étaient les seuls à choisir leurs dirigeants, et récupérer ainsi leur "dignité" piétinée par la "répression" de Madrid.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy avait mis la région sous tutelle après la déclaration d'indépendance unilatérale votée le 27 octobre par son parlement et dissous cette assemblée, convoquant ces élections.


Finalement, la liste de Carles Puigdemont a obtenu 34 sièges sur 135 au parlement. Avec les 32 sièges de l'autre grande formation indépendantiste, la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), et les quatre du petit parti d'extrême gauche Candidature d'unité populaire (CUP), il disposerait donc de la majorité nécessaire pour obtenir une nouvelle investiture (70 voix sur 135).

Mais le chemin est semé d'embûches pour ce président destitué qui risque une arrestation dès qu'il aura mis le pied en Espagne.
Pour qu'il puisse être investi, il lui faut d'abord s'assurer d'avoir des alliés au sein du stratégique "bureau des présidents" de l'assemblée catalane, l'organe qui décide de l'ordre du jour et veille sur le respect du règlement.
La raison est simple: le bureau doit accepter que le candidat à l'investiture présente son programme à distance, depuis Bruxelles, et soit élu sans être présent.

Or, les indépendantistes ne peuvent pour l'instant pas compter sur leurs 70 voix puisque huit d'entre eux sont en prison ou à l'étranger, dont M. Puigdemont.
Et la situation ne devrait pas changer rapidement: les juges de la Cour suprême ont opposé vendredi une fin de non-recevoir à l'ex-vice-président Oriol Junqueras, incarcéré près de Madrid, qui demandait à être libéré notamment pour pouvoir exercer son droit de représenter les Catalans qui l'ont élu.

Dans un arrêt jugé très dur par les indépendantistes, la Cour développe un argumentaire qu'elle pourrait appliquer à tous les dirigeants séparatistes incarcérés.
Dans le cas de d'Oriol Junqueras, la Cour justifie sa décision par la crainte d'une récidive, estimant que rien n'indique qu'il a renoncé à une déclaration unilatérale d'indépendance impliquant "de nouveaux épisodes de violence ou troubles".

Les indépendantistes doivent donc s'organiser pour qu'au moins six des huit élus en prison ou à l'étranger renoncent au profit d'autres élus sur leurs listes ... ou obtenir la neutralité complice des alliés de Podemos (gauche radicale) en Catalogne, "La Catalogne en Commun", qui dispose de huit sièges et s'oppose à la politique de Madrid.

Dans tous les cas, la décision devra en principe être prise le 17 janvier au plus tard, quand le nouveau parlement catalan siègera pour la première fois.

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Puigdemont demande à l'Etat espagnol
de rectifier, réparer et restaurer

Depuis Bruxelles, Carles Puigdemont a fait son discours de fin d'année "dans les circonstances les plus improbables imaginables". Diffusé sur ses comptes Twitter, Facebook et Instagram, il s'est adressé directement à Mariano Rajoy et lance un nouvel appel au dialogue.

Dans un discours de 7 minutes, l'ex-président de la Catalogne demande à nouveau à Mariano Rajoy de reconnaître les résultats du vote du 21 décembre dernier. "Le gouvernement espagnol a l'occasion de se comporter comme une démocratie européenne qu'il prétend être et doit donc reconnaître les résultats des élections du 21 décembre. Par conséquent il doit commencer à négocier politiquement avec le gouvernement légitime de la Catalogne".

Il demande à l'Etat espagnol de rectifier, réparer et restaurer : « Je demande que le gouvernement espagnol corrige ce qui ne fonctionne pas, vous devez réparer les dégâts et ramener tout ce qui a été supprimé sans l'autorisation ou l'approbation des Catalans. Les sondages ont parlé. La démocratie a parlé ".

Carles Puigdemont est revenu sur la forte mobilisation lors du scrutin du 21 décembre précisant que la mobilisation a été "historique". Il a précisé que la journée s'est passé sans violence ni répression."Nous sommes un peuple démocratiquement mature qui a gagné le droit de devenir lui-même une république d'hommes et de femmes libres".

Il a débuté son discours par une pensée pour Oriol Junqueras, Joaquim Forn, Jordi Cuixart et Jordi Sànchez, tous emprisonnés. "Il y a seulement un an, personne en Catalogne ou en Europe n'aurait pu penser que nous allions assister à la honte et au scandale d'avoir aujourd'hui des prisonniers politiques dans les prisons d'un pays de l'Union européenne".

Puigdemont a envoyé ses meilleurs voeux pour l'année 2018 en appelant aux valeurs républicaines :"J'espère qu'elle va être une année prospère, une année de progrès, une année d'harmonie dans laquelle nous jouissons des valeurs fondatrices de la République : la liberté, l'égalité et la fraternité".

Lors d'élections régionales le 21 décembre, les trois partis indépendantistes ont obtenu ensemble 47,5% des suffrages, ce qui leur permet, grâce à une pondération des voix profitant aux régions rurales, traditionnellement séparatistes, d'avoir la majorité absolue des sièges au Parlement régional et donc, en principe, de former un gouvernement.

Mais près de 52% des Catalans ont voté pour des partis qui défendent le maintien de la région en Espagne, compliquant davantage la sortie de crise. M. Puigdemont dirige la liste qui a recueilli le plus de voix au sein du camp indépendantiste, "Ensemble pour la Catalogne", ce qui lui donne selon ses partisans le droit de retrouver son poste, quelle que soit sa situation judiciaire.

S'il reste en Belgique, une éventuelle investiture de M. Puigdemont devrait se faire à distance et impliquerait une modification du règlement du parlement régional. "M. Puigdemont croit qu'il pourra être président de la Généralité (exécutif catalan) par internet et Whatsapp", depuis la Belgique, a ironisé samedi Inès Arrimadas, la chef en Catalogne du principal parti d'opposition aux indépendantistes, Ciudadanos. M. Rajoy lui-même a estimé vendredi qu'une telle situation serait "absurde". 

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Catalogne : deux conseillers de la CUP
arrêtés par la justice espagnole

Le juge d'instruction délégué de Reus a ordonné l'arrestation de deux conseillers de la CUP, à Reus à la suite des manifestations du 1er octobre.

Marta Llorens et Oriol Ciurana ont été arrêtés mercredi à midi au moment d'entrer dans la mairie. Déjà convoqués à deux reprises pour témoigner, ils ne s'étaient pas présentés, affirmant qu'ils ne reconnaissaient pas la justice espagnole.

Une arrestation qui ne manque pas de rallumer les tensions en Catalogne. Ainsi, selon l'ordonnnance du juge, les deux élus seront traduits en justice ce 28 décembre à 9 heures.

Les conseillers sont accusés d'un crime présumé d'incitation à la haine contre la police d'Etat. "Nous avons été informés du mandat d'arrêt des deux des conseillers de la CUP Reus à la suite des mobilisations de 1-O. Face à la répression de l'Etat, nous restons debout, gais et combattants. Les rues seront toujours les nôtres", a commenté la CUP, implantée à Reus, dans un tweet. 

De nombreuses manifestations de soutien ont été observées en Catalogne, notamment à Reus, d'où sont originaires les deux membres de la CUP placée en détention. 

Rappelons que le parti d'extrême gauche CUP (Candidature d'unité populaire) a obtenu, 4,5% des voix aux dernières élections du 21 décembre. 

 

La justice élargit les poursuites contre les séparatistes catalans

 La Cour suprême espagnole a annoncé vendredi avoir élargi à six personnalités indépendantistes catalanes supplémentaires les poursuites pour rébellion, sédition et malversations, au lendemain d'une victoire des séparatistes aux élections régionales.

Dans une décision consultée par l'AFP, le juge d'instruction Pablo Llarena décide notamment d'élargir son enquête à Marta Rovira, élue jeudi. Mme Rovira est numéro deux de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) dont le président Oriol Junqueras est en prison.

Le prédécesseur de Carles Puigdemont à la tête du gouvernement régional, Artur Mas, déjà frappé de deux ans d'inéligibilité pour avoir organisé en 2014 une consultation sur l'indépendance, est également mis en examen, de même que Marta Pascal, la dirigeante de leur parti.

Apparaissent également deux ex-députées du parti indépendantiste d'extrême gauche CUP, Anna Gabriel et Mireia Boya, et la présidente de l'Association des municipalités pour l'indépendance, Neus Lloveras.

Ces six personnes viennent s'ajouter aux 22 déjà inculpées pour leur rôle dans la marche vers l'indépendance du pouvoir catalan, qui a culminé le 27 octobre avec le vote d'une déclaration unilatérale d'indépendance au parlement régional puis la mise sous tutelle de la Catalogne par le gouvernement central. Parmi les inculpés se trouvent les 14 membres du gouvernement destitué de Carles Puigdemont et deux présidents d'associations indépendantistes, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart.

Ces deux derniers sont emprisonnés avec les ex-membres du gouvernement déchu Oriol Junqueras et Joaquim Forn. Le juge explique dans sa décision que, selon une enquête de la Garde civile, tous ont participé à des réunions visant à "concevoir et élaborer le processus de rupture" de la région avec l'Espagne.

Ils auraient également participé à un "comité stratégique" qui aurait piloté la marche vers la sécession.

Une source judicaire a expliqué à l'AFP que le juge doit encore détailler les charges qu'il retiendra contre les nouveaux suspects. Jeudi, les partis indépendantistes ont obtenu la majorité absolue au parlement catalan, 70 sièges sur 135, lors d'élections régionales anticipées.

Trois des quatre leaders séparatistes emprisonnés ont été élus députés, de même que Carles Puigdemont, qui a échappé aux poursuites en se rendant en Belgique.

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le bloc indépendantiste remporte 70 des 135 sièges au parlement

Après la dissolution de son parlement suite à la déclaration unilatérale d'indépendance du 27 octobre, la Catalogne retournait aux urnes ce jeudi 21 décembre.

Un nouveau parlement sortira de ce vote (légal cette fois-ci) qui ne devrait pas pour autant régler la crise catalane.

Une élection sous tension puisque trois des candidats sont en prison, dont le favori Oriol Junqueras (gauche indépendantiste) et que le président déchu, Carles Puigdemont, est en exil en Belgique.

Pour Carles Puigdemont, "la République catalane a vaincu la monarchie de l'article 155"

"La République Catalane a vaincu la monarchie du 155.

Maintenant, il faut rectifier, réparer et restaurer. La recette que Rajoy a vendue en Europe a échoué.

" a écrit sur Twitter dans la nuit le président de Catalogne destitué et exilé à Bruxelles.

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Catalogne : la Policia nacional verrouille les frontières
pour "cueillir" Puigdemont

Au cas où le président déchu de la Generalitat, exilé depuis le 30 octobre à Bruxelles, tente un retour discret en Catalogne, la police espagnole aurait mis en place un dispositif spécial pour l'appréhender. 

Le comité d'accueil serait déjà en place. C'est en tout cas ce que révèlent plusieurs médias espagnols et notamment El Periodico ayant relayé que des sources policières confirment l'augmentation du nombre d'agents de la Policia Nacional aux frontières dans les prochains jours. 

Ce déploiement de force intervient à moins d'une semaine des élections régionales en Catalogne, ce 21 décembre.

Elections provoquées par Madrid après la déclaration d'indépendance suivant le référendum du 1er octobre. Carles Puigdemont, le président déchu est le leader en exil du parti "Junts per Catalunya" mais il se trouve aussi sous le coup d'un mandat d'arrêt national en Espagne.

Il serait immédiatement arrêté et placé en détention s'il était contrôlé par les autorités espagnoles.

Et depuis qu'il a laissé entendre, mardi, lors d'une vision conférence depuis la Belgique, qu'il était prêt à "prendre le risque de revenir pour exercer son droit de vote", le gouvernement espagnol a bien l'intention de ne pas se laisser surprendre par Carles Puigdemont.

En ce qui concerne les autorités françaises, et malgré ce que certains médias ont annoncé, aucune consigne n'a été donnée en vue d'un renforcement des contrôles aux frontières.

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45 000 indépendantistes manifestent
à Bruxelles, au coeur de l'Europe

Environ 45.000 personnes ont manifesté jeudi dans le quartier européen de Bruxelles en soutien à l'indépendance de la Catalogne,
à l'appel de deux associations indépendantistes souhaitant interpeller l'UE, a annoncé la police de la capitale belge
sur son compte Twitter.

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Le Tribunal suprême demande le retrait du mandat
d'arrêt européen émis contre Puigdemont.

Le juge du Tribunal suprême, Pablo Llarena, a retiré les mandats d'arrêt européens visant le président catalan destitué Carles Puigdemont et quatre de ses ex-ministres qui avaient fui avec lui en Belgique.  

Deux options s'offrent aux principaux concernés: soit, ils rentrent en Espagne pour les élections du 21 décembre
(auxquelles Puigdemont s'est porté candidat, NDLR)
et seront immédiatement arrêtés, soit, ils ne rentrent pas en Espagne et resteront de ce fait en liberté en Belgique.

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Puigdemont, de retour devant la justice belge ce matin,
pourrait être extradé.

Carles Puigdemont et quatre autres membres de l'exécutif catalan déchu retrouvent lundi matin à Bruxelles le juge belge chargé de statuer sur les mandats d'arrêt européens émis à leur encontre par Madrid, après la déclaration unilatérale d'indépendance de leur région fin octobre.

L'audience coïncide avec une autre étape judiciaire très attendue en Espagne, où le juge chargé du dossier doit dire dans la journée s'il libère ou non sous conditions dix dirigeants indépendantistes qui, eux, ont été mprisonnés pour avoir maintenu l'organisation du référendum interdit du 1er octobre. La décision sera scrutée de près car la "répression" de l'Etat espagnol dont seraeient victimes ces "prisonniers politiques" sert de leitmotiv au camp indépendantiste dans la campagne qui s'ouvre officiellement lundi à minuit pour les cruciales élections régionales du 21 décembre en Catalogne.


Les partenaires de la coalition sortante partent divisés au scrutin, les sondages sont mitigés, et des remises en liberté pourraient affaiblir l'"élément mobilisateur" que sont ces dix incarcérations, selon des politologues espagnols. A Bruxelles, les cinq ex-dirigeants visés par un mandat d'arrêt européen (MAE), qui ont fui en Belgique le 30 octobre, dénoncent, par la voix de leurs avocats belges, un "procès politique".

Lundi, lors d'une audience à huis clos prévue à partir de  9 h, ils retrouvent, pour l'étape des plaidoiries, le juge unique de la chambre du conseil du tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles qui doit statuer sur leur sort. Une première audience le 17 novembre s'était limitée à un exposé des cinq délits retenus par le juge espagnol, sur lesquels le procureur n'a pas caché ses réserves en requérant une demande d'exécution "partielle" du MAE.

"Rébellion' et 'sédition"

C'est sur cette acceptation "partielle" des récriminations espagnoles que le débat doit rebondir lundi. "Il n'y a pas eu de violence, ni de corruption", disent en choeur les avocats. L'Espagne veut juger les cinq ex-dirigeants catalans entre autres pour "rébellion" (délit passible de 25 ans de prison) et "sédition", pour avoir maintenu le référendum du 1er octobre. Or "rébellion" et "sédition" ne figurent pas dans la liste des 32 infractions pénales communément utilisées pour l'application du MAE, procédure créée par l'UE en 2002 pour faciliter l'extradition de suspects entre pays membres de l'Union en évitant l'échelon politique.

"Ne pas se conformer à cette liste" -qui recense des faits punissables dans tous les pays- est "bien entendu de nature à compliquer les choses", selon un avocat fin connaisseur de cette procédure. "La directive européenne sur l'extradition dit clairement que le mandat d'arrêt européen ne peut être utilisé à des fins politiques, même si celles-ci sont cachées derrière des crimes", a affirmé ce week-end dans le quotidien belge L'Echo Me Paul Bekaert, avocat de Carles Puigdemont.

"Les faits tels qu'ils sont décrits dans le mandat d'arrêt européen (émis à Madrid) ne sont pas punissables dans le droit belge", a renchéri auprès de l'AFP Me Christophe Marchand, qui défend deux des ex-ministres exilés et laissés libres sous conditions en Belgique. Cet avocat fustige des poursuites réprimant "un processus politique qui s'est déroulé pacifiquement et dont les intentions n'étaient pas cachées". "On a appelé à un vote pour un référendum, on n'a pas dit "Aux armes citoyens", fait-il valoir.

Les avocats, qui ont coordonné leur défense, disposent de deux niveaux de recours si la chambre du conseil devait accepter la demande espagnole. Ce qui laisse augurer d'une longue procédure, au moins "jusqu'à mi-janvier", a prédit samedi le conseil espagnol de M. Puigdemont.

Après l'audience de lundi une décision devrait être mise en délibéré. Le parquet de Bruxelles a promis de communiquer la date. Carles Puigdemont, Antoni Comin, Meritxell Serret, Clara Ponsati et Lluis Puig s'étaient exilés en Belgique après la mise sous tutelle de la Catalogne et la destitution de son exécutif, conséquences de la déclaration unilatérale d'indépendance du 27 octobre.

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Elections en Catalogne: les indépendantistes
face au casse-tête de leurs promesses

La "république" indépendantiste de Catalogne est mort-née et les séparatistes admettent désormais ouvertement qu'ils doivent encore conquérir une partie de la population, espérant y arriver dès les élections régionales du 21 décembre.

Vous savez pourquoi nous ne sommes pas encore indépendants? Parce qu'il n'y a pas eu une majorité de Catalans à l'avoir souhaité", a déclaré mardi à Madrid le député Joan Tarda, de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC, indépendantiste), premier parti indépendantiste, selon les sondages.

Des paroles prononcées un peu plus de 15 jours après la déclaration d'indépendance votée au Parlement catalan le 27 octobre, qui a secoué l'Espagne et l'Europe, avant d'être suivie de la mise sous tutelle de la région par Madrid.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait alors aussi destitué l'ensemble du gouvernement catalan et annoncé la tenue d'élections régionales dès le 21 décembre. Au soir du 27 octobre, beaucoup se demandaient si les partis indépendantistes joueraient le jeu de ce scrutin. Et ils ont finalement accepté d'y participer.

  • Carme Forcadell avec l'ERC le 21 décembre

     Des paroles d'autant plus réalistes que la décision de l'ex présidente du parlement de Catalogne a annoncé ce mercredi qu'elle rejoindrait la liste de l'ERC lors des élections du 21 décembre.

Sur Tweeter, elle a déclaré qu' "elle a toujours défendu pacifiquement et démocratiquement ce qu'elle croit être le mieux pour mon pays. Ce 21 décembre, je continuerai à le faire sous la candidature de l'ERC". 

 

Puigdemont tête de liste d'une formation baptisée
"Junts per Catalunya" le 21 décembre.

Le président de la Generalitat destitué, Carles Puigdemont et son parti, le PDeCAT, ont annoncé ce lundi soir qu'ils seront en lice lors des élections du 21 décembre sous une nouvelle bannière. 

Le nom de la formation que va diriger l'ex président de la Catalogne s'appellera donc "Junts per Catalunya", traduisez : "Unis pour la Catalogne".

Le nom a été dévoilé à deux jours du conseil national du PDeCAT qui doit se dérouler mercredi à 19 h. Cette entité reste une émanation du PDeCAT, le vaisseau amiral.

Il s'agit de "la liste du président", en quelque sorte, à laquelle pourront se joindre d'autres formations indépendantistes, comme la CUP ou l'ERC.


Ce mercredi, le PDeCAT organise un conseil national qui donnera le blanc-seing à la nouvelle stratégie électorale du parti dont l'Etat Major a donné les mains libres à Puigdemont pour qu'il prépare sa propre candidature. 

Ce nom aurait également été entérinée samedi dernier à Bruxelles par Puigdemont, durant la visite de Marta Pascal, David Bonvehi, Artur Mas et Ferran Bel, les cadres du parti. 

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Pour Carles Puigdemont,
"une autre solution que l'indépendance est possible"

Dans un entretien accordé au quotidien belge Le Soir, Carles Puigdemont, président destitué de Catalogne et exilé à Bruxelles, se dit prêt à un accord avec Madrid.

Lorsque Le Soir demande à Carles Puigdemont si pour lui, « c’est l’indépendance ou la mort ? », le leader indépendantiste catalan répond : 

« Jamais ! Je suis toujours pour un accord. Mais l’origine de tout cela, c’est l’invalidation en 2010 du statut d’autonomie qui avait été adopté par les parlements catalan et espagnol ! Vous savez combien de députés indépendantistes il y avait à ce moment-là au parlement catalan ? 14 sur 135 ! Ils sont devenus 72.

Le responsable de la poussée indépendantiste, c’est d’abord le Parti populaire. »

Quand le quotidien belge lui demande si une autre solution que l’indépendance est possible, il répond que :
« C’est toujours possible ! J’ai travaillé pendant trente ans à obtenir un autre ancrage de la Catalogne dans l’Espagne !

On a beaucoup travaillé à cela, mais l’arrivée au pouvoir de M. Aznar (Premier ministre de 1996 à 2004, mentor de Mariano Rajoy) a stoppé cette marche ! »

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750.000 manifestants pour la libération des indépendantistes


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La police municipale de Barcelone a évalué samedi à 750.000 le nombre des Catalans ayant participé à une grande manifestation dans cette ville pour réclamer la remise en liberté de dix dirigeants indépendantistes placés en détention provisoire.

La manifestation, qui a duré environ deux heures, avait pour slogan : "liberté pour les prisonniers politiques !". Elle s'est déroulée plus de deux semaines après le vote (le 27 octobre) par le Parlement de Catalogne de la déclaration d'indépendance, restée sans effets et annulée par la justice espagnole.


Cette mobilisation, intervenant après de nombreuses autres manifestations, devait servir de test pour le mouvement indépendantiste, avant des élections cruciales pour la région convoquées le 21 décembre. "Liberté pour les prisonniers politiques", "nous sommes une république", clamaient les deux banderoles en tête du cortège, tenues par des proches des dirigeants incarcérés. Selon les images de télévision, les manifestants ont empli toute une avenue débouchant sur la plage de Barcelone. Ils brandissaient des pancartes "SOS démocratie" et de nombreux drapeaux indépendantistes ou scandaient le slogan "liberté".

La manifestation a été convoquée par deux puissantes organisations séparatistes - l'Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium - pour appeler à la remise en liberté de leurs deux dirigeants incarcérés, ainsi que la libération de huit anciens membres du gouvernement catalan destitué à la suite de la déclaration d'indépendance.

Une juge madrilène a ordonné le 2 novembre le placement en détention provisoire des huit "ministres" catalans destitués, dans une enquête pour "sédition", "rébellion" et "détournements de fonds". Le président de l'exécutif catalan destitué, Carles Puigdemont - visé par un mandat d'arrêt européen à la demande de la justice espagnole - a appelé à faire entendre une "clameur commune" lors de cette manifestation.

Lui-même se trouve à Bruxelles depuis le 30 octobre avec quatre ex-membres de son gouvernement. "Bien que nous soyons loin pour certains d'entre nous, que d'autres soient en prison, nous avons là un rendez-vous pour exprimer dans une clameur commune, forte et claire, que nous voulons la liberté et la démocratie, et que nous voulons le retour à la maison de tous ceux qui sont en prison ou à l'étranger", avait lancé M. Puigdemont dans un message diffusé sur la télévision catalane TV3. M. Puigdemont, qui tente pour l'instant sans succès de constituer une liste commune indépendantiste en vue des élections du 21 décembre convoquées par le gouvernement central, a déclaré s'efforcer "d'attirer l'attention de l'étranger" et reproche à l'Union européenne de "détourner le regard".

La maire accuse Puigdemont

Les organisateurs espéraient la même affluence que lors des rassemblements massifs qui marquent chaque année la fête nationale catalane, la Diada, le 11 septembre. L'influente maire de Barcelone, Ada Colau (gauche), qui n'est pas indépendantiste mais appelle de ses voeux un référendum d'autodétermination de la région, avait annoncé sa participation. Mais, auparavant, lors d'une réunion de son parti Catalunya en Comú, Ada Colau n'a pas épargné le gouvernement de Carles Puigdemont, l'accusant d'avoir été "irresponsable" et d'avoir mené la région "au désastre" en encourageant une déclaration d'indépendance dont une majorité de Catalans ne voulaient pas.

L'une des égéries du mouvement indépendantiste manquait par ailleurs à l'appel samedi: la présidente du parlement catalan dissous, Carme Forcadell, libérée sous caution vendredi après une nuit en prison. Elle a "suivi les conseils de son avocat", a expliqué à l'AFP une de ses porte-paroles. Elle a été auditionnée jeudi par un juge de la Cour suprême, avec cinq autres parlementaires catalans dans le cadre d'une enquête pour "rébellion", "sédition" et "malversations".

Elle a évité la détention provisoire après s'être engagée à respecter le cadre légal. Dans son arrêt, le juge Pablo Larrena indique que les élus ont devant lui "renoncé à toute activité politique future", ou dans le cas où ils poursuivraient leur carrière, "renoncé à tout acte hors du cadre constitutionnel". Les parlementaires ont relativisé lors de leur audition la portée de la déclaration d'indépendance, affirmant qu'elle était sans effets juridiques.

La déclaration d'indépendance, qui faisait suite au référendum interdit du 1er octobre, avait été suivie de la mise sous tutelle de la Catalogne par le gouvernement espagnol, qui a destitué l'exécutif de la région, dissous son parlement et convoqué des élections régionales. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy est attendu dimanche à Barcelone pour soutenir les candidats locaux du Parti populaire (PP) qu'il préside.

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Forcadell et Puigdemont ont saisi la Cour européenne
des droits de l'Homme.

La présidente du parlement catalan, l'indépendantiste Carme Forcadell, et le président destitué de Catalogne Carles Puigdemont ont déposé une requête contre Madrid auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme, a-t-on appris vendredi auprès de la juridiction européenne.

"La Cour confirme que quatre requêtes catalanes ont été déposées", a déclaré un porte-parole de la CEDH à l'AFP, confirmant des informations de l'agence de presse espagnole EFE. La CEDH a confirmé que l'une de ces requêtes, reçue le 18 octobre, émanait de la présidente du parlement catalan. L'un des signataires de cette requête est Carles Puigdemont.

Dans cette affaire, "Forcadell i Lluiss et autres contre Espagne", "Carme Forcadell et 76 autres requérants, en l'occurrence des députés du parlement de Catalogne, se plaignent de l'interdiction qui leur avait été faite d'une date de réunion en plénière par la Cour constitutionnelle espagnole qui portait sur la déclaration d'indépendance", a indiqué le service de presse de la CEDH. La CEDH a également reçu une requête d'un citoyen espagnol qui, pour les mêmes faits, se plaint que ses représentants catalans n'aient pas pu se réunir. Le requérant est M. Domingo Garcia-Mila. 

Huit membres du gouvernement séparatiste, destitué par Madrid, de l'indépendantiste Carles Puigdemont se trouvaient déjà inculpés et écroués jeudi. M. Puigdemont et quatre de ses "ministres" ont fui en Belgique et sont visés par un mandat d'arrêt espagnol.

Carme Forcadell, poursuivie avec cinq autres parlementaires dans le cadre d'une enquête pour rébellion, sédition et malversations après la déclaration d'indépendance votée par cette assemblée régionale le 27 octobre, a passé la nuit en prison près de Madrid. La présidente du parlement catalan est parvenue à verser vendredi matin les 150.000 euros de caution exigés par la Cour suprême en vue de sa libération, devenue effective vendredi après-midi.

Deux autres requêtes émanent de membres d'un "comité électoral" qui "se plaignent qu'en Catalogne, le tribunal constitutionnel espagnol avait déclaré illégal leur comité sous peine de les condamner à des amendes jours allant de 6.000 euros à 12.000 euros", a expliqué la CEDH.

Ces deux requêtes, qui émanent de MM. Costa i Rosello et Jove Lado, ont été reçues par la Cour le 22 septembre. "Ces quatre affaires catalanes sont toutes au stade préliminaire", a ajouté la Cour. Conformément à la procédure, ces requêtes et l'exposé des faits concernés "ne sont pas communiqués" publiquement pour le moment. Les quatre affaires sont pendantes, c'est-à-dire en cours d'examen devant la Cour, souligne la CEDH qui dira si ces requêtes sont ou non recevables.

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Puigdemont aux 200 maires de Catalogne
venus à Bruxelles:
"Vous ne savez pas le bien que ça fait de sentir votre présence"

Les 200 maires indépendantistes qui ont fait le voyage pour Bruxelles ce mardi sont réunis aux abords de la Commission Européenne où Carles Puigdemont doit les retrouver.

Sur place, les maires de l'association des maires indépendantistes (AMI) protestent contre la répression de l'Etat espagnol.

C'est ce que les maires sont venus exprimer à Bruxelles, dans la capitale de l'Europe.

"Nous voulons demander à l'Europe qu'elle nous écoute parce que nous avons l'impression d'être abandonnés.

Nous voulons faire passer le message que, sur 948 maires en Catalogne, 760 sont pour l'indépendance.

Nous avons voté, tel est notre crime. Si c'est un crime, qu'ils nous mettent aussi en prison, ou alors qu'ils libèrent le gouvernement et les civils qui sont en prison. Nous nous adressons à l'Europe parce que nous nous sentons aussi Européens.

Le 21 décembre, nous ferons ce que nous n'avons pas pu faire le 1er octobre", a déclaré notamment le maire de la commune d'Anglès, Astrid Desset, à la RTBF.

Les maires ont embarqué à bord d'un avion ce matin depuis Barcelone pour rencontrer Carles Puigdemont et l'assurer de leur soutien.

Une autre manifestation est prévue en fin d'après-midi à Bruxelles.

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Le jour d'après

Le président catalan destitué Carles Puigdemont a poussé encore plus loin samedi son bras de fer avec Madrid, appelant ses partisans à s'opposer pacifiquement à la reprise en main de la région, au lendemain de sa déclaration d'indépendance.

"Nous sommes certains que la meilleure manière de défendre les victoires obtenues jusqu'à ce jour est l'opposition démocratique à l'application de l'article 155" de la Constitution espagnole, utilisé par Madrid pour prendre le contrôle de la Catalogne, a déclaré M. Puigdemont dans un discours télévisé.

Le dirigeant séparatiste n'a pas précisé de quelle manière cette opposition doit se manifester. Mais depuis plusieurs jours, des Comités de défense de la République issus des quartiers appellent à la "résistance pacifique" des Catalans contre la tutelle de l'Etat.

Dans un décor composé d'un drapeau catalan et d'un drapeau européen, l'indépendantiste a affirmé que la destitution de son gouvernement et la dissolution du parlement régional décidées vendredi par Madrid étaient "contraires à la volonté des citoyens" de Catalogne.

Il a promis de continuer à "oeuvrer pour construire un pays libre", de manière "pacifique". La version écrite de son discours est d'ailleurs signée "Carles Puigdemont, président de la Generalitat (gouvernement) de Catalogne", laissant entendre qu'il n'accepte pas sa destitution. Dans sa conclusion, il promet d'oeuvrer pour la "reconnaissance mutuelle" avec les peuples d'Espagne, sur un pied d'égalité.

  • 150 hauts responsables de l'administration catalane démis de leur fonction

Pendant ce temps, le gouvernement espagnol, qui a refusé de commenter les déclarations du chef de file indépendantiste "démis de toutes ses fonctions", cherchait à reprendre en main la Catalogne, moins de 24 heures après la proclamation d'indépendance.

La région est désormais dirigée directement par la numéro 2 du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria. Une des premières décisions a été la prise de contrôle de la police catalane, dont l'emblématique chef Josep Lluis Trapero a été remplacé par son adjoint.

Selon la presse, près de 150 hauts responsables de l'administration catalane seront démis de leurs fonctions. Samedi, le calme régnait dans les rues de Barcelone.

La sécurité avait été drastiquement renforcée aux abords du siège de la police nationale, l'un des symboles de l'Etat central en Catalogne.

A Madrid, quelques milliers de personnes se sont rassemblées pour défendre l'unité de l'Espagne, brandissant des drapeaux espagnols. La mise sous tutelle de la Catalogne, au titre d'un article de la Constitution jamais utilisé auparavant, a été enclenchée quelques heures après la proclamation vendredi, par le parlement catalan, de "la République catalane".

Le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy a convoqué des élections dans la région pour le 21 décembre, présentées comme un moyen de sortir l'Espagne de sa pire crise politique depuis son retour à la démocratie en 1977.

  • Tristesse

"Ce que nous voulons, c'est l'interdiction des partis sécessionistes. Car s'ils se présentent de nouveau aux élections, ils dirigeront la Catalogne et tout recommencera", affirmait une manifestante opposée aux indépendantistes à Madrid, Candida Jimenez, ancienne fonctionnaire de la police municipale, munie d'une banderole "Non à l'impunité des putschistes". Convoquer des élections "est une honte.

C'est prolonger le problème de deux mois", estimait Carlos Fernandez, 41 ans. A Barcelone, l'inquiétude était dans l'air. "Je suis triste et j'ai un peu peur en même temps. Il faut voir où ira la situation politique, mais aussi économique", confiait Marta Gonzalez Corro, médecin de 50 ans.

Près de 1 700 entreprises ont transféré leur siège social hors de Catalogne depuis le 1er octobre, et la croissance de l'Espagne comme de la région, qui représente 19% du PIB du pays, pourraient en souffrir.

Toutes les grandes capitales occidentales ont annoncé leur soutien à l'unité de l'Espagne, mais le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé Madrid à choisir "la force de l'argument plutôt que l'argument de la force", alors que beaucoup craignent que la Catalogne ne soit entraînée dans une spirale de troubles.

La réponse du gouvernement permet de "donner la parole aux citoyens, avec les garanties démocratiques", a déclaré le numéro 2 du Parti Populaire de Mariano Rajoy, Javier Maroto.

Lors des dernières élections régionales, en 2015, l'ensemble des formations pro-sécession -de l'extrême gauche au centre droit- avaient obtenu 47,8% des suffrages, mais une majorité en sièges au parlement catalan. La résolution déclarant l'indépendance a été adoptée vendredi 27 octobre par 70 voix pour (sur 135 députés), en l'absence de la plus grande partie de l'opposition.

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Retour sur ce 27 octobre 2017 historique :
La Catalogne proclame son indépendance,
Madrid la met sous tutelle

Madrid a mis la Catalogne sous tutelle ce vendredi, destituant son exécutif et son parlement quelques heures après sa déclaration d'indépendance et convoquant des élections régionales en décembre pour surmonter la pire crise depuis le retour de l'Espagne à la démocratie il y a 40 ans.

Le gouvernement espagnol a tranché face au défi inédit posé par cette région grande comme la Belgique où vivent 16% des Espagnols: à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, le Premier ministre Mariano Rajoy a annoncé une batterie de mesures drastiques dont la destitution du président séparatiste catalan Carles Puigdemont, de son cabinet et du directeur de la police de Catalogne.


Evoquant une "indépendance déchirante, triste et angoissante", M. Rajoy a aussi annoncé la dissolution immédiate du parlement catalan, en vue de la tenue d'élections le 21 décembre.

Le gouvernement a adopté ces mesures pour éviter la prise en otage inadmissible d'une majorité des Catalans et le vol d'une partie du territoire au reste des Espagnols", a-t-il expliqué.
Son annonce a été accueillie par les huées des milliers d'indépendantistes massés à Barcelone pour fêter leur "République". Ils étaient également des milliers rassemblés dans d'autres villes catalanes comme Gérone et Tarragone.

Certains ont sablé du cava, d'autres ont brûlé des pièces d'identité espagnoles.
Signe de l'inquiétude suscitée par cette crise en Europe, le président de la Commission Jean-Claude Juncker a souligné que l'UE n'avait "pas besoin d'autres fissures". Washington, Londres, Berlin et Paris, comme l'Otan et l'ONU ont également fait savoir qu'ils soutenaient l'unité de l'Espagne.

  • "Vitesse de kamikaze"

Le président du Conseil européen Donald Tusk a aussi appelé Madrid à choisir "la force de l'argument plutôt que l'argument de la force", alors que beaucoup craignent que la Catalogne ne soit entraînée dans une spirale de troubles et de répression. Carles Puigdemont a d'ailleurs appelé les Catalans à rester "pacifiques et civiques".

Alors qu'une bonne moitié des Catalans sont opposés à la déclaration d'indépendance, la maire de Barcelone Ada Colau a jugé que les indépendantistes au pouvoir avaient "avancé à une vitesse de kamikaze" imposée par des "intérêts partisans".


Lors des dernières régionales en 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,8% des suffrages.
Symbole de cette fracture, la résolution déclarant l'indépendance a été adoptée en l'absence de l'opposition - qui avait quitté l'hémicycle - par 70 voix pour, dix voix contre et deux abstentions. Une heure après son adoption, le Sénat espagnol a validé le déclenchement de l'article 155 de la Constitution, permettant une mise sous tutelle de la région, un événement sans précédent en Espagne depuis le retour de la démocratie en 1977.

Dans la foulée, Mariano Rajoy a convoqué un Conseil des ministres extraordinaire pour mettre en oeuvre les mesures annoncées. La convocation aussi rapide d'élections n'était pas attendue, soulevant la question de la participation ou non des indépendantistes à ce scrutin.

  • "Résister pacifiquement"

La Catalogne n'en est pas à ses premières tentatives d'éloignement du gouvernement central. Le dernier épisode remonte à plus de 80 ans, quand le 6 octobre 1934, le président du gouvernement autonome de Catalogne, Lluis Companys, avait proclamé un "Etat catalan dans le cadre d'une République fédérale d'Espagne".
La tentative avait déclenché une proclamation d'Etat de guerre et des affrontements qui avaient fait entre 46 et 80 morts, selon les historiens.
Les conséquences de la déclaration d'indépendance comme de la mise sous tutelle sont incalculables.


Face à l'insécurité juridique, plus de 1.600 sociétés ont déjà décidé de transférer leur siège social hors de Catalogne, agitée depuis des semaines par des manifestations pour et contre l'indépendance. Les banques catalanes accentuaient leur chute vendredi à la Bourse de Madrid, Banco Sabadell en tête (-4,85%).

La principale organisation patronale en Espagne, la CEOE, a dénoncé le vote du parlement catalan, craignant des conséquences "très graves" pour l'économie.
Les partis séparatistes présentent comme un "mandat" les résultats - invérifiables - du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre, qui avait été émaillé de violences policières: 90% de "oui" à la sécession, avec 43% de participation.

L'article 155, délicat à appliquer, suppose un recul important qui rappellerait la dictature de Francisco Franco (1939-1975) pendant laquelle la Catalogne avait été privée d'autonomie. Madrid affirme cependant qu'il en fera un usage a minima pour "restaurer l'ordre constitutionnel".

Mais la mesure choque d'autant plus localement que c'est justement autour du débat sur les compétences de la Catalogne, meurtrie par l'annulation partielle en 2010 par la justice d'un statut lui conférant de très larges pouvoirs, que s'est nouée la crise actuelle.

Les puissantes associations indépendantistes ANC et Omnium Cultural ont déjà prévenu qu'elles mobiliseraient leurs dizaines de milliers d'adhérents pour "défendre la République". Des "Comités de défense de la République" se disent également prêts à "résister pacifiquement".

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Retour sur un samedi historique

L'Espagne a pris samedi des mesures draconiennes pour empêcher la Catalogne de faire sécession, préparant la destitution de l'exécutif catalan de Carles Puigdemont et la convocation de nouvelles élections.

Cette manoeuvre sans précédent, et d'une ampleur inattendue, a provoqué immédiatement une immense manifestation indépendantiste à Barcelone. Invoquant l'article 155 de la Constitution, jamais encore utilisé, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a demandé au Sénat de lui confier la faculté de dissoudre le parlement catalan, afin de "convoquer des élections dans un délai maximum de six mois".

Mariano Rajoy demande aussi le pouvoir de démettre le gouvernement catalan de ses fonctions, qui seront exercées "en principe par les ministères (nationaux) aussi longtemps que durera cette situation exceptionnelle". "

Ni l'autonomie catalane ni la gouvernance autonome ne sont suspendues", a affirmé Mariano Rajoy, comme pour rassurer des Catalans très attachés à leur autonomie récupérée après la fin de la dictature de Francisco Franco en 1975.

Mais la liste des mesures publiée par ses services montre que Madrid veut prendre toutes les manettes de l'administration de la région, depuis la police autonome jusqu'à la radio et la télévision publiques, et mettre le parlement régional sous tutelle. Ces mesures devraient être approuvées d'ici le 27 octobre au Sénat, où le parti de M. Rajoy est majoritaire. Il s'est assuré de plus de l'appui du parti socialiste (PSOE), principale force d'opposition, et des centristes de Ciudadanos.

  • "administration coloniale"

Cette prise en main brutale risque de soulever les foules en Catalogne, où la population est pourtant divisée sur la question de l'indépendance, et d'être difficile à mettre en oeuvre. "Je ne crois pas que ça puisse lui réussir", a déclaré à l'AFP Oriol Bartomeus, professeur de Sciences politiques à l'Université autonome de Barcelone. "Ce sera le chaos à cause de la capacité de sabotage des fonctionnaires... Ca va ressembler à une administration coloniale et les indépendantistes vont présenter ça comme une occupation". La réaction en Catalogne ne s'est pas fait attendre.

M. Puigdemont a pris la tête d'une manifestation, convoquée à l'origine pour réclamer la libération de deux leaders indépendantistes emprisonnés pour sédition, où des centaines de milliers de personnes ont crié "liberté" et "indépendance". "Nous nous sentons catalans, le sentiment espagnol a disparu. Le peuple catalan est complètement déconnecté des institutions espagnoles", a expliqué Ramon Millol, un mécanicien de 45 ans, tandis que les manifestants faisaient des doigts d'honneur aux hélicoptères de la police.

  • Déclaration de Puigdemont à 21 h

Carles Puigdemont devait faire une déclaration officielle à 21 h locales. Il avait menacé de convoquer le parlement régional pour proclamer l'indépendance si le gouvernement déclenchait l'article 155. Le parquet se prépare à le poursuivre pour "rébellion" s'il passe à l'acte, a déclaré à l'AFP un de ses porte-paroles. Ce crime est passible de 30 ans de prison".

  • Le Barça intervient

Le FC Barcelone a de son côté dit soutenir "les institutions démocratiques de Catalogne choisies par ses citoyens". "Nous voulons exprimer notre soutien et notre solidarité à l'égard de tous les secteurs affectés", a déclaré le président du club Josep Maria Bartomeu devant ses supporters-actionnaires.

Avant la décision du gouvernement, le roi d'Espagne Felipe VI avait assuré vendredi que l'Etat saurait faire face à cette "tentative inacceptable de sécession (...) avec ses institutions démocratiques légitimes". M. Puigdemont affirme avoir un mandat pour faire sécession, après avoir organisé un référendum d'autodétermination interdit par la justice, un processus déclenché en novembre 2015 avec pour objectif d'instaurer une république indépendante au plus tard en 2017.

D'après eux, plus de deux millions de Catalans, soit 43% de l'électorat, ont voté à 90% oui à l'indépendance malgré des interventions parfois violentes de la police pour les en empêcher. L'aile dure de la coalition pousse Carles Puigdemont à consommer la rupture mais cet ancien journaliste de 54 ans coiffé à la Beatles temporisait devant l'impact économique de la crise et le manque d'appuis à l'étranger.

La France et l'Allemagne ont fermement condamné ses efforts de sécession et l'UE répète qu'elle ne reconnaîtra pas l'indépendance de la Catalogne, qui s'exclurait automatiquement de l'Union. Emmenées par les deux plus grandes banques catalanes, Caixabank et Sabadell, près de 1.200 entreprises ont transféré leur siège social hors de Catalogne, les investissements sont suspendus et les réservations d'hôtel chutent dans la région la plus touristique d'Espagne.

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Indépendance ou élection?
Quel scénario pour la Catalogne, ce jeudi matin?

La Catalogne sera-t-elle entraînée dans une dangereuse spirale d'agitation et de répression ? Ou s'engagera-t-elle dans l'organisation d'élections régionales avec l'espoir de repartir à zéro ? A quelques heures de la fin de l'utimatum posé par Madrid (ce jeudi à 10h), voici les différents scénarios envisagés:

Le blocage et la suspension d'autonomie

Bien que la Catalogne soit profondément divisée sur l'indépendance, les séparatistes au pouvoir envisagent de déclarer l'indépendance sur le fondement du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre. Ils estiment être légitimés par les résultats, invérifiables: 90,18% de "oui" et 43% de participation.

Si la menace persiste, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy promet de reprendre le contrôle de la région en suspendant son autonomie, une mesure sans précédent depuis la dictature de Francisco Franco (1939-1975).


Le gouvernement n'a encore rien dit sur les mesures qui seraient décidées dans le cadre de cette suspension d'autonomie, qui pourrait être effective vers la fin octobre, après un débat au Sénat. Il a déjà mis sous tutelle les finances de la Catalogne, qui ne peut se financer seule sur le marché et qui sera à court de fonds propres d'ici quelques semaines.


Il pourrait aussi prendre le contrôle de sa police et remplacer de facto ses dirigeants séparatistes. Il cherchera à présenter la mesure comme le moyen de "restaurer l'ordre" et la "démocratie", en promettant l'organisation d'élections régionales.


De son côté le gouvernement catalan se lancerait alors dans une déclaration unilatérale en bonne et due forme. Mais reconnue par qui ? Pour l'instant il n'a aucun soutien de poids dans la communauté internationale. Ses dirigeants pourraient être incarcérés, au risque d'en faire des martyrs pour leur sympathisants.

Elections

Mercredi des sources gouvernementales à Madrid ont expliqué que la convocation d'élections régionales par Carles Puigdemont amènerait le gouvernement à renoncer à une suspension d'autonomie. Carles Puigdemont est dos au mur: au sein de la coalition hétéroclyte qui l'a hissé au pouvoir, certains souhaiteraient qu'il fasse marche arrière, d'autres le poussent à avancer.


Des élections lui permettraient de reculer sans être "humilié". Tous les Catalans pourraient alors voter pour exprimer leur point de vue. L'occasion pour Madrid de faire campagne pour reconquérir une partie des Catalans. Mais, "si on l'emporte ne serait-ce qu'avec une voix au-delà des 50% on s'en va", déclarait un responsable indépendantiste à mercredi, sous couvert de l'anonymat.

La rue, le facteur déterminant

Dans tous les cas de figure 40 à 50% des habitants de la région sont indépendantistes selon les sondages. Et beaucoup se sentent depuis des années "humiliés" par la politique des conservateurs, qui avaient notamment obtenu l'annulation partielle d'un statut accordant de larges compétences à la région en 2010.

L'Espagne a connu au Pays basque, 2,2 millions d'habitants, 40 ans d'agitation sociale autour du combat pour l'indépendance de l'organisation armée ETA. Va-t-elle vers une situation encore plus grave en Catalogne, comptant 7,5 millions d'habitants ? Au sein du gouvernement espagnol certains tablent sur la lassitude des Catalans qui vivraient de plein fouet une crise économique induite par l'instabilité politique avec la perte de milliers d'emplois dans le tourisme et la fuite des entreprises et investissements.


Les plus touchés tourneraient alors le dos aux "radicaux". Mais le gouvernement catalan peut aussi disposer d'une base large de soutiens. Lors du référendum, des milliers de personnes ont nargué l'autorité de l'Etat pour cacher les urnes ou résister pacifiquement aux abords des bureaux de vote. Beaucoup ont manifesté "contre les forces d'occupation".


Ces militants restent mobilisés. Ils sont d'horizons très divers, de classes sociales aisées ou non, étudiants, paysans, fonctionnaires, maires, pompiers, dockers, syndicalistes... Et les plus déterminés pourraient aller au-delà des simples manifestations pacifiques, en cherchant à "paralyser la Catalogne" par des blocages d'infrastructures. L'éventuelle réaction des forces de l'ordre envoyées en renfort par Madrid, quelque 10.000 agents serait alors déterminante, et, plus sensible encore, celle des policiers de Catalogne, dont beaucoup sont fidèles à leurs dirigeants régionaux.

La pression extérieure

Mariano Rajoy comme Carles Puigdemont ne pourront ignorer dans tous les cas les pressions venues de l'extérieur: responsables européens inquiets, investisseurs étrangers, banques et agences de notation.

Une guerre d'image est aussi engagée sur le terrain des droits de l'Homme, alors que les séparatistes jouent la carte de la "démocratie contre la répression de Madrid", qui peine à expliquer que les droits des Catalans non indépendantistes ont aussi été violés, notamment en leur refusant un débat en profondeur sur l'indépendance. En ce sens, les deux auraient tout à perdre si le blocage persiste.

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200.000 personnes manifestent à Barcelone
contre l'incarcération des "Jordis".

Le point sur la situation ce mercredi à 8 heures.

- Des milliers de Catalans sont descendus dans la rue mardi (dont 200.000 à Barcelone) contre la mise en détention
de deux importants responsables indépendantistes inculpés de sédition, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart,
respectivement de l'ANC et de l'Òmnium,

Aalors que la crise entre Madrid et les séparatistes est de plus en plus aigüee.

- A Perpignan, l'ANC et Òmnium se sont mobilisés devant le consulat d'Espagne en fin de journée,
puis en centre-ville pour achever leur chemin sous les fenêtres de la Préfecture.

- Face à ces arrestations, la CUP a réagi en annonçant que la proclamation de la République catalane
est une question de jours. 

- Une bannière gigantesque appelant au dialogue et au respect sera installée dans le Camp Nou
mercredi soir pendant Barça-Olympiacos.

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Détention préventive pour les chefs des deux principales associations
indépendantistes catalanes

Une juge de l'Audience nationale espagnole a ordonné lundi le placement en détention préventive des chefs des deux plus importantes associations indépendantistes catalanes, inculpés de sédition, a-t-on appris de sources judiciaires.

Jordi Sánchez et Jordi Cuixart, qui comparaissaient lundi pour la deuxième fois devant ce tribunal chargé notamment des affaires de sécurité nationale, sont inculpés de sédition pour avoir convoqué et encouragé des centaines de manifestants le 20 septembre, empêchant durant des heures la sortie d'agents de la police nationale qui perquisitionnaient des bureaux du gouvernement catalan à Barcelone.

Selon nos confrères d'Equinox, "Les associations indépendantistes appellent d’ores et déjà à la mobilisation. Les séparatistes sont invités à faire un concert de casseroles dès 22h ce soir, à cesser le travail demain 12h et à se réunir lors d’une manifestation silencieuse devant les délégations du gouvernement à Barcelone, Gérone, Lleida et Tarragone."

Le porte-parole du gouvernement séparatiste catalan a qualifié de "provocation de l'Etat espagnol" lundi soir le placement en détention provisoire de deux influents dirigeants indépendantistes inculpés pour "sédition". "

L'Etat joue à provoquer (...) mais que les gens ne tombent pas dans la provocation", a dit Jordi Turull en disant comprendre "l'indignation" alors que ces deux dirigeants, Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, n'ont fait selon lui qu'appeler à des manifestations pacifiques.

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L'ultimatum de Rajoy prend fin à 10h:

Carles Puigdemont face aux pressions

La suite du processus d’indépendance se retrouve de nouveau à un tournant.

La pression augmentait hier sur le dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont qui doit choisir entre proclamer l’indépendance de la Catalogne et pousser l’État espagnol à prendre le contrôle de cette région autonome ou reculer et déclencher la colère de ses troupes.

Le gouvernement espagnol a sommé Carles Puigdemont de dire d’ici 10 h aujourd’hui si sa déclaration ambigüe la semaine dernière était une proclamation d’indépendance ou pas. Dans l’affirmative, ou en cas de réponse évasive, le chef du gouvernement Mariano Rajoy lui laissera un dernier délai jusqu’à jeudi matin pour faire marche arrière avant de prendre le contrôle de la Catalogne, en vertu de l’article 155 de la Constitution.


Cette suspension de l’autonomie risque de pousser dans la rue les Catalans attachés à leur autonomie retrouvée après la dictature de Francisco Franco (1939-1975), même s’ils restent très divisés sur leur volonté d’indépendance.

M. Puigdemont sait aussi que céder à Madrid indignerait les séparatistes. Les uns après les autres, ses alliés lui ont demandé ces derniers jours de mettre en œuvre le résultat du référendum d’autodétermination du 1er octobre, interdit par la justice, où le « oui » à l’indépendance a recueilli 90 % des voix avec une participation de 43 %, selon le gouvernement catalan. « Son engagement envers ce que les citoyens lui ont demandé le 1er octobre est très clair, c’est pourquoi nous croyons que sa réponse ira dans ce sens », a déclaré hier la coordinatrice générale de son parti PdeCAT, Marta Pascal.

Pression de la rue

La rue aussi se mobilise, avec des concerts de casseroles, et dans la ville de Gérone, dont M. Puigdemont a été le maire, des centaines de personnes se sont rassemblées pour réclamer la République. M. Puigdemont n’a pas abattu son jeu.

Pression diplomatique

En déposant hier une gerbe sur la tombe d’un de ses prédécesseurs Lluis Companys, fusillé par Franco le 15 octobre 1940, il s’est contenté de déclarer que sa décision serait « inspirée par son engagement envers la paix, le civisme, la sérénité mais aussi la fermeté et la démocratie ».

Le numéro deux de l’exécutif catalan Oriol Junqueras a mis les points sur les i samedi : le dialogue ne peut porter que sur l’indépendance de la « République de Catalogne ».

Quant à la médiation, M. Rajoy ne veut pas en entendre parler et les Etats membres de l’Union européenne l’écartent pour ne pas affaiblir Madrid et ouvrir la boîte de Pandore des sécessions à travers l’Europe. Ils répètent d’ailleurs qu’en cas de sécession, la Catalogne quitterait automatiquement l’UE et aurait du mal à revenir face au veto prévisible de Madrid.

Pression économique

Ils avaient également promis une prospérité nouvelle, une fois que cette région qui compte pour 19 % du PIB de l’Espagne cesserait de payer des impôts « injustes » à Madrid. Le slogan était : « l’Espagne nous vole ». Pourtant la perspective de la sécession a fait fuir des centaines de sociétés, à commencer par les deux grandes banques catalanes, qui déplacent leur siège social hors de la région.

Un phénomène qui rappelle l’exode des grandes entreprises canadiennes quand le Québec flirtait avec l’indépendance dans les années 70. Elles ont fui Montréal vers Toronto, pour ne plus revenir.

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Si l'indépendance est confirmée, Rajoy suspendra l'autonomie catalane

Mariano Rajoy: "Je viens ici vous faire part de la décision du conseil des ministres"

"Le conseil des ministres va demander au gouvernement de Catalogne s'il a bien déclaré l'indépendance."

Pour Rajoy, "la confusion la plus totale a régné durant la session du parlement de Catalogne"

"De la réponse de Carles Puigdemont dépendront les réponses du gouvernement et notamment de l'utilisation de l'article 155".

Le premier ministre espagnol a donc confirmé qu'il mettra en oeuvre l'application de l'article 155 qui suspend l'autonomie de la Catalogne si le président catalan, Carles Puigdemont confirme avoir déclaré l'indépendance.

Si l'indépendance est confirmée, Rajoy suspendra l'autonomie catalane.

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Indépendance de la Catalogne: ce qu'il faut comprendre
de la déclaration de Carles Puigdemont

Ce mardi soir, la Catalogne a vécu un moment important de son histoire avec la déclaration d'indépendance aussitôt suspendue pour ouvrir un espace de dialogue avec l'Espagne. Celle-ci fera-t-elle un pas vers les Catalans ou au contraire cherchera-t-elle à sanctionner cette déclaration d'indépendance? 

La réponde viendra très vite ce mercredi matin. En attendant, décryptage de cette déclaration faite hier au parlement de Catalogne par le président de la Generalitat, Carles Puigdemont.

La Catalogne a-t-elle déclaré son indépendance?

Oui, au regard du résultat du référendum du 1er octobre, Carles Puigdemont, le président de la Generalitat, a estimé avoir toute la légitimité pour déclarer que "la Catalogne avait mérité d'être un état indépendant sous la forme d'une république". En fin de soirée, vers 22h, les 72 députés de la majorité indépendantiste du Parlement de Catalogne ont d'ailleurs signé la déclaration d'indépendance.

La Catalogne est donc désormais indépendante?

Non, dans la foulée de cette déclaration, le président Puigdemont a suspendu cette déclaration "pendant quelques semaines" le temps d'ouvrir une période de négociation avec l'Espagne pour assurer une déconnexion en toute légalité.

Quel est le but de cette suspension?

Les indépendantistes catalans ont opté pour une solution "à la Slovène": affirmer leur position mais laisser une forte place au dialogue. De cette manière, Puigdemont inverse la pression sur le gouvernement espagnol qui, en cas d'échec, en portera la totale responsabilité.

Tous les indépendantistes étaient-ils favorables à cette option?

Non, les 10 députés de la Cup, parti anti-capitaliste, "étaient venus pour voir la Catalogne devenir une république". Ils ont retardé la session du parlement puis refusé dans un premier temps de suspendre la déclaration d'indépendance.
Finalement, en fin de soirée, les députés de la Cup ont donné une chance au dialogue à condition "qu'il ne soit pas sur une période indéfinie". Ils ont donné un mois au président Puigdemont pour trouver un accord avec le gouvernement espagnol. Après ce délai, ils entendent bien que soit proclamer la république catalane

Comment a réagi le gouvernement espagnol?

Mariano Rajoy n'a pas réagi lui-même ce mardi soir mais a laissé sa N°2 défendre l'unité du pays et indiquer que la Catalogne ne pouvait pas s'appuyer sur le résultat d'un référendum illégal pour se déclarer indépendante. Plus que la porte ouverte au dialogue, le gouvernement espagnol a déjà indiqué ne retenir que la déclaration d'indépendance. Un fait "inadmissible".

Un conseil des ministres extraordinaire aura lieu ce mercredi matin à 9h. Le gouvernement pourrait y activer l'article 155 de la constitution espagnole et retirer son autonomie à la Catalogne. Cela ouvrirait la voie à de nouvelles élections régionales. Une nouvelle période d'incertitude et de tension risque bien de s'ouvrir en Catalogne.

Quelles ont été les réactions du monde politique?

Sans surprise, les alliés du PP au parlement espagnol, les Ciudadanos ont dénoncé un "coup d'état annoncé d'avance". Le Parti Socialiste a déclaré "qu'une minorité ne pouvait pas imposer sa loi à une majorité". Enfin, Podemos a vu la porte ouverte au dialogue.

En Europe, les voix appelant au dialogue se sont fait entendre. Dans la journée, Donald Tusk, le président du Conseil Européen, avait appelé Mariano Rajoy à ne pas régler le problème par la force mais par le dialogue.

Quelles ont été les réactions de la population?

La Catalogne s'est arrêtée de respirer aux alentours de 19h30 lorsque Carles Puigdemont a déclaré l'indépendance. Mais dans la minute qui a suivi, elle a semblé sonnée par la suspension de cette déclaration. "On a attendu 300 ans, qu'est-ce que d'attendre 15 jours de plus?" s'interrogeaient les plus optimistes sur Twitter. Mais globalement, c'est la déception et le sentiment de trahison qui prédominait dans la population catalane. "Il n'y a rien à négocier avec ce gouvernement qui ne comprend que l'épreuve de force."

En voulant faire retomber la tension et s'assurer des soutiens extérieurs au pays, Carles Puigdemont ne s'est-il pas coupé de la population catalane? Pourra-t-il la mobiliser de nouveau aussi massivement? Plus si sûr...

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La Catalogne de retour en République pendant une minute: Barcelone entre joie contenue et forte déception

Quand elle a entendu Carles Puigdemont évoquer l'"indépendance de la Catalogne", Merce a versé des larmes d'émotion. Sergio, lui, n'avait que dédain pour le discours du président de la région: mardi, les Barcelonais étaient loin de communier dans la même ferveur.

Face à un écran géant installé au pied de l'Arc de Triomphe, ils sont des milliers à brandir le drapeau catalan, tout en suivant le discours de M. Puigdemont. Quand le président de la région parle d'"indépendance" de sa région, Merce Hernandez, 36 ans, sent les larmes monter.

 "Quelle émotion, c'est un jour historique. Je suis satisfaite", dit-elle à l'AFP. Le discours de M. Puigdemont, "m'a semblé parfait, c'est ce que j'attendais", lâche Albert Llorens, un retraité de 69 ans. Et pourtant les partisans de l'indépendance sont loin d'être complètement à la fête, car M. Puigdemont assortit son discours d'une "suspension des effets d'une déclaration d'indépendance afin de pouvoir entreprendre dans les prochains jours un dialogue".


"Au fond, nous sommes contents, mais nous attendions plus", dit Pere Valldeneu, 66 ans, venu écouter le président catalan avec son épouse Antonia, 64 ans. "Il ne va rien se passer parce que Madrid ne le permettra pas", se lamente-t-il. Et Sheila Ulldemolins, 28 ans, résume le sentiment général de cette soirée.

 "Ça a été un discours très ambigu", dit-elle. Après à peine une heure de discours, M. Puigdemont range ses feuilles au Parlement et la place de l'Arc de Triomphe commence à se vider.

'Fossé'

Depuis le 1er octobre et le "référendum" interdit d'autodétermination en Catalogne, où le "oui" l'a emporté à plus de 90% selon les autorités indépendantistes, M. Puigdemont est sous une pression extrême: d'un côté celle des tenants d'une rupture immédiate avec Madrid, de l'autre celle du gouvernement espagnol conservateur qui juge illégal l'ensemble du processus, et des Catalans qui veulent rester Espagnols.

La crise effraye aussi les milieux économiques. Plusieurs entreprises ont déjà transféré leur siège social hors de Catalogne. Aucun dialogue ne s'est fait jour et l'Espagne s'est retrouvée plongée dans sa pire crise depuis le retour à la démocratie en 1977.

Et les Catalans eux-mêmes sont divisés sur la question. Une majorité d'entre eux se déclarait même contre l'indépendance dans un sondage réalisé en juillet. A l'image de Sergio Palacios, serveur dans le Nou Barris, quartier de Barcelone qui penche du côté du maintien du statu quo. 

"Lorsque j'ai entendu Puigdemont parler de 'République', je me suis pris la tête entre les mains", dit-il à l'AFP. "Jusqu'à maintenant, il n'y avait aucun problème, mais maintenant le fossé est plus large", entre les partisans et les opposants de l'indépendance, ajoute Sergio. 

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Le roi réaffirme l'unité de l'Espagne.

Le point sur la situation 

- Le roi d'Espagne affirme ce mardi soir lors d'une intervention télévisée l'unité de l'Espagne et s'indigne du comportement des "autorités catalanes qui, selon lui,"mettent en danger la stabilité sociale et économique de la Catalogne et de toute l'Espagne".
 
- La Generalitat et une quarantaine de sections syndicales ont lancé un appel à la grève générale ce mardi en défense des droits fondamentaux. Le club du FC Barcelone s'y est associé.
 
- Des blocages ont été mis en place sur les autoroutes. 
 
- La grève a été levée mardi à 17h et les points de blocage aussi.
 
- A deux pas des Pyrénées-Orientales, l'autoroute AP7 et la route nationale ont été bloquées à hauteur de Figuères nord (à 20 km de la frontière) pour les poids-lourds et les véhicules légers. En Cerdagne, la circulation a été coupée à la frontière dans les deux sens à Puigcerdà. Entre Comprodon et Prats de Mollo, la circulation a été un moment bloquée.
 
- Dimanche, la Generalitat a organisé un référendum illégal où le Oui l'a emporté à 90% dans un vote qui a rassemblé 2,2 millions de Catalans.
 
- La journée a été marquée par des violences policières qui ont fait 893 blessés dont deux dans un état très grave mais stable.
 

- En Roussillon, le village d'Elne a été l'un des acteurs de l'organisation du référendum. Des urnes ont été cachées dans ce village des Pyrénées-Orientales et acheminées de l'autre côté de la frontière dans la plus grande discrétion. Par ailleurs les bulletins de vote ont été imprimés dans les P.-O.

Felipe VI a critiqué que les autorités catalanes, par leur comportement «irresponsable», peuvent «mettre en danger la stabilité économique et sociale de la Catalogne et de toute l'Espagne ".

e roi a reconnu que l'Espagne traversait des moments très difficiles, mais il voulait envoyer un message de tranquillité à tous les Espagnols et spécifiquement aux Catalans, qui ont dit qu'ils ne sont pas seuls. "Ce sont des moments difficiles, mais nous les vaincreons", a-t-il déclaré.

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Dans les rues de Barcelone, le jour d’après

La ville s’est réveillée hier lundi un peu groggy mais déterminée à ne pas se faire voler son vote.

Le kiosque à journaux à l’angle des rues del Bruc et del Conseil de cent, dans le quartier de l’Eixample, aguiche le passant avec des piles, obèses, de La Vanguardia et d’El Periodico. Les titres ont visiblement produit des tirages supérieurs à l’accoutumée. Mais impossible de trouver El Pais. Le quotidien jugé « trop espagnol » n’aurait de toute façon pas trouvé beaucoup de lecteurs hier en Catalogne.

A trente mètres de là, attablée à une étroite terrasse de café comme il s’en étend mille dans Barcelone, Margarita lit d’ailleurs La Vanguardia. La sexagénaire est plongée dans un article consacré à l’indépendance... du Kurdistan irakien.

Un verre de vin blanc et quatre olives devant elle, « Marga » comme elle préfère qu’on l’appelle, goûte d’être interviewée. Car elle, elle n’est pas allée voter. « Non, je n’ai pas voté, il y a de la manipulation là-dedans vous savez, ce référendum n’est pas représentatif de la population totale catalane », décoche-t-elle

Appuyer là où l’Espagne a mal

A défaut d’un destin choisi, ce sont les violences policières qui soudent les Catalans. « Les agressions d’hier (dimanche) sont terribles », dit-elle sans détour. C’est pour dénoncer ces violences que des milliers de Barcelonais sont déscendus dans les rues hier. Comme ces deux cents personnes qui ont bloqué la circulation quelques minutes sur Gran Via.

A coup d’applaudissements, relayés par les klaxons des voitures immobilisées mais solidaires, hommes et femmes de tout âge veulent appuyer là où l’Espagne a mal. Encore et encore, porter le fer dans la plaie ouverte dimanche à coups de poings et de matraques.

Plus loin, la plaça de l’Universitat est pleine comme un œuf. Depuis midi, des milliers d’étudiants y convergent. La foule sang, or et juvénile, inonde vite la calle de l’Universitat puis la plaça Catalunya toute proche. « Ils ont envoyé 6 000 policers de plus pour faire ça le jour du vote !, fulmine Jordi, 24 ans.

On est là pour dire qu’on est contre ces violences ». Assise par terre plaça de Catalunya, Marina, 20 ans, retrouve son français pour témoigner. « Les violences de la police espagnole, ça nous a trop choqué, dit-elle. On savait qu’ils viendraient fermer les écoles mais on n’avait pas imaginé qu’ils frapperaient les gens, les jeunes, les vieux, qui étaient pacifiques. Ça nous a trop choqués ».

La télé espagnole prise à partie

Dans l’après-midi, après avoir entonné plusieurs fois L’Estaca et dansé joyeusement sur une place chauffée à 25°C, les jeunes barcelonais ont trouvé des cibles à la portée de leur indignation.

D’abord le plateau d’une télé espagnole perché sur une haute estrade. Pendant près de deux heures, ils n’auront de cesse d’assaillir ce frêle esquif en réclamant le départ du binôme de journalistes obligé d’assurer plusieurs directs sous une pluie de sifflets et d’invectives. « Presse espagnole, manipulatrice ! », « Menteurs ! », « Dehors ! ».

Mais au-delà des médias espagnols, ce sont bien sûr tous les représentants de Madrid en Catalogne que ces jeunes fustigent. Ils ont donc ensuite parcouru deux cents mètres pour éreinter cette fois le commissariat central et ses policiers espagnols, « forces d’occupation » (lire page précédente).

Mêmes invitations pressées à quitter les lieux. Et surtout même impatience à devenir la première génération de Catalans indépendants.

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Sagrada familia fermée, joueurs du Barça au repos :
suivez la grève générale en Catalogne.

La Generalitat et une quarantaine de sections syndicales lancent un appel à la grève générale aujourd'hui en défense des droits fondamentaux.

Le club du FC Barcelone s'y associe : aucune de ses équipes, ni aucun de ses services administratifs ne s'entraîneront ni ne travailleront ce jour.

De nombreux lieux touristiques, comme la Sagrada familia, des musées, des supermarchés, ou encore des médias, seront fermés au public. 

- Dimanche soir, la Generalitat a livré les résultats. Le Oui l'emporte à 90% dans un vote qui a rassemblé 2,2 millions de Catalans.
 

- Rajoy recevait ce lundi les principaux partis politiques espagnols.

Le PS de Sanchez a demandé l'ouverture immédiate de négociations alors que les Ciudadanos de Rivera ont demandé de provoquer de nouvelles élections régionales en Catalogne.

Il faudrait pour cela appliquer l'article 155 de la constitution et destituer le pouvoir catalan en place.

 
- Le bilan des blessés est monté à 893 dont deux dans un état très grave mais stable.
 

- En Roussillon, le village d'Elne a été l'un des acteurs de l'organisation du référendum.

Des urnes ont été cachées dans ce village des Pyrénées-Orientales et acheminées de l'autre côté de la frontière dans la plus grande discrétion.

Par ailleurs les bulletins de vote ont été imprimés dans les P.-O.

 
- La mairie de Figuères a enlevé ce lundi matin le drapeau espagnol sur sa façade.
 
- Le président Macron s'est clairement positionné du côté de Mariano Rajoy et s'est dit attaché à "l'unité constitutionnelle de l'Espagne."

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Ce qu'il faut retenir du référendum en Catalogne du 1er octobre

Malgré la pression policière et les débordements des forces de l'ordre espagnoles (Policia Nacional et Guardia Civil) dans certains bureaux de vote particulièrement à Barcelone, la Catalogne a pu organiser son référendum d'auto-détermination interdit par la cour constitutionnelle espagnole.

Voici ce qu'il faut retenir de cette journée qui restera comme la plus sombre de l'Espagne depuis le retour de la démocratie en 1975.

Quels sont les résultats?

La Generalitat a communiqué, à la première heure de ce lundi, les résultats. 2,2 millions de Catalans ont voté lors de ce référendum d'auto-détermination interdit par Madrid. Un chiffre légèrement inférieur à celui de la consultation du 9 novembre  2014 où 2,3 millions de personnes s'étaient déplacées pour (déjà) dire "oui" à l'indépendance de la Catalogne. Une consultation sans valeur légale. A noter qu'en septembre 2015, 4.130.196 votants s'étaient rendus aux urnes pour les élections régionales qui avaient des allures de référendum lançant le processus vers l'indépendance. 

Ce 1er octobre, le "oui" l'emporte avec un petit peu plus de 90% des voix, soit 2.020.144 voix. Un chiffre conforme aux dernières élections puisqu'en 2014, 2.116.401 voix s'étaient portées sur le "oui" et la coalition indépendantiste avait rassemblé 1.966.508 voix aux régionales de 2015.

Quelle est la réponse de Madrid?

Le Premier Ministre espagnol, Mariano Rajoy, et sa vice-présidente, Saenz de Santamaria, ont semblé vouloir rester sourds au message du peuple catalan. Pour Madrid, "il n'y a pas eu de référendum aujourd'hui'. Le gouvernement espagnol réunira le congrès des députés dès ce lundi à Madrid pour évoquer le futur "commun" du pays.
Rajoy a justifié l'action de la police qui a "accompli son devoir et exécuté le mandat de la justice". "

La force de la démocratie a parlé" s'est exprimé le chef des conservateurs. Il reste par ailleurs sur ses positions concernant l'éventuel dialogue avec la Catalogne qui se fera "dans le respect de la loi". Loi qui interdit toute indépendance d'une région autonome. Autant dire que la situation est bloquée.

Quel est le bilan des affrontements entre la police et les votants?

Les chiffres ont été communiqués par le département de la santé dépendant de la Generalitat de Catalogne et par le ministère de l'Intérieur espagnol. Autant dire qu'ils peuvent être pris avec précaution.
Le département de la santé fait part de 844 blessés dont deux personnes se trouvent dans un état très grave.
Quelles réactions internationales?

Le monde entier a vu les images de la police à l'assaut des urnes tourner en boucle sur les réseaux sociaux. Des images qui ont choqué puisque venant du coeur de l'Europe dans un pays démocratique. 

Les instances européennes n'ont pas réagi officiellement ce dimanche. Un silence pesant tout comme celui du gouvernement français et du président de la République, Emmanuel Macron. Seul Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, invité sur un plateau de télé s'est exprimé sur le sujet en bottant en touche parlant d'une affaire espagnole.

En France, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo et Benoît Hamon, notamment, ont fait part de leur inquiétude voire de leur indignation devant ces images.

Localement, aucun parlementaire du département des Pyrénées-Orientales, pas plus que le maire de Perpignan, ni la présidente du Conseil départemental ni celle du Conseil régional, ne sont exprimés sur le sujet.
Pourtant, dans son discours durant la soirée électorale, Carles Puigdemont, le président de la Generalitat, a lancé un appel "à l'Europe et à tous les députés de tous les pays démocratiques du monde" leur suppliant de "ne plus regarder ailleurs" et "d'intervenir pour rétablir le dialogue entre l'Espagne et la Catalogne".

Et maintenant?

Clairement, la suite du processus dépend du sort de Mariano Rajoy. Désavoué dans la rue, même à Madrid où une inédite manifestation pro-référendum a rempli la Puerto del Sol ce dimanche soir, le Premier ministre pourrait voir son fauteuil vaciller, sa majorité ne reposant que sur une coalition fragile.
De plus, dès le 3 octobre, de nombreuses organisations syndicales appellent à une grève générale.

Que ce soit en Catalogne ou en Espagne. Un vent de fronde, alimenté par l'image déplorable laissée par les affrontements autour de ce référendum, et qui pourrait bien avoir raison de Rajoy.
S'il parvenait toutefois à rester à la tête du gouvernement, Rajoy sera-t-il le plus à même de négocier avec les Catalans plus déterminés que jamais?

Pas sûr qu'on sorte de l'impasse dans les jours à venir.

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le "oui" l'emporte à 90%

Alors qu'elle avait annoncé dans un premier temps que les résultats seraient rendus public dans quelques jours,
la Generalitat a publié, peu avant 1h du matin,
les chiffres du référendum d'auto-détermination interdit par Madrid.

Au final, 2,2 millions de personnes ont participé au vote
(chiffre à peu près similaire à celui de la consultation du 9 novembre 2014).

Soit 45% de participation.

Le oui l'emporte avec 2.020.144 voix soit 90% des voix.

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Guardia civil chahutée à Barcelone ce mercredi :
le parquet ouvre une enquête pour "sédition"

Un procureur espagnol a demandé ce vendredi l'ouverture d'une enquête pour "sédition" après des manifestations d'indépendantistes catalans contre une opération policière à Barcelone, au cours desquelles des agents de la Guardia civil avaient été chahutés et leurs véhicules endommagés.

Le parquet de l'Audience nationale - haut tribunal siégeant à Madrid - a présenté ce vendredi une plainte pour "sédition", délit passible d'une peine de prison, en demandant l'identification des "possibles responsables des troubles".


Un juge d'instruction devra décider dans les prochains jours s'il admet ou rejette la plainte.

Mercredi, des dizaines de milliers de manifestants s'étaient massés devant un des bâtiments perquisitionnés par la Guardia civile à Barcelone, après l'arrestation de 14 hauts fonctionnaires régionaux impliqués dans l'organisation du référendum d'autodétermination en Catalogne, prévu le 1er octobre mais interdit par la justice.

Dans son écrit, le procureur cite nommément deux figures de l'indépendantisme catalan, les dirigeants des influentes associations Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium, en détaillant leur rôle.


Selon la plainte du parquet, le président de l'ANC, Jordi Sánchez, avait déclaré ce soir-là "devant 40.000 personnes: (...) 'que personne ne rentre chez lui, ce sera une nuit longue et intense'".


Le document mentionne que les dirigeants de l'ANC et d'Omnium, et son président Jordi Cuixart, s'étaient juchés sur des voitures de la Garde civile pour appeler "à la mobilisation permanente", avant de finalement demander la dispersion des manifestants.

"Trois véhicules officiels de la Garde civile ont été attaqués par la foule" et "détruits", indique le parquet, et des manifestants ont empêché la sortie des agents jusqu'à 7h du matin.

Pour le parquet, "le but ultime de ces mobilisations est d'obtenir la tenue du référendum afin d'aboutir à la proclamation d'une République catalane indépendante de l'Espagne". Il reproche aux manifestants d'avoir été "conscients d'agir en marge de la légalité" et à l'encontre de la Constitution.

Néanmoins, le parquet ne devrait pas tenter de se lancer dans l'identification -fastidieuse- de milliers de "séditieux" à poursuivre pénalement mais semble-t-il se "contenter" des dirigeants d'Omnium et de l'ANC.

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Puigdemont:
"Le référendum aura lieu parce que nous avions prévu
des plans de secours"

Dans une déclaration diffusée jeudi soir, M. Puigdemont a assuré: le référendum se tiendra 
"parce que nous avions prévu des plans pour parer à toute éventualité et garantir le vote, mais surtout,
parce qu'il a le soutien de l'immense majorité de la population, qui en a marre de l'arrogance et des abus du gouvernement du Parti populaire".

"Le président Mariano Rajoy a franchi de nombreuses lignes rouges que nous devons contempler avec indolence",
 a ajouté le président de la Generalitat de Catalogne, ce jeudi soir. 

"Nous avons décidé de ne plus avoir de lien avec l'Etat (espagnol).

Nous voulons vivre dans un régime pleinement démocratique qui respecte les libertés".

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Sifflets et cris devant le consulat d'Espagne à Perpignan après l'intervention de la Guardia Civil à Barcelone

A Perpignan, ce mercredi soir, une manifestation a réuni une grosse centaine de personnes devant le consulat d'Espagne.

Cris, sifflets et chants (dont Els Segadors, l'hymne national catalan et l'Estaca) se sont bruyamment faits entendre devant l'établissement représentant l'Espagne à Perpignan.

Les manifestants s'indignaient après les interventions musclées de la Guardia Civil, ce mercredi à Barcelone.

Plus d'une dizaine de hauts fonctionnaires de la Generalitat, accusés de faciliter la préparation du référendum d'auto détermination, ont été arrêtés.

Une opération qui a choqué, les hauts fonctionnaires ayant été arrêtés dans les bâtiments officiels catalans mais aussi chez eux ou sur le trajet de l'école pour l'une d'entre elle.

La Guardia Civil a également mis la main sur 10 millions de bulletins de vote.

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Quand Madrid franchit la ligne rouge

En Catalogne, le gouvernement espagnol ne cesse de suivre sa logique.

Les perquisitions et détentions d’hier le démontrent une fois de plus. La feuille de route est limpide.

Et brutale. Madrid n’a jamais accepté la moindre négociation sur le référendum. Il a menacé les élus, mis les finances de la Catalogne sous tutelle, traqué la propagande jusqu’à cette rafle hier au cœur de la machine électorale catalane.

Droit dans ses bottes, Mariano Rajoy ne faiblit pas. Son Espagne est une et indivisible. Les séparatistes catalans ne sont que des hors-la-loi illégitimes. Les relents franquistes dont il est accusé renforcent son bras de fer.

L’objectif est clair : étouffer l’indépendantisme pris à la gorge, au portefeuille, dépouillé de ses bulletins de vote et de ses hauts fonctionnaires. La stratégie a fonctionné. Elle a fait douter les Catalans légalistes.

Ils ne pouvaient pas participer à une consultation non reconnue. Ils ne voulaient pas cautionner une consultation univoque. Elle a mobilisé le monde économique inquiet de l’incertitude à venir.


Mais mercredi, le pouvoir espagnol a franchi la ligne rouge.

L’image est désastreuse. Indigne. Au point de devenir le meilleur agent de propagande de la république catalane...

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Les maires convoqués par la justice
ont gardé le silence devant le procureur

Ce mardi en fin de matinée, les premiers maires de communes de Catalogne convoqués par la justice espagnole pour leur collaboration présumée dans l'organisation du référendum d'auto-détermination du 1er octobre se sont présentés devant les procureurs locaux à la Seu d'Urgell et à Barcelone.

Accompagnés jusqu'aux portes du tribunal par une centaine de personnes, les premiers maires convoqués ont fait valoir leur droit à ne pas témoigner.

Ils ont donc gardé le silence face au procureur.


Au total, ils sont 37 maires de communes catalanes à avoir été convoqués pour témoigner dans les prochains jours.

Un chiffre qui ne fera qu'augmenter puisqu'une enquête approfondie a été lancée auprès des mairies qui ont ouvertement annoncé leur participation au référendum.

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Saisie de 1,3 million de brochure en faveur
du "oui" qu'un sondage donne vainqueur à 70 %

La Guardia Civil poursuit ses actions visant à empêcher la tenue du référendum d'autodétermination du 1er octobre.

Elle est intervenue ce dimanche dans une entreprise de Montcada i Reixac près de Barcelone, pour saisir plus de 1,3 million d'affiches, de brochures et de flyers sur le référendum d'autodétermination du 1er octobre, suspendu par la Cour constitutionnelle espagnole.

Des affiches en faveur du «Oui» au référendum et portant le logo de la CUP ont également été saisies.

Selon le ministère de l'Intérieur, c'est la plus grande saisie de la Gardia civil pour l'instant, et ce trois jours après le lancement de la campagne.

Au total, précise Cadena ser ce sont près de 1,5 million de pièces liées au référendum qui ont été saisies ce dimanche, ainsi que des plaques d' impression.

Le ministère de l'Intérieur espagnol précise que les opérations pour empêcher la tenue du référendum se poursuivent. Il faut donc s'attendre à d'autres "prises" de ce type dans les heures ou jours prochains. 

  • "Si" à 70 %

Par ailleurs, un sondage réalisé par l'institut Opinion pour le journal ARA, donne le "Oui" à l'indépendance à près de 70 % avec une participation estimée à plus de 60 %.

L'écart entre le oui et le non s'accentue depuis trois mois. Il était de 3,4 points dans l'enquête de juin (42,3% contre 38,9%), 4,1 points en juillet (41,9% contre 37,8%) et maintenant il est de 6 points, une différence beaucoup plus élevée que la marge d'erreur de l'enquête (3,16%).

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Référendum de Catalogne :
Ada Colau prend l'initiative d'une médiation

Ada Colau, maire de Barcelone tendance Podemos, prend ces derniers jours une importance toute particulière dans la crise ouverte
entre Madrid et Barcelone par l'organisation d'un référendum le 1er octobre prochain. 

Elle a d'abord affirmé son soucis de défendre les fonctionnaires écartelés entre deux légitimités : l'Etat espagnol leur demande en effet de ne pas participer à l'organisation du référendum alors que les forces indépendantistes, en Catalogne, leur demandent d'agir en citoyen et de penser qu'ils dépendront du futur Etat catalan. Elle a notamment plaidé à l'occasion de la manifestation des maires pour "une réponse politique à un problème politique", reprochant notamment au gouvernement de Mariano Rajoy son autoritarisme. 


Signataire, avec Carles Puigdemont, président de la Generalitat et Carme Forcadell, présidente du parlement de Catalogne d'une lettre ouverte au chef du gouvernement espangol -avec copie au roi Felipe VI, elle est allée plus loin encore dans la journée de vendredi.

Selon nos confrères d'El Periodico, elle a notamment pris l'initiative de contacter directement Enric Millo, le représentant du gouvernement central, pour demander une réunion urgente.

L'idée serait d'ouvrir des négociations entre Madrid et Barcelone sur les bases suivantes : l'Etat se déclare prêt à discuter de l'autodétermination de la Catalogne pendant que la Generalitat annule unilatéralement la consultation du 1er octobre. 

A deux semaines à peine de la date prévue du référendum, les positions sont encore éloignées mais Ada Colau a rendu compte de ses initiatives à Carles Puigdemont, lequel ne s'est pas exprimé pour l'instant sur la question. 

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700 maires pro-référendum manifestent à Barcelone
et défient l'Etat espagnol

Aux cris de "nous voterons" et "indépendance", plus de 700 des 948 maires de Catalogne ont affiché ce samedi à Barcelone leur détermination à organiser un référendum d'autodétermination pour leur région, malgré les poursuites judiciaires.

Le gouvernement espagnol s'est engagé à empêcher ce référendum déclaré anticonstitutionnel par la justice.

Mais plus des deux tiers des maires catalans se sont déjà engagés à ouvrir leurs locaux municipaux pour le vote, convoqué le 1er octobre par la Generalitat.

Brandissant solennellement leur bâton de maire, les édiles rassemblés au siège du gouvernement régional ont chanté l'hymne catalan, 

"Els segadors", tandis qu'une foule de manifestants, souvent munis de drapeaux indépendantistes, leur criaient de l'extérieur: 

"Nous sommes avec vous".

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Le gouvernement catalan se présente en héritier de la République
défaite par Franco en 1936

Le chef du gouvernement indépendantiste catalan revendique l'héritage de la République espagnole défaite par Franco dans la guerre civile, et rappelle les origines franquistes du parti au pouvoir à Madrid, dans une interview publiée vendredi.

"Notre gouvernement actuel représente la tradition de la République espagnole, écrasée par l'armée de Franco dans la guerre civile" (1936-1939), déclare Carles Puigdemont dans cette interview publiée par le Suddeutsche Zeitung.

C'est la première fois que ce dirigeant catalan qui milite pour une république catalane indépendante du Royaume d'Espagne revendique le manteau de la république espagnole dans un média étranger même si les parallèles sont fréquents.

Carles Puigdemont veut organiser un referendum d'autodétermination dans cette région profondément divisée entre partisans et adversaires de l'indépendance, malgré tous les efforts du gouvernement espagnol pour l'empêcher.

La Catalogne a été le dernier réduit des Républicains espagnols encerclés par les troupes de Francisco Franco, qui gouverna l'Espagne en dictateur de la fin de la guerre civile à sa mort en 1975. A la chute de Barcelone en janvier 1939, des centaines de milliers d'Espagnols ont fui l'Espagne en franchissant la frontière avec la France.

"Nous n'avons pas oublié qu'à l'époque une partie de notre élite politique a été assassinée et une autre partie contrainte à l'exil.

Nous savons aussi quelles sont les racines du Parti Populaire conservateur qui voudrait bloquer le referendum : il est né d'un groupe de franquistes", poursuit M. Puigdemont.

Le Parti Populaire du chef du gouvernement Mariano Rajoy est l'héritier de l'Alliance populaire, formée après la mort de Franco par d'anciennes personnalités de son régime.

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Madrid met les dépenses de la Generalitat
sous tutelle pour tenter d'empêcher le référendum

Le gouvernement espagnol a décidé vendredi de renforcer le contrôle des dépenses de la Catalogne à la suite du refus de l'exécutif de cette région de lui rendre des comptes pour garantir qu'il n'allouait pas de fonds à l'organisation du référendum d'autodétermination interdit.

"Face à l'illégalité manifeste, nous avons établi (ce) nouveau système de contrôle des dépenses", a déclaré le ministre du Budget Cristobal Montoro à l'issue du Conseil des ministres.


Il a souligné que ce contrôle était destiné à éviter que ne soient financées des "activités illégales", une allusion à l'organisation du référendum du 1er octobre, et à faire en sorte que l'objectif de stabilité budgétaire soit respecté.

Le ministre a expliqué qu'il ne portait pas atteinte aux "compétences" de la Generalitat car il n'intervenait pas sur la manière dont celle-ci décide de répartir ses dépenses au sein de son budget.


Selon lui, cela implique en revanche que l'Etat espagnol versera directement les salaires des fonctionnaires et s'assurera du financement des services publics ou du versement des allocations.

Reste à la Generalitat, les impôts qu'elle lève elle-même (environ 240 millions d'euros mensuels) pour le compte de l'Espagne, et qu'elle est censée lui transférer.

Ce nouveau système permet à l'Etat de "se substituer à la région pour la plupart des dépenses essentielles", a-t-il encore déclaré.

La décision du gouvernement a été prise en réaction à un courrier adressé par le vice-président de la Catalogne Oriol Junqueras au ministère du Budget dans lequel il lui annonçait qu'il ne se soumettrait plus à un contrôle hebdomadaire de la légalité de ses dépenses, tel qu'imposé en juillet à ses services, et reviendrait au système antérieur, ne prévoyant qu'un contrôle mensuel.

Elle a également coïncidé avec la diffusion d'une lettre ouverte du président de la Generalitat Carles Puigdemont, d'Oriol Junqueras et de la présidente du parlement catalan Carme Forcadell, auxquels s'est joint pour la première fois publiquement la maire de Barcelone Ada Colau.


S'adressant au chef du gouvernement Mariano Rajoy et au roi Felipe VI, ils dénoncent une "répression sans précédent" de l'Etat contre les partisans du referendum et lancent un "appel au dialogue" pour que l'Etat l'autorise.

  • "Il n'y aura pas de référendum" assure le gouvernement espagnol

Cette mesure donne au gouvernement un moyen de pression direct sur les fonctionnaires régionaux, qui seront rémunérés directement par l'Etat central et plus par la Generalitat.

Les autorités espagnoles augmentent de jour en jour la pression sur les séparatistes catalans pour empêcher le déroulement d'un référendum d'autodétermination qualifié d'anticonstitutionnel par la Cour constitutionnelle.
Le parquet général a notamment requis la comparution devant la justice des maires qui ont annoncé être prêts à participer à l'organisation du scrutin, plus de 700 sur 948.


"Il n'y aura pas de référendum", a martelé ce vendredi le porte-parole du gouvernement Inigo Mendez de Vigo. "Le président du gouvernement ne peut pas de son propre chef transformer une chose illégale en quelque chose de légal", a-t-il dit en expliquant qu'aucune négociation n'était possible sur le référendum.

"Le droit à la sécession n'est pas envisagé par la Constitution", a-t-il ajouté.

Le gouvernement explique invariablement que les indépendantistes n'ont qu'un chemin possible: promouvoir une réforme de la Constitution qui permette cette consultation pour l'instant prohibée.

Les séparatistes sont majoritaires au Parlement catalan depuis 2015, mais la société catalane est divisée presque à parts égales selon les sondages. En revanche plus de 70% des Catalans souhaiteraient pouvoir s'exprimer par le biais d'un référendum.

Ce jeudi soir, ignorant les avertissements, des milliers d'indépendantistes catalans avaient lancé avec ferveur leur campagne pour le "oui" au référendum du 1er octobre dans un meeting.


Un spot de campagne présentait un avenir radieux pour une Catalogne indépendante, enfin débarrassée des "injustices", des "menaces".

  • Rajoy à Barcelone ce vendredi, sans bain de foule

Mariano Rajoy, qui est aussi le président du Parti populaire espagnol, se rend ce vendredi vers 18 h au siège du PP à Barcelone, une manière de montrer qu'il y est encore chez lui et d'encourager ses militants. Mais il n'a pas prévu de bain de foule ni d'autre rencontre dans la métropole catalane.

S'ils arrivent à organiser le référendum et l'emportent, les séparatistes assurent qu'ils proclameront l'indépendance de cette région concentrant 16% de la population espagnole.

La poussée de fièvre sécessionniste en Catalogne, territoire ayant une langue et une culture propres, a été en partie alimentée par la crise économique de 2008.

Mais pour les indépendantistes le détonateur a été l'annulation partielle en 2010 par la Cour constitutionnelle du nouveau "Statut d'autonomie de la Catalogne" qui lui accordait des compétences élargies et la définissait comme étant une "nation".


Depuis la convocation du référendum le 6 septembre, le gouvernement et la justice espagnols agissent sur tous les fronts pour l'empêcher.

Le parquet a notamment réclamé la convocation des maires qui prennent part à la consultation pour leur signifier leur inculpation et menace de les faire arrêter s'ils n'y répondent pas.

Près de 750 des 948 maires catalans veulent participer à l'organisation.

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Référendum sur l'indépendance de la Catalogne :
Madrid durcit le ton mais les séparatistes accélèrent.

Les plus hautes autorités judiciaires d'Espagne ont durci les menaces de sanctions à l'égard des séparatistes catalans qui préparent leur référendum sur l'indépendance, sans réussir à les dissuader d'adopter vendredi une nouvelle loi régionale planifiant la rupture

Peu avant 1h du matin, le parlement régional dominé par les séparatistes a franchi une nouvelle ligne rouge: il a adopté en accéléré - par 71 voix sur 135 - une loi dite "de transition juridique, fondatrice de la République" catalane, qui serait activée en cas de victoire du "oui" au référendum du 1er octobre.

Selon les sécessionnistes, le texte servirait alors de "loi fondamentale" temporaire dans leur région aux 7,5 millions d'habitants, jusqu'à l'approbation d'une Constitution catalane ratifiée par référendum.

Dès 2014, la Cour constitutionelle avait déclaré anticonstitutionnel le principe même d'un référendum d'autodétermination, que les Catalans réclament depuis des années sur le modèle de ceux organisés en 2014 en Ecosse et en 1995 au Québec.

Ce jeudi soir la Cour a encore "suspendu" les textes adoptés par les députés catalans pour organiser la consultation. Vendredi, elle devrait aussi suspendre la loi de rupture.

Mais les séparatistes ne tiennent plus compte des interdictions formulées par ses 12 juges, majoritairement nommés par les conservateurs, dont ils contestent la légitimité.

"Il est préoccupant que l'Etat (...) veuille effrayer et menacer, face à la volonté de voter", a réagi vendredi matin le vice-président du parlement catalan Lluis Corominas, séparatiste du groupe Ensemble pour le "oui", sur la Radio nationale.

  • Sommations de Madrid

Noir sur blanc, la cour a averti toute une série de hauts fonctionnaires catalans qu'ils devaient immédiatement s'abstenir de promouvoir "tout accord ou toute action qui permettent la préparation et/ou la tenue du référendum". 
La liste comprend l'ensemble des membres du gouvernement catalan, mais aussi les maires, les directeurs de la télévision et de la radio publiques régionales ou encore le chef de la police catalane, très populaire dans la région comme porte-parole de l'enquête sur les attentats jihadistes qui ont fait 16 morts le mois dernier.

 

Et les 948 maires de la région se retrouvent en plein conflit de loyauté.

La Cour leur enjoint ce vendredi de "respecter la suspension de la consultation en les avertissant de leurs éventuelles responsabilités, y compris pénales", tandis que la Generalitat (exécutif régional) leur a demandé ce jeudi de transmettre la liste des locaux disponibles pour le vote.
La présidente de l'association des municipalités indépendantistes, Neus Lloveras - maire de Vilanova à 46 km de Barcelone - a assuré que "plus de 600 mairies avaient déjà communiqué au gouvernement régional la disponibilité totale" de locaux pour le vote.

Certains maires ont toutefois annoncé qu'ils refusaient d'organiser la

consultation interdite du 1er octobre, tel Angel Ros, à la tête de Lerida (125.000 habitants). "Nous sortirions du cadre légal", a expliqué l'élu socialiste à la télévision TV3. "Est-ce que cela vaut la peine d'essayer de construire un Etat pour diviser le pays? Je suis de ceux qui pensent que non".


Ce jeudi, le procureur général de l'Etat avait annoncé que des enquêtes sur d'éventuels préparatifs du référendum seraient menées avec l'aide de la Garde Civile et de la police catalane, et que les instruments destinés au vote seraient saisis.


"Il n'y aura pas assez de papier pour communiquer tant de sommations et faire peur à pratiquement la moitié de la société catalane", a répondu Lluis Corominas.

La région reste partagée: à la question "Voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant", 41,1% des Catalans sondés ont répondu "oui" en juin et 49,9% "non", selon le Centre d'études d'opinion catalan. Mais 70% des Catalans souhaiteraient trancher avec un référendum en bonne et due forme.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a sommé jeudi les dirigeants séparatistes de la région "d'abandonner cette escalade dans l'illégalité" et assuré que "l'Etat de droit ne se plierait pas à (leurs) bravades".

A la tête d'une région grande comme la Belgique et qui produit 20% du PIB espagnol, les indépendantistes assurent défendre leurs droits, après des années d'"humiliation" par les conservateurs du parti de M. Rajoy, qui avaient notamment obtenu en 2010 de la Cour constitutionnelle qu'elle réduise les larges compétences accordées à la Catalogne en 2006 par le Parlement espagnol.


En savoir plus sur http://www.lindependant.fr/2017/09/08/referendum-sur-l-independance-de-la-catalogne-madrid-durcit-le-ton-mais-les-separatistes-accelerent

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La mairie de Barcelone hésite à prêter ses locaux pour la tenue
du référendum sur l'indépendance

On entre dans le dur, la dernière ligne droite avant le 1er octobre... L'Etat espagnol pèse désormais de tout son poids afin d'empêcher la tenue du scrutin prévu par les indépendantistes catalans dans 3 semaines à peine.

Au lendemain de la suspension par la Cour Constitutionnelle de la loi référendaire votée 24 heures plus tôt par le parlement catalan, le gouvernement met dans la balance le poids de toutes les institutions. Ce vendredi, la ministre de la Défense assure qu'il n'y aura en Catalogne "pas de référendum d'autodétermination d'aucune sorte".  

L'Etat agira sans tomber dans "les provocations" avec "tous les moyens légaux nécessaires", assure-t-elle.

De son côté, le gouvernement "ne renonce à rien", a insisté son porte-parole, Íñigo Méndez de Vigo, interrogé sur la possibilité d'utiliser l'article 155 de la Constitution, mesure radicale qui permettrait de suspendre une partie de "l'autonomie" de la Région.

Preuve en est, cette lettre -en catalan- partie ce vendredi matin des bureaux de la préfecture catalane à destination des 948 maires de la Région, leur demandant de bien "penser que commettre des actes illégaux de cette nature, c'est attenter à la démocratie".  Le préfet leur rappelle que la Cour leur enjoint de respecter la suspension, en les avertissant de leurs "éventuelles responsabilités y compris pénales"...


Un courrier qui a déclenché des réactions diverses. "Plus de 600 mairies ont déjà communiqué au gouvernement régional la disponibilité totale" de leurs bureaux de vote habituels, selon la présidente de l'association des municipalités indépendantistes, Neus Lloveras, maire de Vilanova (66.000 habitants). 

Quelques maires assurent cependant publiquement qu'ils n'organiseront pas ce scrutin. "Nous sortirions du cadre légal", a déclaré à la télévision le maire socialiste de Lerida (125.000 habitants), Angel Ros, ajoutant: "Est-ce que cela vaut la peine d'essayer de construire un Etat pour diviser le pays? Je suis de ceux qui pensent que non".

Mais la plus grosse incertitude émane ce vendredi soir des bureaux d'Ada Colau. La maire de Barcelone a demandé au président de la Generalitat quelles mesures étaient prévues afin de protéger ses fonctionnaires en cas de tenue d'un référendum, désormais illégal, dans les bureaux de la mairie. 

"La volonté de participer et de mobiliser est absolue. Mais nous répétons ce que nous avons répété plusieurs fois: nous ne mettrons pas l'institution ou les responsables en danger", a souligné le porte-parole de la mairie Gerardo Pisarello. Une "prudence" déjà vertement critiquée par les tenants de la ligne dure.

Le groupe municipal des Démocrates n'a pas mis 5 minutes à répliquer, déplorant le "manque de courage" de la maire et l'exhortant à se positionner. 

Il sera difficile en effet, au fil des jours à venir, d'éviter la radicalisation des postures.

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Espagne : le tribunal constitutionnel suspend la loi
autorisant le référendum catalan

Au lendemain de son adoption par le parlement catalan, le tribunal constitutionnel espagnol a accédé à la demande de l'Etat en annulant la loi permettant l'organisation de ce scrutin contesté par Madrid. 

En deux jours, le gouvernement de Rajoy a déposé six recours contre la tenue du référendum d'indépendance catalan prévu le 1er octobre prochain. 


La Cour constitutionnelle a validé les quatre procédures pour anticonstitutionnalité introduites par le gouvernement contre cette loi et contre le référendum catalan qui en découle. En attendant de rédiger leur argumentaire, les juges ont décidé de suspendre d'ores et déjà l'accord voté ce mercredi.

Une résolution qui suspend de fait toutes les mesures adoptées lors du vote du parlement catalan la veille : la loi référendaire, le décret de convocation du scrutin, tous les décrets d'application ainsi que la désignation des 5 membres du bureau électoral.

Deux recours ont également été introduits contre Carme Forcadell, la présidente du parlement, et les membres du conseil. 

Les Catalans ont également prévu de voter une loi sur la transition post-référendum.

Dès ce vendredi, le conseil des ministres pourrait voter l'approbation d'un nouveau recours à son encontre.

Le président de la Catalogne Carles Puigdemont a aussitôt réagi en publiant un communiqué ce jeudi soir peu après 22h sur le site du gouvernement catalan.

"Aucun conseil des ministres ni aucun tribunal ne suspendra la marche de la démocratie", a-t-il commenté. 

 

Catalogne - Le gouvernement signe la loi d'organisation du référendum d'indépendance votée par le Parlement

Le Parlement de Catalogne, dominé par les indépendantistes, a adopté mercredi soir une loi organisant un référendum d'autodétermination, un défi sans précédent à Madrid qui dénonce un "coup de force".

Cette loi précise que le peuple catalan est un "sujet politique souverain" et qu'elle "prévaut sur toutes les normes". 

Elle a été adoptée avec 72 voix pour et onze abstentions.

Il n'y a pas eu de voix contre car les élus opposés au scrutin ont refusé de voter et quitté l'hémicycle, laissant derrière eux des drapeaux catalans et espagnols côte à côte.


Ensuite, dans une assemblée à moitié vide semblant incarner la division de la région en parts presque égales entre indépendantistes et partisans du maintien en Espagne, les indépendantistes ont entonné l'hymne de la Catalogne.

Ce chant, Els Segadors, qui fait référence au soulèvement populaire contre le roi d'Espagne Felipe IV en 1640, a été entonné à l'issue d'une séance très houleuse de près de onze heures.

Par tous les moyens, l'opposition a tenté de freiner les séparatistes majoritaires au parlement depuis septembre 2015.

Le gouvernement indépendantiste de Catalogne a signé rapidement le décret convoquant le référendum pour le 1er octobre, en dépit de son interdiction par la Cour constitutionelle.

 

La Catalogne se dit prête à lever l’impôt
en cas d’indépendance

 La Generalitat annonce l’ouverture de 19 perceptions et la formation de 800 employés.

Avant même que le parlement catalan ne vote le texte de convocation du référendum du 1er octobre (un vote qui devrait avoir lieu mercredi), le président de la Generalitat Carles Puigdemont et son ministre des finances Oriol Junqueras officiaient hier matin la présentation d’un instrument sans lequel la barque de l’hypothétique future République de Catalogne ne saurait voguer sans sombrer : le trésor public.

Puigdemont soulignait l’importance de l’événement dès le début de son intervention devant les médias : « Aujourd’hui, c’est un grand jour ! ». Flanqués des deux principaux dirigeants de la nouvelle Agence Tributaire Catalane (ATC), Eduard Vilà et Josep-Lluís Salvadó, les chefs de l’exécutif catalan se sont appliqués à faire comprendre toute l’importance de cette institution financière.

Apparemment, les autorités catalanes ne font rien d’autre qu’assumer la totalité des compétences que le gouvernement central avait cédé aux gouvernements régionaux depuis les débuts de la divison de l’Espagne en 17 régions autonomes, dôtées chacune de leur propre statut administratif et fiscal.

Les agences locales de l’État -ou des agences privées sous contrat- s’occupaient du recouvrement de la plupart des recettes rétrocédées ou autorisées par l’État central.

En remplacement, l’Agence Tributaire de Catalogne a ouvert 19 bureaux de recouvrement de ces impôts et taxes sur l’ensemble du territoire catalan, employant d’ici à la fin de l’année 700 salariés, pour la plupart provenant des anciennes agences publiques ou privées. L’objectif est de former un staff de 800 fonctionnaires d’ici à la fin de l’année.

Par ailleurs, 40 administrateurs fiscaux et 24 percepteurs ont été embauchés. « Moderne, indépendante, basée sur des concepts de transparence, d’excellence professionnelle et de vocation de service public, elle s’est dôtée d’outils technologiques de pointe », soulignait hier Oriol Junqueras. L’ancien programme informatique « G@udi » est désormais remplacé par « e-Spriu » (la référence à l’architecte de la Sagrada Familia cédant le pas à celle du poète catalan Espriu).

La mise en route de l’Agence Tributaire Catalane constitue « la meilleure des garanties de fonctionnement d’un pays normal, quelle que soit la décision que prendront les citoyens le 1er octobre », assurait pour sa part le président Puigdemont.

Soit, mais la question posée sur tous les tons était la suivante : quand et comment l’administration fiscale catalane se lancera-t-elle à lever la totalité de l’IVA (TVA), l’IRPF (impôt sur le revenu) et toutes les autres taxes partagées avec l’administration centrale espagnole, mais qui sont de son ressort souverain ?

Le ministre catalan des finances et leader des indépendantistes dans les sondages, a laissé son épée d’historien au vestiaire pour faire patte de velours : « Pour le moment, il s’agit d’être en mesure d’assurer au maximum de nos capacités, la gestion des rectettes fiscales actuelles. À un moment ou à un autre, il va falloir négocier quand et comment les impôts massifs seront transférées à l’administration catalane. Cela dépendra du contexte politique à venir. Les responsabilités sont croisées et il va falloir les exercer de la meilleure manière possible, côté Espagne, Europe et aussi du côté des marchés. Il s’agira d’exercer les responsabilités respectives de la meilleure manière possible. »

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Référendum : le président catalan assure
qu'il ignorera la justice s'il est suspendu

Carles Puigdemont, président de la Generalitat de Catalunya, assure dans un entretien publié ce dimanche qu'il restera en place si la justice ordonne sa suspension pour avoir tenté d'organiser un référendum d'autodétermination illégal.

"Je ne pourrai en aucun cas accepter une suspension de mes attributions. Les circonstances dans lesquelles (une personne) cesse de présider la Generalitat sont dictées par le Statut de la Catalogne, par conséquent nous devrions nous opposer à une telle suspension", a déclaré Carles Puigdemont au quotidien La Vanguardia.

 

Un président régional ne peut être forcé à quitter le pouvoir que par le Parlement régional ou en cas de condamnation ferme entraînant une interdiction d'exercer une fonction publique. Mais une loi adoptée en 2015 permet aussi à la Cour constitutionnelle de suspendre des fonctionnaires en cas d'agissements allant à l'encontre de ses décisions.

Dans cet entretien publié quatre semaines avant le référendum prévu le 1er octobre que Madrid veut empêcher à tout prix, le dirigeant indépendantiste assure que les 6.000 urnes nécessaires au vote seront bien disponibles le jour J, sans révéler où elles se trouvent. Cette question n'est pas des moindres, le gouvernement central ayant promis d'agir en justice contre tous ceux qui participeraient au référendum interdit par la Cour constitutionnelle, y compris les entreprises qui fourniraient la logistique, rendant son organisation d'autant plus difficile.

Les indépendantistes, majoritaires au Parlement catalan, devraient approuver la loi convoquant la consultation cette semaine. Madrid a promis de saisir immédiatement la justice pour faire annuler la loi, mais les séparatistes sont décidés à ignorer les injonctions judiciaires. M. Puigdemont assure aussi que sa région, représentant environ 20% du PIB et 15% de la population de l'Espagne, déclarerait l'indépendance en cas de victoire du "oui" assortie d'un taux de participation en ligne avec les pratiques "habituelles". "Les normes habituelles en matière de référendums tenus en Espagne prévalent. Concernant (l'adoption) de la Constitution européenne, ce taux (de participation) était de 42,3%", a-t-il déclaré.

Au début de l'été un sondage commandé par le gouvernement régional indiquait que 49,4% des Catalans étaient contre la sécession, et 41,06% pour.

En cas de référendum, 18% de l'ensemble des personnes interrogées assuraient qu'elles ne participeraient pas et 14,4% ne savaient pas encore quel serait leur position. Sur ceux qui participeraient, 39% voteraient oui à l'indépendance et 23,4% non.

En revanche plus de 70% des Catalans souhaitent un référendum pour trancher une fois pour toutes la question. Samedi le chef du gouvernement Mariano Rajoy, a promis de "préserver l'unité de l'Espagne", et de "faire respecter la loi", se gardant toutefois d'abattre ses cartes sur la manière dont Madrid procédera.

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Union européenne: le dilemme catalan

Le référendum fait craindre, contre la volonté des indépendantistes, une sortie de l’UE.

Indépendante ou non, la Catalogne n’imagine pas son avenir hors de l’Union européenne (UE). Le Brexit, la crise des réfugiés ou les politiques d’austérités imposées par Bruxelles n’ont pas entamé les convictions europhiles d’un territoire viscéralement attaché à la construction européenne. «Lorsque l’Espagne est entrée dans l’UE en 1986, c’était l’euphorie à Barcelone» se souvient un brin nostalgique Joaquim Millan, consultant et spécialiste européen.

 «A l’époque, l’Europe représentait un pas en avant: l’essence de ces valeurs est encore présente. Certes, l’euphorie est retombée, mais la très grande majorité des Catalans continuent à percevoir l’Europe comme un projet très positif.» C’est aussi et surtout un moyen d’exister et de s’affirmer: à l’époque les nationalistes voient dans la construction européenne, la possibilité de contourner l’Espagne et s’affirmer comme un acteur à part entière sur le continent. Mais rapidement ils déchantent.

La Catalogne n’existe quasiment pas à Bruxelles: nous avons 7.5 millions d’habitants, mais nous ne sommes associés à aucune décision et notre langue n’est pas officielle» déplore Aleix Sarri, assistant parlementaire à Bruxelles, membre du PDECAT, le parti indépendantiste qui gouverne la Catalogne, en coalition avec ERC.

A l’image de cet énergique trentenaire, les séparatistes ont du mal à accepter que la Catalogne n’ait pas voix au chapitre à Bruxelles alors que des territoires bien plus petits comme l’Estonie (1.3 millions d’habitants) ou Malte (440 000 habitants) disposent d’un droit de véto. «Nous voulons être indépendant afin de participer davantage à la construction européenne» soutient Aleix Sarri. «La Catalogne veut ainsi accueillir des réfugiés et apporté son aide à la crise européenne des réfugiés, mais elle en est empêchée par l’Espagne.»

  • «La Catalogne a toute sa place au sein de l’Union»

En cas de séparation, la Catalogne n’est cependant pas certaine de rester dans l’UE. «Aucun texte ne prévoit la sortie d’un territoire européen» répond Amadeu Altafaj, représentant du gouvernement catalan à Bruxelles. «Les Catalans sont européens, il est juridiquement difficile de leur retirer la citoyenneté». Interrogée par une eurodéputée espagnole farouchement hostile aux sécessionnistes, le Président de la Commission Jean Claude Juncker a rappelé la position de l’Europe: «La commission n’a pas à s’exprimer sur les questions d’organisation interne des états. Mais lorsqu’une partie du territoire d’un état membre prend son indépendance, les traités ne s’appliquent plus à ce nouvel état.» Qu’importe pour Amadeu Altafaj, «l’UE saura se montrer pragmatique et trouvera une solution.» Ce brillant polyglotte qui a travaillé pendant longtemps pour la Commission européenne estime que les 28 états membres n’ont pas intérêt à exclure du marché commun un territoire qui pèse 30% des exportations espagnoles.

  • «Agenda difficile»

Politologue installée à Bruxelles et membre du parti socialiste catalan, Laura Ballarin ne partage pas l’optimisme des autorités catalanes. «Je ne comprends pas comment les indépendantistes peuvent véhiculer de tels mensonges !» s’indigne celle qui travaille au Parlement européen. «Ils ressemblent aux eurosceptiques britanniques qui ont soutenu le Brexit: ils basent toute leur campagne sur des contrevérités». Les institutions européennes essayent de se tenir en marge du dossier, mais en réalité Bruxelles, se passerait bien d’une crise territoriale.

 «La Catalogne pose objectivement un problème à l’Europe, dans un agenda difficile» reconnaît Altafaj. Selon lui pourtant, Bruxelles ne peut pas se désintéresser de la Catalogne. «Je regrette que les institutions communautaires ne s’impliquent pas dans le dossier, alors qu’en privé, la plupart de mes interlocuteurs me font part de leur préoccupation quant à la dérive autoritaire du gouvernement Rajoy qui n’oppose qu’une réponse juridique au défi démocratique lancé par la Catalogne». Il explique ce silence par le travail de sape de la diplomatie espagnole. «Les autorités européennes refusent de recevoir notre président Carles Puigdemont et nous avons moins de contacts de haut niveau car Madrid exerce une pression brutale auprès de Bruxelles.»

Laura Ballarin comprend cette mise à l’écart: «En agissant de façon unilatérale et en allant contre l’état de droit, le gouvernement catalan défie le gouvernement espagnol, un état membre influent de l’UE.» Loin du triomphalisme qui gagne parfois certains indépendantistes, convaincus que l’Europe prendra fait et cause pour la Catalogne si Madrid empêche la tenue du référendum, Amadeu Altafaj garde la tête froide. 

«Il ne faut malheureusement pas attendre grand-chose de l’UE. Nous devons continuer à expliquer notre combat et rappeler les valeurs démocratiques qui nous animent». Une forme de lucidité qui n’entame en rien des convictions profondes: «Nous sommes économiquement et démographiquement proche de pays comme la Finlande ou l’Autriche: la Catalogne a toute sa place au sein de l’Union.»


 

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La Catalogne, une région qui veut croître en solo.

Economie. Avec 16% de la population totale, la Catalogne représente 20% du PIB de l’Espagne.
Seule région avec le Pays Basque à avoir connu une révolution industrielle au XIXe siècle, la Catalogne ne doit pas au hasard sa réputation de moteur économique de l’Espagne.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: avec 16% de la population totale, la Catalogne représente 20% du PIB de l’Espagne, 30% de ses exportations et 50% de l’activité à forte valeur ajoutée (arts, haute gastronomie, sciences).

Aujourd’hui, la région a pris la tête de la reprise dans le royaume: Barcelone table sur une croissance de 2,7% cette année. Le chômage, même s’il reste élevé a fortement baissé à 13,2% soit 4 points de moins que le taux de chômage de l’ensemble du pays. Seule ombre au tableau, la Catalogne est l’une des régions les plus endettées d’Espagne.

Industrie automobile, services, numérique, grands groupes pharmaceutiques, puissantes banques et tourisme : la Catalogne dispose d’une économie diversifiée et particulièrement dynamique. Cette vitalité est un argument de poids pour les partisans de l’indépendance, persuadés que la Catalogne sera bientôt le Danemark ou la Suisse de l’Europe du sud.

Propriétaire d’une entreprise de services pharmaceutiques, Antoni Gelonch considère que l’appartenance à l’Espagne est un frein pour le développement économique de son territoire. «La dépendance de Madrid est un boulet pour notre économie: la fiscalité est injuste, le droit du travail est obsolète et nos infrastructures sont mauvaises.» 

À l’image de nombreux Catalans, de gauche comme de droite, cet entrepreneur estime que le système fiscal espagnol pénalise la Catalogne. «Chaque année 8% de notre PIB disparaît.» Ce chiffre, systématiquement brandi par les séparatistes mais contesté par certains économistes, correspond au «déficit fiscal», la différence entre ce que la Catalogne apporte au budget de l’État et ce qu’elle reçoit en échange.

«Je n’ai rien contre la solidarité nationale», précise Antoni Gelonch. «Mais dans le cas de l’Espagne, ce n’est pas de la solidarité mais du gaspillage. Regardez le taux de chômage de l’Andalousie: il est entre 25 et 30% depuis les années 80, malgré tout l’argent qu’ils reçoivent !»

«L’Etat ne joue pas son rôle»

Économiste réputé de centre gauche et ancien ministre régional de l’économie, Antoni Castells est convaincu que les choix économiques de Madrid ont toujours été dictés par des logiques politiques. «L’Etat ne joue pas son rôle. Il devrait travailler pour l’intérêt de l’Espagne, mais en réalité, il confond ses intérêts avec ceux de Madrid.

Il a une vision radiale et centraliste du pays». Le professeur cite pêle-mêle les millions d’euros engloutis dans des lignes de TGV «inutiles» qui relient Madrid à toutes les villes de Castille, les aéroports «vides» et les autoroutes «en faillite autour de la capitale espagnole».

Ces infrastructures qui, selon lui, ne répondent à aucune logique économique restent en travers de la gorge des décideurs catalans, qui réclament depuis des années la construction du couloir méditerranéen: une ligne ferroviaire de voyageurs et de marchandises entre le sud de l’Espagne et Barcelone, qui rejoindrait ensuite le réseau français et européen via Perpignan.

 «C’est une ligne vitale pour notre économie», estime Aleix Sarri, économiste et membre du PDECAT, le parti indépendantiste de centre droit qui gouverne la Catalogne. «Si on était indépendant, on pourrait faire avancer ce projet. On aurait également le contrôle du port et de l’aéroport de Barcelone. Nous aurions un Etat qui travaille dans l’intérêt de notre économie.»

«On prend le risque de se couper de notre principal marché !»

Beaucoup d’entrepreneurs rêvent d’une Catalogne «business friendly», dont l’indépendance n’aurait que des retombées positives. La menace d’une sortie de l’Union européenne et donc de l’euro ne semble pas inquiéter Antoni Gelonch. «3000 entreprises internationales sont installées ici, elles auront intérêt à ce que la Catalogne reste dans le marché européen. On ne sortira pas de l’Union !»

Tout le monde n’en est pas si sûr. Dans une région qui exporte 70% de sa production dans le reste de l’Espagne, un retour des barrières douanières en inquiète plus d’un. Patron d’une entreprise de jouets, José Luis Diaz a pour principal client le reste de l’Espagne. «On prend le risque de se couper de notre principal marché ! C’est suicidaire.»

Le patronat catalan a fait part de ses inquiétudes en qualifiant le référendum unilatéral de «coup d’État juridique». Le syndicat patronal catalan s’inquiète en réalité de l’insécurité juridique qu’engendrerait une indépendance non négociée avec Madrid. Les grands groupes internationaux présents dans la région se sont bien gardés de donner leur avis.

À de rares exceptions près, aucun n’a menacé de s’en aller. Les indépendantistes y voient la preuve qu’un État catalan n’effraie pas les décideurs. Pour Madrid au contraire, c’est le signe que les entreprises ne prennent pas au sérieux la sécession. Mais sur le terrain économique, c’est sans doute bien l’Espagne qui a le plus à perdre avec un départ de la Catalogne.

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Le bras de fer avec Madrid (DOSSIER)

Le climat entre Madrid et Barcelone devient irrespirable. Barcelone ne démord pas : si le oui l’emporte au référendum du 1er octobre, la capitale catalane déclarera dans la foulée son indépendance. Contre vents et marée. L'Indépendant, avec la Dépêche du Midi, lance une grande série sur ce moment historique pour la Catalogne jusqu'au référendum prévu le 1er octobre prochain.

Uns (et contre la constitution) le pouvoir régional veut organiser sa grande consultation. Qualifiées de sécessionnistes par le pouvoir central de Madrid, les membres du pouvoir régional catalan déroulent leur propre calendrier d’autodétermination sans tenir compte des menaces de l’Espagne. Les députés catalans doivent voter à la fin du mois la loi appelant à organiser ce référendum.

Mais de son côté, le premier ministre conservateur, Mariano Rajoy, pas vraiment connu pour sa souplesse, déploie la puissance de l’État pour empêcher ce vote. La consultation a en effet été jugée inconstitutionnelle. Convoquer le référendum par une loi peut valoir au président catalan Carles Puigdemont des poursuites judiciaires. Qu’importe. Barcelone continue de faire monter la pression pour ressouder le clan des indépendantistes avant l’appel au peuple car la victoire est loin d’être acquise.

L’opinion est en effet très divisée. Deux armes « légales » Selon un récent sondage, 49,4 % des habitants ne souhaitent pas que la Catalogne soit un État indépendant alors que 41,1 % le désirent. Pour Madrid, c’est la faible mobilisation des anti-indépendance qui pose problème puisque si le scrutin avaient lieu dimanche le « oui » l’emporterait à 62,5 % à cause d’une forte mobilisation des indépendantistes. Les nonistes, eux, ne souhaitent pas se déplacer pour voter.

Alors, le pouvoir central s’est préparé à toute éventualité. Madrid pourra compter sur deux armes légales imparables. Tout d’abord, le gouvernement peut relever des élus de leurs fonctions en cas de désobéissance par une procédure d’urgence. Les premiers visés seront bien sûr les organisateurs du scrutin.

Plus radical : Madrid a le pouvoir de suspendre l’autonomie catalane si elle était proclamée et de prendre les rênes de la région en direct. Mais le légalisme n’est pas la qualité première de l’exécutif catalan qui s’opposera sûrement à ces procédures. Dernière arme de Madrid : l’argent. La capitale exige la remise de comptes hebdomadaires de la part de la Generalitat et menace de couper une ligne de crédit vitale pour Barcelone de 3,6 milliards d’euros.

Une longue histoire

1162. C’est l’union de tous les comtés de la région qui va constituer  la «première Catalogne » : il s’agit d’une union sous l’autorité des « Corts » (le premier Parlement) et dont le souverain est Alphonse Ier de Catalogne-Aragon. Déjà, la langue unique est le catalan. La capitale est Barcelone. Et son territoire réunit les principales villes, Girone, Lleida, Vic, Tarragone, Urgell, l’Andorre… et Perpignan, les terres de Cerdagne et les îles Baléares. Après son apogée, le royaume d’Aragon connaît un échec cuisant lors de la croisade des Albigeois. 

1283. La première constitution catalane est promulguée par les « Corts ». D’autres constitutions suivront jusqu’en 1702.

1472. Sous le règne de Ferdinand II d’Aragon, l’union dynastique est scellée avec la Castille, mais les deux parties conservent leurs coutumes, leurs droits et leur langue.

1640. Eclate la révolte des « Faucheurs » (els Segadors) contre la volonté centralisatrice du roi d’Espagne. La révolte conduit  à la création d’une brève République catalane.

1659. Par le traité des Pyrénées, Perpignan et le Roussillon sont cédés à la couronne de France.

1714. Guerre de succession d’Espagne entre la famille des Habsbourg et celle des Bourbons. Les Catalans sont favorables à l’empire des Habsbourg, mais ce sont les Bourbons qui prennent le pouvoir à Madrid. Philippe IV assiège Barcelone qui capitule le 11 septembre 1714 (cette date est devenue la fête nationale en Catalogne). Le roi d’Espagne, centralisateur, abolit le Parlement catalan et une part de leurs libertés.

1812. Napoléon Ier annexe la Catalogne qu’il divise en quatre départements. Jusqu’à la défaite de l’Empire en 1814.

XIXe siècle. C’est l’essor de la Catalogne qui s’industrialise. Barcelone s’urbanise, des quartiers sont planifiés comme l’Eixample. Les revendications nationalistes et linguistiques prennent forme. 

Au début du XXe siècle, se développe le « modernisme catalan » notamment dans l’architecture (avec Antoni Gaudi, Lluis Domènech i Montaner). Cette effervescence culturelle éclate dans la peinture (Pablo Picasso, Joan Miro, Antoni et Salvador Dali), la musique (Pablo Casals) ou la chanson lyrique (Montserrat Caballé, José Carreras). Deux expositions universelles ont lieu à Barcelone en 1888 et en 1929.

1931. La République catalane est proclamée à la suite de la République espagnole. En Catalogne, victoire électorale des partis catalanistes de gauche. Un statut d’autonomie rétablit l’institution de la Généralité de Catalogne. Tour à tour ses présidents, Francesc Macià et Lluis Companys développent un programme social avancé. 1936. Coup d’Etat militaire du général Franco. C’est la guerre civile espagnole. La Catalogne est « républicaine ». Le 17 juillet, à Barcelone, les militants anarchistes de la CNT commencent à s’armer, leur détermination fait basculer de leur côté la Garde civile. Peu à peu les nationalistes s’emparent des provinces espagnoles. Après la bataille de l’Èbre (juillet 1938), les républicains se replient. Dès lors, le sort du conflit est scellé : la Catalogne est conquise en février

1939, c’est l’exode de nombreux civils. La Généralité est abolie. Le président catalan Lluis Companys, réfugié en France, est arrêté en 1940 par les nazis qui le livrent à Franco. Il est aussitôt exécuté.

1977. Après la fin de la dictature et le retour de la démocratie en Espagne, la Généralité de Catalogne est rétablie. Les premières élections libres ont lieu en 1980, elles sont remportées par le centre-droit (Convergencia i union) conduit par le souverainiste Jordi Pujol (il fera six mandats consécutifs).

1992. Les Jeux olympiques de Barcelone permettent la rénovation de certains quartiers et un très fort développement urbanistique. Barcelone l’endormie retrouve l’élan d’une capitale. 

2015. La gauche radicale et écologiste remporte les élections municipales à Barcelone. Les indépendantistes font de même à la Généralité, et déclarent le lancement du processus d’indépendance.


 

Catalogne: les séparatistes catalans plus que jamais décidés.

L'été politique s'annonce chaud en Espagne où les séparatistes qui dirigent la Catalogne multiplient les gestes de défiance, déterminés à organiser dans deux mois un référendum d'autodétermination interdit, en dépit de menaces de Madrid.

Cette semaine, dans un entretien avec le quotidien français Le Figaro, Carles Puigdemont, dirigeant de la Catalogne, deuxième région la plus peuplée d'Espagne, a promis d'aller de l'avant, même s'il risque des poursuites.


"Aucune suspension, aucune menace ne pourra empêcher les Catalans de décider de leur avenir de façon démocratique", a-t-il déclaré.

Un peu plus tôt, son "ministre" de l'Intérieur avait déclaré que la police régionale faciliterait l'organisation du référendum.

Mercredi, les séparatistes, majoritaires au Parlement catalan, ont aussi voté une réforme qui permettra de faire adopter une loi convoquant le référendum après un seul débat, faisant sauter les verrous qui peuvent retarder l'adoption des textes.

L'opposition considère qu'elle bafouera ainsi la démocratie en adoptant en urgence une loi cruciale, sans examen approfondi.

Les séparatistes rétorquent que lorsqu'ils ont voulu programmer des débats parlementaires sur leurs desseins, leurs opposants ont saisi la Cour constitutionelle pour les interdire...

L'enjeu est lourd: le gouvernement de Carles Puigdemont, au pouvoir depuis janvier 2016, annonce qu'en cas de victoire du "oui", et si le taux de participation n'est pas "ridicule", sa région de 7,5 millions d'habitants, représentant près de 20% du PIB, fera sécession dans les 48 heures.

Yoko Ono

Les conservateurs au pouvoir à Madrid font mine d'en rire. Et ironisent même sur les soutiens internationaux affichés par les indépendantistes, dont l'artiste japonaise Yoko Ono, accusée par les fans des Beatles d'avoir détruit le groupe.

Mais dans les faits, l'inquiétude grandit.

La presse évoque un "cabinet de crise" autour de la vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria pour réagir avec efficacité au "défi sécessionniste".

"Ce n'est pas un cabinet de crise mais un cabinet de surveillance continue des questions légales", répond une source gouvernementale sous couvert de l'anonymat.

L'attitude des indépendantistes catalans "est sans précédent dans notre démocratie", déclare pour sa part à l'AFP Carlos Carrizosa, porte-parole au parlement régional du principal parti d'opposition aux séparatistes, Ciudadanos.

Aucun président régional n'avait défié aussi ouvertement l'Etat central, du moins en paroles, depuis le retour de l'Espagne à la démocratie, même si l'amertume d'une partie des Catalans, qui se sentent maltraités par le pouvoir central, ne date pas d'hier.

La Cour constitutionnelle a fait savoir que l'organisation du référendum entraînerait poursuites et sanctions, y compris pour les entreprises impliquées.

Et la justice menace de saisir les biens des personnes responsables en cas de responsabilité pécuniaire.

Mercredi et jeudi, trois hauts responsables du gouvernement catalan ont aussi été convoqués par la Garde civile qui les a interrogés sur un site faisant la promotion du référendum et leur a fait savoir qu'ils étaient poursuivis, alors que seul un juge peut notifier une mise en examen.

"Ils cherchent à nous faire peur", avait dit, au sujet de cette convocation, un porte-parole du gouvernement. "C'est une atteinte à leurs droits".

Pour faire face à ces "pressions", il serrent donc les rangs.

Début juillet, Carles Puigdemont a destitué un "ministre" qui avait manifesté des doutes sur la viabilité du référendum et laissé partir les plus timorés, dont ceux des postes stratégiques de l'Intérieur et de l'Education. Le chef de la police a été remplacé. 

 

Crise au sein de l'exécutif de Catalogne:

départ de trois membres

Trois membres de l'exécutif séparatiste de Catalogne (nord-est de l'Espagne) ont été remplacés vendredi, après une crise liée à l'organisation d'un référendum d'autodétermination que Madrid veut empêcher coûte que coûte.


"Ils ont pris la décision de se mettre à l'écart", a annoncé le président régional Carles Puigdemont sans donner d'explication.


Les tensions vont crescendo entre la région de 7,5 millions d'habitants dirigée par des indépendantistes et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à moins de 80 jours du référendum. Mais elles sont aussi internes à l'approche du scrutin.

Carles Puigdemont a annoncé le départ de la porte-parole du gouvernement Neus Muté et des deux ministres régionaux Jordi Jané (Intérieur) et Meritxell Ruiz (Education), en première ligne pour l'organisation du scrutin.

L'annonce intervient alors qu'au début du mois M. Puigdemont avait limogé un autre membre du gouvernement régional qui avait exprimé des doutes sur la viabilité du referendum interdit par Madrid.

"L'Etat a tant de force qu'il est probable que nous ne puissions pas organiser le référendum", avait déclaré ce responsable, Jordi Baiget.

Les menaces du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy se sont en effet multipliées à l'encontre des fonctionnaires qui accepteraient de participer à l'organisation du scrutin et des entreprises qui fourniraient la logistique. Sur eux pèsent l'épée de Damoclès de poursuites pénales, d'interdictions d'exercer des fonctions publiques, voire de coûteuses amendes.

Crise de confiance

Les trois responsables seront remplacés dans la journée.

Jordi Turull, un membre du parti conservateur et indépendantiste PDeCat loyal à Carles Puigdemont, assumera le rôle de porte-parole.

Depuis plusieurs jours, la presse catalane et madrilène faisait de gros titres sur la crise ouverte au sein du gouvernement catalan, son vice-président Oriol Junqueras exigeant que les décisions soient prises de manière collective en vue du référendum, afin d'assurer l'union face à ces menaces judiciaires.

Il a refusé d'assumer seul la responsabilité et semble avoir eu gain de cause. Désormais, "les décisions se prendront de manière corresponsable et solidaire", a annoncé Oriol Junqueras lors de la même conférence de presse.

Le président régional a une nouvelle fois promis vendredi que son gouvernement déclarerait l'indépendance si le oui l'emportait lors du référendum, même si la Cour constitutionelle espagnole estimait qu'il n'est pas légal.

En cas d'échec, il a confirmé qu'il en tirerait les conséquences et convoquerait de nouvelles élections régionales.

"Nous ne voyons pas comment un Etat démocratique peut éviter que des millions de personnes qui veulent voter puissent le faire", a déclaré Carles Puigdemont.

Le gouvernement régional n'a pas encore engagé d'entreprises pour la fourniture des urnes. Il n'a pas en principe de recensement électoral.

A quelque 80 jours du scrutin qui n'a pas encore été formellement convoqué, Barcelone livre peu de détails sur l'organisation, qui serait plannifiée par un groupe réduit de personnes pour éviter les fuites.

De son côté le gouvernement de Mariano Rajoy répète comme un mantra que le référendum n'aura pas lieu, sans non plus révéler les moyens qu'il emploiera pour éviter que les bureaux de vote en Catalogne ouvrent le 1er octobre, et assure que ses adversaires sont de plus en plus fragilisés.

"Une fois de plus, la nervosité de ceux qui savent que ce processus ne va nulle part est tangible", a déclaré vendredi un porte-parole du Parti populaire de Mariano Rajoy vendredi, Fernando Martinez-Maillo.

La société catalane est profondément divisée : 48,5% des Catalans sont contre la sécession, 44,3% pour, selon un récent sondage d'un institut dépendant du gouvernement catalan.

Mais une très large majorité, plus de 70%, aimerait trancher la question par un référendum.

En Espagne, outre les indépendantistes, seul le parti de gauche radicale Podemos est favorable à un référendum d'autodétermination en Catalogne, même s'il ne souhaite pas le départ de cette riche région représentant près de 20% du PIB avec une langue et une culture propres. 

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Rajoy appelle à la sérénité face
aux "délires autoritaires" en Catalogne

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a appelé mercredi les Catalans et tous les Espagnols à garder leur confiance en l'avenir, en dénonçant des "délires autoritaires" en Catalogne, au lendemain de la présentation d'une loi régionale de "rupture" séparatiste.

"A tous les Catalans et à tous les Espagnols je veux demander qu'ils gardent leur confiance en l'avenir car les délires autoritaires" ne pourront "jamais vaincre la sérénité et l'équilibre de notre Etat démocratique", a dit M. Rajoy, lors d'un discours devant des entrepreneurs à Madrid.


L'Espagne est un grand pays car il compte sur l'énergie de beaucoup d'Espagnols, de Catalans aussi, sensés, démocrates et modérés qui sont de plus en plus oubliés par une tendance de plus en plus radicale et conflictuelle", a-t-il ajouté.

La coalition séparatiste qui dirige la Catalogne depuis janvier 2016 a présenté mardi la loi qui servira à convoquer un référendum d'autodétermination dans la région le 1er octobre, en dépit de son interdiction par la justice espagnole.

La loi, qui devrait être soumise au vote des parlementaires catalans à la fin août, présente le peuple catalan comme un "sujet politique souverain". Elle instaure un "régime juridique d'exception", censé prévaloir sur toutes les autres normes, y compris de l'Etat espagnol.

La loi met aussi en place une autorité de supervision électorale qui devra organiser le scrutin auquel seront appelés à participer tous les habitants de nationalité espagnole âgés de plus de 18 ans dans la région du nord-est aux 7,5 millions d'habitants.

La vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, chargée du dossier catalan, a assuré qu'en 24 heures l'Etat serait en mesure de paralyser une telle initiative.

Sans évoquer directement la Catalogne, la ministre espagnole de la Défense, Maria Dolores de Cospedal, a rappelé que l'armée et la garde civile étaient aussi là pour défendre la Constitution et l'intégrité territoriale du pays.

Le référendum prévu par les séparatistes poserait la question: "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous forme de république?".

Les indépendantistes ont assuré mardi qu'en cas de victoire du "oui", ils déclareraient l'indépendance dans les 48 heures.

Dans le cas contraire, le gouvernement régional de Carles Puigdemont convoquerait de nouvelles élections régionales, selon eux.

La société catalane est pourtant encore profondément divisée : 48,5% des Catalans sont contre la sécession, 44,3% pour, selon un récent sondage d'un institut dépendant du gouvernement catalan. Mais une très large majorité, plus de 70%, aimerait trancher la question par un référendum.

 

La Catalogne inclut dans son budget
le référendum sur l'indépendance.


Le parlement de la Catalogne, dominé par les séparatistes, a voté mercredi un budget 2017 permettant de débloquer des fonds pour l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de cette région du nord-est de l'Espagne.

Ce vote est interprété à Madrid comme un nouveau défi lancé par les séparatistes catalans, ce référendum ayant été maintes fois interdit par la justice. Le budget de la Catalogne a été voté par 64 députés régionaux, tandis que 62 le rejetaient et sept s'abstenaient.

La région est actuellement gouvernée par une coalition de partis favorables à l'indépendance, Ensemble pour le Oui. Mais l'amendement pour l'organisation de ce référendum très controversé avait été présenté par un petit parti indépendantiste de gauche radicale, la Candidature d'unité populaire (CUP), en dehors de cette coalition.

Voté par 72 députés sur 135, l'amendement fait valoir que le gouvernement catalan doit prévoir une ligne budgétaire pour "garantir les ressources nécessaires à l'organisation et la gestion, afin de faire face au processus référendaire sur l'avenir politique de la Catalogne".

Le président du gouvernement régional, Carles Puigdemont, a promis d'organiser un tel référendum d'ici à septembre, avec ou sans l'autorisation du gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy, qui s'y oppose catégoriquement.

Ce nouveau vote au parlement régional intervient après que plusieurs dirigeants catalans séparatistes ont récemment fait l'objet de poursuites judiciaires ou de condamnations. L'ancien président de la région de 2010 à 2016, Artur Mas, a ainsi été condamné le 13 mars à deux ans d'interdiction d'exercer une fonction publique élective.

Il se voyait reprocher d'avoir organisé en novembre 2014 une première consultation sur l'indépendance de la région, bien qu'elle ait été interdite par la justice. Pour la même raison, la Cour suprême a condamné mercredi un ancien porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, à un an et un mois d'interdiction d'exercer une fonction publique élective et à une amende de 30.000 euros, "pour désobéissance grave".

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Référendum catalan : chronique d’un clash annoncé.

Indépendantisme. Le couple Barcelone-Madrid pique résolument du nez.

Dans quelques jours le président de la Generalitat de Catalogne Carles Puigdemont annoncera la date du référendum sur l’indépendance, qui devrait avoir lieu soit fin septembre soit début octobre. Il indiquera aussi la question qui sera posée aux électeurs catalans. Elle devrait être plus ou moins tournée comme suit : voulez-vous, oui ou non, que la Catalogne se constitue en une république indépendante de la monarchie espagnole ?

C’est à ce dénouement que mènent apparemment les positions irréductibles des deux camps qui s’affrontent, à Barcelone et à Madrid : d’une part, le gouvernement central espagnol, tenu en minorité par le parti de droite (PP) présidé par Mariano Rajoy ; et d’autre part, l’exécutif régional catalan Carles Puigdemont (PEDCat, héritier du parti CDC, de l’ex président Pujol aujourd’hui poursuivi pour évasion de capitaux).

La publication par le quotidien madrilène El Pais de l’une des feuilles de route élaborées il y a plusieurs mois par les têtes pensantes du processus de « déconnexion », la Commission pour la Transition (un organe créé par décret par la Generalitat en 2013 mais annulé par le Tribunal constitutionnel espagnol en mai 2017) a mis en émoi le gouvernement central. Il s’est dépêché de menacer qu’il mettra en œuvre « toutes les ressources constitutionnelles et juridiques disponibles » en vue de combattre la détermination apparemment inéluctable de la sécession de la Catalogne. Ce qui semblait une lubie des dirigeants catalans il y a quelques mois, traitée avec indifférence par le gouvernement central et les principales formations politiques espagnoles, est devenu tout à coup le « principal problème » qui se pose à l’Espagne.

La lettre du président Puigdemont adressée à Rajoy la semaine dernière a été la goutte qui a fait déborder le vase. Le leader catalan ayant adressé au chef du gouvernement espagnol une demande d’entrevue pour examiner la possibilité d’organiser le fameux référendum en Catalogne, Rajoy a répondu qu’il n’en était pas question. La constitution espagnole, selon lui, n’autorise pas une consultation mettant en péril l’unité de l’Espagne. Il a annoncé que si d’aventure, le gouvernement catalan décide néanmoins de convoquer les électeurs à se prononcer par voie de référendum sur le destin institutionnel de la Catalogne, et par conséquent de l’Espagne, tous les moyens seraient bons pour l’en empêcher.

  • Coup d’Etat selon Madrid

Cette fois, Rajoy prend au sérieux l’éventuelle initiative annoncée par Puigdemont, échaudé par le précédent du 9-N : il n’avait à cette époque donné aucune importance à la consultation populaire convoquée par la Generalitat le 9 novembre 2014, moquant un « barbecue » à la catalane, qui avait pourtant mobilisé 2,3 millions de votants. Les médias internationaux avaient largement répercuté l’événement.

Face à la répétition du défi d’organiser cette fois pour de « vrai », le référendum, qui, faute d’entente avec le gouvernement central, ouvre la porte à la déclaration unilatérale de l’indépendance, Rajoy ou ses ministres n’ont pas hésité à assimiler son éventuelle convocation à un « coup d’Etat », voire à une action digne d’une « dictature ». Dès lors, le gouvernement central pourrait décider de mettre le gouvernement autonomiste catalan sous tutelle de l’État. En même temps, ses dirigeants seraient poursuivis via le Tribunal constitutionnel, comme cela a déjà été le cas pour l’ex président Artur Mas, pour son ancien porte-parole Francesc Homs -expulsé de la chambre des députés du Madrid-, ou pour l’actuelle présidente du Parlement de Catalogne, Carme Forcadell. Pire : à l’avenir, tous les collaborateurs publics ou privés (les entreprises et les fonctionnaires) participant à l’organisation du référendum, courent le risque d’être poursuivis en justice. Les agents de la police catalane (Mossos d’esquadra) pourraient être requis pour saisir les urnes des bureaux de vote. Ambiance...

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Indépendance de la Catalogne:
Sanchez (PSOE) et Rajoy unis contre le référendum.


Alors que Carles Puigdemont, le président de la Generalitat, devrait annoncer cette semaine, la date du référendum pour l'indépendance de la Catalogne, Mariano Rajoy et Pedro Sanchez, le nouveau secrétaire général du PSOE, s'unissent contre sa tenue.

«Nous ne donnons pas pour morte la voie du dialogue, mais nous envisageons de faire le référendum unilatéralement». Carles Puigdemont, le président de la Generalitat, a voulu envoyer un message clair, ce lundi, auprès des partis favorables à l'indépendance réunis au siège du gouvernement de Catalogne.

Dimanche, Mariano Rajoy et Pedro Sanchez se sont longuement entretenus par téléphone, sur le sujet délicat de la Catalogne. Le secrétaire général du PSOE, nouvellement élu, a insisté sur  la «défense de la loi et de la Constitution et contre toute tentative de la briser», et s'oppose de fait catégoriquement à la tenue du référendum.

Mariano Rajoy, de son côté souligne "Je ne veux, ni ne peux, autoriser la consultation sur le droit des Catalans à quitter l'Espagne" , et de préciser : "Il est pour moi impensable que la Catalogne prenne le chemin de l'indépendance car selon la Constitution nationale, une telle chose n'est possible que si l'ensemble des Espagnols se prononcent sur cette question." 

La vice-présidente du gouvernement espagnol, Sáenz de Santamaría, martelait encore ce lundi que le référendum d’indépendance en Catalogne est "non négociable".

Le référendum se déroulerait sans l'accord de Madrid.

Le 9 novembre 2014, Artur Mas, l'ex-président de la Generalitat, avait organisé une consultation indépendantiste non autorisée. Il avait été condamné, pour ce fait à deux ans d'inéligibilité et a écopé d'une amende de 36 500 euros, en mars dernier.

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Indépendance de la Catalogne:
Rajoy accuse les séparatistes catalans de chantage envers l'Espagne


Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a accusé lundi les indépendantistes catalans de vouloir faire chanter l'Etat en menaçant de faire sécession si la tenue d'un référendum d'autodétermination leur était refusée.

Le président du gouvernement autonome de Catalogne, Carles Puigdemont, l'a accusé en réponse de ne "rien faire de sérieux, ni sincère, ni réel pour aborder le problème catalan", lors d'une conférence organisée à l'hôtel de ville de Madrid. S'appuyant sur un article du journal El Pais, Mariano Rajoy a reproché à Carles Puigdemont de préparer "l'éclatement de l'Espagne telle qu'elle est aujourd'hui".

Selon certaines sources, disant avoir eu accès à un document secret, Carles Puigdemont et ses alliés envisageraient de proclamer unilatéralement l'indépendance de la Catalogne si Madrid continuait à les empêcher d'organiser un référendum. "Le chantage et la menace ainsi brandies sont intolérables", a martelé Mariano Rajoy devant la presse. La coalition indépendantiste qui dirige cette région du nord-ouest de l'Espagne a démenti les informations d'El Pais dans un communiqué prudent, en disant: "La seule possibilité qui est sur la table c'est de faire un référendum et la première des priorités (...), c'est de le négocier avec l'Etat espagnol".

Lors de leur conférence à Madrid, les dirigeants indépendantistes catalans ne sont pas revenus sur ce démenti. Mais ils ont insisté pour négocier avec le gouvernement les termes d'un référendum d'autodétermination reconnu internationalement, comme celui accordé en 2014 par Londres à l'Ecosse. Auparavant, Mariano Rajoy avait souhaité qu'ils s'adressent à la Chambre des députés, où réside la souveraineté nationale, plutôt qu'à son gouvernement.

 "Le véritable objectif que vise la majorité des Catalans c'est de pouvoir voter (...) les uns pour décider l'indépendance, les autres pour décider de continuer comme une communauté autonome dans l'Etat espagnol", a plaidé Carles Puigdemont. Un tel référendum a été déclaré anticonstitutionnel. Mais Carles Puigdemont a redit qu'il n'y renoncerait "jamais" même si "le gouvernement espagnol restait engagé dans la voie du +non+ à tout". Le séparatisme n'est "pas un quelconque soufflé, ni une maladie ni le fruit d'un bouleversement émotionnel", a-t-il lancé, en rappelant qu'il s'était alimenté de "la grande frustration de 2010", quand le Tribunal constitutionnel avait finalement raboté le statut de large autonomie accordé en 2006 à la Catalogne.

De son côté, le conseiller aux Affaires étrangères de la région, Raül Romeva, a parlé de la Catalogne et l'Espagne comme de "deux pays" et évoqué le moment où "les Catalans auront leur propre Etat". A l'extérieur de l'hôtel de ville, quelque 200 manifestants scandaient "la Catalogne, c'est l'Espagne", "séparatistes, terroristes" ou "Puigdemont en prison". Insultant abondamment les élus catalans, ils étaient massés derrière une banderole de la Phalange espagnole, organisation nationaliste d'obédience fascisante.

Selon le dernier sondage, les partisans d'un maintien de la Catalogne en Espagne seraient un peu plus nombreux (48%) dans la région que les pro-sécession (44%). El Pais a assuré lundi avoir eu accès à un brouillon de la "Loi de transition juridique" catalane -jusqu'à présent maintenue secrète- présentée par le journal comme "un manuel d'instruction pour mettre en marche l'indépendance de la Catalogne".

Sur la base de ce texte, le quotidien soutient que le gouvernement catalan "a déjà préparé le mécanisme pour activer la sécession immédiate de la Catalogne du reste de l'Espagne si le gouvernement central empêche l'organisation" du référendum prévu à l'automne. Une source au sein du gouvernement catalan a cependant assuré à l'AFP qu'il s'agissait d'un "brouillon très préliminaire rédigé il y a de nombreux mois et n'ayant rien à voir avec le texte actuel". Elle n'a pas voulu confirmer si la clause de sécession automatique avait été maintenue dans les dernières versions.

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Madrid invite les séparatistes catalans
à plaider leur cause au parlement

Le gouvernement espagnol a invité vendredi les autorités de Catalogne à défendre leur projet indépendantiste devant le parlement plutôt que sur la place publique, avant une grande conférence qu'elles organisent lundi à Madrid.

Le président de cette puissante région du nord-est de l'Espagne, Carles Puigdemont, doit présenter dans la capitale espagnole une "proposition de négociation avec le gouvernement espagnol" des termes d'un référendum d'autodétermination dont Madrid ne veut pas. La vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, est intervenue exceptionnellement au point de presse du gouvernement pour souligner que M. Puigdemont n'avait pas besoin de louer une salle de la mairie de Madrid quand le parlement est le lieu tout désigné pour présenter son projet.

  • "Que les représentants légitimes de tous les Espagnols débattent de n'importe quelle proposition"

Mais elle a refusé de discuter d'un référendum d'autodétermination uniquement pour les Catalans, rappelant que la Constitution prévoit que tous les Espagnols soient consultés sur les questions qui touchent à leur avenir commun. "Le gouvernement ne peut pas négocier un référendum que la Constitution ne permet pas", a-t-elle dit. "Mais ce que notre système juridique permet c'est que les représentants légitimes de tous les Espagnols débattent de n'importe quelle proposition", a-t-elle dit, en référence aux parlementaires.

Pour présenter sa proposition lundi, M. Puigdemont devrait s'appuyer sur les signatures recueillies en faveur d'un référendum auprès de citoyens mais aussi d'entreprises, de syndicats, d'associations et de clubs comme le FC Barcelona.

Les indépendantistes, qui multiplient depuis des années les manifestations et les campagnes d'information, veulent annoncer vendredi soir à Barcelone le nombre de signatures qu'ils ont recueillies au terme d'une campagne de plusieurs mois. Ils ont déjà avancé le chiffre de 400.000.

Mme Sáenz de Santamaría a évoqué des précédents pour de tels débats: la Chambre des députés avait rejeté en avril 2014 une première proposition de référendum catalan, par 299 voix sur 350. En 2005, le parlement avait rejeté un projet d'autodétermination pour le Pays basque, présenté par le président à l'époque de cette région du nord-ouest de l'Espagne, Juan José Ibarretxe.

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La Catalogne inclut dans son budget
le référendum sur l'indépendance.


Le parlement de la Catalogne, dominé par les séparatistes, a voté mercredi un budget 2017 permettant de débloquer des fonds pour l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de cette région du nord-est de l'Espagne.

Ce vote est interprété à Madrid comme un nouveau défi lancé par les séparatistes catalans, ce référendum ayant été maintes fois interdit par la justice. Le budget de la Catalogne a été voté par 64 députés régionaux, tandis que 62 le rejetaient et sept s'abstenaient.

La région est actuellement gouvernée par une coalition de partis favorables à l'indépendance, Ensemble pour le Oui. Mais l'amendement pour l'organisation de ce référendum très controversé avait été présenté par un petit parti indépendantiste de gauche radicale, la Candidature d'unité populaire (CUP), en dehors de cette coalition.

Voté par 72 députés sur 135, l'amendement fait valoir que le gouvernement catalan doit prévoir une ligne budgétaire pour "garantir les ressources nécessaires à l'organisation et la gestion, afin de faire face au processus référendaire sur l'avenir politique de la Catalogne".

Le président du gouvernement régional, Carles Puigdemont, a promis d'organiser un tel référendum d'ici à septembre, avec ou sans l'autorisation du gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy, qui s'y oppose catégoriquement.

Ce nouveau vote au parlement régional intervient après que plusieurs dirigeants catalans séparatistes ont récemment fait l'objet de poursuites judiciaires ou de condamnations. L'ancien président de la région de 2010 à 2016, Artur Mas, a ainsi été condamné le 13 mars à deux ans d'interdiction d'exercer une fonction publique élective.

Il se voyait reprocher d'avoir organisé en novembre 2014 une première consultation sur l'indépendance de la région, bien qu'elle ait été interdite par la justice. Pour la même raison, la Cour suprême a condamné mercredi un ancien porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, à un an et un mois d'interdiction d'exercer une fonction publique élective et à une amende de 30.000 euros, "pour désobéissance grave".

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Artur Mas: "Nous ne sommes pas ici pour avoir désobéi
au Tribunal constitutionnel
mais à cause du succès de la consultation".


Le procès des trois dirigeants indépendantistes catalans, dont l'ancien président de la Generalitat de Catalogne, Artur Mas, se termine ce vendredi. 

Ils comparaissent pour avoir organisé une consultation populaire interdite par l'Etat espagnol sur l'autodétermination de la Catalogne.

Après le procureur et l'avocat général, Artur Mas a été le dernier à prendre la parole devant le tribunal.

Une sorte de tribune pour le dirigeant catalan qui a été repris par le juge. "Votre droit de réplique doit servir à vous défendre, pas à interpeller le parquet".

Il faut dire qu'Artur Mas s'est montré très offensif devant le tribunal. "Nous ne sommes pas ici pour avoir désobéi au Tribunal constitutionnel (TC) mais à cause du succès de la consultation.

Ce succès n'a pas plu. Il a été pris pour un défi et aujourd'hui on le paie".

"Le 9 novembre 2014 est une date dont nous pouvons être fiers en tant que pays. Nous n'avons pas désobéi au Tribunal Constitutionnel mais nous avons fait face au gouvernement espagnol qui utilise le TC à de mauvaises fins".

"En novembre 2014, il n'y avait pas le gouvernement de Catalogne seul mais 40.000 volontaires qui avaient déjà approuvé
le processus.

Ni Ortega, ni Rigau (les autres co-accusés), ni Homs et moi-même n'avons commis de crime. Je suis le seul responsable, les instructions venaient de la présidence. Je suis responsable d'avoir écouté le peuple et d'avoir obéi au Parlement".

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Artur Mas: "si Madrid s'en prend à l'autonomie catalane,
la réaction sera très forte"

Jugé pour avoir organisé un vote sur l'indépendance en 2014, l'ancien président de la Catalogne Artur Mas (2010-2016) prédit une réaction "très forte" des Catalans si le gouvernement espagnol suspend les autorités catalanes pour empêcher le référendum sur l'autodétermination prévu pour septembre.

Le gouvernement espagnol veut empêcher la tenue de ce référendum, y compris selon la presse en suspendant certaines compétences du gouvernement régional. Quelles pourraient en être les conséquences ?

Ceux qui envisagent une intervention dans l'autonomie catalane doivent bien mesurer leurs forces, car ils ne savent pas quelle sera la réaction catalane. Il est facile de parler de suspendre notre autonomie, de révoquer des compétences des institutions catalanes ou de leur retirer des pouvoirs. Mais selon le niveau d'agressivité, la force qu'ils emploieront, la société catalane pourrait réagir très fortement. Ce sera une réaction démocratique et pacifique mais elle peut être très forte.

Comment les indépendantistes peuvent-ils parvenir à leur but ?

Pour modifier le statu quo, la Catalogne n'a pas d'armes institutionnelles mais elle a le pouvoir de rassembler beaucoup de monde (...) Au moment le plus crucial, nous aurons besoin d'une forte mobilisation, et pas pendant une journée; il faudra une mobilisation permanente, beaucoup de gens dans la rue pour que l'Europe et le monde comprennent que ce n'est pas un mouvement manipulé par les politiques catalans mais un mouvement populaire.

Il y a actuellement une forte instabilité en Europe et dans le monde. Cela peut-il jouer en défaveur de l'indépendantisme ? 

Nous sommes parfaitement conscients qu'il y a beaucoup d'agitation, partout. Mais il y en aura toujours. (...) Comme cela suppose de toucher au statu quo existant, cela gênera toujours quelqu'un. Si nous attendons le moment idéal, nous n'allons pas le trouver. Maintenant nous avons un pays en mouvement, nous avons fait beaucoup de choses dans les quatre, cinq dernières années. Nous avons un parlement avec une majorité absolue en faveur d'un Etat catalan, nous devons en profiter.

Notre mouvement n'est pas populiste, c'est exactement l'inverse d'un mouvement populiste. Nous sommes pour le projet européen, l'Union européenne, l'euro, l'accueil des réfugiés.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy propose de renouer le dialogue avec les autorités catalanes, en excluant un référendum sur la table. Est-il encore temps de trouver un accord ?

J'aimerais que le mot dialogue, que le gouvernement espagnol utilise aujourd'hui, veuille dire quelque chose (...) L'aspiration de la société catalane est assez claire. Au minimum, la moitié de la population veut un Etat catalan. Et l'autre moitié n'en veut peut-être pas mais est disposée à parler d'améliorations substantielles de l'autonomie. Et face à cela, nous avons un gouvernement espagnol qui nie la réalité et dit non à tout.

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Artur Mas au tribunal:
"C'est la démocratie qui est en procès pas l'indépendance".

Des dizaines de milliers de séparatistes catalans ont manifesté lundi aux cris de "A bas la justice espagnole" à l'ouverture lundi à Barcelone du procès de l'ancien président catalan Artur Mas, jugé pour avoir défié l'Etat espagnol en organisant en 2014 une consultation sur l'indépendance de la Catalogne.

Les manifestants, au nombre de 40.000 selon la police locale, ont accompagné Artur Mas et deux membres de son gouvernement inculpés avec lui dans une longue marche vers la Cour d'appel de Catalogne, où le procès doit se dérouler jusqu'à vendredi. "Indépendance, indépendance", "A bas la justice espagnole", "Nous voulons voter", criaient les manifestants.

"C'est la démocratie qui est en procès ici, pas l'indépendance", a déclaré Artur Mas à l'AFP pendant une pause de l'audience. "C'est la première fois qu'un gouvernement démocratique est jugé pour avoir laissé le peuple voter. C'est un moment historique sans précédent".

M. Mas, président de Catalogne de 2010 à 2016, est accusé d'avoir désobéi en connaissance de cause aux injonctions de la Cour constitutionnelle espagnole en organisant en 2014 une consultation sans effets juridiques sur l'indépendance de cette riche région du nord-est de l'Espagne. Il risque dix ans d'interdiction d'exercer une fonction publique et élective. Joana Ortega, ex-vice-présidente, et Irene Rigau, qui était en charge de l'Education, risquent chacune neuf ans d'interdiction.

  • Consultation jugée illégale

La Cour constitutionnelle avait suspendu le 4 novembre 2014 cette consultation, jugée illégale par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à Madrid car elle portait sur un sujet, l'unité de l'Espagne, qui devait être débattu par tous les Espagnols. Passant outre l'arrêt, l'exécutif catalan avait recruté des bénévoles pour l'organisation via un site internet, réquisitionné lycées et collèges, distribué des bulletins de vote et mis à disposition 7.000 ordinateurs portables pour la transmission et le décompte des résultats...

2,3 millions de personnes sur quelque 6 millions d'électeurs potentiels avaient participé et 80% d'entre elles avaient voté pour l'indépendance. Une démonstration de force des indépendantistes qui réclamaient depuis plusieurs années un référendum en bonne et due forme sur le modèle du vote organisé en Ecosse en 2014.

Les séparatistes affirment, eux, qu'en interdisant cette consultation la Cour constitutionnelle a porté atteinte à leurs droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression. "Ce que nous défendons, c'est la cause de la démocratie", a déclaré dimanche M. Mas, assurant, les yeux embués, que si c'était à refaire, il n'hésiterait pas... et promettant d'aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme pour se défendre.

 

Un procès emblématique attise la ferveur
des indépendantistes catalans.

Les indépendantistes catalans sont décidés à transformer en tribune le procès du leader séparatiste Artur Mas, jugé à partir de lundi à Barcelone pour une consultation sur la sécession, un nouvel accès de fièvre dans leurs relations tendues avec Madrid.

Les partisans de l'indépendance catalane annoncent une manifestation massive d'au moins 30.000 sympathisants qui déferleront sur la grande avenue longeant le tribunal lundi matin. A l'intérieur, l'ex-président catalan Artur Mas (2010-2016), son ancienne vice-présidente Joana Ortega et l'ex-responsable de l'Education Irene Rigau répondront de deux chefs d'accusation: désobéissance et prévarication.

L'accusation estime qu'ils doivent être condamnés à une interdiction d'exercer une fonction publique d'une durée de neuf à dix ans, pour avoir organisé le 9 novembre 2014 dans des écoles publiques une consultation sur l'indépendance de la Catalogne interdite par la Cour constitutionnelle. Leur défense argue qu'ils défendaient simplement "le droit à la liberté d'expression" des Catalans souhaitant se prononcer sur le destin de leur région de 7,5 millions d'habitants. "Le 6 février, on va juger les 2,3 millions de personnes" ayant participé à cette consultation, a déclaré vendredi Artur Mas.

Face à eux, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy martèle qu'il doit faire respecter la loi sur l'ensemble du territoire, et que ce type de référendum local n'est pas prévu par la Constitution. "Le droit, ce sont des normes dont tous les citoyens se dotent, mais ces normes, on peut les changer. Sinon, les femmes ne voteraient pas. Les lois doivent s'adapter à la société", a rétorqué récemment la présidente indépendantiste du parlement catalan Carme Forcadell, également poursuivie pour avoir soumis le sujet de la "déconnexion" de l'Espagne au vote du Parlement régional.

La défense de la singularité catalane, une région avec une langue et une culture propres au nord-est de l'Espagne, empoisonne depuis des décennies ses relations avec Madrid, mais le conflit est devenu particulièrement intense ces dernières années. La fièvre indépendantiste est encore montée après 2010, quand la Cour constitutionnelle saisie par les conservateurs a annulé le "Statut" de la Catalogne, en place depuis 2006, et qui lui conférait de larges compétences et le titre de "nation".

Les séparatistes dénoncent un "harcèlement judiciaire" et réclament un référendum d'autodétermination semblable à celui organisé en Ecosse en 2014. Après avoir gagné les élections régionales en 2015, ils ont promis de mener la région vers l'indépendance dès 2017, et d'organiser un "véritable référendum", prévu pour septembre avec ou sans l'accord de l'Etat. "Nous sommes très préparés", déclarait jeudi une source au sein du gouvernement catalan, assurant que tout s'organisait discrètement pour le grand saut : législation propre, administration indépendante... Et "si nous gagnons le référendum, tout va s'accélérer", ajoutait-il.

  • Vertige 

Mais Madrid refuse d'être prise de vertige, considérant que la Catalogne est gouvernée par une "poignée de séparatistes" qui cachent ainsi la mauvaise gestion et la corruption dans la région. Le parquet a d'ailleurs ordonné jeudi des interrogatoires dans une enquête sur des commissions en échange d'attribution de marchés touchées par des membres du parti d'Artur Mas. Il y a une semaine, il a également ouvert une enquête sur un présumé vol de données fiscales, évoqué lors de conférences par un élu indépendantiste, visant à mettre en place un Trésor indépendant. La vice-présidente Soraya Saenz de Santamaria est chargée d'un "dialogue" visant à "normaliser" les rapports, mais sans succès à ce stade.

Depuis mercredi, la presse assure que le gouvernement aussi se prépare, envisageant même de mettre la Catalogne sous administration directe de l'Etat si nécessaire pour éviter un référendum. Le gouvernement compte sur les quelque 100.000 fonctionnaires dont le salaire dépend de lui pour refuser d'obéir aux séparatistes et sur l'arme économique car la région, très endettée, ne pourrait se financer sans l'Etat. Il espère aussi que le "soufflet" indépendantiste retombera avec la reprise économique et des investissements dans des infrastructures locales après des années de vaches maigres.

Les Catalans, eux, s'épuisent et restent divisés: 44,9% veulent l'indépendance et 45,1% n'en veulent pas, selon un sondage mené par un institut public catalan. Mais ils restent en majorité pour un référendum.

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Indépendance de la Catalogne:
le grand oral de Puigdemont à Bruxelles pour convaincre.

Le président de la Generalitat Carles Puigdemont, le vice-président Oriol Junqueras et le ministre des Affaires étrangères Raul Romeva sont ce mardi soir en conférence au siège du Parlement européen à Bruxelles pour essayer de faire inscrire la Catalogne sur l'agenda européen.

L'objectif est notamment de faire approuver par l'Europe le projet de référendum d'indépendance prévu pour le mois de septembre prochain.

Si les eurodéputés et autres salariés de l'UE présents sont issus de différents partis et de différents pays, ils ne sont pas des représentants officiels des institutions de l'UE, de la Commission européenne ou du Parlement européen.

Cette fois, contrairement à sa visite dans la capitale belge en mai dernier, l'équipe de Puigdemont n'a pas essayé de rencontrer des représentants officiels des institutions européennes.

Néanmoins, l'absence de cadre institutionnel n'empêchera pas les défenseurs de l'indépendance d'en profiter pour faire partager leurs thèses, et de bénéficier d'une large couverture médiatique à même d'atteindre les autorités européennes. Suffisant pour convaincre?


En savoir plus sur http://www.lindependant.fr/2017/01/24/independance-de-la-catalogne-le-grand-oral-de-puigdemont-a-bruxelles-pour-convaincre.

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Espagne: Catalogne et Pays basque
boycottent la grand-messe des régions


La Catalogne et le Pays basque ont refusé de participer mardi en Espagne à la Conférence des présidents de régions, l'organisme de plus haut niveau en termes de coopération entre les régions et l'Etat, une première.

Ni Carles Puigdemont, le président de la Catalogne, ni Inigo Urkullu, à la tête du Pays basque, n'étaient mardi sur la photo de famille des dirigeants régionaux, un symptôme des tensions territoriales que vit le pays composé de 17 régions et des deux enclaves de Ceuta et Melilla


L'indépendantiste catalan Carles Puigdemont a ainsi expliqué lundi que sa région, dirigée par des séparatistes, "était désormais sortie du régime commun", autrement dit, qu'elle ne se sentait plus liée par les règles de fonctionnement communes. La Conférence des présidents doit se pencher sur le modèle des financement des régions, que le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy s'est engagé à revoir. La question plus profonde de l'articulation des pouvoirs entre Etat et régions fait également partie des réformes nécessaires en Espagne, notamment en raison de la poussée de fièvre séparatiste en Catalogne depuis le début de la décennie.

Le "café pour tous", c'est terminé

Le modèle actuel, dit du "café pour tous", avait été mis en place après la mort en 1975 du dictateur Francisco Franco. La Catalogne et le Pays basque avaient alors récupéré leur autonomie éliminée par Franco et l'Etat avait accepté que d'autres régions accèdent au fil des ans à une plus grande autonomie, aboutissant finalement à un système complexe et à géométrie variable. "Le 'café pour tous', c'est terminé, mais certains ne veulent pas l'admettre", a déclaré lundi Carles Puigdmemont, assurant aussi qu'en 2017 sa région de 7,5 millions d'habitants entrerait dans une "nouvelle ère" et serait "libre".

Les séparatistes catalans prévoient l'organisation en septembre d'un référendum sur l'indépendance, ce que Madrid refuse en faisant valoir qu'une telle consultation est anticonstitutionnelle. Le financement inégal des régions est au coeur des revendications des indépendantistes en Catalogne, région représentant environ 20% du PIB du pays, et qui se plaint de verser au budget national plus qu'elle ne reçoit en prestations de l'Etat.

Mais la Catalogne est aussi lourdement endettée et a besoin de Madrid comme garant pour se financer sur les marchés. Le Pays basque - dirigé par le Parti nationaliste basque (conservateur et nationaliste) - bénéficie pour sa part d'un régime à part, comme seule région autorisée à prélever directement l'impôt. Les présidents des deux régions absentes à la réunion exigent des négociations directes avec l'Etat. La dernière conférence de présidents, la cinquième, avait eu lieu en 2012.

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Catalogne : les séparatistes lancent
une nouvelle campagne de séduction.

Les associations séparatistes ont lancé une campagne de séduction ce 15 janvier 2017 pour élargir la base de soutien au processus d'auto détermination, à Barcelone et dans les régions avoisinantes. Le gouvernement espagnol, lui, ne désespère pas de reconquérir les cœurs de cette région où l'opinion publique catalane reste divisée entre partisans et détracteurs de la sécession.

La situation semble bloquée.

A neuf mois d'un referendum encore hypothétique sur l'indépendance de la Catalogne, les associations séparatistes ont lancé dimanche une campagne pour séduire de nouveaux électeurs, pendant que le gouvernement tente de reconquérir les coeurs dans la région.

Après des années de conflit entre Barcelone et Madrid, la situation est bloquée : les tentatives du gouvernement catalan d'organiser un référendum n'aboutissent pas, et l'opinion publique catalane est profondément divisée entre partisans et détracteurs d'une sécession. L'Assemblée nationale catalane (ANC), principale association indépendantiste, a lancé une campagne destinée à séduire dans la banlieue de Barcelone, dont les habitants originaires d'autres régions espagnoles, et plus pauvres, restent réfractaires à leur message.

L'objectif des séparatistes est de convaincre d'ici au mois de septembre, date à laquelle le président catalan Carles Puigdemont a promis d'organiser un référendum sur l'autodétermination. Mais la tenue de ce référendum demeure incertaine, le gouvernement central soutenant, comme la Cour constitutionnelle, que c'est l'ensemble des Espagnols qui doit se prononcer sur l'unité du pays et non les seuls Catalans.

  • Opération séduction

La campagne a été lancée à Sant Feliu de Llobregat, ancienne cité industrielle située au sud de Barcelone où les indépendantistes n'ont obtenu que 32% des voix aux dernières élections régionales en septembre 2015, contre 48% dans l'ensemble de la Catalogne. Les militants vantent les mérites d'une future république catalane : plus de richesse, de meilleurs services sociaux, une amélioration des infrastructures ou moins de corruption, selon eux.

"Nous sommes convaincus que nous gagnerons cette majorité grâce à l'information et la réflexion, pas par des sentiments", a déclaré à l'AFP Jordi Sanchez, président de l'ANC. Les partisans de l'indépendance, dont le nombre a explosé après la crise économique de 2008 et l'arrivée aux commandes à Madrid du conservateur Mariano Rajoy, représentent 40 à 45% des Catalans, soit autant que les partisans de l'union avec l'Espagne selon la plupart des sondages, alors que 10 à 15% sont indécis. Josep Antoni Ruiz, retraité de 77 ans, est l'un d'entre eux. "Personne ne nous garantit que ça irait mieux", répond-il à un militant séparatiste tentant de le convaincre.

  • Madrid, à la reconquête

A Madrid, le gouvernement de Mariano Rajoy, reconduit en novembre, veut reconquérir la Catalogne après un premier mandat marqué par l'éloignement, voire l'hostilité, de cette région. "Nous voulons nous asseoir et dialoguer pour arriver à des accords qui puissent résoudre cette situation", a assuré à l'AFP le nouveau préfet de Catalogne, Enric Millo, ancien nationaliste catalan dont la nomination a été interprétée comme un signe de la volonté de Madrid de dialoguer.

 "L'indépendance n'apportera pas de solution au chômage, pas plus qu'elle ne garantira les services publics ou les pensions. Beaucoup de gens croient à ce discours, mais ce n'est pas cohérent", soutient-il. La tenue d'un référendum n'est pas acceptable, mais investissements et infrastructures peuvent être améliorés et les moyens pour le gouvernement régional augmentés après des années d'austérité, affirme-t-il.

Mais pour l'heure, ces promesses de Madrid n'ont pas été traduites en propositions concrètes. Selon le doyen de sciences politiques de l'Université autonome de Barcelone, Joan Botella, une amélioration de l'autonomie et du financement de la région, et une protection plus poussée de son identité culturelle et linguistique, pourraient convaincre les séparatistes. 

"Dans ce groupe, il y a deux composantes: l'une, de partisans traditionnels et sincères, et l'autre, de partisans tactiques, récemment convertis, qui espèrent, en réclamant la sécession, atteindre des objectifs plus modestes", pense-t-il. "Cette seconde composante serait plus sensible à des propositions venant de Madrid si celles-ci impliquent des changements effectifs", assure-t-il.

Selon un sondage de cette université en novembre, 45% des Catalans souhaiteraient que ce conflit se règle en accordant davantage d'autonomie à la Catalogne, et parmi eux, de nombreux électeurs de partis séparatistes. Toujours selon ce sondage, 37% étaient partisans de l'indépendance et 12% pour l'abandon des politiques indépendantistes menées depuis 2012 dans la région.

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Catalogne: à Vic, les Rois Mages seront-ils accueillis
avec des lanternes indépendantistes?

A Vic, des associations catalanistes demandent à ce que les Rois Mages soient accueillis le 5 janvier avec des lanternes aux couleurs de l'Estelada, le fanion indépendantiste. Ce qui n'est pas au goût de tout le monde dans la péninsule ibérique. 

L'indépendance de la Catalogne s'invite dans tous les débats. Et désormais dans les traditions espagnoles, en l'occurrence celle de l'arrivée des Rois Mages le 5 janvier. L'équivalent du Père Noël en France en somme. Avant de remettre les présents aux enfants le 6, la veille, Melchior, Gaspar et Balthazar déambulent dans toutes les villes d'Espagne au gré d'une cavalcade.

Cette année, à Vic, dont la cavalcade est retransmise en direct sur TV3, l'Assemblea Nacional Catalana (ANC) i Òmnium Cultural a formulé la demande à sa population d'accueillir les trois rois d'Orient avec des lanternes floquées du drapeau indépendantiste (baptisé l'Estelada), comme le dévoile nos confrères
d'El diari de Girona. L'ANC formule comme souhait aux Reyes, "la république catalane" pour 2017.  

Le pour et le contre de cette démarche ont vite été pesés chez les politiques locaux et nationaux. Neus Monté, conseillère et porte parole du gouvernement de la Generalitat, a déclaré que l'exécutif catalan respecterait ce choix du moment qu'il est "formulé par la société civile en ordre."

Son de cloche totalement différent pour Mariano Rajoy, à la tête du gouvernement espagnol. "Ces fêtes sont consacrées aux enfants et au parents. Et qu'importe le reste." Des dirigeants catalans lui emboîtent le pas. Enric Millo, délégué au gouvernement de Catalogne, suggère que "la seule étoile devant briller le jour de la cavalcade des Rois est celle d'Orient.

" Le président de Societat Civil Catalana (SCC), Mariano Gomà, réclame carrément le boycott de la retransmission de cet événement à la télévision, dont l'affichage des drapeaux indépendantistes viserait à "orienter la pensée des plus jeunes et à atteindre la sensibilité des familles."

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Interview en français de Carles Puigdemont: du référendum catalan en 2017 à la polémique sur l'autonomie des P.-O.

Hier 28 décembre, le président de la Catalogne Carles Puigdemont s'entretenait en exclusivité et en français à nos confrères Equinox Radio à Barcelone. L'occasion pour lui d'affirmer sa position sur l'indépendance de la Catalogne manu militari en cas de "Oui" au référendum de 2017. Et de revenir sur l'incident diplomatique entre la France et l'Espagne lorsque la question de l'autonomie des Pyrénées-Orientales a fait l'actualité. 

Retrouvez ci-dessous l'intégralité de l'interview. 

L'exercice est assez rare pour être souligné. Le président catalan Carles Puigdemont a accordé une interview exclusive et en langue de Molière à nos confrères de Barcelone

Cliquez pour interview ------>  Equinox Radio.

Parmi les sujets abordés, celui de la potentielle indépendance de la Catalogne en 2017 en cas de "Oui" au référendum, et d'un incident survenu entre la France et l’Espagne à propos du département des Pyrénées-Orientales en novembre dernier.

  • Sur l'autonomie des Pyrénées-Orientales: "La Catalogne n'a aucune revendication territoriale"

Radio Equinox se souvient: "Le parlement de Catalogne a soutenu un mouvement politique français souhaitant doter la Catalogne nord (Pyrénées-Orientales) d’un statut d’autonomie. Une démarche qui a irrité le gouvernement français et avait provoqué une plainte du ministre des Affaire étrangères Jean-Marc Ayrault". 

Sur cette question, la position de Carles Puigdemont vis-à-vis des P.-O. est limpide (dès la 26e minute de l'enregistrement): "La Catalogne n'a aucune revendication territoriale. Elle ne va pas décider de son avenir. (...) Ils sont liés maintenant à une grande région de la France."  Il reconnaît qu'il"existe un lien historique et linguistique. Jusqu'au traité des Pyrénées, ce département appartenait aux principautés catalanes."  Aucune trame politique ne doit pour autant se dessiner. Si le sentiment "d'être catalan" est pour le président Puigdemont "une réalité", il n'empêche pour lui que seul le département des Pyrénées-Orientales décide de son avenir. "Nous n'avons pas plus de pouvoir sur lui que sur le pays de Valence ou les îles Baléares."  

Quant à la polémique avec Jean-Marc Ayrault, pour conclure il déclare: "Je comprends profondément qu'un pays puisse défendre ses intérêts et ses positions."

  • Vers l'indépendance de la Catalogne après le référendum en 2017

Au fil de 45 minutes d'entretien, nos confrères d'Equinox Radio analysent: "Carles Puigdemont affirme que la situation a changé depuis qu’il a remplacé Artur Mas et, qu’avec ou sans l’accord du gouvernement espagnol, le référendum aura bien lieu. Si le oui gagne, il assure que l’indépendance sera déclarée de manière unilatérale par le parlement de Catalogne."

Convaincu et engagé, le président catalan assure avoir la légitimité de déclarer l’indépendance d’une manière unilatérale, sans l'avis de Madrid. L'implication de l'Europe ne serait pas à négliger. 

 

La présidente du parlement est passée devant un juge pour "désobéissance grave", elle persiste et signe

La présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell aux côtés de Raul Romeva, conseiller aux Affaires étrangères, aux Relations institutionnelles et à la Transparence de la Generalitat, au moment où elle quitte la Cour supérieure de justice de la Catalogne (TSJC). Elle y était entendue pour "désobéïssance grave" en ayant autorisé le vote d'une feuille de route vers l'indépendance. PHOTO/AFP Pau Barrena

La présidente indépendantiste du parlement de Catalogne, Carme Forcadell, a été entendue vendredi par un juge à Barcelone, accusée de "désobéissance grave" pour avoir autorisé le vote d'une résolution sur l'indépendance de sa région du nord-est de l'Espagne.

A l'extérieur du tribunal, elle a reçu le soutien de centaines d'élus séparatistes et manifestants, dont certains brandissaient des pancartes "c'est une question de démocratie".

"J'ai expliqué au juge que j'avais agi correctement dans l'exercice de mes fonctions", a dit Mme Forcadell à la presse, après son audition dans le bureau du juge d'instruction, où elle affirme avoir seulement répondu aux questions de son avocat. "Aucun tribunal ne peut empêcher que le parlement débatte de l'indépendance ou de n'importe quelle autre question", a-t-elle insisté.

Carme Forcadell - ex-figure de proue de manifestations géantes pour l'indépendance de sa région - est poursuivie pour avoir permis l'examen puis l'adoption par les députés régionaux, en juillet, d'une résolution fixant différentes étapes jusqu'à la proclamation d'une Republique catalane.

Le Tribunal constitutionnel avait demandé l'interdiction de ce vote, en arguant qu'il s'agissait d'un pas de plus vers la sécession. C'est pourquoi Mme Forcadell est poursuivie et pourrait être révoquée. Mais elle a persisté et signé, vendredi, car pour elle, "on n'attaque pas la présidente du parlement, mais l'essence parlementaire: le débat et la parole".

"Tu n'es pas seule", "la justice espagnole, dehors", criaient les manifestants venus la soutenir à l'extérieur du tribunal.

Elle a également reçu le soutien de membres de l'exécutif catalan, environ 400 maires de la région et d'autres élus catalans poursuivis, tel l'ancien président de la Catalogne jusqu'en janvier, Artur Mas. Ce dernier devrait être prochainement jugé pour avoir organisé une consultation symbolique sur l'indépendance en 2014.

Depuis 2011, la réponse du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à la montée de l'indépendantisme en Catalogne a surtout été judiciaire, avec de multiples recours devant le Tribunal constitutionnel dont les juges sont en majorité conservateurs. Détenant la majorité absolue au parlement catalan, les indépendantistes ont initié début 2015 un processus vers la sécession et entendent proclamer avant 2018 la République catalane indépendante.

e Tribunal constitutionnel a suspendu cette semaine le projet de référendum d'autodétermination que veut organiser en septembre le président de la région, Carles Puigdemont. Mais ce dernier n'en a pas tenu compte et a convoqué une réunion pour organiser ce référendum.

 

La cour constitutionnelle suspend à nouveau
le référendum d'indépendance.

Les juges espagnols ont déclaré recevable le recours du gouvernement central contre le plan de souveraineté catalan.

Une nouvelle épine dans le pied du projet séparatiste. La cour constitutionnelle a décidé de suspendre la feuille de route approuvée par le Parlement de Catalogne le 6 octobre dernier. Feuille de route qui prévoit notamment la tenue d'un référendum d'indépendance en 2017. La décision des juges est temporaire. Ils se prononceront définitivement dans un délai de cinq mois.

Le Tribunal constitutionnel a accepté d'entendre le recours que le gouvernement espagnol a approuvé le 14 Octobre, qui comprenait une demande d'exécution de l'article 161.2 de la Constitution, qui stipule la suspension automatique des articles ou des règles jugées contraires à l'unité de l'Espagne.

Les juges rappellent également à Carles Puigdemont ainsi qu'à la présidente du parlement régional, Carme Forcadell, et aux autres responsables régionaux leur "devoir d'empêcher ou de paralyser toute initiative qui suppose d'ignorer ou d'éluder la suspension" du référendum. 

Positions figées

Le 6 octobre, le parlement catalan dominé par les indépendantistes avait voté à la majorité - 72 voix sur 135 - la proposition du président régional, Carles Puigdemont, de tenir ce référendum en septembre.

Carles Puigdemont a pris ses fonctions en début d'année avec une feuille de route claire: mettre en place les institutions nécessaires à l'indépendance de sa région à la mi-2017. Et il entend organiser cette consultation, avec ou sans l'autorisation de Madrid. C'est ce qu'il devrait annoncer ce jeudi en conférence de presse.

Les relations entre Madrid et Barcelone se sont tendues depuis l'accession au pouvoir du conservateur Mariano Rajoy en 2011. Madrid refuse résolument l'option du référendum d'autodétermination, utilisée notamment en Ecosse en 2014, invoquant la Constitution qui prévoit qu'aucune région ne peut organiser un référendum sur un sujet qui concerne l'ensemble des Espagnols.

Face, déjà, à l'opposition du Tribunal constitutionnel au référendum, le précédent président catalan Artur Mas avait organisé en novembre 2014 une consultation dépourvue de valeur légale, à laquelle avaient participé près de 2,3 millions d'électeurs sur un total de 6,3 millions. Près de 80% s'étaient déclarés pour l'indépendance.

Le Tribunal constitutionnel espagnol avait confirmé en juin 2015 l'illégalité de ce vote symbolique, qui vaut désormais à Artur Mas des poursuites judiciaires pour "désobéissance". Le chemin vers l'indépendance est encore long..

 

Plus de 300 municipalités au travail
pour boycotter le "Jour de la Constitution" espagnole.

300 maires et 2.500 conseillers municipaux de plus de 300 communes de Catalogne, sur 947, ont travaillé en ce 6 décembre, jour férié commémorant l'anniversaire de la constitution espagnole, suite à une initiative de l'Association des municipalités pour l'Indépendance (AMI). 

Cette dernière entend par là "dénoncer la judiciarisation de la politique" par Madrid, et montrer symboliquement qu'elle ne s'inscrit pas dans la Constitution approuvée par référendum par la population espagnole le 6 décembre 1978 après la dissolution des institutions franquistes.

Un jour ordinaire

Les municipalités concernées par ce mouvement de protestation sont dirigées soit par la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), soit par la Candidature d'unité populaire (CUP), soit par le Parti démocrate catalan (PDECat). Pour ces trois partis, en effet, au contraire du reste de l'Espagne, le 6 décembre est un "jour ordinaire". "Il n'y a rien à célébrer aujourd'hui", considère même la CUP. Quant à ERC, il a fait savoir qu'il "ne se reconnaît pas dans les valeurs nationales et sociales de la Constitution" espagnole.

Toute la journée, dans certaines communes comme Vilanova, Reus, Girona, Badalona, Sabadell, les élus ont donc travaillé parfaitement normalement. Certains bureaux et institutions devaient même être ouverts aux citoyens.

Dans d'autres communes, comme à Barcelone ou Tarragone, villes non adhérentes à l'AMI, l'initiative ne devait concerner que les conseillers municipaux ERC ou CUP, qui devaient travailler, mais leurs bureaux devaient rester fermés. 

 

80.000 indépendantistes catalans contre
la justice espagnole dans les rues de Barcelone.

Plusieurs dizaines de milliers d'indépendantistes catalans (80.000 pour la Guàrdia Urbana ont défilé dimanche à Barcelone pour manifester leur soutien aux personnalités politiques dans le viseur de la justice espagnole pour des actions en lien avec le processus vers la sécession de cette région du nord-est de l'Espagne.

"Dans une vraie démocratie, on nous écouterait et on négocierait avec nous. Mais là, on nous poursuit et on nous traîne devant les tribunaux", peste Josep Bosch, un retraité de 67 ans qui a fait plus de 100 kilomètres pour participer à la marche.

Parmi les personnalités mises en examen, l'ancien président régional (décembre 2010-janvier 2016) Artur Mas, jugé pour avoir organisé en 2014 un vote consultatif sur l'indépendance suspendu par la justice, ou la présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell, qui a permis le vote d'une résolution séparatiste.

Tous deux, comme d'autres leaders indépendantistes et membres du gouvernement catalan, étaient présents lors de la marche, qui a rassemblé environ 80.000 personnes, selon la police locale. "Nous devons être là pour les soutenir. Ils font face pour nous, ils obéissent à ce pour quoi nous avons voté", affirme Josep Bosch.

Sur la place d'Espagne à Barcelone, couverte de centaines de drapeaux indépendantistes, les manifestants ont lancé "Vous n'êtes pas seuls!" aux personnalités visées par la justice. Ces dernières années, les procédures judiciaires se sont multipliées contre des mesures symboliques des séparatistes, comme la consultation sur l'indépendance en 2014, le retrait du drapeau espagnol d'une mairie, ou le refus d'une autre municipalité de fermer le jour de la fête nationale espagnole.

 "S'ils attaquent n'importe quel élu (...) ils attaquent tout un peuple et notre souveraineté", a affirmé Jordi Cuixart, président d'Omnium Cultural, une des associations indépendantistes qui ont organisé la manifestation. Devant le refus de Madrid d'organiser un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, les dirigeants catalans ont opté pour un processus unilatéral qui doit aboutir à la proclamation d'une république catalane.

Dans une résolution votée il y a un an, les députés séparatistes au Parlement régional -où ils ont la majorité absolue depuis septembre 2015- se sont déclarés insoumis aux institutions espagnoles. Le président catalan, Carles Puigdemont, veut organiser un référendum d'autodétermination, avec ou sans l'autorisation de Madrid, en septembre 2017, et déclarer l'indépendance si le oui l'emporte.

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Indépendance de la Catalogne: "il faudrait envoyer la garde civile pour empêcher cette espèce de tragédie ridicule"

Interrogé ce jeudi matin sur l'antenne de France Bleu Roussillon le député espagnol centriste proche de Ciudadanos, Enrique Calvet Chambon, donne son opinion sur l'indépendance de la Catalogne, mouvement dirigé selon lui "par une origine raciste".

Vu de Madrid cette proposition de référendum  pour l'indépendance de la Catalogne est, selon Enrique Calvet Chambon, "contraire à la constitution espagnole, contraire aux lois espagnoles, contraire surtout à une vision intégrale de solidarité et d'une Espagne de citoyens libres et égaux".

Il estime que la politique "catastrophique régressive et réactionnaire" de l'Espagne ces derniers mois a impacté les catalans qui sont aujourd'hui sous "un totalitarisme répressif, oppressif ".

Selon le centriste espagnol "tout ce mouvement est d'origine raciste, ethniciste et suprémaciste" il va même plus loin en affirmant :"il faudrait envoyer la garde civile pour empêcher cette espèce de tragédie ridicule".

Contrairement au président de la Generalitat qui aimerait un référendum négocié avec Madrid, Enrique Calvet Chambon se dit radicalement opposé à la "sécession de la Catalogne" estimant que ce n'est pas une colonisation qu'ont subit les Catalans pour qu'on puisse parler d'indépendance, et donne sa vision globale sur le mouvement indépendantiste en citant Mitterrand "le nationalisme c'est la guerre".

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Carles Puigdemont défend à Paris
l'indépendance de la Catalogne

Le président de la Generalitat de Catalunya, Carles Puigdemont est en visite à Paris depuis ce dimanche, mandaté par le gouvernement catalan pour aller chercher des appuis à l'extérieur.

 

La mission du dirigeant de la Région engagée dans un puissant bras de fer contre le gouvernement central espagnol : défendre et faire comprendre le processus séparatiste en dehors des frontières du pays.  

Pour cela, il a donné une conférence à la Sorbonne et assuré une tournée des médias parmi lesquels France 3 et France 24. Il a également rencontré à l'Assemblée Nationale le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde.

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Le Parlement acte la tenue
d'un référendum sur l'indépendance.

Le Parlement catalan a augmenté la pression sur Madrid en votant en faveur de l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne d'ici septembre 2017.

Une simple formalité. Le Parlement catalan a confirmé, jeudi soir, la tenue d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne d'ici septembre 2017. La chambre, dominée par la coalition indépendantiste (Junts pel Si et Cup), a adopté par 72 voix - sur un total de 135 (1) -, la proposition du président de la Generalitat de Catalogne, Carles Puigdemont, de tenir cette consultation populaire avec ou sans l'autorisation du gouvernement espagnol.

Fort à nouveau de l'appui de la formation d'extrême gauche, la Cup (perdu en juin dernier sur fond de différends idéologiques), le président de la Generalitat avait confirmé la semaine dernière lors du vote de confiance, qu'il était prêt à entamer des négociations avec Madrid sur les modalités de cette consultation. Il avait cependant souligné que le vote aurait lieu avec ou sans le feu vert du gouvernement central.

En pratique, la résolution prévoit la création d'une commission d'ici la fin de l'année pour "porter, contrôler et mener à bien" le référendum et le processus d'indépendance. Le vote doit déboucher "sur la reconnaissance de l'État par les instances de l'Union Européenne et de la communauté internationale", sans préciser ce qu'il se passerait en cas de refus.

Dans les faits, ce vote ne fait qu'accroître les tensions entre la Generalitat de Catalogne et le gouvernement central. Au mois d'août, la Cour constitutionnelle espagnole avait fait annuler une résolution de l'assemblée catalane en faveur de l'indépendance. Jeudi, quelques heures avant le vote des parlementaires catalans, elle a évoqué la possibilité de poursuites judiciaires contre la présidente de cette assemblée, Carme Forcadell, pour avoir autorisé que soit négociée et débattue cette résolution en vue d'un vote (voir encadré).

Le président du gouvernement, Mariano Rajoy, s'est toujours refusé à envisager d'autoriser un tel scrutin en Catalogne. Et le débat s'est durci ces derniers mois entre Barcelone et Madrid à la faveur de l'absence de majorité stable au Parlement national. Hier, la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Sáenz de Santamaría, a fait savoir que "si les partis indépendantistes reprennent la feuille de route d'Artur Mas, l'état de droit devra être appliqué".

Le gouvernement espagnol a fait savoir qu'il planchait déjà sur des possibles recours pour stopper les résolutions approuvées jeudi soir tout en invoquant la Constitution pour affirmer qu'il appartient à tous les Espagnols de se prononcer sur le sort d'une partie du territoire. Les divergences devraient franchir un nouveau cap dans les prochains mois.

D'ici la fin 2016, le Parlement catalan doit statuer sur la mise en place de ses futures structures d'État (Trésor public, Sécurité sociale...) dans le cadre de sa 'feuille de route'. De quoi donner des sueurs froides au gouvernement central prêt à dégainer l'artillerie lourde pour mettre à mal les envies d'indépendances de la Catalogne.

(1) Le PP, C's et le PSC n'ont pas participé au vote, considérant que la résolution de la coalition était "illégale".

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Carles Puigdemont obtient la confiance du parlement

Le président séparatiste de la Catalogne, Carles Puigdemont a obtenu jeudi la confiance de son parlement régional, pour convoquer dans un an - envers et contre tout - un référendum sur l'indépendance.

Carles Puigdemont, qui posait la question de confiance, a obtenu la majorité absolue au parlement régional, avec 72 voix "pour" son projet (62 de sa coalition, 10 du petit parti de gauche anticapitaliste CUP) et 63 "contre". Son gouvernement de coalition récupère ainsi l'appui de la CUP, le plus radical des partis indépendantistes, qu'il avait perdu en juin, sur fond de différends idéologiques.

Ce sera "référendum ou référendum", avait annoncé mercredi Carles Puigdemont, promettant de convoquer "les citoyens aux urnes" en septembre 2017 "pour qu'ils permettent par leur vote la proclamation de l'indépendance". Cette annonce a été faite à Barcelone alors que l'Espagne vit depuis neuf mois une situation de paralysie politique: le conservateur sortant Mariano Rajoy n'a pu former de nouveau cabinet à Madrid depuis décembre, les socialistes refusant de le laisser gouverner à nouveau.

"Vous faite du vélo d'appartement"

Carles Puigdemont n'a cependant pas expliqué comment il comptait organiser cette consultation qui devrait être de nouveau interdite par la justice espagnole. Son prédécesseur à la tête de l'exécutif régional, Artur Mas, avait déjà organisé en novembre 2014 une consultation semblable à un référendum, à laquelle avaient participé près de 2,3 millions de personnes. Près de 80% s'étaient déclarées pour l'indépendance.

Ce faux référendum vaut à Artur Mas des poursuites judiciaires pour "désobéissance". Le gouvernement central sortant de Mariano Rajoy a toujours refusé l'option d'une telle consultation, utilisée notamment en Ecosse en 2014. Il invoque la Constitution pour affirmer qu'il appartient à tous les Espagnols de se prononcer sur le sort d'une partie du territoire.

"Vous faite du vélo d'appartement, vous pédalez mais n'avancez pas", a lancé aux séparatistes catalans une élue régionale d'opposition, Inés Arrimadas, de la formation Ciudadanos (centre-droit), second parti de Catalogne où il a été fondé en 2006 justement pour contrer l'indépendantisme. Actuellement, sur les quatre principaux partis espagnols, seule la formation de gauche Podemos est favorable à un référendum d'autodétermination réclamé par une majorité de Catalans.

Lors des élections régionales de septembre 2015, les séparatistes catalans avaient pour la première fois obtenu la majorité absolue au parlement régional, mais avec 47,8% des voix seulement.

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Le président de Catalogne promet
un référendum d'autodétermination en septembre 2017.

Le président séparatiste de Catalogne Carles Puigdemont a annoncé mercredi qu'il convoquerait un référendum d'autodétermination en septembre 2017 dans sa région, avec ou sans l'accord de Madrid.

"Nous tenterons d'obtenir l'accord (de Madrid) jusqu'au bout", a-t-il déclaré. Mais, en "l'absence de réponse positive... nous seront prêts pour une convocation durant la deuxième quinzaine de septembre de l'an prochain", a-t-il dit devant le parlement de Catalogne.

Carles Puigdemont a pris ses fonctions au début de l'année, avec unefeuille de route claire : mettre en place les institutions nécessaires àl'indépendance de sa région à la mi-2017. M. Puigdemont s'est engagé mercredi à respecter ce calendrier. "Fin juin, le Parlement approuvera les lois nécessaires pour que la Catalogne fonctionne comme un Etat indépendant et nous convoquerons les citoyens aux urnes pour qu'ils permettent par leur vote la proclamation de l'indépendance", a-t-il déclaré.

Ce vote prendra la forme d'un référendum, organisé en septembre 2017. Il aura lieu quoi qu'il arrive, a insisté le président catalan, expliquant qu'il ferait tout pour organiser cette consultation avec l'accord de Madrid mais qu'il irait de l'avant s'il ne l'obtenait pas.

Le gouvernement central, dirigé par le conservateur Mariano Rajoy depuis 2011, refuse cette option, utilisée notamment en Ecosse en 2014. Il invoque la Constitution pour affirmer qu'il appartient à tous les Espagnols de se prononcer sur le sort d'une partie du territoire.

Mais les Catalans sont une majorité à réclamer le droit de décider de l'avenir de leur région, comme ils l'ont notamment montré à l'occasion de manifestations massives le 11 septembre, jour de la fête de la Diada, la fête "nationale" catalane.

Le plan de Carlos Puigdemont avait déraillé en juin quand son gouvernement de coalition avait perdu l'appui de la CUP, le plus radical des partis indépendantistes, et donc la majorité absolue au parlement régional. Au cours de cette session parlementaire qui se prolongera jusqu'à ce jeudi, il pose donc la question de confiance, qui lui sera vraisemblablement accordée.

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Madrid saisit une nouvelle fois le tribunal constitutionnel

"pour acte de désobéissance"

Le gouvernement espagnol a une nouvelle fois saisi le Tribunal constitutionnel vendredi pour lui demander d'annuler une résolution du Parlement catalan favorable à un processus de "déconnexion" avec l'Espagne.

"Il ne s'agit pas seulement d'un défi institutionnel, c'est un acte de désobeissance à la Cour constitutionnelle", a déclaré la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria à l'issue du Conseil des ministres. La vice-présidente a précisé que le gouvernement avait pris la décision de saisir cette juridiction pour lui demander d'annuler "immédiatement" la résolution adoptée mercredi.

Le gouvernement a également demandé au tribunal de déterminer si la présidente du Parlement catalan Carme Forcadell avait commis un délit en acceptant de mettre le vote du texte à l'ordre du jour. Le texte incriminé fixe des étapes à suivre pour défendre le droit à l'autodétermination des Catalans. Il assure que "la seule voie possible" pour permettre aux Catalans d'exercer leur droit à décider sur leur avenir est la "déconnexion" de l'Etat espagnol.

La désobeissance au tribunal peut entraîner des amendes allant de 3.000 à 30.000 euros, une suspension des fonctions de l'élu concerné voire des poursuites pénales. Lors d'élections régionales en septembre 2015, une coalition rassemblant les indépendantistes de gauche et de droite, Ensemble pour le oui, a remporté la victoire. Elle promet depuis de mener la région aux portes de l'indépendance, après la mise en place d'administrations indépendantes et l'adoption d'une Constitution.

La Catalogne, riche région de 7,5 millions d'habitants, est en proie à une poussée de fièvre indépendantiste qui est allée crescendo depuis 2010, alimentée par la crise économique et la forte opposition entre ses dirigeants et la droite au pouvoir à Madrid depuis fin 2011, opposée à tout référendum d'autodétermination.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a systématiquement porté ses différends avec les indépendantistes devant le tribunal constitutionnel, ses adversaires lui repprochant de ne pas chercher à résoudre un problème devenu politique.

 

Le processus d'indépendance approuvé par le parlement,
la "déconnexion" adoptée.

Selon nos confrères de radio Equinox, c'est un véritable séisme politique qui vient de se produire ce mercredi en Catalogne. En effet, le parlement catalan a adopté, non sans mal, les conclusions de la commission d'étude du processus constituant. Un défi lancé par l'institution représentative au tribunal constitutionnel espagnol en dressant les contours du futur Etat catalan.

C'est à la majorité absolue que les groupes indépendantistes Junts Pel Si et de La Cup ont voté un texte qui préconise la « déconnexion » de la Catalogne et qui prévoit un mécanisme unilatéral dans l'exercice de la démocratie.

En clair, ce texte établit que le parlement pourrait organiser un référendum sur la question de l'indépendance, lequel, en cas de victoire, entraînerait de facto le lancement du processus d'indépendance de manière unilatérale, sans nul besoin de l'assentiment, ni du gouvernement espagnol, ni de l'Europe, ni d'aucune instance internationale.

De plus le texte prévoit qu'aucun juge ou tribunal ne pourra le cas échéant contrôler, enrayer ou stopper le processus d'indépendance ainsi engagé. Le parlement catalan devenant de fait, le seul et unique responsable légal du processus indépendantiste. La désobéissance aux lois et institutions centrales espagnoles se retrouvant dans un cadre légal.

Le vote s'est déroulé dans une ambiance tendue.  Les indépendantistes ont adopté le texte en mobilisant leur majorité absolue de 72 députés. L'opposition a bien tenté de faire bloc contre l'adoption de cette motion, en vain. La droite du PP (Partido Popular) et les centristes de Ciudadanos ont même dû quitter l'hémicycle dénonçant un texte illégal. Les socialistes quant à eux n'ont pas pris part au scrutin tandis que Podemos a voté contre.

La réaction de Rajoy ne s'est pas fait attendre. Dès les résultats du vote, le président de l'exécutif espagnol a appelé les différents responsables politiques du pays : le socialiste Pedro Sanchez, le centriste Albert Rivera et le chef de Podemos Pablo Iglésias, plaidant pour un front uni face au défi indépendantiste (séparatiste) catalan.

Le gouvernement central a, pour sa part réaffirmé, que l'ordre prévaudra dans le pays et sera garanti ; que l'exécutif « ne laissera rien passer » et enfin qu'un recours devant le tribunal constitutionnel sera déposé dès ce vendredi afin d'annuler la résolution catalane.

La résolution catalane semble donc en sursis. Elle risque fort d'être annulée par le tribunal constitutionnel comme ce fut le cas pour la motion indépendantiste du 9 novembre dernier. A la différence près que le parlement catalan a cette fois prévu de passer outre. Mais cette position est sans compter avec la batterie de sanctions dont dispose le pouvoir central espagnol qui comprend entre autres : amendes, destitution des députés ou responsables catalans, voire même une suspension de l'autonomie catalane.

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Barcelone : marche contre la suspension de lois catalanes.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à la mi-journée dans le centre de Barcelone contre la Cour constitutionnelle de Madrid, après la suspension par cet organisme de mesures sociales adoptées par le Parlement régional en majorité indépendantiste.

La Cour constitutionnelle, saisie par le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy, a suspendu début mai certains articles de lois votées par le Parlement régional pour, notamment, faciliter l'accès au logement et pour l'égalité hommes-femmes, en attendant de statuer sur leur conformité à la Constitution.

"Les droits ne se suspendent pas : travail digne, droits sociaux et démocratie réelle", proclamait en catalan une banderole des manifestants, au milieu desquels flottaient de nombreux drapeaux indépendantistes et étaient brandies de grandes lettres formant le mot "désobéissance". "Je veux me battre pour les lois sur la langue, la culture, les lois sociales", a expliqué à l'AFP Elena Masdevall, une décoratrice d'intérieur âgée de 50 ans. "Chaque fois qu'il y a une loi en faveur des citoyens, la Cour constitutionnelle l'annule", a dénoncé cette habituée des manifestations indépendantistes. Plusieurs personnalités, en particulier des responsables de partis politiques séparatistes, étaient présentes, selon un photographe de l'AFP.

Les principaux syndicats et partis politiques catalans avaient appelé à manifester, mais ni le Parti populaire (droite) de Mariano Rajoy ni le parti opposé au nationalisme catalan Ciudadanos (centre droit) ne s'y sont joints. Le Parlement régional catalan, en majorité indépendantiste depuis septembre 2015, a voté en novembre une résolution prônant la désobéissance notamment à la cour constitutionnelle - invalidée par cette même cour - et annonçant que la chambre ne se soumettrait plus aux institutions de Madrid.

Les séparatistes entendent mettre en oeuvre une "feuille de route" visant à préparer d'ici à 2017 cette puissante région du nord-est de l'Espagne à s'en séparer. Un peu moins de la moitié de ses 7,5 millions d'habitants sont favorables à l'indépendance, selon les sondages.

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Puigdemont en campagne européenne pour l'indépendance de la Catalogne

Après la Belgique fin avril, le président de la Generalitat, Carles Puigdemont, s'est rendu cette semaine à Londres pour promouvoir le processus d'indépendance de la Catalogne.

Après la Belgique fin avril (voir ci-dessous), le président de la Generalitat a débuté, mercredi et pour trois jours, son deuxième voyage officiel à l'étranger. Le leader catalan a donc fait sienne les déclarations d'Artur Mas, qui préconisait "d'internationaliser" le processus d'indépendance de la Catalogne.

Cette campagne de promotion du gouvernement catalan a débuté par une rencontre hautement symbolique : un long entretien avec l'ancien Premier ministre écossais, Alex Salmond. Son parti, le SNP, est à l'origine de la montée de l'indépendantisme en Écosse mais surtout du référendum de sécession avec le reste du Royaume-Uni. Un exemple souvent cité par le gouvernement catalan pour réclamer à Madrid un référendum officiel sur l'indépendance de la Catalogne.

Alex Salmond a conseillé à Carles Puigdemont d'utiliser "la voie du dialogue", tout en "pronostiquant que la Catalogne aurait un jour l'opportunité de voter pour son futur". Une étape difficile à concrétiser, comme l'a reconnu le locataire de la Generalitat. Durant cette halte londonienne, le président catalan, accompagné du ministre des Affaires Étrangères Raül Romeva et du délégué de la Generalitat au Royaume-Uni Josep Suàrez, doit tenir une conférence à la Chatham House de Londres pour expliquer une fois le processus de souveraineté de la nation catalane. Une rencontre avec des entrepreneurs est également prévue à La City, la place financière de la capitale anglaise.

Reste que le chemin est encore long pour dialoguer avec les principaux responsables politiques européens. Carles Puigdemont a souligné qu'il attendait le résultat du référendum britannique sur le Breixit (sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, NDLR) avant de les rencontrer. "Il y a fort à parier qu'ils voudront nous rencontrer lorsqu'ils constateront que nous avons des intérêts communs", avait-il déclaré à l'issue de son voyage en Belgique.

Mais Carles Puigdemont le sait, les leaders européens et les institutions européennes joueront un rôle crucial dans la stratégie de la Catalogne pour se séparer de l'Espagne. Les partis indépendantistes, qui ont remporté les élections en septembre dernier, soutiennent que l'UE ne laisserait pas une Catalogne indépendante à la porte 'du club des 28'.

Toutefois, la Commission et divers dirigeants européens ont insisté ces derniers mois sur le fait que la Catalogne devra faire la queue pour lancer un processus d'adhésion à Bruxelles. Si la Catalogne obtient son indépendance, avait assuré Jean-Claude Juncker lors d'une interview, la question ne serait "pas résolue facilement". Quoi qu'il en soit, la tournée de Puigdemont fait parler d'elle. Exactement le but recherché. 

Première mouture de Constitution d'un État Catalan

Une République catalane, tel est l'avant-projet de la future Constitution de l'État catalan élaboré par le collectif "Constituïm" qui regroupe 20 personnalités, présidé par le député et ancien chanteur Lluís Llach.

Remise mercredi soir à la présidente du Parlement Carme Forcadell, cette première mouture s'appuie sur près de 3 500 propositions émanant des citoyens catalans. Le futur État catalan se veut "libre, souverain, démocratique, social et écologique". Le catalan deviendrait la langue nationale et officielle de la Catalogne au même titre que l'aranès (langue officielle du Val d'Aran, NDLR). Il y aurait tout de même "un statut juridique spécifique" pour l'espagnol tout en "garantissant et protégeant les droits linguistiques des Catalans". Barcelone serait la capitale de cette nouvelle République. 

Suffrage universel 

Selon le texte, la Catalogne élirait un président de la République sur le modèle français, c'est-à-dire au suffrage universel. Son mandat serait de 5 ans. Le futur État, qui se veut "un pays de paix", ne posséderait pas d'armée mais, il disposerait d'une agence de sécurité nationale pour "garantir la sécurité et la défense des citoyens du territoire catalan".

En ce qui concerne l'acquisition de la nationalité catalane, "le deviendraient, tous ceux qui au moment de la déclaration d'indépendance ont la nationalité espagnole ou qui résident sur le territoire national depuis au moins 5 ans". Un système de "double nationalité" est aussi envisagé.

La Constitution devra être approuvée par référendum à l'issue de la déclaration d'indépendance. De fait, elle remplacerait la Constitution espagnole du 27 décembre 1978.

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Verdict sans surprise pour
"l'Estelada" interdit dans les lieux publics.

L'Estelada, le drapeau catalan avec une étoile bleu, symbolise la revendication de l'indépendance de la Catalogne. Le tribunal constitutionnel vient de décider son interdiction  dans les lieux publics afin d'éviter "un viol de la liberté d'expression".

Après avoir déposé un recours le 15 mai 2015, le tribunal constitutionnel d'Espagne a annoncé son verdict ce vendredi 6 mai: l'Estelada sera interdit dans les lieux publics.

L'appel avait été rejeté l'année dernière, cinq jours après avoir été présenté et interdit par les autorités publiques afin d'éviter les prises de positions durant la campagne électorale des municipales du 24 mai 2015.

L'Estelada "symbolise les aspirations d'une partie de la société catalane mais pas tous. Les citoyens sont libres de s'exprimer comme ils le souhaitent."

Le tribunal constitutionnel a également rejeté l'idée du CiU (Convergència i Unió) qui dit que l'estelada "est un drapeau partisan car il ne correspond à aucun parti politique."

Une phrase ressort aussi de ce verdict : "le drapeau rompt le principe de neutralité et, est un symbole de la revendication de l'indépendance d'une partie des citoyens catalans représentés par les partis politiques."

Un verdict attendu qui continue à alimenter les tensions Catalogne-Espagne, au coeur d'un conflit sans fin.

L'avenir de la Catalogne dépend encore des élections espagnoles.

La feuille de route du président de la Generalitat en direction de l'indépendance peut changer selon les résultats des élections législatives espagnoles du 26 juin. Explications

Il y aura donc des nouvelles élections législatives en Espagne, le 26 juin prochain. Le scrutin aura forcément des conséquences sur le processus en cours en Catalogne. Interrogé par les correspondants de médias étrangers invités au palais de la Generalitat au terme de son premier trimestre à la tête du gouvernement catalan, le président de la Generalitat, Carles Puigdemont, a expliqué ce qui va se passer durant son mandat de transition - à l'échéance courte, 18 à 20 mois - et ce qu'il espère d'un éventuel changement de la donne à Madrid.

Deux grands scénarios sont à envisager.

Le premier : de nouveaux mandataires sont élus à la tête de l'exécutif espagnol, avec lesquels il est possible de négocier un référendum auprès de l'électorat catalan sur la question "Indépendance, oui ou non ?".

Le second : si la grande coalition PP-PSOE-Ciudadanos se matérialise, et si le nouveau gouvernement espagnol continue à faire la sourde oreille à la demande de référendum en Catalogne, l'issue serait de convoquer de nouvelles élections catalanes dites 'constitutionnalistes' entre juin et août 2017. Il s'agirait d'appeler à donner une majorité la plus large possible aux partis ayant mis en place les structures juridiques d'un nouvel État, dont une Constitution catalane.

Ce serait comme une réédition des élections du 27 septembre dernier, quand les voix obtenues par les deux forces indépendantistes (Convergència Democràtica et ERC) unies en coalition (Junts pel Sí), plus celles de la CUP (indépendantistes antisystème), ont donné une majorité absolue à un gouvernement catalan chargé de mettre en œuvre ces structures juridiques. Mais dans ce cas, l'indépendance est-elle réellement pour l'année prochaine ? "Notre mandat est de 18 mois, a rappelé Carles Puigdemont. Un peu plus ou un peu moins : nous ne serons pas prisonniers du calendrier". Il faudra avoir eu le temps de bâtir les fondements juridiques d'un nouvel État : Trésor public, caisse de Sécurité sociale, lois de transition et texte de la Constitution.

Au terme de ce travail, le président Puigdemont convoquera les élections constituantes. "Mais c'est l'assemblée parlementaire issue de ces élections qui devra adopter la Constitution catalane, et aussitôt convoquer un référendum pour l'avaliser. D'ici là, nous sommes en train de prendre des décisions souveraines, c'est-à-dire que nous préparons le déménagement qui, au final, devrait permettre de rendre les clés à l'État. Entre-temps, on est dans l'expectative : la judiciarisation des décisions parlementaires catalanes va-t-elle se poursuivre, ou va-t-elle prendre fin ? L'ex-président Mas et les deux membres de son gouvernement, l'ex-vice-présidente Joana Ortega et la ministre de l'Éducation Irene Rigau, vont-ils, en définitive, passer en jugement ?".

La déclaration unilatérale n'est pas envisagée

En tout cas, dans le pire des scénarios, Carles Puigdemont est catégorique : "Durant ce mandat la déclaration unilatérale d'indépendance n'est pas envisagée". Mais tout dépend : soit un référendum est autorisé par un nouveau gouvernement espagnol ; soit le président de la Generalitat convoque donc de nouvelles élections catalanes constituantes. Dans le premier cas, si le résultat est un "oui", il faudra engager des négociations pour se partager la dette espagnole et les infrastructures. Si c'est "non", il faudra tout de même négocier un nouveau statut d'autonomie. Quoi qu'il en soit, rappelle Puigdemont, "à ce moment-là, je ne serai plus le président". Ni après, car il n'aura pas été candidat, assure-t-il. 

Puigdemont pour l'union de la gauche

Le problème catalan est à l'origine des difficultés rencontrées par les candidats espagnols pour former un gouvernement, dans la mesure où la troisième force politique issue des élections du 20 décembre dernier - Podemos et les formations régionales proches - est la seule à revendiquer le droit d'organiser un référendum sur l'indépendance en Catalogne.

Puigdemont, qui appartient pourtant à un parti plutôt conservateur, mise sur Pablo Iglésias, leader de Podemos, à la tête d'une coalition de tous les partis de gauche espagnols. Mais il se rend bien compte que les élections du 26 juin "ne donneront probablement pas la majorité à Podemos", et que l'impasse actuelle risque de se reproduire. "Le pacte aurait pu se concrétiser si le PSOE l'avait voulu. De notre côté, nous serions prêts à aider" (par une abstention) une candidature incluant le droit au référendum en Catalogne. "Le futur passe par là. J'aime à évoquer la décision forte dite du Vendredi Saint, quand Adolfo Suarez, (ministre sous Franco, puis président du gouvernement durant la transition démocratique, NDLR) signa le décret de légalisation du Parti communiste espagnol, qui vit le jour le 9 avril 1977. Aujourd'hui l'Espagne a besoin de leaders politiques de cette trempe !".

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La présidente du Parlement catalan à Perpignan
pour la Nit de Sant Jordi

La présidente du parlement de Catalogne sera à Perpignan le 30 avril, pour célébrer la Nit de Sant Jordi. "Quoi de neuf cette année ?
Rien : on ne change pas une recette qui fonctionne !"
Le lecteur attentif l'aura compris.

Le secrétaire de l'association Òmnium Catalunya Nord, Pere Manzanares, entend bien conserver les fondamentaux de la Nit de Sant Jordi lancée il y a 27 ans.
Cette année, les réjouissances de la grand-messe des lettres catalanes débuteront le samedi 30 avril, sur les coups de 20 heures, au palais des congrès de Perpignan.

Autour d'un menu élaboré par le chef du Clos des Lys à Perpignan, Franck Séguret.

Au cours du repas, Òmnium et ses partenaires (ville de Perpignan, conseil départemental, casa de la Generalitat, etc.) attribueront sept prix récompensant pêle-mêle essayistes, poètes, auteurs de contes pour enfants, journalistes et scolaires pour leurs écrits en catalan.

Cette année, point de changement radical donc. Mais une invitée de marque, puisque la présidente du parlement de Catalogne, Carme Forcadell, devrait notamment être de la partie. Cerise sur le gâteau : les polyphonies féminines du groupe De Calaix (Empordà) rythmeront la soirée. Pour venir clore en beauté près de trois semaines de festivités
autour de la Sant Jordi, fête catalane du livre et de la rose, à Perpignan.

Entrée et repas : 40 euros par personne.

Réservations jusqu'au 25 avril sur le site internet d'Òmnium (www.omnium-catnord.cat)

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L'ambassade d'Espagne en Inde
fait retirer un drapeau catalan et crée la polémique.

On sait Madrid tendu avec les estelades (le drapeau indépendantiste catalan avec l'étoile blanche sur fond bleu), on savait moins l'Espagne à cheval sur l'utilisation de la "senyera", le "classique" drapeau catalan.

Une polémique fait rage ce week-end de l'autre côté de la frontière depuis que l'ambassade d'Espagne en Inde a fait interdire la senyera d'une tribune sur laquelle devait s'exprimer le directeur du service des télécommunications et de la société d'information (TSI) de la Generalitat de Catalogne lors du Global Times Business Technology de New Delhi

Jordi Puigneró, ingénieur catalan favorable à l'indépendance et directeur de la TSI, a dénoncé sur son compte Twitter l'intervention de l'ambassade espagnole.

"Action honteuse de l'ambassade d'Espagne au Sommet mondial d'Inde, faisant enlever le drapeau catalan au moment où je devais parler", a-t-il publié.

ordi Puigneró présentait à New Delhi la stratégie Smartcat, qui vise à faire de la Catalogne une région "numérique" de premier plan dans des secteurs tels que l'éducation, l'e-commerce et de la santé.

"Beau travail que vous avez développé (à New Delhi) Jordi Puigneró ce qui n'est pas le cas de l'ambassade" a commenté Neus Munté, porte-parole de la présidence et du gouvernement de Catalogne. Francesc Homs, porte-parole du parti 'Democràcia i Llibertat' (DL) a, lui, indiqué qu'il demanderait des explications au ministre des affaires étrangères espagnol sur cet acte.

 

Le gouvernement Puigdemont est prêt à se mettre au travail

L'équipe du nouveau président de la Generalitat est très ancrée à gauche. Avant de lancer le processus d'indépendance, elle va s'attaquer au social.

Les treize 'ministres' - dont cinq femmes - du gouvernement de Carles Puigdemont, ont prêté serment jeudi matin, dans le grand salon Sant Jordi du palais de la Generalitat de Catalogne, à Barcelone. A première vue, le parti indépendantiste et antisystème de la CUP est absent de ce nouveau gouvernement catalan.Rappelons que cette formation a tenu en haleine les négociateurs de la coalition majoritaire Junts pel Si (JxS) durant plus de trois mois depuis les élections-plébiscitaires du 27 septembre, et a finalement réussi à écarter le candidat à la réélection de la présidence de la Generalitat, Artur Mas.

La patte de la CUP est cependant visible : c'est bien son exigence de former une équipe plurielle et fortement ancrée à gauche qui a prévalu. Le nouveau gouvernement dirigera la vie politique catalane durant les 18 mois à venir, le délai fixé avant d'engager le processus d'indépendance.Pendant cette période seront adoptés les projets de l'agence fiscale, la caisse de sécurité sociale et le programme de choc social.

TriumviratSept des nouveaux 'consellers' appartiennent au parti Convergència democràtica de Catalunya (CDC, que préside Artur Mas) ; quatre sont membres d'ERC ; et deux sont non inscrits (l'un proposé par ERC, l'autre étant Raul Romeva, qui fut le tête de liste de JxS).

Certains membres de ce nouveau gouvernement ont par ailleurs des origines politiques marquées à gauche : deux sont d'anciens membres du syndicat UGT (Neus Munté et Dolors Bassa), et Toni Comín, fils de l'historique dirigeant du marxisme chrétien Alfonso Comín, est un transfuge du PSC.

Carles Puigdemont pourra s'appuyer sur un triumvirat, formé par trois locomotives : le leader de la gauche républicaine ERC Oriol Junqueras, qui sera son vice-président et donc le second homme fort, mais aussi le patron du ministère des finances publiques, chargé d'élaborer un nouveau budget marqué par un programme de priorités sociales ; Raul Romeva, ex eurodéputé écosocialiste et tête de liste de JxS le 27 septembre, qui sera le responsable des Affaires étrangères ; et Neus Munté, qui était la porte-parole du gouvernement de Mas et prendra en main la Santé publique.

Puigdemont, qui la semaine dernière était encore maire de Gérone, ne pouvait pas laisser en plan l'ancien maire de Figueres et camarade de parti Santi Vila, qu'il a nommé ministre de la Culture. A son actif : avoir été le seul membre de l'ancien gouvernement d'Artur Mas, capable de tisser des liens de complicité avec au moins un membre du gouvernement de l'inflexible Mariano Rajoy, à savoir son homologue au ministère espagnol des travaux Ana Pastor. 

Mesures d’urgence sociale

Carles Puigdemont doit désormais mettre en place un Trésor public et une Sécurité sociale propres à la Catalogne. Le parlement régional a prévu de commencer à y travailler mi-février. Oriol Junqueras, qui s’occupe donc de l’économie, doit se charger de mettre en place des mesures d'« urgence sociale » promises à l’extrême gauche indépendantiste de la CUP et qui pourraient bien déplaire à certains milieux d’affaires.

Elles visent à garantir l’accès à l’eau, à l’électricité et au gaz pour les personnes en difficulté, le droit au logement et une hausse du salaire minimum .

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L'indépendance de la Catalogne relancée après l'élection à la présidence de Carles Puigdemont, maire de Gérone

Quoi qu'on en pense, l'élection de Carles Puigdemont à la tête de la Generalitat de Catalogne, deux heures avant l'heure limite, est histoire. Jamais l'Espagne ne s'était retrouvé face à un tel défi puisque cette élection relance le processus indépendantiste, c'est incontestable. 

Cela ne veut pas toutefois pas dire que la Catalogne va se déclarer indépendante demain.

Si le processus est relancé, la dynamique née de l'élection du 27 septembre semble pourtant s'essouffler.

Les interminables négociations pour arriver à l'élection in extremis de Carles Puigdemont ont atténué l'impact du vote des Catalans en faveur de l'indépendance.

Celui qui était jusqu'à ce soir maire de Gérone aura du mal à lancer des négociations avec l'Espagne (qui y sera sourde) avec l'Europe et les autres pays du monde. Il n'est plus en position de force.

Si la feuille de route est respectée jusqu'au bout et que personne ne reconnaît le droit à la Catalogne à se séparer de l'Espagne d'ici 18 mois, le gouvernement de Carles Puigdemont n'aura pas d'autre choix que de déclarer de manière unilatérale l'indépendance.

La difficulté est d'autant plus grande pour le gouvernement Puigdemont qu'il n'a pas d'interlocuteur espagnol.

Le parlement national n'a pas dégagé de majorité pour former un gouvernement. Il pourrait y en avoir un "d'unité nationale" excluant Podemos 'favorable à un référendum d'auto détermination) pour répondre au défi catalan.

Là encore, les négociations pourraient s'avérer interminables.

Très courte déclaration de Carles Puigdemont après son élection qu'il a terminé d'un retentissant "Vive la Catalogne libre".

Els Segadors, l'hymne catalan retentit dans l'hémicycle et prend une symbolique tout à fait particulière alors qu'un indépendantiste vient d'être élu à la tête de la Generalitat.

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Qui est Carles Puigdemont, le nouveau président de la Generalitat de Catalogne?

Ce dimanche 10 janvier, la Catalogne est sortie de l'impasse institutionnelle dans laquelle elle se trouve depuis les élections régionales du 27 septembre 2015 en portant à sa tête Carles Puigdemont, 53 ans, maire de Gérone depuis 2011.

Alors qu'elles sont majoritaires au parlement de Catalogne, les forces indépendantistes n'avaient jusque-là jamais réussi à se mettre d'accord sur l'investiture d'Artur Mas, président de la Generalitat depuis 2010. La Cup, parti indépendantiste d'extrême gauche, ayant bloqué jusqu'au bout la nouvelle présidence de Mas, symbole selon elle d'une politique d'austérité et des scandales financiers.Au final, un accord surprise de dernière minute a permis à la Catalogne d'avoir enfin un président, ce dimanche soir, date limite avant la convocation de nouvelles élections.

Et il s'agit de Carles Puigdemont, le maire de Gérone.Ancien journaliste, Catalaniste convaincuAncien journaliste au Punt-Avui, Puigdemont a commencé comme correspondant de son village d'Amer (province de Gérone) où ses parents tenaient une pâtisserie. Il est resté 25 ans au Punt-Avui dont il a été le Monsieur 2.0 avant de créer l'agence de presse catalane ACN.Polyglotte, auteur d'un livre sur la vision de la Catalogne par les médias étrangers, Carles Puigdemont (issu du parti CDC comme Artur Mas) sera chargé de mener à son terme la feuille de route vers l'indépendance votée par le parlement de Catalogne le 9 novembre dernier.

Une tâche colossale mais de conviction pour le maire de Gérone. Si Artur Mas était devenu indépendantiste sur le tard, Carles Puigdemont est de "cette nouvelle génération catalaniste de la CDC depuis très longtemps" selon Aleix Renyé, journaliste à El Punt-Avui et fin observateur de la chose catalane, du sud comme du nord.

Après un échec en 2007, c'est en 2011 qu'il a conquis la mairie de Gérone avant d'être réélu en 2015. En 5 ans, Puigdemont a montré son ambition pour sa ville."Malgré une situation économique difficile, il a toujours voulu faire rayonner Gérone au niveau international, sortir la ville de l'ombre de Barcelone", nous éclaire Josep Puigbert, président de la Casa de la Generalitat de Perpignan et proche de Carles Puigdemont."La venue du tournage de Games of Thrones, c'est lui.

Il a beaucoup travaillé avec son équipe pour cela. Girona10, les hôtels et restaurants à 10 euros, le temps d'un week-end, c'est aussi à lui qu'on le doit. Sans parler de la dimension incroyable qu'a pris "Temps de flors", manifestation autour des fleurs organisée au mois de mai".

Un regret, les relations Perpignan-Gérone à minima

Dans son envie de faire rayonner Gérone, Carles Puigdemont  aura eu un regret, celui de "relations à minima entre Perpignan" et sa ville comme il le soulignait à la casa de la Generalitat de la capitale roussillonnaise en mars dernier. "Il a travaillé pendant un an et demi à l'édition nord-catalane du Punt-Avui et il connaît bien Perpignan.

Il aurait souhaité des relations plus intenses entre ces deux villes qui se ressemblent beaucoup et qui ont tant à partager.

Il y a beaucoup de potentiels économiques et culturels pour faire connaître ces deux villes."e président de la Generalitat s'y efforcera peut-être comme il pourra également tenter de relancer l'aéroport de Gérone qui voit sa fréquentation chuter à grande vitesse depuis que Ryanair lui préfère le tarmac moins taxé de Barcelone.

La gestion de l'aéroport est entre les mains d'un consortium privé-public dont la Generalitat et la mairie de Gérone mais "le maire de Gérone ne peut impulser à lui seul la dynamique". "Mais il s'est battu pour retenir encore un peu Ryanair et tenter de faire venir d'autres compagnies". Un fin politique moderneDéfini comme excellent communicant, Carles Puigdemont est très neuf en politique où il s'est lancé en 2004.

Il en a bousculé les codes ne voulant pas se laisser enfermer dans les protocoles et faisant des discours sans notes. "C'est un politique moderne", dévoile Aleix Reynié. "Il est très intelligent et c'est un bon communicant, proches des citoyens", confirme Josep Puigbert. "Il n'a pas la majorité à la mairie de Gérone et a dû composer avec son opposition dont la gauche ERC et l'ultra-gauche de la Cup" qu'il va retrouver au parlement de Catalogne et sans laquelle il ne pourra être investi. 

"Il s'est d'ailleurs toujours montré très respectueux de son opposition", rajoute Aleix Renyé.Père de deux enfants, Carles Puigdemont partage avec Artur Mas la particularité d'être marié à une femme originaire d'Europe de l'est (elle est roumaine). 

"Il parle d'ailleurs le roumain comme bien d'autres langues", indique Aleix Reynié. Une ouverture sur l'Europe et le monde capitale pour aller chercher au-delà des frontières le soutien indispensable au projet indépendantiste que va porter désormais Carles Puigdemont, l'enfant de Gérone qui est depuis ce dimanche soir le 130e président de la Generalitat de Catalogne.

Le dernier sous l'autorité espagnole? Lui en est convaincu. "Nous avons engagé un projet bien conçu et solide" a-t-il écrit sur Twitter samedi soir. 

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De possibles élections et des interrogations

La Catalogne semble se diriger vers de nouvelles élections.

Ce scrutin de plus, sauf rebondissement de dernière minute, pourrait avoir lieu le 6 mars prochain.

Le président catalan sortant, Artur Mas, s'est dit prêt à convoquer de nouvelles élections en Catalogne, faute d'accord entre indépendantistes sur sa reconduction à la tête de la Generalitat, assurant qu'il ne ferait plus de concessions pour être investi. Car cette semaine, il a dû déchanter.

Il comptait pourtant sur la CUP pour l'investir. La coalition Junts pel Sí avait besoin des voix d'au moins deux députés de la CUP et de l'abstention des huit autres pour pouvoir disposer de la majorité suffisante lui permettant d'être investie (72 députés sur 135).

Artur Mas a reconnu publiquement avoir commis une "erreur" en faisant confiance à la CUP, considérant que l'"esprit révolutionnaire" des militants de la petite formation avait pris le dessus sur leur volonté de créer un pays nouveau.La mort dans l'âmeDimanche dernier, la direction politique de la CUP a réaffirmé son choix : "non, non et non à Mas". Après plus de trois mois de tractations, la CUP avait annoncé cette décision qui respecte le vœu majoritaire de ses militants, reprochant à Artur Mas ses politiques d'austérité et la corruption de son parti.

Les militants souhaitaient un autre candidat qui serait plus acceptable comme le leader d'Esquerra Republicana de Catalunya, par exemple, Oriol Junqueras. Pour la CUP, le "processus indépendantiste" doit passer par un front de gauche. De fait, la CUP cherche déjà à former une coalition avec ERC et la branche catalane de "Podemos", le parti de Pablo Iglésias (troisième force aux élections espagnoles du 20 décembre dernier).

Néanmoins, une dernière tentative de pourparlers entre Junts pel Sí et la CUP sera menée aujourd'hui, à la demande des associations civiles ANC, Òmnium Cultural, AMI (Municipalités pour l'Indépendance), à l'origine de la mobilisation citoyenne en faveur d'un référendum d'autodétermination. Lors d'une conférence de presse, Artur Mas a clairement déclaré que sa liste ne ferait plus de concessions à la CUP.

"Jusqu'à dimanche, il reste du temps pour qu'il y ait une investiture, mais je veux dire très clairement ceci : Junts pel Sí a déjà fait tellement de propositions que nous ne pouvons faire plus", a dit le président sortant. "Sincèrement je ne sais pas ce qu'il pourra faire en cinq jours après tout ce qui s'est passé. Je crois que le mieux serait qu'Artur Mas renonce à ses visées indépendantistes", a déclaré le chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy.

"Comme je pense que cela n'est pas possible... le mieux sera la tenue d'élections, sincèrement", a-t-il insisté.

En attendant, Artur Mas, a annoncé -la mort dans l'âme-, que lundi prochain, sauf miracle de dernière heure, il signera le décret de convocation des élections.

Le scrutin devrait avoir lieu le 6 mars prochain.

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L'indépendantiste Artur Mas

ne sera pas investi au gouvernement, faute d'alliance

Les indépendantistes catalans semblaient dimanche incapables de former un gouvernement, minés par leurs divisions sur l'identité du futur président catalan, ce qui pourrait entraîner de nouvelles élections régionales dès mars.Dimanche, la CUP, une petite formation indépendantiste et d'extrême gauche, a annoncé qu'elle ne soutiendrait pas le président catalan sortant Artur Mas.

"L'indépendantisme dispose d'une majorité absolue mais avec ce candidat (...) nous ne pouvons pas former de gouvernement", a déclaré lors d'une conférence de presse un élu de la formation, Sergi Saladié. 

"Cela ne ferme pas la porte à une candidature d'un autre candidat", avant le 9 janvier, date limite au-delà de laquelle de nouvelles élections devront être organisées, a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion dimanche du conseil politique de la CUPAprès les élections fin septembre en Catalogne, région de 7,5 millions d'habitants représentant 20% du PIB de l'Espagne, les indépendantistes disposaient d'une majorité de 72 sièges sur 135 mais devaient se mettre d'accord sur l'identité du futur président de la région.

Or, la CUP, une formation anticapitaliste disposant de dix sièges, et Junts pel Si, coalition indépendantiste disposant de 62 sièges, ont systématiquement achoppé sur la figure d'Artur Mas, candidat proposé par Junts pel si.Artur Mas, conservateur devenu indépendantiste, au pouvoir depuis fin 2010, est considéré trop libéral par la CUP qui lui reproche aussi ses mesures d'austérité et la corruption de son parti.

De son côté Junts pel si refuse de proposer un autre candidat, plus acceptable par les militants de la CUP. Pour donner des gages à la petite formation anticapitaliste, Junts pel si avait accepté de voter le 9 novembre en faveur d'une résolution parlementaire sans précédent annonçant le lancement d'un processus d'indépendance et assurant que le Parlement ne serait plus soumis aux institutions espagnoles.La résolution, annulée quelques semaines plus tard par la Cour constitutionnelle espagnole, devait être suivie de la mise en place progressive d'institutions nécessaires au bon fonctionnement d'un Etat catalan.

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Artur Mas à la merci d'une gauche radicalement divisée.

Toujours aussi surréaliste, la situation en Catalogne. Dimanche, la CUP, qui tient entre ses mains le sort du président Mas, s'est divisée dans une égalité parfaite.

Deux mois après la mise en place du nouveau parlement de Catalogne, qui est détenu à la majorité absolue par des partis indépendantistes, le gouvernement catalan est paradoxalement toujours en berne, à la merci de la CUP, la formation anarcho-communiste-indépendantiste catalane. En effet, le sort de l'investiture du président-candidat Artur Mas reste entre les mains des dix élus de cette formation minoritaire de la gauche radicale, sans lesquels il n'y a pas de majorité absolue.

Au terme de plusieurs semaines de négociations avec la CUP, qui a fait sombrer par deux fois l'investiture de Mas, ses 3030 membres auraient dû prendre une décision définitive ce dimanche. Or, toute une journée de débats qui se sont tenus à huis clos à Sabadell s'est soldée par un résultat qui semblait hautement improbable : un match nul (1515 voix contre 1515 voix), entre ceux qui sont partisans de privilégier "l'opportunité historique de rompre avec l'Espagne", quitte à devoir s'associer avec toutes les formations indépendantistes de l'échiquier politique catalan, et ceux qui ne veulent pas "perpétuer le pouvoir de la bourgeoisie". Certains intervenants de la faction la plus révolutionnaire de la CUP estiment en outre que le 'plan social' proposé au terme des intenses négociations avec la coalition "Junts pel Sí" (constituée par Convergència Democràtica, que préside Artur Mas et par ERC, la gauche républicaine indépendantiste) serait "insuffisant et peu crédible".

Après la "voix du Peuple", c'est maintenant au tour du "Conseil politique" de cette formation, de se prononcer. Ce 'soviet', ou organe de décision formé par 70 représentants de chacune des assemblées territoriales de la CUP, se réunira le 2 janvier 2016. Si la décision de soutenir Artur Mas est prise par ce conseil politique de la CUP samedi prochain, l'ensemble des députés catalans sera convoqué à un troisième vote d'investiture, qui devra nécessairement avoir lieu avant le 10 janvier.

Dorénavant, l'investiture d'Artur Mas ne requiert plus que la majorité simple, qui pourrait être constituée par les voix des 62 élus de "Junts pel Sí" (JxS), plus deux voix provenant de la CUP et l'abstention des 8 autres élus de cette formation. Faute de quoi, l'absence de majorité d'investiture obligerait la présidente du parlement Carme Forcadel, à convoquer de nouvelles élections catalanes qui se tiendraient en mars prochain.

Le fonctionnement de la CUP n'étant en rien comparable à celui des partis traditionnels, le sort de l'investiture du futur président de la Generalitat tient à un cheveu. Le chef de file de la CUP au parlement, Antonio Baños, exprimait clairement cette incertitude dimanche soir : "L'assemblée nous demande de continuer à débattre. JxS doit nous faire une nouvelle proposition, ou présenter un autre candidat".

Le président-candidat a préféré s'abstenir de faire tout commentaire face à cette déconvenue supplémentaire. De son côté, la coalition JxS a affirmé qu'il n'y aura plus aucune autre concession faite à la gauche radicale.

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La gauche radicale reporte
sa décision sur la formation d'un gouvernement séparatiste

Les militants de l'extrême gauche indépendantiste de Catalogne ont repoussé à samedi 2 janvier leur décision sur la formation d'un gouvernement séparatiste qui avance vers la sécession de cette riche région de l'Espagne.

Après plusieurs tours de scrutin, l'assemblée générale de la Candidature d'unité populaire (CUP) s'est terminée dans l'impasse dimanche soir.

La moitié des militants, avec 1.515 voix, a voté pour laisser le président régional sortant, Artur Mas, un conservateur controversé, former le prochain gouvernement. L'autre moitié a rejeté cette option par 1.515 voix également.La décision finale devra être prise par le conseil politique de cette petite formation anticapitaliste, antieuropéenne et anti-Otan. Le conseil est formé de 60 représentants des assemblées territoriales et des groupes politiques et syndicaux qui composent la CUP.

Artur Mas a besoin d'au moins deux des 10 députés de la CUP pour être investi par le Parlement et mettre en oeuvre son programme de sécession.Si un gouvernement n'est pas formé d'ici le 9 janvier, de nouvelles élections régionales devront être convoquées, les quatrièmes depuis 2010."Les chiffres sont diaboliques mais au-delà des chiffres, nous sommes face au défi de débattre et trouver des solutions à partir de ce résultat", a déclaré à la presse le chef du groupe parlementaire de la CUP, Antonio Baños.

Les formations indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges au Parlement régional le 27 septembre dernier. Leurs députés ont adopté une résolution proclamant le début d'une processus de séparation de l'Espagne en 18 mois et l'insoumission de cette région de 7,5 millions d'habitants à l'Etat espagnol. Mais la coalition dirigée par Artur Mas, "Ensemble pour le oui", (62 députés), et la CUP ont été incapables de surmonter leurs différences idéologiques pour former un gouvernement.

La gauche anticapitaliste a demandé en vain qu'on lui présente un autre candidat pour diriger l'exécutif. Elle reproche à Artur Mas sa politique d'austérité et les scandales de corruption qui éclaboussent son parti CDC. "Ensemble pour le oui a encore la possibilité de faire une nouvelle proposition, de comprendre que celle qu'elle a mise sur la table n'a pas l'appui de la majorité", a déclaré le numéro 2 de la CUP, Anna Gabriel.

Pour tenter d'amadouer les anticapitalistes, la coalition avait proposé cette semaine un plan de 270 millions d'euros de mesures sociales pour les enfants défavorisés, pour freiner les expulsions de propriétaires incapables de payer les traites de leur logement et bloquer des privatisations. Si le conseil politique de la CUP finit par accepter la candidature d'Artur Mas, celui-ci pourrait être investi dans les premiers jours de janvier et reprendre sa lutte avec Madrid, où tous les partis sont opposés à la sécession de la Catalogne.

Même Podemos, la gauche radicale de Pablo Iglesias, ne souhaite pas l'indépendance. Mais c'est le seul à avoir accepté que les Catalans se prononcent sur leur avenir par referendum, comme l'ont fait les Québecois au Canada et les Ecossais au Royaume Uni.

Dans les deux cas, ils ont rejeté le sécession.La prise de position de Podemos lui a valu un succès retentissant en Catalogne lors des élections législatives du 20 décembre. Mais elle est inacceptable pour le Parti socialiste qui exige qu'il y renonce avant de tenter de former avec lui un gouvernement de coalition, et empêcher le conservateur Mariano Rajoy de se succéder à lui-même

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La Cour constitutionnelle espagnole annule
la résolution indépendantiste du parlement catalan.

La Cour constitutionnelle espagnole a annulé ce mercredi la résolution du Parlement catalan qui lançait formellement le processus indépendantiste en Catalogne, mais le gouvernement régional a aussitôt fait savoir qu'il jugeait sans effet la décision.

La résolution "viole les normes constitutionnelles qui attribuent au peuple espagnol la souveraineté nationale", a affirmé la Cour. Les juges ont souligné que le parlement catalan ne pouvait "s'ériger en source de légitimité juridique et politique, jusqu'à s'arroger le pouvoir de transgresser l'ordre constitutionnel". Les douze magistrats ont pris leur décision "à l'unanimité", a souligné le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, en s'en félicitant.

Cette décision intervient à moins de trois semaines des élections législatives et à la veille de l'ouverture officielle de la campagne (jeudi à minuit). M. Rajoy brigue un nouveau mandat de quatre ans et se pose en garant de "l'unité indissoluble"de l'Espagne. Le texte du parlement régional, adopté par la majorité indépendantiste le 9 novembre, lançait le processus censé déboucher en 2017 sur l'indépendance de cette région du nord-est de l'Espagne, aux 7,5 millions d'habitants. 

"Cette décision de justice n'empêche pas les effets politiques de la résolution", a aussitôt réagi la porte-parole du gouvernement régional. "Par conséquent le contenu de cette déclaration, approuvée à la majorité absolue par le Parlement de Catalogne le 9 novembre, est inaltérable", a ajouté Neus Munté, au nom du gouvernement régional présidé par l'indépendantiste Artur Mas. 

"L'arrêt n'altèrera rien", a également assuré Francesc Homs, leader du parti séparatiste CDC dont est issu le président régional candidat à sa réélection. La résolution affirmait d'ailleurs, préalablement, que le parlement régional ne reconnaîtrait pas les décisions des institutions espagnoles, notamment celles de la Cour constitutionnelle.Cette cour, dominée par des magistrats conservateurs, est très contestée depuis 2010 en Catalogne, pour avoir raboté le statut de large autonomie accordé à la région en 2006.

Depuis, l'indépendantisme y a gagné beaucoup de terrain, attisé par la crise économique.

La résolution indépendantiste avait été votée en novembre par la coalition Junts pel Si (Ensemble pour le oui, regroupant des partis indépendantistes de gauche et de droite, dont CDC) et les indépendantistes d'extrême gauche de la CUP.

Les indépendantistes catalans avaient obtenu 47,8% des voix et la majorité absolue des sièges aux élections régionales du 27 septembre. Mais, depuis, ils ne parviennent pas à s'entendre sur la formation d'un gouvernement régional.

Selon un sondage publié mercredi par le Centre des études d'opinion, dépendant du gouvernement régional, 48,2% des Catalans sont opposés à l'indépendance de la région - un chiffre en hausse de 0,4 point par rapport à octobre - alors que 46,6% y sont favorables (46,7% en octobre)

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Parlement de Catalogne: l'extrême gauche bloque l'investiture d'Artur Mas.

Les indépendantistes catalans d'extrême gauche de la CUP ont une nouvelle fois opposé leur refus lundi à une investiture du président sortant Artur Mas, pomme de discorde des séparatistes qui pourrait entraîner de nouvelles élections.

"Nous ne voulons pas de Mas comme président pour des questions que nous avons détaillées quarante fois (...) il y a un blocage entre les 'Mas oui' et les 'Mas non'", a dit lundi Antonio Banos, le leader de la CUP (Candidature d'unité populaire), disposant de 10 sièges sur les 135 du Parlement catalan.

Le conservateur Artur Mas, candidat de la coalition indépendantiste de Junts pel Si (Ensemble pour le oui, 62 sièges), jugé trop conservateur et libéral par cette formation, doit lui arracher au minimum huit abstentions et deux votes favorables.

Dimanche, un vote "consultatif" a été organisé par la CUP auprès de ses militants, montrant leurs divisions: 823 se sont dits opposés à une investiture d'Artur Mas et 434 y étaient favorables.

Une décision définitive sera prise, au cours d'une nouvelle assemblée générale, dans les prochaines semaines.

Faute d'accord au 9 janvier, le gouvernement sortant devra organiser de nouvelles élections régionales, en mars 2016.

"Nous ne voulons pas d'élections en mars ni de débats fratricides.

Nous voulons une république catalane (...) Sans Mas il n'y aura pas d'indépendance", a cependant menacé l'élu Gabriel Rufian, du parti ERC (Gauche républicaine de Catalogne), membre de la coalition Junts pel Si.

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Le président catalan souhaite refonder le catalanisme centriste

Artur Mas annonce un nouveau parti politique après CDC

Mercredi 25.11.2015. 21:30h
La transition politique vers l'indépendance invite le parti Convergence Démocratique de Catalogne (CDC) à se refonder. Son président, Artur Mas, souhaite éliminer les éléments inutiles, tout en confortant la vocation centriste de la formation fondée par Jordi Pujol en 1974.

Le parti majoritaire en Catalogne, Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), entame une mutation historique. Fondé en 1974 par le bâtisseur de la Catalogne contemporaine et président du gouvernement catalan de 1980 à 2003, Jordi Pujol, CDC s'apprête à changer de nom et de stratégie. «Un nouveau pays exigera un nouveau parti», déclarait dimanche 22 novembre son leader, Artur Mas, président en fonction de la Generalitat de Catalogne. Le 20 décembre, «Convergència» participera aux élections générales espagnoles sous l'intitulé significatif « Liberté et démocratie ».

Rester le socle socio-politique de la Catalogne

Dans la période actuelle, fortement teintée d'indépendantisme, A. Mas promet un nouvel «instrument» permettant de «mettre de côté» les éléments devenus inutiles. CDC devrait rester libéral, ouvert aux socio-chrétiens et socio-démocrates, tout en tournant la page Jordi Pujol. Car cette connotation, positive jusqu'à l'été 2014, est devenue embarrassante suite aux révélations d'enrichissement personnel concernant la famille de l'ancien président. CDC souhaiter rester le socle socio-politique centriste de la Catalogne après une éventuelle indépendance. Il s'agit de ne pas éloigner les électeurs pour lesquels le débat indépendantiste occupe trop d'espace.

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Contrôle des finances catalanes: Artur Mas dénonce une agression.

Le président de la Catalogne, l'indépendantiste Artur Mas, a dénoncé mardi une "agression" de Madrid, après l'annonce de contrôles plus stricts de l'usage des fonds publics accordés à cette région, pour éviter qu'ils ne servent à financer ses velléités indépendantistes.

"Ce que fait en ce moment le gouvernement espagnol est une agression institutionnelle", a déclaré Artur Mas lors d'une conférence de presse à Barcelone. "On punit et on porte préjudice à la Catalogne pour sa défense d'idées politiques, pacifiques et démocratiques", s'est-il plaint.

Le gouvernement conservateur espagnol a approuvé vendredi la mise en place de conditions spécifiques pour que la Catalogne ait accès au fonds public d'aide aux régions (FLA), mis en place pendant la crise financière pour aider les communautés autonomes criblées de dettes.

Madrid a prêté dans ce cadre près de 53 milliards d'euros à la Catalogne depuis la création de ce fonds en 2012.

Le ministre du Budget, Cristobal Montoro, avait expliqué vendredi que cette région pourrait bénéficier d'une aide supplémentaire de trois milliards d'euros, mais que l'utilisation de ces fonds serait strictement contrôlée par son ministère. Il veut s'assurer que cet argent ne soit engagé dans "aucune procédure irrégulière et encore moins illégale".

Pour Artur Mas, ce sont "des conditions humiliantes qui liquident l'autonomie de la Catalogne", région la plus riche d'Espagne mais aussi une des plus endettée, ce qui a conduit l'agence de notation financière Fitch à la placer en catégorie spéculative

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Le bras droit d'Artur Mas
compare les méthodes de Madrid au franquisme.

Un dirigeant indépendantiste catalan a comparé vendredi certaines méthodes du gouvernement espagnol à celles du dictateur Francisco Franco, à l'occasion du 40eme anniversaire de sa mort.

"Ils nous disent que nous avons une magnifique démocratie et ils viennent d'engager des poursuites contre ceux qui ont fait appel aux urnes. Cela rappelle clairement l'idéologie de Franco", a déclaré Francesc Homs, bras droit du président indépendantiste catalan sortant Artur Mas. Artur Mas et deux membres de son gouvernement ont été inculpés de "désobéissance civile" en septembre dernier pour avoir organisé un referendum symbolique sur l'indépendance de la Catalogne en novembre 2014, malgré l'interdiction de la cour constitutionelle.

Aux élections régionales de septembre dernier, les deux formations indépendantistes, une formée par Artur Mas et un petit parti d'extrême gauche, ont remporté la majorité des sièges au parlement régional avec près de 48% des voix. Elles ont ensuite proclamé le début d'un processus de sécession et la désobéissance à l'Etat espagnol mais ne sont pas encore parvenues à former un gouvernement.

"Il y a des comportements politiques qui, même sous couvert de la légalité, n'ont pas vraiment évolué depuis le franquisme", a ajouté Francesco Homs lors d'une visite symbolique d'un ancien abri contre les bombardements des troupes franquistes sur Barcelone pendant la guerre civile (1936-1939).

Déclenchée par un soulèvement militaire contre le gouvernement de la République, la guerre civile a été remportée par Francisco Franco avec l'appui de l'Allemagne d'Adolf Hitler et de l'Italie de Benito Mussolini.

Le "caudillo" a ensuite imposé une dictature marquée par une répression sanglante et l'interdiction des nationalismes.

En Catalogne, le gouvernement régional a été supprimé et l'usage de la langue catalane interdite en public. La mort de Franco le 20 novembre 1975 a ouvert une période de transition vers la démocratie qui a notamment permis à la Catalogne de rétablir ses institutions régionales et l'usage de sa langue.

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Pas de gouvernement avant fin novembre.

La Catalogne n'aura pas de nouveau président régional ni de gouvernement avant fin novembre au plus tôt, a-t-on appris ce vendredi auprès de la CUP, une des deux formations séparatistes qui s'oppose à la reconduction du président indépendantiste sortant Artur Mas.

"Le 29 novembre nous aurons une grande journée de débats pour nos militants", a déclaré une source de cette formation: "Nous ne prendrons pas de décision sans avoir eu auparavant un débat en interne", a ajouté cette source.

Jeudi, pour la deuxième fois, Artur Mas a échoué à obtenir son investiture par le Parlement catalan, où les séparatistes sont majoritaires depuis les élections régionales du 27 septembre. Le camp sécessionniste est divisé entre d'une part la coalition Junts pel Si (Ensemble pour le oui), réunissant des conservateurs du parti de M. Mas, CDC (Convergence démocratique de Catalogne) et la gauche indépendantiste républicaine (ERC), et la CUP (Candidature d'unité populaire), une formation d'extrême gauche d'autre part.

Pour être investi et former un gouvernement, M. Mas, qui dispose des 62 voix sur 135 de Junts pel Si au parlement, aurait besoin du soutien des dix élus de la CUP. Mais la formation ne veut pas de lui et ne soutiendra Junts pel si que si le président sortant se retire de la course et propose un autre candidat.

La CUP reproche à Artur Mas sa politique d'austérité depuis fin 2010 et les affaires de corruption au sein de son parti, mis en cause notamment pour des marchés publics truqués.

Les deux formations ont jusqu'au 9 janvier pour trouver un accord, faute de quoi l'exécutif catalan devra organiser de nouvelles élections. M. Mas, qui a appelé vendredi la CUP à construire des "ponts vers la liberté", a d'ailleurs aussi menacé lors de la séance de jeudi de convoquer de nouvelles élections régionales.

Les deux camps devront désormais tenter de s'entendre lors de discussions à huis clos, avait dit jeudi un membre d'ERC à l'AFP.

Ces divisions interviennent alors que les deux camps ont voté ensemble une résolution annonçant le lancement d'un processus séparatiste qui devrait s'achever en 2017 au plus tard et la désobéissance à l'Etat espagnol.

Cette résolution parlementaire sans précédent a été suspendue mercredi par la cour constitutionnelle. Ses promoteurs, à commencer par M. Mas, risquent des poursuites pénales s'ils vont de l'avant.

 

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Barcelone - Une marée de drapeaux indépendantistes
au Camp Nou en défi à l'UEFA

Après avoir essayé la voie du dialogue, le Barça est clairement passé à l'offensive et défend désormais le droit de son public à exprimer son opinion dans l'enceinte du Camp Nou.

Sanctionnés à deux reprises par l'UEFA, le FC Barcelone laissera, ce mercredi soir, entrer 30.000 estelades (drapeaux indépendantistes) dans son stade à l'occasion de la venue du BATE Borisov lors de la 4e journée de la Ligue des Champions.

Ce sont les associations souverainistes catalanes (ANC, Omnium Cultural, Seleccions Pro et une association d'avocats) qui distribueront les 30.000 drapeaux aux spectateurs aux portes du stade en réponse aux sanctions qui ont touché par deux fois le club catalan.

Pour ces associations, comme pour le Barça, par ses sanctions, l'UEFA viole leur droit d'expression.
Le club a diffusé il y a deux semaines une vidéo rappelant que l'estelada s'invite dans les stades où joue le Barça depuis des décennies
sans qu'il n'y ait jusqu'alors eu de sanctions.

 

Par ailleurs, une action en justice contre l'UEFA sera lancée prochainement par les associations souverainistes. "La bataille qu'a commencé l'UEFA est tout à fait absurde. Nous sommes convaincus que la diplomatie et les services juridiques du Barça lui feront voir l'erreur de cette attitude", a déclaré Jordi Sanchez, président de l'ANC.

Les organisateurs de cette marée d'estelades s'appuient sur le fait que le drapeau indépendantiste a été reconnu, en janvier 2014, comme un "symbole du désir et une revendication démocratique, légitime, légale et non-violente" par le parlement de Catalogne.

Une déclaration qui n'a pas été contestée.
"L'UEFA ne peut pas aller contre la décision d'un parlement élu démocratiquement qui a reconnu l'estelada comme un symbole national".

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Action transfrontalière contre l’immigration.

Le samedi 31/10/15 les membres de SOM Catalans, de la Ligue du Midi et de Terra i Poble se sont retrouvés sur la place Catalunya de Figueres pour une action commune contre l’immigration.

De nombreux tracs ont étaient distribués aux riverains, content et rassurés de voir qu’une opposition réaliste et résolument nationaliste-identitaire est en marche en Catalogne.

Dans l’après-midi les militants se sont scindés en plusieurs groupes pour des actions de collages aux alentours de Figueres, pendant que d’autres se sont activés pour un tractage massif au niveau de l’ancien poste frontière au Perthus et dans les artères principaux de la ville.
Terra i Poble terraipoble@yahoo.fr

Acció transfronterera contra la immigració

El dissabte 31/10/15 els membres de SOM Catalans, de la Ligue du Midi (Occitania i Catalunya del Nord) i de Terra i Poble s’han trobat plaça de Catalunya a Figueres per a una acció comuna contra la immigració.

Nombrosos propagandes eren distribuïdes als riberencs, molt entusiastes de veure que una oposició realista i resolutament nacionalista-identitària és en marxa en Catalunya. A la tarda els militants s’han escindit en diversos grups per a accions d’encartellades a prop de Figueres, mentre quels altres s’han activats per una distribució massiva de propagandes al nivell de l’antic lloc de la frontera al Perthus i a les artèries principals de la ciutat.Terra i Poble

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Le parlement catalan prêt à déclarer son indépendance,
Madrid "mettra tout en oeuvre" pour s'y opposer.

Les deux groupes indépendantistes majoritaires aux Parlement de Catalogne (Junts pel Si et la Cup) se sont mis d'accord, ce mardi matin, sur le lancement du processus d'indépendance. Un texte a été rédigé par lequel le parlement pourrait déclarer l'indépendance de la Catalogne.

Aussitôt, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a réagi en convoquant une conférence de presse pour une déclaration solennelle. "Deux groupes élus, favorables à l'indépendance, mais qui n'ont pas obtenu la majorité des voix, ont présenté une proposition contraire à la constitution, à la loi, aux votes des Catalans, à la démocratie et à la volonté de tout le peuple espagnol. C'est un acte de provocation qui veut violer la loi parce qu'elle n'est pas de leur côté mais qui n'aura aucun effet. Nous n'agirons que dans le cadre de la loi et le gouvernement que je préside mettra tout en oeuvre pour que cette proposition ne voit jamais le jour. Nous mettrons en oeuvre tous

Le parlement catalan a été installé hier avec à sa tête Carme Forcadell, indépendantiste convaincue. Pour les Catalans, le manque de dialogue avec Madrid les pousse à déclarer leur indépendance dans un "acte d'obéissance au peuple catalan". Neus Munté, la porte-parole du gouvernement catalan, a indiqué que le parlement "espérait un peu de respect de la part du gouvernement espagnol et constate une menace. Nous ferons notre possible pour respecter le mandat démocratique que nous avons reçu des Catalans".

Selon les indépendantistes,initier le processus d'indépendance "est un acte d'obéissance au peuple cat. Pas une désobéissance envers Madrid"

— Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) 27 Octobre 2015

Ci-dessous le texte sur lequel les deux groupes indépendantistes se sont mis d'accord.

@WEBINDEP pic.twitter.com/ZZjhQMBofk

— Damià Vall Arjó ||*| (@da2010lleida) 27 Octobre 2015

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"Le parlement catalan"

Premièrement - Constatant que le mandat démocratique obtenu lors des élections du 27 septembre est basé sur une majorité de sièges des forces parlementaires qui avaient pour objectif que la Catalogne devienne indépendante avec une large majorité souverainiste en voix et en sièges permet l'ouverture d'un processus constituant non subordonné.

Deuxièmement - Déclare solennellement le début du processus de création d'un état catalan indépendant sous la forme d'une république.

Troisièmement - Proclame l'ouverture d'un processus constituant, citoyen, participatif, ouvert, intégrant et actif pour préparer les bases de la future constitution catalane.

Quatrièmement - Incite le futur gouvernement (catalan) à rendre effectif ces déclarations.

Cinquièmement - Considère pertinent d'initier dans 30 jours maximum la rédaction des lois du processus constituant de sécurité sociale et de finances publiques.

Sixièmement - en tant que dépositaire de la souveraineté et de la puissance d'expression constituant, il réitère que ce Parlement et le processus de déconnexion de l'Etat espagnol ne soumettront pas aux décisions des intitutions espagnoles en particulier, le tribunal constitutionnel qu'il considère comme illégitime et sans compétence suite, entre autres, à sa décision de juin 2010 sur le statut d'autonomie de la Catalogne voté par le peuple lors d'un référendum.

Septièmement - Adoptera les mesures nécessaires pour ouvrir ce processus de déconnexion démocratique, massif, subi et pacifique avec l'état espagnol de telle manière qu'il permettra l'autonomie des citoyens à tous les niveaux et en particulier dans une participation active, ouverte et intégrée.

Huitièmement - Incite le futur gouvernement (catalan) à accomplir exclusivement ces normes et mandats émanants de cette chambre, légitime et démocratique afin de garantir les droits fondamentaux qui pourraient être affectés par des décisions des instances de l'état espagnol.

Neuvièmement - Déclare la volonté d'initier les négociations pour rendre effectif le mandat démocratique de la création d'un Etat catalan indépendant sous forme de république et, également, de le faire savoir à l'Etat espagnol, à l'Union européenne et à la communauté internationale."

 

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Drapeau indépendantiste :
Quand le Barca défend sa liberté d'expression dans une vidéo.

L'UEFA a de nouveau sanctionné le FC Barcelona à cause des estelades (drapeaux indépendantistes) brandis au Camp Nou le 29 septembre face au Bayer Leverkusen.

Le club catalan doit payer une amende de 40.000 euros... La seconde après celle de la finale de la finale à Berlin en juin dernier.

Le club Catalan répond à l'UEFA avec une vidéo montrant le lien historique entre le drapeau indépendantiste, le club, ses joueurs et les "sosis".

Une vidéo diffusée ce week-end en présence du président Josep Maria Bartomeu

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Un adjoint à la mairie de Perpignan jugé "anti-français" par le FN.

"Le sentiment français diminue, il y a l'espoir d'un nouvel État." Le titre de l'entretien que Brice Lafontaine, adjoint au maire de Perpignan chargé des Affaires catalanes et président du parti Unitat catalana, a accordé à un média indépendantiste basque est l'objet des foudres du Front national et de Louis Aliot en particulier.

Ce dernier, élu sur le banc de l'opposition à La Loge, fulmine contre "un élu de la majorité UMP-UDI de Perpignan (qui) se félicite de la perte du sentiment français dans notre Roussillon ! (...) De la part d'un élu, c'est une faute et une offense à notre pays." Aliot ajoute : "Se féliciter de la baisse du sentiment français pour glorifier la naissance d'un pseudo-État (...) porte atteinte à l'unité et à l'indivisibilité de la République" et "demande au maire de Perpignan et président de l'Agglo de désavouer ces propos scandaleux et d'en tirer les conclusions qui s'imposent."

Apprenant tout juste la polémique lancée par le FN, Brice Lafontaine parlait hier après-midi d'une citation à la fois "sortie de son contexte" et de deux phrases "accolées qui n'auraient pas dû l'être" : "Ça montre le niveau du Front national qui ne se base que sur du sensationnel.

" Et l'adjoint persiste et signe : "Le sentiment d'appartenance à La France diminue en France en général et ici aussi, et bien sûr que je me réjouis du processus engagé vers un État catalan et tout le monde doit s'en réjouir car c'est la démocratie qui a parlé."

De Brice Lafontaine
Après avoir demandé à la préfète, maintenant Aliot demande au maire de me désavouer...
Personne ne s'en réjouit mais c'est un fait, pas une opinion : le sentiment d'appartenance à la France diminue.

Je trouve ça dramatique qu'un pays comme la France n'arrive même plus en son sein à donner envie de se sentir français.
En revanche d'un autre côté -et ça n'a rien à voir avec la France- je me réjouis, oui, de la hausse du sentiment d'appartenance à la Catalogne. Quand on met ce...s deux concepts ensemble, on pourrait croire que je me réjouis de l'un par rapport à l'autre. Mais si Aliot était un tant soit peu intelligent, il aurait lu l'article en question et aurait vu qu'il n'y a pas de cause à effet entre ces deux concepts.
Au lieu de s'en prendre aux personnes, le FN ferait mieux de travailler à ce qu'on aime + la France (en prenant certaines idées à la Catalogne par exemple). Et ce n'est pas en s'attaquant à ceux qui aiment la Catalogne (sans pour autant haïr la France) qu'il y parviendra. Le maire de Perpignan l'a d'ailleurs compris et ne met pas en opposition Catalogne et France. Tiens, ça me rappelle certains moments de l'histoire où on montait les gens les uns contre les autres pour faire croire que nos problèmes venaient d'une certaine catégorie de personnes...

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Interpellation du trésorier du parti du président catalan.

Le président indépendantiste de la Catalogne, Artur Mas, se dit victime, lui et sa formation (CDC) de chasse aux sorcières en raison de ses efforts pour déclarer l'indépendance unilatérale de la Catalogne. PHOTO/AFP Pau Barrena

La Garde civile espagnole a interpellé mercredi le trésorier du parti du président de Catalogne, l'indépendantiste Artur Mas, dans une enquête sur un présumé paiement de commissions par des entreprises bénéficiaires de marchés publics, selon un porte-parole.

"Le trésorier de Convergence démocratique de Catalogne (CDC, centre droit, indépendantiste) a été interpellé aujourd'hui" dans la province de Tarragone, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la Garde civile.

Sept dirigeants d'entreprises ont été interpellés en même temps que le trésorier, Andreu Viloca, deux autres membres du parti CDC, et le responsable des appels d'offre du gouvernement régional, selon une source proche de l'enquête.

Déjà, un précédent trésorier du CDC risque une condamnation de neuf ans de prison pour une affaire similaire de commisions découverte en 2009.

Artur Mas, président de CDC, s'est dit convaincu que la légalité du financement de son parti et des adjudications de son gouvernement. Les interpellations, selon lui, sont une réponse à ses efforts pour déclarer l'indépendance unilatérale de la Catalogne. "CDC et moi-même faisons l'objet d'une chasse aux sorcières", a-t-il dit.

M. Mas a comparu le 15 octobre devant la justice espagnole pour avoir organisé en octobre 2014 un référendum sur l'indépendance, sans valeur légale et interdit mais qu'il assume pleinement, dénonçant un procès "politique".

L'opération policière visant le trésorier de son parti a eu lieu le jour où M. Mas devait convoquer le nouveau Parlement catalan, où lors des élections régionales du 27 septembre, les deux listes indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges. L'enquête contre CDC avait débuté il y a un an par l'interpellation d'un ancien maire de ce parti soupçonné d'avoir reçu des commissions de dirigeants de sociétés en échange de l'attribution de contrats publics.

Fin août, les sièges de CDC et d'une fondation Catdem qui en dépend, avaient été perquisitionnés. Présentée comme un laboratoire d'idées, cette fondation est soupçonnée d'avoir "perçu des commissions de 3% versées par des entreprises sur les contrats que leur attribuaient des mairies gérées par le CDC", a indiqué une source judiciaire.

La documentation saisie a permis de faire le lien entre les réunions du trésorier avec les entrepreneurs, l'attribution de contrats et les donations à la fondation pour un montant total de plusieurs millions d'euros, a assuré une source judiciaire.

Le CDC est engagé dans des négociations serrées avec les membres du parti indépendantiste d'extrême gauche CUP. Celui-ci refuse la reconduction à la tête de la région de M. Mas, critiqué pour les politiques libérales d'austérité menées pendant son mandat et les soupçons de corruption qui pèsent sur sa formation.

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Artur Mas "pas encore déçu par la France"

Inculpé ce jeudi de désobéissance civile, le président de la Generalitat de Catalogne, Artur Mas (centre droit), a donné une conférence de presse à l'issue de son audition.

Et parmi les sujets évoqués, la position de la France, "pays de liberté", face au désir d'indépendance de la Catalogne qui s'oppose à l'intransigeance de Madrid.Questionné par nos confrères d'Equinox, radio barcelonaise par et pour les Français, Artur Mas a répondu dans un français impeccable.

 

Il s'est dit "pas encore déçu par la France" dont le silence est assourdissant face aux événements qui touche la Catalogne.

S'il a dit comprendre le soutien de Nicolas Sarkozy au PP à la veille des dernières élections régionales pour des logiques de partis, Artur Mas n'a pas manqué de faire une petite leçon de démocratie à la France dont le Premier ministre, Manuel Valls s'est toujours déclaré favorable à l'unité de l'Espagne.

"Un pays comme la France qui a dans ses principes l'égalité, la fraternité et la liberté" doit toujours écouter des mouvements démocratiques venus de la base".

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Inculpé pour "désobéissance civile",
Artur Mas défend la liberté d'expression.

Le président catalan Artur Mas a comparu jeudi devant la justice pour avoir organisé un référendum sur l'indépendance,
sans valeur légale et interdit mais qu'il a pleinement assumé, dénonçant un procès "politique".

Devant les magistrats du tribunal supérieur de justice de la Catalogne (Cour d'appel), il a dit "être responsable de tout", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse à l'issue de cette audition où la justice lui a notifié son inculpation pour "désobéissance civile" notamment.

M. Mas, qui a refusé de répondre aux questions du parquet (représentant l'Etat espagnol) a assuré qu'en organisant cette consultation il avait défendu la "liberté idéologique" et "la liberté d'expression". Auparavant, il avait quitté avec solennité le tribunal supérieur de justice de Catalogne (cour d'appel) à Barcelone, en fendant une foule de quelque 3.000 sympathisants, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Il s'est arrêté sur les marches et, entouré de membres de son exécutif, mais aussi du Parlement régional, de dirigeants indépendantistes, il a chanté l'hymne catalan, un geste de défi à l'égard du pouvoir espagnol.

Le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy a jugé "inacceptable" la manifestation, estimant qu'il s'agissait de "menaces" au pouvoir judiciaire, des déclarations à des journalistes à Bruxelles retransmises par la télévision.

L'audience était présentée par ses partisans comme une tentative de plus de réprimer le sécessionnisme, même si la cour a attendu que les élections régionales en Catalogne, remportées par les indépendantistes, soient passées pour lancer la convocation aux fins d'inculpation. "A bas la justice espagnole", ont crié des sympathisants de M. Mas devant le tribunal.

Hasard du calendrier, le rendez-vous judiciaire a été fixé pour le jeudi 15 octobre, date anniversaire importante pour les partisans de la séparation d'avec l'Espagne : c'est le jour de la mort de leur héros LLuis Companys, fusillé par des soldats du dictateur Francisco Franco au château de Montjuic, une forteresse militaire, il y a 75 ans. Lluis Companys, président catalan à l'époque, avait, six ans plus tôt, proclamé un éphémère "Etat catalan de la République fédérale espagnole", le 6 octobre 1934, pendant une dizaine d'heures.

Le président de la Generalitat Artur Mas s'est recueilli dans la matinée sur la tombe de son illustre prédecesseur, au château de Montjuic, surplombant Barcelone. L'anniversaire a été célébré par des centaines de militants qui ont défilé dans la nuit autour de la forteresse, brandissant des torches enflammées.

Comunicat en relació a la nota pública del TSJC

L'Assemblea Nacional Catalana, l’Associació de Municipis per la Independència i l’Associació Catalana de Municipis i Òmnium Cultural com a entitats organitzadores de les concentracions en suport a les institucions catalanes arran de les imputacions pel 9N, manifestem que:
- El comunicat del TSJC és inacceptable, tant per l’intent de coaccionar el lliure dret a manifestació de la ciutadania com per les afirmacions inexactes sobre els objectius i els convocants de les concentracions.
- La convocatòria de les mobilitzacions del dimarts 13 d'octubre, així com la de dijous 15, l'han dut a terme l'Assemblea Nacional Catalana, Òmnium Cultural, l'Associació Catalana de Municipis i l'Associació de Municipis per la Independència. En cap cas, tal com s'afirma al comunicat del TSJC, han estat instigades o liderades pel Govern de la Generalitat de Catalunya.
- L'objectiu de les concentracions és el de fer-nos corresponsables de la celebració de la consulta del 9N i mostrar el suport a les persones imputades per haver complert amb el mandat democràtic sorgit de les urnes.
- Denunciem la judicialització a la qual s'ha vist sotmès el procés polític que es viu a Catalunya des del primer moment. A diferència de casos com l'escocès, en què la resposta a un conflicte polític ha estat política, l'Estat espanyol ha respost únicament amb amenaces i tribunals a qualsevol intent de consultar als catalans i catalanes sobre el futur polític del país. Una actitud que referma la necessitat d'avançar cap a la República Catalana complint amb el mandat sorgit a les urnes el 27S.
- El comunicat pretén desviar l'atenció sobre l’arrel del problema: la manca de qualitat democràtica de l’Estat espanyol i el fet que tres representants polítics estiguin imputats per dur a terme una consulta democràtica.
- El dret a manifestació és irrenunciable i imprescindible per al bon funcionament de qualsevol societat democràtica. Un dret que a les concentracions del passat dimarts es va exercir, com sempre, de manera cívica i pacífica.
- Les entitats convocants valorem molt positivament la gran resposta a les mobilitzacions celebrades aquest dimarts i fem una crida a omplir de nou els carrers amb la concentració d’aquest dijous 15 d’octubre davant del TSJC.

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Catalogne : Auditions au tribunal
suite à la consultation pour l'indépendance de 2014.

La justice espagnole a entendu mardi Irene Rigau, responsable du département d'Education du gouvernement catalan, poursuivie pour avoir organisé avec d'autres une consultation sur l'indépendance.

Irene Rigau a franchi peu avant 10h les portes de la l'Audience provinciale de Barcelone où elle était convoquée, entourée jusqu'aux abords du bâtiment par l'essentiel du gouvernement catalan et des dirigeants séparatistes, soit une cinquantaine de personnes. L'audition, où elle s'est notamment vu notifier des poursuites pour désobéissance civile et détournement de fonds publics, a duré environ une heure.

Irene Rigau, comme la vice-présidente du gouvernement Joana Ortega, attendue dans l'après-midi, et le président catalan sortant Artur Mas, qui doit comparaître jeudi, est poursuivie pour avoir organisé le 9 novembre 2014 la consultation symbolique sur l'indépendance de la Catalogne.

Cette consultation, sans valeur légale, avait remplacé un référendum en bonne et due forme refusé par Madrid.

Elle avait cependant également été interdite par la Cour constitutionnelle, estimant que la Constitution interdit d'organiser des consultations régionales sur des sujets concernant l'ensemble de la Nation. Quelque 2,3 millions de personnes avaient participé à cette consultation, et près de 1,9 (80%) s'étaient prononcées pour la séparation.

La cour, dont les juges sont nommés par le pouvoir, est composée en majorité de conservateurs, soupçonnés par les indépendantistes d'être proches du gouvernement de Mariano Rajoy fermement opposé à tout référendum.

En sortant, Irene Rigau a nié "avoir donné des ordres ou des instructions", aux directeurs d'école pour qu'ils organisent cette consultation, mise en place sur la base du bénévolat. Artur Mas avait lui déclaré qu'il assumait cet acte, estimant pour sa part qu'il ne s'agissait que d'un acte de démocratie. Des centaines de militants indépendantistes venus en signe de solidarité ont accueilli Irene Rigau.

 

Comunicat en relació a la nota pública del TSJC
L'Assemblea Nacional Catalana, l’Associació de Municipis per la Independència i l’Associació Catalana de Municipis i Òmnium Cultural com a entitats organitzadores de les concentracions en suport a les institucions catalanes arran de les imputacions pel 9N, manifestem que:
- El comunicat del TSJC és inacceptable, tant per l’intent de coaccionar el lliure dret a manifestació de la ciutadania com per les afirmacions inexactes sobre els objectius i els convocants de les concentracions.
- La convocatòria de les mobilitzacions del dimarts 13 d'octubre, així com la de dijous 15, l'han dut a terme l'Assemblea Nacional Catalana, Òmnium Cultural, l'Associació Catalana de Municipis i l'Associació de Municipis per la Independència. En cap cas, tal com s'afirma al comunicat del TSJC, han estat instigades o liderades pel Govern de la Generalitat de Catalunya.
- L'objectiu de les concentracions és el de fer-nos corresponsables de la celebració de la consulta del 9N i mostrar el suport a les persones imputades per haver complert amb el mandat democràtic sorgit de les urnes.
- Denunciem la judicialització a la qual s'ha vist sotmès el procés polític que es viu a Catalunya des del primer moment. A diferència de casos com l'escocès, en què la resposta a un conflicte polític ha estat política, l'Estat espanyol ha respost únicament amb amenaces i tribunals a qualsevol intent de consultar als catalans i catalanes sobre el futur polític del país. Una actitud que referma la necessitat d'avançar cap a la República Catalana complint amb el mandat sorgit a les urnes el 27S.
- El comunicat pretén desviar l'atenció sobre l’arrel del problema: la manca de qualitat democràtica de l’Estat espanyol i el fet que tres representants polítics estiguin imputats per dur a terme una consulta democràtica.
- El dret a manifestació és irrenunciable i imprescindible per al bon funcionament de qualsevol societat democràtica. Un dret que a les concentracions del passat dimarts es va exercir, com sempre, de manera cívica i pacífica.
- Les entitats convocants valorem molt positivament la gran resposta a les mobilitzacions celebrades aquest dimarts i fem

 

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9N som tots

Òmnium Cultural, l'ANC, l’AMI i l'ACM hem convocat conjuntament una sèrie de mobilitzacions per mostrar el rebuig a la imputació de les autoritats catalanes que van fer possible la celebració del procés participatiu del 9 de novembre de 2014.

Així doncs fem una crida a assistir als actes de suport a les institucions catalanes que es faran el proper 13 d’octubre a les 19.30 hores davant dels ajuntaments de tots els municipis de Catalunya. També t’animem a acompanyar les persones que hauran de declarar els dies 13 i 15 d’octubre a les 10 hores al TSJC (Passeig de Lluís Companys, 14-16, Barcelona). El mateix dia 15 d'octubre també està prevista una concentració de càrrecs electes davant del TSJC.

A banda, també proposem enviar una carta de protesta a les instàncies judicials. Feu clic aquí per descarregar-vos-la i enviar-la a l'adreça que us indiquem.

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La televisió pública francesa (F5) ha difós una emissió amb
el títol de
"Risc català i contagió independentista".

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L'emissió ha estat la reproducció exacta dels arguments de la caverna mediàtica i de les mentides oficials del règim espanyol.Volem manifestar la nostra indignació per la manca total d'objectivitat, de contradicció i de serietat en el tractament de la victòria independentista.

Els catalans, del nord com del sud, han estat profundament ferits per afirmacions com: "són rics que no volen pagar pels pobres", "es tracta d' una burgesia que sempre s'ha sentit superior", "han aprofitat les competències en educació per adoctrinar els infants", "han fet una campanya identitària sense explicar els riscs de la independència" i, sobretot:"hi ha un component racista en els catalans"Volem afirmar que la nostra reivindicació és democràtica, pacífica transversal i multicultural.

Refusem les acusacions de racisme, sobretot venint d'un país amb un Front Nacional omnipresent.Demanem que la França dita el país dels drets de l'home doni suport a un poble que lluita pacíficament per la llibertat.

Exigim excuses i serietat. Exigim informació contrastada. Exigim una emissió especial de 'C'est dans l'air".Podeu signar la petició aquí o podeu enviar un correu a :
Maison France Télévisions, Médiateur des programmes; 7, Esplanade Henri de France; 75907 PARIS CEDEX 15.

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Catalogne : le président Mas convoqué par le tribunal
constitutionnel pour "désobéissance civile"

Le président indépendantiste de la Catalogne, Artur Mas, est convoqué aux fins d'inculpation pour "désobéissance civile", après l'organisation fin 2014 d'une consultation sur l'indépendance, interdite par le tribunal constitutionnel, a-t-on appris de source judiciaire.

La citation délivrée par le tribunal supérieur de justice de Catalogne a été lancée deux jours après des élections régionales en Catalogne, où le camp indépendantiste a obtenu la majorité absolue des sièges au Parlement régional.

Près de 2,3 millions de personnes avaient participé à cette consultation symbolique le 9 novembre 2014 et presque 1,9 million avaient voté pour l'indépendance de la Catalogne

Les participants devaient répondre à deux questions: "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat?", "Voulez-vous que cet Etat soit indépendant?".

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy refusant net, depuis 2012, l'organisation d'un référendum d'autodétermination, M. Mas avait décidé de convoquer cette consultation sans valeur légale. Mais le tribunal constitutionnel, qui avait déjà interdit le référendum, a également estimé qu'il n'avait pas le droit de l'organiser car il abordait un sujet national, l'unité de l'Espagne, qui n'était pas de sa compétence.

Le président catalan est convoqué le 15 octobre aux fins d'inculpation, qui est presque automatique dans ce cas de figure en Espagne. Il était visé par une enquête depuis décembre 2014, après une ouverture d'information judiciaire sur la consultation du 9 novembre.   

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Le post-franquisme en action en Espagne

L'enquête, visant également deux autres responsables de l'exécutif catalan, cherche à établir s'il s'est rendu coupable de "désobéissance civile", de "malversations" de fonds publics et d'"usurpations de fonctions", en organisant ce scrutin.

La consultation s'était tenue notamment dans des écoles publiques et avait été organisée par l'exécutif avec l'aide de bénévoles des associations indépendantistes.

Moins de 48 heures après la victoire indépendantiste aux élections parlementaires de Catalogne, le principal leader du mouvement et président de CDC, Artur Mas, a été mis en examen ce mardi 29 septembre.

La justice lui reproche d’avoir favorisé la consultation démocratique du 9 novembre 2014, qui a montré à l’Europe entière la méthode pacifique de la Catalogne vers son propre destin. Le gouvernement espagnol, aux commandes de la justice, démontre son incapacité au dialogue.

Les vieux démons du Partido Popular, au pouvoir à Madrid, sont revenus : ce parti politique issu du franquisme et ami de Nicolas Sarkozy refuse la démocratie, en niant le mandat parlementaire obtenu par les souverainistes catalans.

L’Espagne obscurantiste revient, en organisant la comparution d’Artur Mas le 15 octobre, journée anniversaire du fusillement de son prédécesseur Lluís Companys, en 1940. Convergence Démocratique de Catalogne (CDC) condamne sans réserve aucune le stratagème espagnol. Nous alertons, dans les Pyrénées-Orientales et en France, de l’extrême gravité des faits en cours.    (CDC)

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Indépendance de la Catalogne:
Rajoy prêt au dialogue, la coalition déterminée.

La principale coalition indépendantiste en Catalogne s'est dit lundi en mesure de lancer le processus qui doit mener la région vers l'indépendance en 2017, après sa victoire aux élections régionales.

"Le message (des électeurs) est clair. Nous avons la majorité qui légitime totalement le fait d'initier le processus", a dit Raul Romeva, tête de liste de la coalition "Junts pel Sí" (Ensemble pour le oui), au lendemain des régionales qui donnent la majorité absolue au Parlement aux deux listes indépendantistes mais avec seulement 47,8% des suffrages.

 

"Si l'on voulait compter les voix pour le oui et pour le non, la solution était très facile. Cela s'appelle un référendum, si quelqu'un avait voulu un référendum, il aurait fallu le faire", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Barcelone.

Le gouvernement de Madrid s'est opposé à la tenue d'un référendum. M. Romeva a précisé être disposé au "dialogue" sur le mandat qui leur a été confié par les Catalans, c'est-à-dire uniquement sur la manière d'atteindre l'indépendance.

A Madrid, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a répété lundi qu'il ne discuterait de la fin de l'unité de l'Espagne. Le président sortant catalan, l'indépendantiste Artur Mas, a de son côté dû répondre à plusieurs questions sur son rôle au sein de la coalition alors que des appels à son départ se multiplient dans le camp du non.

La question n'est pas sans importance alors que la CUP, l'autre liste indépendantiste qui doit en principe s'allier à "Junts pel si" pour former une majorité parlementaire stable, a dit à plusieurs reprises qu'elle refuserait d'investir un exécutif dirigé par le président sortant.

M. Mas s'est référé au programme de la coalition, qui prévoit qu'il reste président. Junts pel Si et la CUP ont affirmé lundi qu'ils allaient démarrer un "round" de contacts afin de s'accorder en vue de former cette majorité.

La Candidature d'unité populaire (CUP, extrême gauche), exige, outre la sortie de M. Mas, un "plan d'urgence sociale".

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Majorité absolue en sièges

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La Catalogne vote ce dimanche sur son indépendance,
face à une Espagne qui veut rester unie.

Une jeune fille grimée aux couleurs de l'«Estelada" (drapeau catalan pro indépendantiste) sourit lors des célébrations de la Journée nationale de la Catalogne (Diada), à Barcelone le 11 Septembre 2015. Ce jour là des centaines de milliers de Catalans ont envahi les rue de la capitale catalane pour réclamer l'indépendance.

Une jeune fille grimée aux couleurs de l'«Estelada" (drapeau catalan pro indépendantiste) sourit lors des célébrations de la Journée nationale de la Catalogne (Diada), à Barcelone le 11 Septembre 2015. Ce jour là des centaines de milliers de Catalans ont envahi les rue de la capitale catalane pour réclamer l'indépendance. PHOTO/AFP Jorge Guerrero

Les électeurs de Catalogne vont se prononcer dimanche pour la première fois sur l'indépendance de leur région, malgré l'opposition de Madrid, après l'une des campagnes électorales les plus intenses qu'ait connue l'Espagne post-franquiste.

Formellement, ce ne sont que des élections régionales destinées à renouveler le parlement de cette industrieuse région de 7,5 millions d'habitants. Mais les indépendantistes les présentent comme un plébiscite sur l'indépendance et, reconnaissant implicitement l'enjeu, ce sont les leaders nationaux qui ont mené la campagne en Catalogne, à commencer par le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy. Le figure de proue des séparatistes, le président régional sortant Artur Mas, promet, s'ils l'emportent, de défaire la Catalogne du joug de la monarchie espagnole en un an et demi à deux ans.

Après un siècle de fâcheries et de tensions plus ou moins vives avec Madrid autour de la langue -- interdite sous la dictature de Francisco Franco (1939-1975) -- et de la fiscalité, l'écart s'est brutalement creusé, sur fond de crise. Furieux de l'invalidation par le Tribunal constitutionnel en 2010 d'une partie du statut d'autonomie de la région, les nationalistes ont réclamé en vain depuis 2012 un référendum d'autodétermination.

Face au refus obstiné du gouvernement de Mariano Rajoy, ils l'organisent indirectement à travers ces élections: s'ils obtiennent une majorité absolue de sièges au parlement régional (68 sur 135), comme le prévoient les sondages, ils promettent de lancer le processus de sécession, même sans avoir la majorité des voix.

  • Inquiétude des marchés

Les banques, grands groupes et marchés s'en inquiètent alors que l'Espagne commence à sortir de la crise, avec 3,3% de croissance prévus en 2015. Sans la Catalogne, le pays serait amputé de 25% de ses exportations, 19% de son PIB, 16% de sa population, d'une culture, d'un morceau d'Espagne depuis sa formation il y a cinq siècles.

"Il faut un vote massif en faveur du bon sens, de la responsabilité", a imploré M. Rajoy, dont le parti est largement devancé dans les sondages. Ses ministres ont joué les Cassandre, annonçant qu'une séparation en ferait un Etat paria et ruiné exclu de l'Union européenne, où le chômage monterait à 37% et les retraites plongeraient de 44%. M. Rajoy a obtenu le soutien d'alliés conservateurs en Europe, dont Angela Merkel et David Cameron, et au-delà, de Barack Obama aux Etats-Unis, qui s'est prononcé pour une Espagne "unie". Vendredi, l'ex-président français Nicolas Sarkozy clôture la campagne avec lui à Barcelone.

En face, les indépendantistes de la coalition "Junts pel Si", alliant des associations, des conservateurs et la gauche républicaine indépendantiste (ERC), opposent du rêve.

"Je suis très enthousiaste, nous attendons ce jour depuis mes grands-parents", dit Eva Fontova, médecin de 60 ans, en distribuant des tracts à Barcelone. Artur Mas et ses alliés assurent que la région est si indispensable à l'Europe et l'Espagne, qu'elles ne couperont pas les ponts. Pourtant, pour Jose Pablo Ferrandiz, de l'institut de sondages Metroscopia, seuls 20 à 25% des Catalans sont vraiment indépendantistes. Mais un certain nombre souhaite ainsi lancer un "tir de sommation", qui "permettra d'avoir une meilleure position pour négocier" une autonomie renforcée, dit-il.

Beaucoup dépendra de l'après 27 septembre. Artur Mas, dans un entretien avec l'AFP a estimé ainsi qu'une négociation avec Madrid en vue d'un vrai référendum était encore possible s'il n'obtenait pas une majorité des voix. Beaucoup dépendra aussi du gouvernement issu des prochaines législatives de décembre, où le PP de Mariano Rajoy semble devoir perdre sa majorité absolue.

En attendant, pour le reste des Espagnols, la Catalogne reste une vague préoccupation, très loin derrière le chômage ou l'économie. "On oscille entre l'indifférence -- on se dit +ça y est encore les Catalans avec leur rengaine+ -- et l'inquiétude", résume Oscar, élu de 34 ans à Caravaca de la Cruz, un gros bourg de Murcie (sud). "C'est plutôt une Liga sans le Barça qui nous inquiète", plaisante-t-il en refusant de donner son nom de famille. En Andalousie, Angel Luis Berzosa, 43 ans, habitant d'un village au coeur d'une terre d'oliviers, Arroyo del Ojanco, ne dit pas autre chose, même si ses deux soeurs vivent en Catalogne, comme près de 750.000 Andalous. "Cela n'occupe pas nos conversations".

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Bataille de drapeaux au balcon de la mairie de Barcelone à trois jours du vote.

La tension monte d'un ton à Barcelone à trois jours des élections régionales anticipées qui pourraient déboucher, à terme, sur une déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne.

Et ce jeudi, c'est au balcon de la mairie de Barcelone que la fièvre est montée de quelques degrés lorsque Alfred Bosch, le chef de file de l'ERC, parti de gauche favorable au séparatisme, a déployé une estelada, le drapeau indépendantiste alors que la foule était rassemblée pour les fêtes de la Mercè.Ce à quoi, Alberto Fernandez Diaz, du Partido Popular, a répliqué en déployant à son tour et avec difficulté, le drapeau espagnol.

Le tout sous quelques sifflets venus de la foule.L'incident s'est rapidement terminé avec l'intervention du premier adjoint de la maire de Barcelone, Ada Colau (issue du mouvement des Indignés). Celui-ci a demandé aux deux membres du conseil municipal de ranger leurs drapeaux.

 

Après coup, Ada Colau a indiqué que si elle était favorable à la liberté d'expression, elle déplorait l'utilisation à des fins partisanes de l'espace comme le balcon de la mairie, symbole de la pluralité de l'institution.

L'incident s'est déroulé sous les yeux d'Artur Mas, le président de la Generalitat, partisan de l'indépendance et qui attend de l'élection de dimanche prochain, une majorité claire pour emmener la Catalogne sur ce chemin.

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Catalogne : menaces et noms d'oiseaux à cinq jours du scrutin .

Les menaces et avertissements voilés ou directs, y compris du chef du gouvernement espagnol, sur ce qui attend la Catalogne en cas de sécession se sont multipliés à cinq jours d'un scrutin régional crucial, où les séparatistes sont donnés gagnants.

Une Catalogne indépendante "sortirait de l'Union européenne, et que ferait-on avec les retraites? (...) il y a beaucoup plus de retraités que de cotisants et que se passerait-il avec les entités financières, la monnaie?", s'est interrogé Mariano Rajoy (conservateur) au micro de la radio privée Onda Cero.

Le chef du gouvernement multiplie les interventions dans les médias et les meetings avant les élections régionales de dimanche en Catalogne, que son propre parti juge "historiques".

Destinées simplement à renouveler le Parlement régional de Catalogne, elles sont présentées par le gouvernement régional sortant comme un plébiscite pour ou contre la sécession.

La fièvre indépendantiste inquiète au-delà même des frontières espagnoles car, selon les derniers sondages, les listes prônant la sécession obtiendraient une majorité absolue en sièges. Or le président sortant de la région, Artur Mas et ses alliés indépendantistes, de droite comme de gauche, prévoient de lancer un processus pour la création d'un Etat catalan d'ici un an et demi, s'ils obtiennent cette majorité absolue.

La formation de centre-droit Ciudadanos, militant pour le maintien en Espagne, arriverait en deuxième position. La liste de gauche radicale intégrant Podemos serait troisième, devant le Parti socialiste et le parti conservateur de M. Rajoy. Le chef du gouvernement a cependant encore écarté mardi le dialogue avec M. Mas, souhaité notamment par les chefs d'entreprises.

Le processus indépendantiste n'aurait "aucune valeur juridique, nous irions évidemment devant le Tribunal constitutionnel (pour le contester) et point final", a-t-il martelé.

Bras d'honneur

Déjà, lundi, le gouverneur de la banque d'Espagne Luis Linde avait évoqué les risques d'une "sortie de l'euro" et d'éventuelles mesures de contrôle des capitaux semblables à celles adoptées par la Grèce en juin. La presse espagnole a aussitôt développé l'hypothèse d'un inquiétant gel des avoirs bancaires. Un responsable de la Sécurité sociale a également évoqué un hypothétique problème de paiement des retraites, dans une région comptant 1,7 million d'habitants âgés de plus de 60 ans.

L'argument avait déjà été utilisé en Ecosse, avant le référendum d'autodétermination de 2014, où le non à l'indépendance l'avait l'emporté. Le président catalan n'a pas apprécié et agité à son tour une menace, assurant que la région pourrait, de son côté, cesser de rembourser sa part de la dette publique espagnole, soit 32,8 du total. "Le prix à payer en l'absence d'accord pourrait être implacable", a prévenu M. Mas.

Lors d'un meeting dimanche, il avait brocardé les "grands chefs", du Parti populaire de M. Rajoy, du Parti socialiste et de Podemos, venus "dans la réserve catalane dire aux indigènes ce qu'ils doivent voter" et encouragé les électeurs à leur faire "un bras d'honneur" en votant pour sa liste. "Queue de cheval mauve pas comprendre", a répondu le chef de Podemos, Pablo Iglesias en ironisant sur sa propre queue de cheval et la couleur de son parti, avant de dénoncer la "langue de vipère" de M. Mas. "Qu'un gouvernant qui aspire à être président d'un pays indépendant (...) se présente devant les marchés financiers internationaux en disant qu'il ne va pas payer la dette de l'Espagne", est "irresponsable", a de son côté dénoncé mardi sur la chaîne Telecinco le chef de l'opposition socialiste Pedro Sanchez.

En Catalogne vivent 7,5 millions de personnes, soit 16% de la population de l'Espagne.

Cette puissante région du nord-est crée un cinquième de la richesse nationale et représente un quart des exportations. "La rupture supposerait la ruine non seulement de la Catalogne mais aussi du reste de l'Espagne", a lancé M. Sanchez. Pilar Rahola, éditorialiste du journal catalan La Vanguardia, a jugé mardi que "si tout ce qu'ils ont à offrir (aux Catalans) ce sont des menaces, des catastrophes et de la terreur, cela veut dire qu'ils sont réellement déconcertés et effrayés".

Mais ces procédés "ne fonctionnent pas quand un peuple a atteint sa maturité", a lancé cette indépendantiste.

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Sarkozy à Barcelone pour soutenir Rajoy contre l'indépendance de la Catalogne

L'ex-président français Nicolas Sarkozy sera au côté du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy lors du meeting de clôture de la campagne de son parti en Catalogne, avant des élections régionales présentées comme un plébiscite sur l'indépendance de la région, a annoncé lundi le Parti populaire de Catalogne (PPC).

Nicolas Sarkozy sera à Barcelone ce vendredi 25 septembre "pour soutenir M. Rajoy et le Parti populaire en vue des élections", ont précisé Les Républicains. Un meeting à deux jours des élections régionales qui, selon les derniers sondages, donneraient la majorité aux deux listes indépendantistes si elles s'alliaient.

Le CDC critique cette visite

Suite à l'annonce de cette visite, le parti Convergence Démocratique de Catalogne s'est empressé de réagir : "Cette irruption dans le processus démocratique en cours est une erreur, car l’affichage aux côtés d’un parti issu du régime franquiste contredit frontalement le gaullisme résistant. L’aile dure du Partido Popular est même plus droitière que le Front National à de nombreux égards. Dans ce guet-apens, l’ancien chef de l’Etat soutiendra l’échec, car cette formation politique, à la tête du gouvernement espagnol, est marginale en Catalogne. Selon 20 sondages, elle échouera aux élections de ce dimanche 27 septembre. La participation du président des Républicains est aussi une maladresse stratégique car un futur Etat catalan, ami de la France, devra dialoguer sans précédents fâcheux avec Paris, selon une nouvelle stature diplomatique. Convergence Démocratique de Catalogne déplore cette intervention malvenue, à laquelle les Républicains des Pyrénées-Orientales n’ont visiblement pas accordé l’attention nécessaire. Le temps de « Vive le Québec libre » est bien lointain."

 

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CONCERT PER LA REPÚBLICA CATALANA
Dijous 10 de setembre

Lloc: Peu del Castellet

Hora: de 7 a 9

Artistes: Pascal Comelade, Gerard Jacquet, Pere Figueres, Gerard Meloux

 

El dia 11 de setembre és la Diada Nacional de Catalunya.

Aquest any, aquesta dida és especialment important

perquè és el primer dia d'una campanya electoral que serà determinant pel futur de Catalunya.

 

El dia 11 de setembre l' ANC organitza una gran manifestació, la VIA LLIURE

que omplirà la més gran avinguda de Barcelona, la Meridiana

i que acabarà al PARLAMENT de Catalunya

on seran portades les deu característiques que volem

per a la nova República Catalana.

 

L' ANC Catalunya Nord, juntament amb el Casal Jaume 1er

ha organitzat i omplert sis autobusos de nord-catalans que assistiran a la manifestació

 

Però sabent que hi ha catalans del Nord que no poden anar a la manifastació

però que se volen solidaritzar amb els seus objectius

el dia abans, el dijous 10 de setembre,

l' ANC organitza un

 

CONCERT PER LA REPÚBLICA CATALANA

 

que tindrà lloc a Perpinyà, al peu del Castellet

amb artistes nord-catalans que volen donar suport a la República Catalana:

 

Es tracta de Pascal COMELADE, Gerard JACQUET, Pere FIGUERES i Gererd MELOUX

 

 

Durant el concert l' ANC Catalunya Nord explicarà la significació del Concert

i de la Manifestació de l'onze de setembre



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LE PEUPLE INTERDIT

 



A péritif-débat «Indépendance Catalogne : impacts en Catalogne du Nord»
Samedi, 5 septembre 2015

Depuis 2012, un fait exceptionnel en Europe se construit à nos portes :

la Catalogne s’engage vers une prise d’indépendance. Ce processus historique pourrait entraîner des changements dans les Pyrénées-Orientales. Quelles seraient ses conséquences économiques, sociales, culturelles et sociétales ? Situés à l’extrême Sud du territoire français, sommes-nous prêts à cette éventualité ? Convergence Démocratique de Catalogne (CDC) engage le débat sur ces interrogations en présence d’acteurs de l’espace eurocatalan.

Un apéritif-débat est proposé au public, mardi 15 septembre à 19h00, à la salle de conférences de CDC, 9, rue Camille Desmoulins, à Perpignan. Ce moment d’échanges et d’analyses se déroulera en présence de Mme Sònia Martínez, maire de La Jonquera, Me Pierre Becque, avocat au barreau de Perpignan et M. Jordi Vera, Président de la fédération de CDC Catalogne du Nord et membre de l’exécutif national de CDC.

Les prises de parole seront modérées par M. Terenci Vera, conseiller fédéral de CDC Catalogne du Nord.
Renseignements : 04 68 35 34 54skypec2c://r/20404 68 35 34 54, 06 75 74 25 49skypec2c://r/20406 75 74 25 49 et siege-seu@cdccat.com

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"Pour l'intégration de la Catalogne, l'Europe trouvera une solution politique"

Avant la Diada et les élections, Albert Royo, véritable "VRP" du processus d'indépendance, prêchait aujourd'hui à Prades.

Secrétaire général de Diplocat, le conseil diplomatique de Catalogne, Albert Royo animait aujourd'hui à Prades une conférence dans le cadre de l'Université catalane d'été. Convaincu que les prochaines échéances (la Diada, considérée comme la fête nationale catalane, le 11 septembre, puis les élections régionales du 27 septembre) seront déterminantes dans le long processus d'autodétermination, il évoque à cette occasion la place de la Catalogne indépendante au sein de l'Union européenne. Rencontre

Diada, élections... Les prochains rendez-vous seront-ils décisifs pour la Catalogne ? Ce sont des rendez-vous importants. Il y aura certes la Diada mais surtout ces élections régionales. Elles remplacent un peu le référendum que Madrid nous a empêchés d'organiser en bloquant toutes les voies légales à sa disposition. Nous aurions voulu pouvoir interroger les citoyens sur cette question comme ça a été fait au Québec ou au Royaume-Uni. Et la seule voie légale qui nous le permettait était d'organiser ces élections.

Des élections dont les sondages sont assez fluctuants... Oui. Si la question porte sur l'indépendance, les sondages sont assez partagés et plutôt stables, c'est du 50-50. Par contre, concernant les prochaine élections, une majorité claire se détache en faveur des deux listes indépendantistes (CUP, parti d'extrême gauche et Junts pel si, coalition du CDC, ERC, DC et de diverses organisations sociales).

Et donc, en cas de victoire des indépendantistes, que va-t-il se passer ? Nous sommes des démocrates et nous sommes des gens raisonnables. Si nous recevons des citoyens un mandat pour l'indépendance, il faudra entamer de nouvelles négociations avec Madrid et la communauté internationale pour trouver la meilleure façon de l'organiser. Je pense que 18 mois seront nécessaires.

Et c'est là qu'intervient le diplomate que vous êtes ? Je ne suis aujourd'hui officiellement pas un diplomate. Car comme vous le savez, la diplomatie est une compétence qui n'est reconnue qu'aux seuls États proprement dits. En tant que représentant de Diplocat, je ne fais pas campagne pour l'indépendance mais pour le droit des citoyens catalans à s'autodéterminer.

Mais si le "oui" l'emporte, votre fonction évoluera ? Bien entendu, et après trois ans de négociations avortées avec Madrid, l'État catalan aura beaucoup de travail diplomatique à faire en direction de la communauté internationale. Il faudra mener à bien la réflexion politique pour trouver un encadrement juridique pour la Catalogne au sein de l'Union européenne.

Que répondez-vous à ceux qui brandissent la menace d'une exclusion de l'UE ? Le gouvernement espagnol dit deux choses incompatibles : premièrement, il ne reconnaît pas l'existence de la Catalogne et deuxièmement, il évoque son exclusion de l'Europe en cas d'indépendance ! Vous savez, le cas de la Grèce, ou avant cela celui de la réunification de l'Allemagne, n'étaient pas prévus par le traité. Pour l'intégration de la Catalogne également, l'Europe trouvera une solution politique. Je suis serein.

Et la place de la Catalogne nord dans tout ça ? La situation est complètement différente des deux côtés des Pyrénées. Dans les P.-O. il y a un processus intéressant de développent de la langue et de l'identité catalanes. Mais ça n'a rien à voir avec le processus d'autodétermination en marche en Catalogne du sud. Nous cherchons à mettre en place davantage de coopération avec la France et la Catalogne nord comme c'est le cas avec l'Eurorégion, qui a déjà donné des résultats très positifs.

 

Venim del Nord, Venim del Sud…

Us invitem i us encoratgem

a participar a l’Acte Nacional de l’ ANC

a Ceret (Catalunya Nord)

el dissabte 29 d’agost 2015

                    Programa

-A les onze : Conferències sobre la Història de la frontera (al cinema) amb Ramon Sala i Lluís Miró Solà

-A les dotze : Inauguració de l’ exposició « Segells de la República catalana » (Ajuntament)

-Dinar en els llocs habilitats al centre o a les afores de la vila

-A les quatre : CERCAVILA  (també podeu participar-hi amb els vostres grups de cultura popular !)

-A les sis : Acte Central 

« Amb la República Catalana tots hi guanyem » (plaça barri)

Amb intervencions de : Alain Torrent, Miquel Arnaudies, Nicolas Garcia, Jean-Paul Alduy, Lluís Llach, Jordi Sanchez

I musicals de : De Calaix, Pere Figueres, Carles Sarrat, Mariners del Canigó, Ralph Dumas

 

NOTA :  També podeu organitzar-vos el dia anant el matí a les exposicions de « Visa pour l’image » a Perpinyà i a Ceret a la tarda.

Catalogne: l'appel de Rajoy
à contrer les indépendantistes.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a appelé mardi les Catalans à voter en masse aux élections régionales de septembre afin de contrer les indépendantistes qui veulent en faire un scrutin pour la sécession.

Le président de Catalogne Artur Mas a convoqué lundi des élections anticipées pour le 27 septembre. La liste indépendantiste dont il fait partie entend en cas de victoire conduire cette riche région du nord-est de l' Espagne à l'indépendance en 18 mois. "Ce sont des élections importantes et je voudrais dire à tous qu'il faut aller voter", a déclaré M. Rajoy au cours d'une conférence de presse près de Huelva, dans le sud de l' Espagne, où il passe ses vacances.

"Il faut voter parce qu'il y a des partis, comme celui que je préside, qui veulent que ces élections servent à mettre (...) fin à la division et à la confrontation qu'on a cherché à fomenter entre les citoyens de Catalogne", a poursuivi le dirigeant conservateurLe Parti Populaire de M. Rajoy, très minoritaire en Catalogne, est lui-même accusé par les indépendantistes dont Artur Mas d'avoir bloqué toutes les aspirations de la Catalogne à plus d'autonomie et même d'avoir réduit l'autonomie dont disposait déjà cette région depuis qu'il est arrivé au pouvoir à Madrid en 2011.

"Nous agissons en légitime défense face aux attaques systématiques du gouvernement", a affirmé M. Mas pendant une conférence de presse.

M. Rajoy a répété qu'en tout état de cause "personne ne brisera l'unité de l' Espagne". "Personne ne va faire des citoyens catalans des étrangers dans leur propre pays. L'Etat et le gouvernement ne les laisseront pas sans protection", a-t-il assuré.

D'après les sondages, la majorité des Catalans sont opposés à la sécession mais les partis favorables au maintien de la Catalogne dans l' Espagne sont divisés et beaucoup moins organisés que les indépendantistes.

 

Elections en Catalogne : Un trio inédit pour porter la candidature indépendantiste

Les partis indépendantistes et des associations civiles vont former une alliance en vue des élections régionales prévues le 27 septembre.

Une coalition indépendantiste et inédite vient de voir le jour en Catalogne. Les partis indépendantistes catalans ainsi que des associations civiles (Assemblea Nacional Catalana (ANC), Òmnium Cultural et l'Association des municipalités qui adhèrent au processus indépendantiste) vont former une nouvelle alliance en vue des élections régionales. Le parti du président Artur Mas, et les indépendantistes de gauche d'ERC dirigés par Oriol Junqueras ont ratifié un accord en ce sens.

Les deux principales forces politiques de Catalogne espèrent ainsi remporter les prochaines élections régionales du 27 septembre à la majorité absolue et ainsi transformer en plébiscite le "oui" à l'indépendance de la Catalogne. Mais, ce n'est ni la "marque blanche" sans dirigeants politiques que réclamaient certains n dont la CUP, parti indépendantiste d'extrême-gauche- , ni la "liste du Président" pour laquelle Artur Mas a bataillé pendant des mois.

C'est finalement un mélange des deux options, avec en tête des personnalités marquantes du mouvement pour l'indépendance. La liste commune sera menée par un ancien eurodéputé écologiste, Raül Romeva (pour la circonscription de Barcelone), avec le soutien de deux dirigeantes des puissantes associations indépendantistes à la base du mouvement civil en faveur d'une autodétermination, Carme Forcadell (ANC) et Muriel Casals (Òmnium Cultural), qui se présenteront respectivement en deuxième et troisième position. La quatrième place sera occupée par le président de la Generalitat, Artur Mas, et en cinquième position on retrouvera le leader d'ERC, Oriol Junqueras.

Les postes restants seront répartis entre CDC, le parti d'Artur Mas (60 %) et ERC (40 %). Dans les autres trois circonscriptions - Gérone, Lleida et Tarragone - les listes devront adopter la même répartition : les leaders civils en tête, suivis des candidats de CDC et d'ERC. En cas de victoire, à la majorité absolue, ils formeront un gouvernement de coalition dirigé par Artus Mas, avec pour objectif de mener la Catalogne à l'indépendance dans un délai de dix-huit mois. Entre-temps, un gouvernement de coalition présidé par Artur Mas devrait assurer l'intérim.

 

Catalogne : Pep Guardiola (ex-Barça) candidat indépendantiste.

L'entraîneur espagnol du club de football du Bayern de Munich, Pep Guardiola, figurera sur la liste favorable à l'indépendance de la Catalogne lors des prochaines élections régionales, rapporte ce lundi le quotidien El Pais.

L'ex-footballeur et ex-entraîneur du FC Barcelone occupera une dernière place symbolique sur la liste de coalition formée en vue du scrutin du 27 septembre, précise le journal. Pep Guardiola s'est déclaré à de nombreuses reprises en faveur de l'indépendance de la Catalogne, qui pèse pour 20% du PIB du pays.

Il avait même fait le déplacement depuis Munich pour voter lors du référendum symbolique organisé le 9 novembre malgré son interdiction par les autorités espagnoles

Cette dernière position sur la liste signifie qu'il n'a aucune chance d'être élu et pourra donc poursuivre sa carrière d'entraîneur en Allemagne. Les deux principaux partis politiques catalans indépendantistes - le CDC actuellement au pouvoir (conservateur) et ERC (gauche) -, ainsi que les mouvements civiques ANC et Omnium, qui ont organisé les manifestations massives en faveur de l'indépendance de ces dernières années, sont parvenus à un accord la semaine dernière afin de présenter une liste unique lors des élections régionales de septembre.

Leur objectif est de transformer ce scrutin en referendum pour ou contre l'indépendance et, s'ils obtiennent la majorité absolue au parlement catalan, de commencer un processus de séparation entre la région qui compte 7,5 millions d'habitants et le reste de l'Espagne.

Les détails de l'accord de coalition seront présentés ce lundi à Barcelone. La participation de Pep Guardiola devrait être confirmée à cette occasion.

Pour le moment, la seule réaction officielle est venue du député européen CDC Ramon Tremosa, qui a déclaré sur son compte Twitter: "Josep Guardiola clôturera la liste unitaire".

La nouvelle maire de Barcelone
gèle la concession de licences hôtelières.

La nouvelle mairie de Barcelone, "l'indignée" Ada Colau, vient d'annoncer le gel pour un an de l'attribution de nouvelles licences hôtelières, y compris sur des projets déjà lancés, suscitant l'inquiétude des professionnels. "C'est un instrument temporaire pour une durée d'un an, le temps d'élaborer un projet stratégique en matière d'hébergements touristiques", a déclaré Ada Colau lors d'une conférence de presse.

"Le tourisme est l'un des principaux actifs de cette ville et par conséquent nous avons la respnsabilité collective d'en prendre soin et de le rendre le plus durable possible", a déclaré encore la maire de la capitale catalane très prisée des touristes du monde entier.

Le tourisme à Barcelone génère 10 à 12% du PIB de la ville de 1,6 million d'habitants, attirant 27 millions de visiteurs par an avec son climat, la Méditerranée, sa culture et sa vie nocturne. Cependant Ada Colau, ex-militante anti-expulsions et égérie du mouvement des indignés, relayant certains habitants, dénonçait depuis longtems la saturation de la ville, avec des parcs encombrés, un coût de la vie en hausse et les importantes nuisances sonores générées par les jeunes visiteurs.

Selon la mairie, une trentaine de demandes de licence sont gelées. Toutefois la nature des projets et l'identité des investisseurs n'a pas été révélée.Selon une source municipale un de ces projets concerne la tour Agbar, un des gratte-ciel les plus connus de Barcelone, acquise pour 150 millions d'euros par le fonds d'investissement Emin Capital qui avait l'intention d'en faire un hôtel de la chaîne américaine Hyatt.

Les travaux pour transformer l'immeuble de bureaux en hôtel cinq étoiles doté de 410 chambres devaient démarrer en octobre et son inauguration était prévue en 2017.

"Ceci va beaucoup nous toucher car l'entretien de l'immeuble est très cher, de près de 2,5 millions d'euros par an même non occupé. Comment vais-je l'expliquer à mes investisseurs ?", a déclaré à l'AFP Jordi Badia, le président d'Emin Capital. Selon lui l'ouverture de cet hôtel devait entraîner la création de 425 emplois directs et près de 450 emplois indirects, sans compter les quelque 750 personnes embauchées pour les travaux, dans un pays où le chômage touche un quart de la population active (23,78%).

"Combien de serveurs, de menuisiers, de peintres en bâtiment, n'auront pas de travail cette année. Cette décision ne se comprend pas", a-t-il encore

Sondage en Catalogne:
les indépendantistes talonnés par la gauche issue des Indignés.

Le rêve indépendantiste est-il passé? Quelques semaines après l'élection de la gauche alternative (soutenue par Podemos) à la mairie de Barcelone, un sondage réalisé pour le quotidien barcelonais El Periodico sème un peu plus le trouble dans les rangs indépendantistes.

A presque trois mois jour pour jour des élections régionales anticipées (27 septembre) qui se voulaient être, au départ, un plébiscite pour l'indépendance de la Catalogne, les cartes ont été redistribuées sur l'échiquier politique catalan.

Pour l'instant, le CiU, parti du président de la Generalitat, Artur Mas, est en mesure de remporter les élections du 27 septembre mais il perdrait une quinzaine de sièges (33 à 35). Et du coup, il serait sérieusement talonné par une union de la gauche alternative (30-31 sièges).

Positionné à gauche, l'ERC, un autre poids-lourd "indépendantiste" du paysage politique catalan, obtiendrait 19 ou 20 sièges et le parti CUP en aurait 11 ou 12.

On n'est plus très loin de la majorité (68 sièges) qui permettrait d'enclencher le processus d'autodétermination de la Catalogne. Mais l'équilibre est fragile.

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Sondage réalisé pour el Periodico

Surtout que la gauche alternative semble représenter aujourd'hui le seul parti capable de contrarier les plans des indépendantistes.

Elle pourrait alors être alimentée en voix par les farouches opposants à une Catalogne indépendante.

A noter que la gauche alternative issue des Indignés et du parti Podemos ne s'est jamais prononcée sur le fond du sujet.

Elle s'est toutefois, à plusieurs reprises, déclarée favorable au droit à l'expression des électeurs de Catalogne sur leur avenir.

Catalogne - Mas:
"La turbine du processus souverainiste a baissé de régime".

Le président de la région de Catalogne, Artur Mas, a lancé samedi un appel à l'unité des forces indépendantistes pour défendre son projet de séparation d'avec l'Espagne, en recul dans l'opinion publique.

Le président, fraichement converti à l'indépendantisme, a reconnu que cette idée était en baisse dans les sondages et que le succès de la plateforme d'indignés, qui a conquis la mairie de Barcelone le 24 mai dernier, pouvait détourner les 7,5 millions de Catalans de ce projet.

"La turbine du processus souverainiste (terme employé en Catalogne pour l'accession à l'indépendance) a baissé de régime", a déclaré Artur Mas dans un discours devant des milliers de partisans. "De surcroît, il y a une force nouvelle dans la politique catalane qui met l'accent sur la lutte des classes, sans se prononcer sur le thème de l'indépendance", a-t-il ajouté dans une allusion à la nouvelle maire de Barcelone, Ada Colau, qui milite contre les expulsions des débiteurs insolvables.

Qui plus est, les partis indépendantistes sont divisés à l'approche des élections régionales du 27 septembre qu'Artur Mas veut transformer en plébiscite pour proclamer l'indépendance de cette riche région d'Espagne.

Face à ces divisions, il a demandé l'appui des puissantes associations qui depuis des années organisent des manifestations spectaculaires en faveur de l'indépendance. "En cette heure décisive pour la Catalogne, j'invite ces forces souverainistes à travailler sérieusement pour parvenir à la plus grande unité possible", a-t-il lancé.

C'est la pression de ces organisations, a reconnu M. Mas, qui l'a poussé "à jouer son va-tout" en organisant le 9 novembre dernier un referendum sur l'indépendance, que Madrid juge anticonstitutionnel et qui lui vaut d'être poursuivi en justice.

Le parti indépendantiste de gauche ERC, grand rival de la coalition CiU d'Artur Mas, a refusé de former une liste commune pour les élections de septembre.

Et cette semaine ses partenaires démocrates chrétiens d'UDC ont quitté la coalition parce qu'ils veulent négocier l'indépendance avec Madrid et non la déclarer unilatéralement comme il le propose.

Election d'Ada Colau (Podemos) à Barcelone:
un coup frein à l'indépendance de la Catalogne?

Sans Barcelone, difficile de conduire le processus vers l'indépendance.

Pour Artur Mas, le chemin vers une éventuelle indépendance de la Catalogne est décidément long, difficile, parsemé d'embûches.

La perte de Barcelone restera le coup le plus dur et symbolique, pour le président de la Generalitat et pour sa formation, Convergencia i Unio (CiU).Dimanche, le chef de l'exécutif catalan a fait mine de se focaliser sur une seule donnée : à l'issue de ces municipales, son parti reste leader en Catalogne.

Il obtient 21,5 % des suffrages, suivi de loin par le Parti socialiste catalan (PSC) qui a péniblement engrangé 17,06 %, et par la gauche indépendantiste d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), qui pointe à 16,4 %.

Mais tout le monde l'a bien noté : depuis les dernières municipales en 2011, CiU a chuté de près de 6 points, ce qui représente une hémorragie de... 100 000 voix.

Difficile à surmonter, surtout lorsque la formation souverainiste et conservatrice perd la capitale du 'pays' tant désiré.

Même si la défaite s'est jouée de justesse, Artur Mas aura bien du mal à maintenir son leadership dans le processus vers l'indépendance.

En Catalogne aussi, le message des électeurs a clairement viré à gauche : ERC a quasiment doublé son score de 2011, la CUP a triplé le sien...

"Les votes en faveur de l'indépendance sont passés de 38 à 45 %", a calculé lundi Marta Rovira, la numéro 2 d'ERC, histoire de montrer que le processus vers la souveraineté reste leader. Leader certes, mais pas majoritaire.

Qui plus est, après un tel message, peut-on vraiment envisager une union souverainiste entre CiU, de centre droit, et la gauche radicale de la CUP ?

Enfin, si l'on se fie aux résultats de dimanche, le pouvoir de Madrid pourrait changer de visage en novembre, et donc de ton.

Selon El Periodico, certains, dans l'entourage du président de la Generalitat, l'encourageraient à renoncer à convoquer les élections 'plébiscitaires' du 27 septembre.

Ce ne serait pas la première fois qu'Artur Mas, converti à l'indépendantisme sous la pression de la rue, change de feuille de route pour éviter une éventuelle impasse.

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